TourMaG.com - Philippe Demonchy disait dernièrement qu'il y aurait pas mal d'agences en difficultés d'ici la fin de l'année. Est-ce aussi votre avis ?
François-Xavier de Bouärd :"Oui, pour la simple et bonne raison que, paradoxalement, on travaille déjà pour février, Pâques et l'Ascension, dates auxquelles on a déjà des difficultés à trouver des disponibilités. En revanche on travaille moins bien sur décembre (les vacances de Noël). Ce phénomène aggrave les tensions de trésorerie. Par ailleurs, si nous ressentons un frémissement dans le secteur loisirs, il n'en va pas de même pour la partie affaires..."
T.M.com - Pourtant cela s'est plutôt bien passé pour le dernier BSP ?
F.-X. de B. :"Selon moi le BSP de novembre devrait comporter plus de tiraillement que celui d'octobre. Ceci étant, les confrères ont une grande capacité d'adaptation pour régler en priorité le BSP au détriment d'autres échéances, moins visibles, moins perceptibles par la profession, mais tout aussi importantes. Ils parent au plus pressé.
Chez Selectour, il y a eu une dizaine de prêts relais accordés aux adhérents. Mais vu le dispositif mis en place au printemps, il ne devrait pas y avoir d'inquiétude majeure..."
T.M.com - Que pensez-vous de la nouvelle donne en matière de production ?
F.-X. de B. :"Dans le contexte difficile actuel, c'est une opportunité fabuleuse pour créer une nouvelle dynamique et d'amener nos partenaires traditionnels à être plus attentifs dans tous les domaines, notamment au niveau de la distribution et de la mise en avant des produits.
Cela a permis aux TO d'avoir un nouveau regard sur leur mode de fonctionnement. Le cas de Jet tours en est le meilleur exemple avec l'annonce claire des engagements en 10 points.
L'auraient-ils fait aussi vite sans TUI France ?
Cela a eu de l'effet également au niveau des sites internet B2B et fait accélérer le mouvement, par exemple, avec la mise en place dès cet automne (en avance sur les prévisions) dun certain nombre de sites. Fram a aussi revu aussi son site, etc."
T.M.com - Qu'est-ce que les nouveaux TO apportent de plus au réseau ?
F.-X. de B.:"Surtout le stock dans le domaine du aérien, ainsi que de l'hébergement avec un volume global et donc un choix plus important."
T.M.com - Que pensez-vous de la position d'Afat qui refuse de référencer TUI France ?
F.-X. de B.:"Peut-être faut regarder cela davantage par rapport à l'implantation toulousaine d'Afat et faire le rapprochement avec la présence de Fram sur cette même région. Je pense que les liens affectifs entre les deux entités y sont pour beaucoup..."
T.M.com - La disparition des marques d'Accor Tours est-ce une bonne chose ?
F.-X. de B.:"Non, parce que c'étaient quand même des marques fortes qui avaient un intérêt dans la mesure où elles complétaient parfois un produit en glissant dans un même forfait de l'une vers l'autre.
Cela permettait aussi d'élargir le choix des généralistes et laisser espérer qu'un à deux groupes français resteraient en lice dans les années à venir. Accor pouvait être la réponse aux arrivées de Thomas Cook et de TUI."
T.M.com - Croyez-vous que les nouveaux arrivants mettent en danger les TO français ?
F.-X. de B.:"Je ne suis pas pessimiste sur l'avenir et le danger que peut constituer pour les TO français l'arrivée de ces nouveaux entrants. Il ne faut pas oublier qu'en face c'est la production d'Accor Tours qui a quasiment disparu. Je pense que ça s'équilibrera.
Le seul élément qui pourrait changer cette situation est celui du transport charter. Les nouveaux entrants disposent de capacités européennes en aérien, ce qui n'est pas le cas de Fram ni de Jet tours. De même, ils peuvent moduler leurs capacités aériennes en fonction demande du marché, ce qui aujourd'hui sera difficile pour Fram ou Jet tours."
T.M.com - Que donnent les ventes des TO comme le Club Med et Jet Tours ?
F.-X. de B.:"Elles sont en légère progression pour Jet tours et dans les prévisions pour le Club Med. Cela devrait représenter pour nous 3% de volume d'affaires et la tendance est du même ordre pour l'ensemble du réseau Selectour.
On a capté la clientèle qui auparavant changeait d'agence pour aller réserver le Club ailleurs. J'ai donc récupéré du chiffre, généré quelques clients, mais surtout fidélisé ma clientèle."
T.M.com - Avez-vous connu également des difficultés de résa avec TUI France ?
F.-X. de B.:"Je crois qu'ils ont un peu raté leur démarrage à ce niveau. Tout n'était pas finalisé et je pense qu'on pouvait en attendre davantage..."
T.M.com - Êtes-vous satisfait de l'évolution de l'Alliance et de ce qu'elle vous apporte ?
