Les marcheurs trouveront leur compte à venir faire un tour dans ces hauteurs - DR : Camille Moirenc - CRT Côte d'Azur
Est-ce encore la montagne ? Ou bien déjà la mer ?
Si l’on rejoint Sainte-Agnès en voiture, pas de doute, c’est la montagne !
Depuis Menton et la côte zéro, la D22 joue les filles de l’air et s’envole en lacets jusqu’au village, à travers ces Alpes qu’on appelle maritimes.
Altitude : 800 m. Nous n’avons parcouru pourtant que… 12 km.
Une fois dans le bourg, cependant, la Méditerranée impose sa présence obsédante.
Balcon, belvédère, plate-forme, promontoire, « village littoral le plus haut d’Europe »… appelons-le comme on voudra, mais le charme de Sainte-Agnès tient avant tout à ce formidable panorama ouvert au sud sur la Grande Bleue, son horizon infini, sa Riviera surmenée. Une vision d’hélicoptère.
Alors, pour qui viendrait des vallées profondes encadrées des hauts sommets du Mercantour ou de la Vésubie, au nord, pas de contestation possible : Sainte-Agnès, c’est déjà presque la côte.
Si l’on rejoint Sainte-Agnès en voiture, pas de doute, c’est la montagne !
Depuis Menton et la côte zéro, la D22 joue les filles de l’air et s’envole en lacets jusqu’au village, à travers ces Alpes qu’on appelle maritimes.
Altitude : 800 m. Nous n’avons parcouru pourtant que… 12 km.
Une fois dans le bourg, cependant, la Méditerranée impose sa présence obsédante.
Balcon, belvédère, plate-forme, promontoire, « village littoral le plus haut d’Europe »… appelons-le comme on voudra, mais le charme de Sainte-Agnès tient avant tout à ce formidable panorama ouvert au sud sur la Grande Bleue, son horizon infini, sa Riviera surmenée. Une vision d’hélicoptère.
Alors, pour qui viendrait des vallées profondes encadrées des hauts sommets du Mercantour ou de la Vésubie, au nord, pas de contestation possible : Sainte-Agnès, c’est déjà presque la côte.
Nid d’aigle
Toute l’histoire du village se rattache d’ailleurs au littoral et à la mer.
Une des légendes de sa création voudrait qu’un pirate sarrasin, Haroum, sévissant en Méditerranée au 9e s., serait tombé amoureux d’une fille de la région.
Maligne, la coquine voulut bien l’épouser à condition qu’il abandonnât sa religion. Amoureux éperdu, le marin se convertit au christianisme. A sa mort, la belle entra dans les ordres et fonda une chapelle dans une grotte située à l’emplacement actuel du village.
Sainte-Agnès fut de tous temps un piton stratégique très disputé. Les Romains occupèrent le site, à la suite des celto-ligures.
Les comtes de Vintimille érigèrent un château-fort, à la fin du 10e s., dont les ruines dominent encore le bourg.
Surplombant à la perfection le passage littoral entre la région niçoise et le territoire génois, les comtes de Provence, la Maison de Savoie et les Grimaldi essayèrent tour à tour d’être les maîtres de ce nid d’aigle.
Une des légendes de sa création voudrait qu’un pirate sarrasin, Haroum, sévissant en Méditerranée au 9e s., serait tombé amoureux d’une fille de la région.
Maligne, la coquine voulut bien l’épouser à condition qu’il abandonnât sa religion. Amoureux éperdu, le marin se convertit au christianisme. A sa mort, la belle entra dans les ordres et fonda une chapelle dans une grotte située à l’emplacement actuel du village.
Sainte-Agnès fut de tous temps un piton stratégique très disputé. Les Romains occupèrent le site, à la suite des celto-ligures.
Les comtes de Vintimille érigèrent un château-fort, à la fin du 10e s., dont les ruines dominent encore le bourg.
Surplombant à la perfection le passage littoral entre la région niçoise et le territoire génois, les comtes de Provence, la Maison de Savoie et les Grimaldi essayèrent tour à tour d’être les maîtres de ce nid d’aigle.
