Les DOM-TOM devront attendre très et sans doute trop longtemps avant de revoir des touristes - Depositphotos @ilixe48
Il ne passe pas une heure, sans que nous recevions à TourMaG.com des mails ou des commentaires de clients pour savoir quand ils pourront retourner librement dans les DOM-TOM.
Si du côté des Antilles rien ne se trame, à quelques milliers de kilomètres de là, en Polynésie, Sébastien Lecornu le ministre des Oute-mer a lâché une information sur la prise de décision de l'exécutif.
Il a indiqué hier à nos confrères de La 1ère France Info lors de son déplacement à Bora-Bora que "ce retour (des touristes métropolitains, ndlr) ne sera possible qu’une fois l’immunité collective atteinte en Polynésie,".
Suite à cette intervention, nous avons échangé quelques appels et messages avec l'entourage de Sébastien Lecornu, pour en savoir plus sur la suite des évènements dans les DOM-TOM.
"Nous travaillons à l'élaboration d'un protocole sanitaire pour la levée des motifs impérieux prochainement, mais pour le moment compte tenu de la vaccination, ce n'est pas possible."
Alors que la métropole semble avoir trouvé un rythme de croisière soutenu, le problème est surtout aux quatre coins du monde.
Si du côté des Antilles rien ne se trame, à quelques milliers de kilomètres de là, en Polynésie, Sébastien Lecornu le ministre des Oute-mer a lâché une information sur la prise de décision de l'exécutif.
Il a indiqué hier à nos confrères de La 1ère France Info lors de son déplacement à Bora-Bora que "ce retour (des touristes métropolitains, ndlr) ne sera possible qu’une fois l’immunité collective atteinte en Polynésie,".
Suite à cette intervention, nous avons échangé quelques appels et messages avec l'entourage de Sébastien Lecornu, pour en savoir plus sur la suite des évènements dans les DOM-TOM.
"Nous travaillons à l'élaboration d'un protocole sanitaire pour la levée des motifs impérieux prochainement, mais pour le moment compte tenu de la vaccination, ce n'est pas possible."
Alors que la métropole semble avoir trouvé un rythme de croisière soutenu, le problème est surtout aux quatre coins du monde.
Sans immunité collective en Guadeloupe, Martinique ou encore Réunion pas de retour des touristes
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Le problème de la vaccination concernera aussi bien les futurs voyageurs qui devront dans un 1er temps être vaccinés, que les populations locales.
"Pour le moment cela ne concerne que la Polynésie, mais si le principe sera le même pour certains autres territoires," nous glisse un conseiller du cabinet ministériel.
Ainsi, si l'immunité collective n'est pas atteinte d'ici l'été 2021, les touristes métropolitains ou d'autres pays ne pourront pas se rendre dans les DOM-TOM. Du moins, pour ceux, où ce facteur sera obligatoire afin de lever les motifs impérieux.
Le coup serait alors terrible pour le secteur du tourisme, déjà privé de haute saison l'hiver dernier. Le cauchemar imaginé par le président de la CCI Îles de Guadeloupe et patron des "Hôtels et des Îles" prendrait alors forme.
"Il ne faut pas que la reprise soit au-delà de juillet ou août, ce serait impensable, car le reste du monde serait ouvert et pas les Outre-mer. Une telle décision signifierait que nous sommes rayés de la carte touristique," nous expliquait au début du mois de mai Patrick Vial-Collet.
L'inquiétude grandit d'autant plus que la campagne de vaccination ne décolle absolument pas dans les territoires ultramarins.
Alors que la vaccination est ouverte à toutes les personnes de plus de 18 ans en Guadeloupe, depuis le 28 avril 2021, le nombre de vaccinés n'a pas explosé, loin de là.
Pour le cabinet du ministre des Outre-mer, la raison de l'absence d'engouement n'est pas à chercher dans la livraison des doses, mais du côté de la population.
"L'Etat a fait sa part du chemin en livrant suffisamment de vaccins et en ouvrant la vaccination à tous dans les DOM-TOM. Il y a un frein culturel à lever, pour que chacun comprenne l'importance de se faire vaccin," révèle le membre du cabinet de Sébastien Lecornu.
Les derniers chiffres de la vaccination en Guadeloupe inquiètent.
Depuis la fin du mois d'avril 2021, seulement 3 925 personnes ont reçu en 7 jours une dose contre le coronavirus, selon le dernier bulletin de l'Agence Régionale de Santé.
Avec 50 803 injections, seulement 12,34% de la population adulte a reçu au moins une dose, au 5 mai 2021.
"Pour le moment cela ne concerne que la Polynésie, mais si le principe sera le même pour certains autres territoires," nous glisse un conseiller du cabinet ministériel.
Ainsi, si l'immunité collective n'est pas atteinte d'ici l'été 2021, les touristes métropolitains ou d'autres pays ne pourront pas se rendre dans les DOM-TOM. Du moins, pour ceux, où ce facteur sera obligatoire afin de lever les motifs impérieux.