F.-X. de B.:"L'Alliance ? C'est plus que jamais une nécessité compte tenu de la dimension de Thomas Cook en France. Cette dimension peut nous permettre de regarder sereinement l'avenir par la globalisation des achats notamment avec la menace de la baisse et de la disparition des commissions. Que ce soit dans l'aérien ou, à terme, dans le domaine des forfaits.
Contrairement à ce que dit le Ceto, les commissions n'ont pas d'effet négatifs dans les comptes d'exploitation des TO. En revanche, n'auraient-ils pas, eux aussi, à faire des progrès dans la recherche de productivité ?"
T.M.com - Comment se porte Selectour de Boüard Voyages ?
F.-X. de B.:"Par rapport à 2002 qui avait connu une petite baisse, on va vers une année stable et équivalente, hors Cap Voyages que j'ai racheté cet été et qui rapporte 40% de plus d'activité.
Le rapprochement a pu se faire grâce au fait que nous étions proches en termes de réflexion et grâce à Selectour finances, actionnaire majoritaire chez De Boüard Voyages et ça permet d'assurer une présence forte sur Rennes.
Notre réseau est composé aujourd'hui de 15 agences avec Cap voyages soit un total de 83 salariés. La répartition de notre activité est de 65% pour la billetterie affaires et de 35% pour les forfaits dont 10% de groupes (2 personnes) pour un VA de 1,7 Mie. Nous réalisons globalement 53 Mie de volumes d'affaires avec une marge nette d'environ 457 000 euros."
T.M.com - Quels sont vos projets pour l'année à venir ?
F.-X. de B.:"Nos projets sont pour l'instant d'intégrer complètement Cap Voyages au sein du groupe. On couvre maintenant bien le territoire de la Bretagne et la Loire mais on ne veut pas grossir à tout va. On préfère conforter l'existant avant de se lancer. Nous avons regardé environ tous les 5 ans les opportunités qui se présentaient, mais ce n'est pas une finalité en soi..."
T.M.com - De manière plus générale comment voyez-vous l'évolution du marché ?
F.-X. de B.:"Nos inquiétudes, compte tenu de notre spécificité billetterie, ce sont les garanties en cas de défaillance des compagnies aériennes. Dans la perspective du développement des compagnies à bas coût, il faut qu'on puisse voir comment réglementer tout ça.
Même si l'on sait que les clients vont chez les low cost, il ne faudrait pas qu'ils fassent des amalgames entre les compagnies qui disparaissent brutalement et l'ensemble de la profession..."
Propos recueillis par Jean da LUZ - 24 novembre 2003
redaction@tourmag.com
François-Xavier de Bouärd :"Oui, pour la simple et bonne raison que, paradoxalement, on travaille déjà pour février, Pâques et l'Ascension, dates auxquelles on a déjà des difficultés à trouver des disponibilités. En revanche on travaille moins bien sur décembre (les vacances de Noël). Ce phénomène aggrave les tensions de trésorerie. Par ailleurs, si nous ressentons un frémissement dans le secteur loisirs, il n'en va pas de même pour la partie affaires..."
T.M.com - Pourtant cela s'est plutôt bien passé pour le dernier BSP ?
F.-X. de B. :"Selon moi le BSP de novembre devrait comporter plus de tiraillement que celui d'octobre. Ceci étant, les confrères ont une grande capacité d'adaptation pour régler en priorité le BSP au détriment d'autres échéances, moins visibles, moins perceptibles par la profession, mais tout aussi importantes. Ils parent au plus pressé.
Chez Selectour, il y a eu une dizaine de prêts relais accordés aux adhérents. Mais vu le dispositif mis en place au printemps, il ne devrait pas y avoir d'inquiétude majeure..."
T.M.com - Que pensez-vous de la nouvelle donne en matière de production ?
F.-X. de B. :"Dans le contexte difficile actuel, c'est une opportunité fabuleuse pour créer une nouvelle dynamique et d'amener nos partenaires traditionnels à être plus attentifs dans tous les domaines, notamment au niveau de la distribution et de la mise en avant des produits.
Cela a permis aux TO d'avoir un nouveau regard sur leur mode de fonctionnement. Le cas de Jet tours en est le meilleur exemple avec l'annonce claire des engagements en 10 points.
L'auraient-ils fait aussi vite sans TUI France ?
Cela a eu de l'effet également au niveau des sites internet B2B et fait accélérer le mouvement, par exemple, avec la mise en place dès cet automne (en avance sur les prévisions) dun certain nombre de sites. Fram a aussi revu aussi son site, etc."
T.M.com - Qu'est-ce que les nouveaux TO apportent de plus au réseau ?
F.-X. de B.:"Surtout le stock dans le domaine du aérien, ainsi que de l'hébergement avec un volume global et donc un choix plus important."
T.M.com - Que pensez-vous de la position d'Afat qui refuse de référencer TUI France ?