Ultime rempart avant l’Italie
Ralliés au comte de Savoie Amédée VII à la fin du 14e s., Sainte-Agnès et le pays niçois passent dans le giron savoyard, puis dans celui du royaume de Piémont-Sardaigne. Ils y resteront quatre siècles.
Après une brève annexion par les troupes révolutionnaires, de 1793 à 1814, le territoire redevient piémontais-sarde avant d’être définitivement rattaché à la France en 1860.
Entre temps, Louis XIV aura donné l’ordre de dévaster le château-fort, punissant le bourg d’avoir soutenu l’insurrection d’un village voisin.
Fin des convoitises sur la vigie côtière Sainte-Agnès ? Dans l’immédiat, oui. Sauf que d’autres périls menacent.
La nouvelle République italienne en est une. Aussi Napoléon III implante-t-il dans les Alpes quantité d’ouvrages de défense, le long de la frontière.
Dans l’entre-deux guerres, ce système apparaît peu fiable et l’on décide de construire des forts Maginot. Sainte-Agnès, ultime rempart naturel avant la Méditerranée, à trois kilomètres de l’Italie à vol d’oiseau, constitue un poste stratégique si l’on veut combattre les intentions guerrières de Mussolini.
C’est ainsi que de 1932 à 1938, l’armée française fait construire un nouveau fort militaire, véritable ville souterraine encastrée dans la roche. Objectif : empêcher les Italiens d’entrer en France et de poursuivre leur route le long du littoral.
Du 10 au 25 juin 1940, lors de la bataille des Alpes, des obus et des mortiers sont tirés depuis le fort de Sainte-Agnès. Ils concourront à défendre le territoire et à éviter que l’armée transalpine ne progresse dans le sud-est.
Après une brève annexion par les troupes révolutionnaires, de 1793 à 1814, le territoire redevient piémontais-sarde avant d’être définitivement rattaché à la France en 1860.
Entre temps, Louis XIV aura donné l’ordre de dévaster le château-fort, punissant le bourg d’avoir soutenu l’insurrection d’un village voisin.
Fin des convoitises sur la vigie côtière Sainte-Agnès ? Dans l’immédiat, oui. Sauf que d’autres périls menacent.
La nouvelle République italienne en est une. Aussi Napoléon III implante-t-il dans les Alpes quantité d’ouvrages de défense, le long de la frontière.
Dans l’entre-deux guerres, ce système apparaît peu fiable et l’on décide de construire des forts Maginot. Sainte-Agnès, ultime rempart naturel avant la Méditerranée, à trois kilomètres de l’Italie à vol d’oiseau, constitue un poste stratégique si l’on veut combattre les intentions guerrières de Mussolini.
C’est ainsi que de 1932 à 1938, l’armée française fait construire un nouveau fort militaire, véritable ville souterraine encastrée dans la roche. Objectif : empêcher les Italiens d’entrer en France et de poursuivre leur route le long du littoral.
Du 10 au 25 juin 1940, lors de la bataille des Alpes, des obus et des mortiers sont tirés depuis le fort de Sainte-Agnès. Ils concourront à défendre le territoire et à éviter que l’armée transalpine ne progresse dans le sud-est.
Architecture médiévale
Si de nombreux touristes « montent » aujourd’hui à Sainte-Agnès, ce n’est pas tant pour l’Histoire que pour profiter d’un site absolument prodigieux.
Le panorama sur la baie de Menton est l’alibi parfait, nous le redisons une fois pour toutes. Mais le charme des vieilles pierres en est un autre.
Groupé et étagé au pied du piton rocheux, les façades tournées vers le soleil, le village a conservé intacte son architecture médiévale. On s’y « perd » avec bonheur sous ses voûtes et dans ses ruelles pavées de galets, entre des maisons imbriquées les unes aux autres.
Rançon du succès, les échoppes d’artisans d’art ont essaimé dans les venelles, ainsi que quelques restaurants et des magasins de bouche.
Totem de la commune, l’église Notre-Dame-des-Neiges (16e s.) dresse son clocher au dessus des tuiles. Elle abrite deux lustres offerts par le Prince Rainier et la Princesse Grâce de Monaco en 1971 ainsi que la statue de Sainte-Agnès, celle-là même qui est sortie en procession lors de la fête patronale, fin janvier, au son des fifres et des tambourins.
