Le Pays Basque livre ses identités multiples constituées d’architecture typique, de sports insolites, de paysages verdoyants et d’excellente gastronomie campagnarde - DR : J.-F.R.
Existe-il une autre région en France à ce point « identitaire » ?
La Corse pourrait revendiquer cette particularité, la Bretagne aussi.
Sauf qu’ici le cumul des particularismes est long comme le bras : une langue, un climat particulier, des paysages uniques, des produits cultes, une table gastronome, une culture vivace, une architecture originale...
Bienvenue au Pays Basque, cette région des confins qui cultive fièrement et depuis longtemps ses traditions et sa différence.
Avant de prendre la route, arrêt à Biarritz, poumon touristique de la région.
Vous y croiserez beaucoup de camping-cars, dont la plupart tiennent plus du fourgon sommairement aménagé. Ceux-là appartiennent à de jeunes surfeurs, rivés ici par leur passion de la glisse extrême.
Derrière ses attributs chics - le casino, la plage Miramar, les villas aristocrates, les vieilles boutiques surannées, l’hôtel du Palais… -, la ville dévoile une autre réalité.
Ainsi que son penchant océanique. Les Biarrots l’apprécient sans modération et comme eux, vous suivrez la côte depuis la plage d’Ilbaritz, au sud, jusqu’au phare de la pointe Saint-Martin, au nord, via la Cité de l’Océan et l’Aquarium de Biarritz .
Sa vraie vie de quartiers, elle, se déploie aux Halles et dans l’ambiance « popu basque » de La Négresse, en passant par les secteurs de Bibibeaurivage et de Saint-Charles et ceux, moins connus, des lacs Mouriscot et Marion. Derrière son vernis, Biarritz brille différemment.
La Corse pourrait revendiquer cette particularité, la Bretagne aussi.
Sauf qu’ici le cumul des particularismes est long comme le bras : une langue, un climat particulier, des paysages uniques, des produits cultes, une table gastronome, une culture vivace, une architecture originale...
Bienvenue au Pays Basque, cette région des confins qui cultive fièrement et depuis longtemps ses traditions et sa différence.
Avant de prendre la route, arrêt à Biarritz, poumon touristique de la région.
Vous y croiserez beaucoup de camping-cars, dont la plupart tiennent plus du fourgon sommairement aménagé. Ceux-là appartiennent à de jeunes surfeurs, rivés ici par leur passion de la glisse extrême.
Derrière ses attributs chics - le casino, la plage Miramar, les villas aristocrates, les vieilles boutiques surannées, l’hôtel du Palais… -, la ville dévoile une autre réalité.
Ainsi que son penchant océanique. Les Biarrots l’apprécient sans modération et comme eux, vous suivrez la côte depuis la plage d’Ilbaritz, au sud, jusqu’au phare de la pointe Saint-Martin, au nord, via la Cité de l’Océan et l’Aquarium de Biarritz .
Sa vraie vie de quartiers, elle, se déploie aux Halles et dans l’ambiance « popu basque » de La Négresse, en passant par les secteurs de Bibibeaurivage et de Saint-Charles et ceux, moins connus, des lacs Mouriscot et Marion. Derrière son vernis, Biarritz brille différemment.
Bayonne, quais ensoleillés
8 km au nord, voici sa rivale, Bayonne. Quel contraste !
Au standing de façade de la station balnéaire font place les élans culturels et identitaires de Bayonne.
Située au confluent de la Nive et de l’Adour, la capitale du Pays basque Nord retient d’abord le visiteur par la densité de ses quartiers, qui trouvent tous un exutoire vers la lumière de quais ensoleillés.
Quartier Saint-Esprit aux maisons à pans de bois et à pierre jaune de Mousserolles ; quartier de Petit Bayonne aux rues étroites, foyers de l’identité basque ; quartier « cœur de ville » et son cloître-cathédrale, bordé par le quai Jauréguiberry et ses façades colorées, hautes et étroites comme des lanières de cuir.
Bayonne est un art de vivre. La table y est généreuse, comme Chez Txotx, sympathique adresse traditionnelle.
Les produits basques inondent le marché. Le sport est omniprésent. Allez voir une partie de pelote au trinquet Saint-Vincent, l’un des plus anciens de France.
Achetez un billet pour un match de rugby de l’Aviron Bayonnais. Et participez, en journée, aux fêtes de Bayonne, si vous passez en ville durant le mois de juillet.
