Il y a une formule qui pourrait bien résumer la rentrée de l'industrie touristique française : "les emmerdes, ça vole toujours en escadrille," selon l'élégante formule du président Chirac.
Entre l'arrêt d'Empreinte, le redressement judiciaire sans fin d'Aigle Azur, un autre acteur historique du tourisme montre des signaux inquiétants.
Selon une source syndicale du GDS Amadeus, la direction basée en Espagne mènerait une campagne de délocalisation de certains services français.
"Nous avons tenu la semaine dernière une assemblée avec l'ensemble des équipes sur la réorganisation en cours.
Le service facturation a été transféré à Madrid, la comptabilité est en cours et le support client va suivre", explique un délégué syndical, ayant préféré conserver l'anonymat. La direction d'Amadeus ne parle pas de suppression de postes, mais d'un transfert des activités aux conditions locales.
"Les personnes doivent démissionner pour être réembauchées dans le pays où sera positionné le service, que ce soit en Espagne ou en Pologne."
Avec une ancienneté au siège parisien équivalente à 18 ans et une moyenne d'âge supérieure à 47 ans, la flexibilité des salariés concernés reste relativement faible.
Pour les employés ne pouvant ou ne voulant pas déménager, seule porte de sortie : le licenciement économique.
Entre l'arrêt d'Empreinte, le redressement judiciaire sans fin d'Aigle Azur, un autre acteur historique du tourisme montre des signaux inquiétants.
Selon une source syndicale du GDS Amadeus, la direction basée en Espagne mènerait une campagne de délocalisation de certains services français.
"Nous avons tenu la semaine dernière une assemblée avec l'ensemble des équipes sur la réorganisation en cours.
Le service facturation a été transféré à Madrid, la comptabilité est en cours et le support client va suivre", explique un délégué syndical, ayant préféré conserver l'anonymat. La direction d'Amadeus ne parle pas de suppression de postes, mais d'un transfert des activités aux conditions locales.
"Les personnes doivent démissionner pour être réembauchées dans le pays où sera positionné le service, que ce soit en Espagne ou en Pologne."
Avec une ancienneté au siège parisien équivalente à 18 ans et une moyenne d'âge supérieure à 47 ans, la flexibilité des salariés concernés reste relativement faible.
Pour les employés ne pouvant ou ne voulant pas déménager, seule porte de sortie : le licenciement économique.
"Un PSE maquillé", selon les représentants du personnel
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D'ores et déjà, trois services du GDS sont ou vont être délocalisés, mais l'inquiétude semble se propager dans l'ensemble des bureaux.
"Concrètement, si on enlève les commerciaux, tous les postes peuvent être délocalisés partout dans le monde, sauf que l'entreprise perdra des compétences. Ce qui nous inquiète le plus, dans cette situation, c'est l'absence de visibilité," explique un employé qui préfère rester anonyme.
En effet, alors que Georges Rudas, le président d’Amadeus France SAS va laisser son poste dans quelques semaines, la direction a refusé en 2018 de publier sa stratégie à trois ans. Un manque de transparence notable.
"Nous avons attaqué en justice cette décision, qui n'est pas conforme à la loi. Nous avons obtenu gain de cause, mais le groupe a fait appel."
Face à l'opacité de la direction, les salariés s'interrogent sur l'éventualité d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE).
En effet, la nouvelle loi du Code du travail établit qu'un PSE est seulement invoqué lorsque le projet de licenciement concerne au minimum 10 employés, sur une période de 30 jours consécutifs.
Sauf que selon les salariés, les services délocalisés concernent des bureaux ayant des effectifs inférieurs à 10 personnes.
"La direction réalise un plan social par lot. Et lorsque nous discutons avec elle, à aucun moment elle ne nie de possibles autres charrettes," s'inquiètent les représentants des salariés.
"Concrètement, si on enlève les commerciaux, tous les postes peuvent être délocalisés partout dans le monde, sauf que l'entreprise perdra des compétences. Ce qui nous inquiète le plus, dans cette situation, c'est l'absence de visibilité," explique un employé qui préfère rester anonyme.
En effet, alors que Georges Rudas, le président d’Amadeus France SAS va laisser son poste dans quelques semaines, la direction a refusé en 2018 de publier sa stratégie à trois ans. Un manque de transparence notable.
"Nous avons attaqué en justice cette décision, qui n'est pas conforme à la loi. Nous avons obtenu gain de cause, mais le groupe a fait appel."
Face à l'opacité de la direction, les salariés s'interrogent sur l'éventualité d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE).
En effet, la nouvelle loi du Code du travail établit qu'un PSE est seulement invoqué lorsque le projet de licenciement concerne au minimum 10 employés, sur une période de 30 jours consécutifs.
