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Crash Ethiopian Airlines : 4 questions sur le 737 Max

Boeing dans une zone de turbulences


A la suite du crash impliquant, dimanche 10 mars 2019, un 737 Max d’Ethiopian Airlines, les questions sur la sécurité de l’appareil éclosent. Boeing, qui a annulé la présentation de son nouveau 777 cette semaine, voit son titre chuter en Bourse.


Rédigé par le Mardi 12 Mars 2019

Un 737 Max8 de la compagnie sud africaine Comair, au décollage © DR
Un 737 Max8 de la compagnie sud africaine Comair, au décollage © DR
L’avion moyen-courrier star de Boeing, le 737 Max, entre dans une zone de fortes turbulences.

Pour la seconde fois en l’espace de 5 mois, l’un de ces appareils s’est écrasé, quelques minutes après son décollage, à l’aéroport d’Addis Abeba, faisant 157 victimes. Le vol de l’Ethiopian Airlines devait rejoindre Nairobi, au Kenya.

Si les causes du crash restent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, encore inconnues, les boites noires ont bien été retrouvées.

En octobre 2018, à Jakarta, le même type d’appareil, appartenant à la compagnie indonésienne Lion Air, s’était abîmé en mer, au large des côtes de Jakarta, faisant 189 morts. Ces deux crashs successifs alimentent bien sûr les interrogations.

Quels doutes planent sur la sécurité de l’appareil ?

Même si les causes du crash de l’Ethiopian Airlines restent encore inconnues et que rien ne permet de déterminer si les avions sont dangereux, le National Transportation Safety Board américain (NTSB) s’est saisi du dossier, et, comme le révèle le quotidien Le Monde, certains experts soupçonnent un problème de conception de l’avion.

Il faut dire que, dans les deux cas de crash récents, les similitudes sont nombreuses : juste après le décollage, les pilotes ont juste eu le temps d’envoyer un message d’alerte avant de ne plus répondre et de s’écraser.

Sur cette version modernisée et remotorisée du fameux 737 de Boeing (l’avion le plus vendu au monde), un possible problème de logiciel est évoqué. Pour la Lion Air, on sait déjà que les capteurs AOA sont en cause.

D'ailleurs, les Etats-Unis vont obliger Boeing "à procéder à des modifications du 737 MAX 8 et du 737 MAX 9, notamment des logiciels et du système de contrôle MCAS conçus pour éviter les décrochages de ces avions", selon Le Figaro qui cite l'agence fédérale de l'aviation (la FAA), "au plus tard en avril 2019".

En outre, Boeing n’aurait pas imposé de formation spécifique aux pilotes qui passeraient des commandes des anciennes versions du 737 à celles du 737Max.

Quelles compagnies ont immobilisé leurs 737 Max ?

Lundi, en début de journée, la Chine a demandé à toutes ses compagnies aériennes de suspendre l’exploitation de leurs Boeing 737 Max8, à titre de précaution et pour « garantir avec efficacité la sécurité des vols », d’après le Bureau chinois de l’aviation civile.

Cela concerne Air China, Kunming Airlines, Hainan Airlines, China Eastern, Shanghai Airlines et enfin Shenzhen Airlines, d’après ce qu’annonce Boeing sur son site.

Dans l’attente d’inspection des appareils, les mêmes recommandations de sécurité ont ensuite été données par l’Indonésie (Lion Air, Garuda), la Corée du Sud (Easter jet) mais aussi par Cayman Airways ou encore par la Royal Air Maroc, qui exploite un 737 Max8.

« Jet Airways possède 5 B737 MAX dans sa flotte mais aucun n’opère de vols actuellement. La compagnie est en contact avec le fabricant et le régulateur correspondant pour suivre l’évolution de la situation et s’engage à mettre en place toutes les directives et conseils qui pourraient être émis par les autorités compétentes », a aussi fait savoir la compagnie indienne Jet Airways.


Quelles compagnies continuent de les exploiter ?

A l’inverse, toutes les autres compagnies possédant des appareils de la famille des 737Max ont exprimé leur confiance dans la sécurité de l’avion et, suivant les recommandations du constructeur et des autorités de l’aviation civile, continuent donc de les faire voler sans précautions particulières.

Beaucoup, comme le directeur général des opérations d’Icelandair, Jens Thordarson, ne font pas de lien entre les deux crashs et la machine.

« Jusqu’à présent, il n’y pas de raisons de craindre ces appareils. Rien ne nous pousse à prendre la moindre mesure », a-t-il assuré au journal Frettabladid.

Voici la liste des compagnies continuant l’exploitation : Norwegian (18 appareils), Air Italy (3), Icelandair (3), S7 Airlines (2), Turkish Airlines (11), Southwest (31 appareils), American Airlines (24), Air Canada (24), Westjet (13), Aeromexico (6), Aerolinas Argentinas (5), GOL (7), SilkAir (6), Spicejet (13), flydubai (10), LOT (6) et TUIfly (13).

Ces crashs peuvent-ils mettre en danger le programme 737 Max ?

Très improbable. Pour l’instant, aucun lien ne peut être fait entre les deux crashs récents et la dernière version des 737.

Dans les faits, il est extrêmement rare qu’un modèle d’avion neuf enregistre plusieurs accidents mortels en aussi peu de temps.

Dans les années 1970, le lancement du DC-10 avait rencontré plusieurs crashs, liés à des problèmes de design.

En l’espace de 5 ans, le célèbre A320 d’Airbus, avait connu, entre son lancement en 1988 et 1993, 4 accidents mortels dont le crash du Mont Sainte-Odile, en Alsace.

Quoiqu’il en soit, Boeing fait déjà les frais de ces événements, et a annulé la présentation de son nouveau modèle de 777 cette semaine.

En fin de journée, lundi 11 mars, le titre de l’avionneur de Seattle perdait presque 10% de sa valeur à Wall Street, soit sa deuxième plus forte baisse depuis 2001.

Pierre Georges Publié par Pierre Georges Journaliste - TourMaG.com
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