Au standing de façade de la station balnéaire font place les élans culturels et identitaires de Bayonne.
Située au confluent de la Nive et de l’Adour, la capitale du Pays basque Nord retient d’abord le visiteur par la densité de ses quartiers, qui trouvent tous un exutoire vers la lumière de quais ensoleillés.
Quartier Saint-Esprit aux maisons à pans de bois et à pierre jaune de Mousserolles ; quartier de Petit Bayonne aux rues étroites, foyers de l’identité basque ; quartier « cœur de ville » et son cloître-cathédrale, bordé par le quai Jauréguiberry et ses façades colorées, hautes et étroites comme des lanières de cuir.
Bayonne est un art de vivre. La table y est généreuse, comme Chez Txotx, sympathique adresse traditionnelle.
Les produits basques inondent le marché. Le sport est omniprésent. Allez voir une partie de pelote au trinquet Saint-Vincent, l’un des plus anciens de France.
Achetez un billet pour un match de rugby de l’Aviron Bayonnais. Et participez, en journée, aux fêtes de Bayonne, si vous passez en ville durant le mois de juillet.
Route Impériale des Cimes
Il n’est pas dit que nous vous cantonnerons aux villes de la côte. Puisque le plaisir de vacances passe aussi par la route et la conduite, cap vers l’arrière-pays.
La Route Impériale des Cimes (D22) vous tend les bras. A peine a-t-on emprunté cette voie voulue par Napoléon Ier pour désenclaver l’arrière-pays que l’archétype du paysage basque s’impose à travers les vitres : des collines herbeuses aux rondeurs de seins maternels, des champs gras entrecoupés de bosquets, des fermes à pans de bois et murs chaulés à volets rouges…
Le tout sur fond de sommet de La Rhune et du mont Artzamendi. Un régal !
En vue d’Urcuray, tournez à droite par la D420, pour rejoindre Cambo-les-Bains. La partie thermale de la ville offre peu d’intérêt.
En revanche, le haut-village, en forte pente, préserve un vrai caractère basque. D’antiques maisons à colombages et l’église blanche à galeries de bois dominent joliment la vallée de la Nive. Vous en profiterez pour visiter la Villa Arnaga, du poète Edmond Rostand.
La Route Impériale des Cimes (D22) vous tend les bras. A peine a-t-on emprunté cette voie voulue par Napoléon Ier pour désenclaver l’arrière-pays que l’archétype du paysage basque s’impose à travers les vitres : des collines herbeuses aux rondeurs de seins maternels, des champs gras entrecoupés de bosquets, des fermes à pans de bois et murs chaulés à volets rouges…
Le tout sur fond de sommet de La Rhune et du mont Artzamendi. Un régal !
En vue d’Urcuray, tournez à droite par la D420, pour rejoindre Cambo-les-Bains. La partie thermale de la ville offre peu d’intérêt.
En revanche, le haut-village, en forte pente, préserve un vrai caractère basque. D’antiques maisons à colombages et l’église blanche à galeries de bois dominent joliment la vallée de la Nive. Vous en profiterez pour visiter la Villa Arnaga, du poète Edmond Rostand.
Vues plongeantes fabuleuses
Espelette, que l’on rejoint 6 km après Cambo-les-Bains, n’est plus à présenter.
Le village est mondialement célèbre pour sa production de piments rouges, qui sèchent pendus en cordes aux façades des maisons. Allez rendre visite à Ramunxto Pochelu, dans son Atelier du Piment, pour déguster une omelette pimentée ou simplement rapporter poudre, moutarde, confiture et gelée…
La courte D249 rejoint Itxassou. Attention, grand spectacle !
Non seulement le village séduit pas ses quartiers à fermes labourdines et pour sa délicieuse confiture de cerises, mais il ancre un souvenir mémorable dans l’esprit des conducteurs. La raison ? L’exceptionnelle route (interdite aux gros véhicules) qui, du village, rejoint le col de Legarre, grimpe jusqu’au pied de l’Artzamendi (926 m) et redescend à Itxassou via les rives de la Nive et le Pas de Roland.
En chemin, pottoks en liberté, vues plongeantes fabuleuses et un fronton de pelote isolé, perdu au milieu des prés… Splendide.