Ce n’est pas pour rien que Sainte-Agnès a été classé comme l’un des « Plus beaux villages de France »…
Le panorama sur la baie de Menton est l’alibi parfait, nous le redisons une fois pour toutes. Mais le charme des vieilles pierres en est un autre.
Groupé et étagé au pied du piton rocheux, les façades tournées vers le soleil, le village a conservé intacte son architecture médiévale. On s’y « perd » avec bonheur sous ses voûtes et dans ses ruelles pavées de galets, entre des maisons imbriquées les unes aux autres.
Rançon du succès, les échoppes d’artisans d’art ont essaimé dans les venelles, ainsi que quelques restaurants et des magasins de bouche.
Totem de la commune, l’église Notre-Dame-des-Neiges (16e s.) dresse son clocher au dessus des tuiles. Elle abrite deux lustres offerts par le Prince Rainier et la Princesse Grâce de Monaco en 1971 ainsi que la statue de Sainte-Agnès, celle-là même qui est sortie en procession lors de la fête patronale, fin janvier, au son des fifres et des tambourins.
Ce n’est pas pour rien que Sainte-Agnès a été classé comme l’un des « Plus beaux villages de France »…
Chemins à grand spectacle
Les marcheurs trouveront aussi leur compte à venir faire un tour dans ces hauteurs.
Les moins hardis se contenteront de grimper sur le rocher surplombant le village, pour visiter les ruines du château-fort et les remparts restaurés. Surtout, ils en profiteront pour découvrir le jardin médiéval, géré par l’association des Peintres du Soleil.
Ils pourront aussi randonner au gré de petits circuits tracés autour du bourg, sur des itinéraires d’1h à 1h30.
Au-delà, bienvenue dans les chemins à grand spectacle ! Au milieu des senteurs méditerranéennes et des parfums d’herbes aromatiques - Sainte-Agnès célèbre d’ailleurs la lavande lors d’une fête fin juillet -, des sentiers balisés oscillent entre cimes préalpines et versants méditerranéens.
Depuis la chapelle Saint-Sébastien, à l’entrée du village, point de départ de nombreux itinéraires, il est possible de rejoindre les sommets du mont Ours (1 240 m), le pic du Baudon (1 264 m) ou la pointe du Siricocca (1 050 m).
D’autres sentiers mènent vers Castellar et la forêt de Menton, traversant des bois de résineux ou de chênes et des champs d’oliviers.
Vous pourrez aussi rejoindre la Méditerranée à pied, histoire d’éprouver, à la sueur de votre front, le caractère définitivement « ambivalent » de Sainte-Agnès, village entre mer et montagne.
Pour aller plus loin : Côte d'Azur Tourisme
Les moins hardis se contenteront de grimper sur le rocher surplombant le village, pour visiter les ruines du château-fort et les remparts restaurés. Surtout, ils en profiteront pour découvrir le jardin médiéval, géré par l’association des Peintres du Soleil.
Ils pourront aussi randonner au gré de petits circuits tracés autour du bourg, sur des itinéraires d’1h à 1h30.
Au-delà, bienvenue dans les chemins à grand spectacle ! Au milieu des senteurs méditerranéennes et des parfums d’herbes aromatiques - Sainte-Agnès célèbre d’ailleurs la lavande lors d’une fête fin juillet -, des sentiers balisés oscillent entre cimes préalpines et versants méditerranéens.
Depuis la chapelle Saint-Sébastien, à l’entrée du village, point de départ de nombreux itinéraires, il est possible de rejoindre les sommets du mont Ours (1 240 m), le pic du Baudon (1 264 m) ou la pointe du Siricocca (1 050 m).
D’autres sentiers mènent vers Castellar et la forêt de Menton, traversant des bois de résineux ou de chênes et des champs d’oliviers.
Vous pourrez aussi rejoindre la Méditerranée à pied, histoire d’éprouver, à la sueur de votre front, le caractère définitivement « ambivalent » de Sainte-Agnès, village entre mer et montagne.
Pour aller plus loin : Côte d'Azur Tourisme
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