Sauf que selon les salariés, les services délocalisés concernent des bureaux ayant des effectifs inférieurs à 10 personnes.
"La direction réalise un plan social par lot. Et lorsque nous discutons avec elle, à aucun moment elle ne nie de possibles autres charrettes," s'inquiètent les représentants des salariés.
Amadeus, un destin à la Carlson Wagonlit ?
Avec 173 employés en région parisienne, le GDS reste un employeur conséquent de l'industrie dans l'Hexagone et une entreprise dynamique.
"Apparemment les chiffres sont plutôt bons en France et Amadeus réalise des bénéfices incroyables au niveau mondial. Notre part de marché ne s'érode pas, sauf que la direction superpose nos performances avec les pays asiatiques où la croissance s'envole."
De quoi rappeler un destin à la Carlson Wagonlit Travel, d'autant que Georges Rudas, le président d’Amadeus France SAS sera remplacé par Stéphane Durand à la tête de la division Business Travel Agencies sur la région WEMEA (Europe de l’Ouest, Moyen-Orient et Afrique). Les responsables s'occupent de zones géographiques transfrontalières et non plus d'un seul pays.
Ce n'est pas tout. Les managers français auraient eu pour ordre de ne plus remplacer les employés démissionnaires en France.
"En fait, les responsables des différents services se retrouveront avec des équipes basées à l'étranger. Cela ressemble pleinement à ce qu'il se passe chez CWT" souffle l'employé.
Et les consignes seraient les mêmes dans de nombreux marchés européens. Les salariés ont décidé de mener des actions symboliques au siège d’Issy-les-Moulineaux, pour montrer leur mécontentement à la direction. Aucune grève n'est prévue.
"Nous ne sommes pas opposés au changement, nous souhaitons juste savoir ce que nous allons devenir. Nous voulons que les choses soient dites, même s'ils veulent fermer le site de Paris,"souffle le délégué syndical fataliste.
Nous avons sollicité une réaction de la direction, sans succès.
"Apparemment les chiffres sont plutôt bons en France et Amadeus réalise des bénéfices incroyables au niveau mondial. Notre part de marché ne s'érode pas, sauf que la direction superpose nos performances avec les pays asiatiques où la croissance s'envole."
De quoi rappeler un destin à la Carlson Wagonlit Travel, d'autant que Georges Rudas, le président d’Amadeus France SAS sera remplacé par Stéphane Durand à la tête de la division Business Travel Agencies sur la région WEMEA (Europe de l’Ouest, Moyen-Orient et Afrique). Les responsables s'occupent de zones géographiques transfrontalières et non plus d'un seul pays.
Ce n'est pas tout. Les managers français auraient eu pour ordre de ne plus remplacer les employés démissionnaires en France.
"En fait, les responsables des différents services se retrouveront avec des équipes basées à l'étranger. Cela ressemble pleinement à ce qu'il se passe chez CWT" souffle l'employé.
Et les consignes seraient les mêmes dans de nombreux marchés européens. Les salariés ont décidé de mener des actions symboliques au siège d’Issy-les-Moulineaux, pour montrer leur mécontentement à la direction. Aucune grève n'est prévue.
"Nous ne sommes pas opposés au changement, nous souhaitons juste savoir ce que nous allons devenir. Nous voulons que les choses soient dites, même s'ils veulent fermer le site de Paris,"souffle le délégué syndical fataliste.
Nous avons sollicité une réaction de la direction, sans succès.
Réponse d'Amadeus à l'article :
« Amadeus a pris connaissance de certaines informations dans la presse concernant la stratégie de l’entreprise en France qui sont inexactes et trompeuses.
La France est un marché important pour Amadeus et notre engagement y reste total. Comme c’est le cas dans n’importe quelle entreprise, les collaborateurs évoluent et explorent différents postes et opportunités.
Georges Rudas a été un membre précieux de l’équipe Amadeus depuis 16 ans, et nous le remercions pour son importante contribution.
Nous sommes ravis de la nomination d’une personne aussi expérimentée que Stéphane Durand qui saura poursuivre le travail de Georges Rudas, et qui sera en mesure de mener à bien de grands projets pour Amadeus et ses clients sur le marché français. »
La France est un marché important pour Amadeus et notre engagement y reste total. Comme c’est le cas dans n’importe quelle entreprise, les collaborateurs évoluent et explorent différents postes et opportunités.
Georges Rudas a été un membre précieux de l’équipe Amadeus depuis 16 ans, et nous le remercions pour son importante contribution.
Nous sommes ravis de la nomination d’une personne aussi expérimentée que Stéphane Durand qui saura poursuivre le travail de Georges Rudas, et qui sera en mesure de mener à bien de grands projets pour Amadeus et ses clients sur le marché français. »