L’étape suivante se nomme Saint-Jean-Pied-de-Port, 40 km au sud-est d’Itxassou. Voici la Basse-Navarre, la seconde (en venant de la côte) des trois provinces du Pays basque nord.
Après Louhossoa, la D918 remonte les rives de la Nive et débouche sur des paysages forestiers altiers. La montagne approche. C’est le pays des châtaigniers et des cochons, qui produisent le succulent jambon basque.
Bidarray et Saint-Martin d’Arrossa, authentiques villages navarrais, offriront de leur côté une halte agréable, histoire d’observer des jeunes jouer à la pelote sur les frontons.
Le village est mondialement célèbre pour sa production de piments rouges, qui sèchent pendus en cordes aux façades des maisons. Allez rendre visite à Ramunxto Pochelu, dans son Atelier du Piment, pour déguster une omelette pimentée ou simplement rapporter poudre, moutarde, confiture et gelée…
La courte D249 rejoint Itxassou. Attention, grand spectacle !
Non seulement le village séduit pas ses quartiers à fermes labourdines et pour sa délicieuse confiture de cerises, mais il ancre un souvenir mémorable dans l’esprit des conducteurs. La raison ? L’exceptionnelle route (interdite aux gros véhicules) qui, du village, rejoint le col de Legarre, grimpe jusqu’au pied de l’Artzamendi (926 m) et redescend à Itxassou via les rives de la Nive et le Pas de Roland.
En chemin, pottoks en liberté, vues plongeantes fabuleuses et un fronton de pelote isolé, perdu au milieu des prés… Splendide.
L’étape suivante se nomme Saint-Jean-Pied-de-Port, 40 km au sud-est d’Itxassou. Voici la Basse-Navarre, la seconde (en venant de la côte) des trois provinces du Pays basque nord.
Après Louhossoa, la D918 remonte les rives de la Nive et débouche sur des paysages forestiers altiers. La montagne approche. C’est le pays des châtaigniers et des cochons, qui produisent le succulent jambon basque.
Bidarray et Saint-Martin d’Arrossa, authentiques villages navarrais, offriront de leur côté une halte agréable, histoire d’observer des jeunes jouer à la pelote sur les frontons.
Irouléguy, paysages de vignobles
La petite boucle par Saint-Etienne-de-Baïgorry vaut largement la peine.
Depuis Saint-Martin d’Arrossa, la D948 rejoint cette commune des bords de Nive, dominée par le château d’Etxauz. Un vieux pont, des quartiers éclatés en fonds de vallée, signent un village connu pour être la porte d’accès aux Aldudes (extension de 36 km aller-retour, jusqu’à Urepel), territoire basque mythique de forêts « pluvieuses » d’un vert exceptionnel.
Vous ne manquerez pas d’y apercevoir des brebis Manex, dont le lait est à la base de l’excellent fromage Ossau Iraty.
Un autre plaisir de bouche vous attend à Irouléguy : le vin. Longtemps astringent et peu goûteux, le seul vin basque a grimpé en gamme et accompagne désormais les meilleurs tables. Arrêt à la cave souhaitable !
En saison, Saint-Jean-Pied-de-Port pourra décevoir. Trop de monde, circulation difficile... La commune est victime de sa réputation : une citadelle du 17e s. surplombant un labyrinthe de ruelles médiévales, sur la route de l’Espagne.
Mais en découvrant la ville tôt le matin, avant l’arrivée des touristes, vous verrez la petite cité retrouver sa grâce, notamment le lundi, jour de marché.
Depuis Saint-Martin d’Arrossa, la D948 rejoint cette commune des bords de Nive, dominée par le château d’Etxauz. Un vieux pont, des quartiers éclatés en fonds de vallée, signent un village connu pour être la porte d’accès aux Aldudes (extension de 36 km aller-retour, jusqu’à Urepel), territoire basque mythique de forêts « pluvieuses » d’un vert exceptionnel.
Vous ne manquerez pas d’y apercevoir des brebis Manex, dont le lait est à la base de l’excellent fromage Ossau Iraty.
Un autre plaisir de bouche vous attend à Irouléguy : le vin. Longtemps astringent et peu goûteux, le seul vin basque a grimpé en gamme et accompagne désormais les meilleurs tables. Arrêt à la cave souhaitable !
En saison, Saint-Jean-Pied-de-Port pourra décevoir. Trop de monde, circulation difficile... La commune est victime de sa réputation : une citadelle du 17e s. surplombant un labyrinthe de ruelles médiévales, sur la route de l’Espagne.