Le coup serait alors terrible pour le secteur du tourisme, déjà privé de haute saison l'hiver dernier. Le cauchemar imaginé par le président de la CCI Îles de Guadeloupe et patron des "Hôtels et des Îles" prendrait alors forme.
"Il ne faut pas que la reprise soit au-delà de juillet ou août, ce serait impensable, car le reste du monde serait ouvert et pas les Outre-mer. Une telle décision signifierait que nous sommes rayés de la carte touristique," nous expliquait au début du mois de mai Patrick Vial-Collet.
L'inquiétude grandit d'autant plus que la campagne de vaccination ne décolle absolument pas dans les territoires ultramarins.
Alors que la vaccination est ouverte à toutes les personnes de plus de 18 ans en Guadeloupe, depuis le 28 avril 2021, le nombre de vaccinés n'a pas explosé, loin de là.
Pour le cabinet du ministre des Outre-mer, la raison de l'absence d'engouement n'est pas à chercher dans la livraison des doses, mais du côté de la population.
"L'Etat a fait sa part du chemin en livrant suffisamment de vaccins et en ouvrant la vaccination à tous dans les DOM-TOM. Il y a un frein culturel à lever, pour que chacun comprenne l'importance de se faire vaccin," révèle le membre du cabinet de Sébastien Lecornu.
Les derniers chiffres de la vaccination en Guadeloupe inquiètent.
Depuis la fin du mois d'avril 2021, seulement 3 925 personnes ont reçu en 7 jours une dose contre le coronavirus, selon le dernier bulletin de l'Agence Régionale de Santé.
Avec 50 803 injections, seulement 12,34% de la population adulte a reçu au moins une dose, au 5 mai 2021.
Guadeloupe : une levée des motifs impérieux pas avant début février 2022 ?
Pour comprendre que le chemin sera long, voire même très/trop long pour atteindre le seuil fatidique, il convient de retourner sur les déclarations faites après la visite de Sébastien Lecornu en Polynésie.
"Pour le président de la Polynésie, Edouard Fritch cet objectif de 70% de personnes vaccinées peut être atteint en juillet, ou peut-être fin juin," a rapporté le site de la 1ère.
Un taux qui reste valable pour la souche première du virus, mais qui ne correspond pas aux besoins du variant anglais massivement présent dans les DOM-TOM.
En mars dernier, Anne Sénéquier, médecin et chercheuse pour l'IRIS nous dévoilait le changement de paradigme conduit par la propagation de la nouvelle souche de coronavirus.
"Il faut aussi savoir que l'immunité collective pour la 1ère souche était évaluée à 60% de la population vaccinée, avec le variant anglais la vaccination devra couvrir 80% voire même 90% des Français."
Ce même variant circule majoritairement à la Guadeloupe.
Un objectif fixé aussi par l'Institut Pasteur, à partir de ce seuil alors il sera possible de retourner à la vie normale, sans aucune restriction.
Et même si le gouvernement conserve le cap des 70% de la population adulte vaccinée, il va falloir de longue semaine à la Guadeloupe pour atteindre ce palier.
La Guadeloupe comptait d'après l'INSEE fin d'année 2017, 390 000 habitants, dont 101 000 personnes ayant entre 0 et 19 ans. La population totale à vacciner s'établit donc à 289 000 Guadeloupéens.
Au rythme de presque 4 000 doses injectées par semaine, et alors que 50 803 doses ont été administrées, il va falloir pas moins de 38 semaines pour atteindre une couverture de 70% de la population (nous avons pris le cas d'une seule dose).
Le calcul est grossier, car il faut absolument les deux injections pour être protégé, mais il révèle l'ampleur de la tâche.
L'immunité collective ne sera jamais atteinte en Guadeloupe avant début février 2022, si la campagne ne s'accélère pas.
"Pour le président de la Polynésie, Edouard Fritch cet objectif de 70% de personnes vaccinées peut être atteint en juillet, ou peut-être fin juin," a rapporté le site de la 1ère.
Un taux qui reste valable pour la souche première du virus, mais qui ne correspond pas aux besoins du variant anglais massivement présent dans les DOM-TOM.
En mars dernier, Anne Sénéquier, médecin et chercheuse pour l'IRIS nous dévoilait le changement de paradigme conduit par la propagation de la nouvelle souche de coronavirus.
"Il faut aussi savoir que l'immunité collective pour la 1ère souche était évaluée à 60% de la population vaccinée, avec le variant anglais la vaccination devra couvrir 80% voire même 90% des Français."
Ce même variant circule majoritairement à la Guadeloupe.
Un objectif fixé aussi par l'Institut Pasteur, à partir de ce seuil alors il sera possible de retourner à la vie normale, sans aucune restriction.
Et même si le gouvernement conserve le cap des 70% de la population adulte vaccinée, il va falloir de longue semaine à la Guadeloupe pour atteindre ce palier.