F.-X. de B.:"Peut-être faut regarder cela davantage par rapport à l'implantation toulousaine d'Afat et faire le rapprochement avec la présence de Fram sur cette même région. Je pense que les liens affectifs entre les deux entités y sont pour beaucoup..."
T.M.com - La disparition des marques d'Accor Tours est-ce une bonne chose ?
F.-X. de B.:"Non, parce que c'étaient quand même des marques fortes qui avaient un intérêt dans la mesure où elles complétaient parfois un produit en glissant dans un même forfait de l'une vers l'autre.
Cela permettait aussi d'élargir le choix des généralistes et laisser espérer qu'un à deux groupes français resteraient en lice dans les années à venir. Accor pouvait être la réponse aux arrivées de Thomas Cook et de TUI."
T.M.com - Croyez-vous que les nouveaux arrivants mettent en danger les TO français ?
F.-X. de B.:"Je ne suis pas pessimiste sur l'avenir et le danger que peut constituer pour les TO français l'arrivée de ces nouveaux entrants. Il ne faut pas oublier qu'en face c'est la production d'Accor Tours qui a quasiment disparu. Je pense que ça s'équilibrera.
Le seul élément qui pourrait changer cette situation est celui du transport charter. Les nouveaux entrants disposent de capacités européennes en aérien, ce qui n'est pas le cas de Fram ni de Jet tours. De même, ils peuvent moduler leurs capacités aériennes en fonction demande du marché, ce qui aujourd'hui sera difficile pour Fram ou Jet tours."
T.M.com - Que donnent les ventes des TO comme le Club Med et Jet Tours ?
F.-X. de B.:"Elles sont en légère progression pour Jet tours et dans les prévisions pour le Club Med. Cela devrait représenter pour nous 3% de volume d'affaires et la tendance est du même ordre pour l'ensemble du réseau Selectour.
On a capté la clientèle qui auparavant changeait d'agence pour aller réserver le Club ailleurs. J'ai donc récupéré du chiffre, généré quelques clients, mais surtout fidélisé ma clientèle."
T.M.com - Avez-vous connu également des difficultés de résa avec TUI France ?
F.-X. de B.:"Je crois qu'ils ont un peu raté leur démarrage à ce niveau. Tout n'était pas finalisé et je pense qu'on pouvait en attendre davantage..."
T.M.com - Êtes-vous satisfait de l'évolution de l'Alliance et de ce qu'elle vous apporte ?
F.-X. de B.:"L'Alliance ? C'est plus que jamais une nécessité compte tenu de la dimension de Thomas Cook en France. Cette dimension peut nous permettre de regarder sereinement l'avenir par la globalisation des achats notamment avec la menace de la baisse et de la disparition des commissions. Que ce soit dans l'aérien ou, à terme, dans le domaine des forfaits.
Contrairement à ce que dit le Ceto, les commissions n'ont pas d'effet négatifs dans les comptes d'exploitation des TO. En revanche, n'auraient-ils pas, eux aussi, à faire des progrès dans la recherche de productivité ?"
T.M.com - Comment se porte Selectour de Boüard Voyages ?
F.-X. de B.:"Par rapport à 2002 qui avait connu une petite baisse, on va vers une année stable et équivalente, hors Cap Voyages que j'ai racheté cet été et qui rapporte 40% de plus d'activité.
Le rapprochement a pu se faire grâce au fait que nous étions proches en termes de réflexion et grâce à Selectour finances, actionnaire majoritaire chez De Boüard Voyages et ça permet d'assurer une présence forte sur Rennes.
Notre réseau est composé aujourd'hui de 15 agences avec Cap voyages soit un total de 83 salariés. La répartition de notre activité est de 65% pour la billetterie affaires et de 35% pour les forfaits dont 10% de groupes (2 personnes) pour un VA de 1,7 Mie. Nous réalisons globalement 53 Mie de volumes d'affaires avec une marge nette d'environ 457 000 euros."
T.M.com - Quels sont vos projets pour l'année à venir ?
F.-X. de B.:"Nos projets sont pour l'instant d'intégrer complètement Cap Voyages au sein du groupe. On couvre maintenant bien le territoire de la Bretagne et la Loire mais on ne veut pas grossir à tout va. On préfère conforter l'existant avant de se lancer. Nous avons regardé environ tous les 5 ans les opportunités qui se présentaient, mais ce n'est pas une finalité en soi..."
T.M.com - De manière plus générale comment voyez-vous l'évolution du marché ?
F.-X. de B.:"Nos inquiétudes, compte tenu de notre spécificité billetterie, ce sont les garanties en cas de défaillance des compagnies aériennes. Dans la perspective du développement des compagnies à bas coût, il faut qu'on puisse voir comment réglementer tout ça.
Même si l'on sait que les clients vont chez les low cost, il ne faudrait pas qu'ils fassent des amalgames entre les compagnies qui disparaissent brutalement et l'ensemble de la profession..."
Propos recueillis par Jean da LUZ - 24 novembre 2003
redaction@tourmag.com