Mais en découvrant la ville tôt le matin, avant l’arrivée des touristes, vous verrez la petite cité retrouver sa grâce, notamment le lundi, jour de marché.
Les plus beaux cols du Pays basque
Amoureux de conduite « aérienne », le grand moment est arrivé. Sur 50 km, les D18 et D19 conduisent jusqu’à Larrau, en franchissant les plus beaux cols et forêts basques.
Qu’apercevez-vous en grimpant cette longue route en lacets, tracée entre Basse-Navarre et Soule ? Des montagnes vertes et d’immenses étendues de hêtres, un pastoralisme vivace (brebis, bovins), des adresses de gourmets où le client est roi.
En passant, dans l’ordre, les cols d’Haltza, d’Haritzcurutche, de Burdincurutcheta, d’Heguichouria et enfin d’Orgambidesca (1 284 m, grand site de migration d’oiseaux de juillet à novembre), en traversant les villages de Lecumberry et de Mendive, en croisant la splendide chapelle isolée Saint-Sauveur, vous verrez du vert, de l’olivâtre, du roux, du jaune… bref, la palette infinie de la nature quand elle a décidé de se mettre en scène.
En chemin, vous trouverez nécessairement une aire, une petite route, pour se poser en liberté et respirer l’air cristallin qui secoue les prairies d’altitude. C’est l’effet Iraty, du nom de la forêt qui borde ces hauts versants.
Cerné de montagnes douces, Larrau et sa rusticité campagnarde constituent une halte bienvenue. Ne serait-ce que pour son restaurant familial, Etchémaïté, dynastie d’aubergistes comme seul le Pays basque sait en produire.
Qu’apercevez-vous en grimpant cette longue route en lacets, tracée entre Basse-Navarre et Soule ? Des montagnes vertes et d’immenses étendues de hêtres, un pastoralisme vivace (brebis, bovins), des adresses de gourmets où le client est roi.
En passant, dans l’ordre, les cols d’Haltza, d’Haritzcurutche, de Burdincurutcheta, d’Heguichouria et enfin d’Orgambidesca (1 284 m, grand site de migration d’oiseaux de juillet à novembre), en traversant les villages de Lecumberry et de Mendive, en croisant la splendide chapelle isolée Saint-Sauveur, vous verrez du vert, de l’olivâtre, du roux, du jaune… bref, la palette infinie de la nature quand elle a décidé de se mettre en scène.
En chemin, vous trouverez nécessairement une aire, une petite route, pour se poser en liberté et respirer l’air cristallin qui secoue les prairies d’altitude. C’est l’effet Iraty, du nom de la forêt qui borde ces hauts versants.
Cerné de montagnes douces, Larrau et sa rusticité campagnarde constituent une halte bienvenue. Ne serait-ce que pour son restaurant familial, Etchémaïté, dynastie d’aubergistes comme seul le Pays basque sait en produire.
Sainte-Engrâce, le bout du monde
La D26 dévale ensuite à flanc de rivière, en sinuant vers Mauléon.
A l’intersection avec la D113, tournez à droite pour rejoindre Sainte-Engrâce. Ce village de Haute-Soule est parfois considéré comme l’un des plus ardents témoins de la ruralité basque.
Magnifique et isolé, en cul de sac, il déploie ses quartiers et ses maisons austères - nous sommes loin des riantes villas du Labourd - au flanc des versants pyrénéens.
Parmi les 200 habitants, on trouve des retraités mais aussi une vingtaine de familles paysannes. Et quelques élèves à l’école, preuve que l’agriculture et le tourisme ont leur mot à dire pour maintenir les gens sur territoire, expression vibrante de l’identité basque.
A l’intersection avec la D113, tournez à droite pour rejoindre Sainte-Engrâce. Ce village de Haute-Soule est parfois considéré comme l’un des plus ardents témoins de la ruralité basque.
Magnifique et isolé, en cul de sac, il déploie ses quartiers et ses maisons austères - nous sommes loin des riantes villas du Labourd - au flanc des versants pyrénéens.
Parmi les 200 habitants, on trouve des retraités mais aussi une vingtaine de familles paysannes. Et quelques élèves à l’école, preuve que l’agriculture et le tourisme ont leur mot à dire pour maintenir les gens sur territoire, expression vibrante de l’identité basque.
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