La Guadeloupe comptait d'après l'INSEE fin d'année 2017, 390 000 habitants, dont 101 000 personnes ayant entre 0 et 19 ans. La population totale à vacciner s'établit donc à 289 000 Guadeloupéens.
Au rythme de presque 4 000 doses injectées par semaine, et alors que 50 803 doses ont été administrées, il va falloir pas moins de 38 semaines pour atteindre une couverture de 70% de la population (nous avons pris le cas d'une seule dose).
Le calcul est grossier, car il faut absolument les deux injections pour être protégé, mais il révèle l'ampleur de la tâche.
L'immunité collective ne sera jamais atteinte en Guadeloupe avant début février 2022, si la campagne ne s'accélère pas.
DOM-TOM : un Conseil de Défense décisif prévu ce mercredi 12 mai 2021
Un peu plus loin, en Martinique, la vaccination se tient à un rythme légèrement plus élevé, selon l'ARS locale.
Lors du dernier décompte hebdomadaire, 7 551 doses ont été injectées. Alors qu'en Martinique, les moins de 20 ans représentent 23,2% de la population totale, l'INSEE ne dévoilant pas les statistiques des mineurs, il y a alors 289 890 Martiniquais adultes à vacciner.
Si jamais la campagne ne s'emballe pas, il va falloir 31 semaines pour administrer au moins une dose à 70% de la population, soit d'ici la mi-décembre 2021.
Bien évidemment, entre temps des décisions seront prises et le gouvernement ne pourra pas tenir aussi longtemps avant de lever les motifs impérieux, sous peine de voir l'économie locale imploser.
D'autant que l'exécutif peut décider que les "mesures seront différentes selon les territoires, comme nous le faisons depuis le début de la crise," nous explique le conseiller de Sébastien Lecornu.
A noter que la prise de décision se fait lors du Conseil de Défense, dont la prochaine réunion est prévue, ce mercredi 12 mai 2021, mais tout ne sera pas nécessairement validé selon le cabinet du ministre.
En attendant d'en savoir plus, sur le protocole et la possible reprise des voyages entre les DOM-TOM et la métropole, les aides pour les acteurs du secteur ont été revues pour faire face au blocage actuel.
"Il y a de fortes attentes sur les Outre-mer. A ce stade nous travaillons avec les ministres des Outre-mer et de la Santé.
Nous devons prendre en compte l'appareil sanitaire existant pour ne pas le mettre en risque. Nous ne les oublions pas. Nous avons d'ailleurs renforcé les mesures de soutien au secteur du tourisme et secteur connexe dans les Outre-mer.
Nous travaillons à des feuilles de route territoriales," a dévoilé Jean-Baptiste Lemoyne au moment de lever le voile sur la nouvelle campagne de communication d'Atout-France.
Si le flou se lève quelque peu, la vision ne devrait pas plaire du tout dans les territoires d'outre-mer, tant la sortie du tunnel parait extrêmement éloignée.
Lors du dernier décompte hebdomadaire, 7 551 doses ont été injectées. Alors qu'en Martinique, les moins de 20 ans représentent 23,2% de la population totale, l'INSEE ne dévoilant pas les statistiques des mineurs, il y a alors 289 890 Martiniquais adultes à vacciner.
Si jamais la campagne ne s'emballe pas, il va falloir 31 semaines pour administrer au moins une dose à 70% de la population, soit d'ici la mi-décembre 2021.
Bien évidemment, entre temps des décisions seront prises et le gouvernement ne pourra pas tenir aussi longtemps avant de lever les motifs impérieux, sous peine de voir l'économie locale imploser.
D'autant que l'exécutif peut décider que les "mesures seront différentes selon les territoires, comme nous le faisons depuis le début de la crise," nous explique le conseiller de Sébastien Lecornu.
A noter que la prise de décision se fait lors du Conseil de Défense, dont la prochaine réunion est prévue, ce mercredi 12 mai 2021, mais tout ne sera pas nécessairement validé selon le cabinet du ministre.
En attendant d'en savoir plus, sur le protocole et la possible reprise des voyages entre les DOM-TOM et la métropole, les aides pour les acteurs du secteur ont été revues pour faire face au blocage actuel.
"Il y a de fortes attentes sur les Outre-mer. A ce stade nous travaillons avec les ministres des Outre-mer et de la Santé.
Nous devons prendre en compte l'appareil sanitaire existant pour ne pas le mettre en risque. Nous ne les oublions pas. Nous avons d'ailleurs renforcé les mesures de soutien au secteur du tourisme et secteur connexe dans les Outre-mer.
Nous travaillons à des feuilles de route territoriales," a dévoilé Jean-Baptiste Lemoyne au moment de lever le voile sur la nouvelle campagne de communication d'Atout-France.
Si le flou se lève quelque peu, la vision ne devrait pas plaire du tout dans les territoires d'outre-mer, tant la sortie du tunnel parait extrêmement éloignée.