Les pollutions générées par Internet et les écrans ne sont pas compatibles avec le développement durable. La « tech » doit donc devenir vertueuse. En partie dépendant du numérique, l’industrie touristique a-t-elle vraiment un projet qui va dans ce sens ? - DR : DepositPhotos, AntonMatyukha
La chute des idoles est une récurrence. Toutes les civilisations ont succombé à ce rite : briser ce que l’on a adoré.
En sera-t-il de même avec nos smartphones, nos écrans d’ordinateur, nos réseaux sociaux, nos applications ?
Cette « good tech » qui, depuis plus de 20 ans, nous rend si heureux va-t-elle poursuivre son ascension fulgurante et nous donner l’illusion d’être tout puissants et, dans un proche avenir, d’être des humains augmentés capables de braver la mort ?
Google, Facebook, Amazon et autres outils surpuissants ont mis dans nos mains des connexions ininterrompues avec l’ensemble de l’humanité, sans parler de toutes sortes de services : l’immédiateté, la simplicité, l’exhaustivité.
Croulant sous les applications et les prestations de toutes sortes, permettant de s’informer en temps réel, réserver, payer, s’orienter, jouer, le secteur touristique a très rapidement démontré sa dépendance aux écrans et au numérique.
Et, ce n’est pas fini. Tous les jours, de « nouvelles pousses » tentent leurs chances auprès d’investisseurs susceptibles de leur fournir les fonds nécessaires à des développements jugés capables d’améliorer le quotidien du touriste ou, comme on le répète à l’infini, « l’expérience client ». Et, elles y parviennent : 40 millions d’euros pour Holidu par exemple !
En sera-t-il de même avec nos smartphones, nos écrans d’ordinateur, nos réseaux sociaux, nos applications ?
Cette « good tech » qui, depuis plus de 20 ans, nous rend si heureux va-t-elle poursuivre son ascension fulgurante et nous donner l’illusion d’être tout puissants et, dans un proche avenir, d’être des humains augmentés capables de braver la mort ?
Google, Facebook, Amazon et autres outils surpuissants ont mis dans nos mains des connexions ininterrompues avec l’ensemble de l’humanité, sans parler de toutes sortes de services : l’immédiateté, la simplicité, l’exhaustivité.
Croulant sous les applications et les prestations de toutes sortes, permettant de s’informer en temps réel, réserver, payer, s’orienter, jouer, le secteur touristique a très rapidement démontré sa dépendance aux écrans et au numérique.
Et, ce n’est pas fini. Tous les jours, de « nouvelles pousses » tentent leurs chances auprès d’investisseurs susceptibles de leur fournir les fonds nécessaires à des développements jugés capables d’améliorer le quotidien du touriste ou, comme on le répète à l’infini, « l’expérience client ». Et, elles y parviennent : 40 millions d’euros pour Holidu par exemple !
Avec nos écrans, on consomme beaucoup (trop) d'énergie
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Or, tout le monde devrait savoir que, quand on passe une heure à regarder une vidéo sur son téléphone mobile, on consomme autant d'électricité... qu'un réfrigérateur pendant un an !
Un mail avec pièce jointe, c'est comme une ampoule qui reste allumée pendant 25 minutes. Chaque e-mail a une empreinte carbone, surtout avec une pièce jointe (19g de CO2).
Une recherche Google peut émettre 7g de CO2 (ConsoGlobe) !
En fait, avec nos écrans, on ne détruit pas de forêts, mais on consomme beaucoup d'énergie, on pollue et on contribue lourdement aux émissions de CO2 et donc au réchauffement climatique. Sans s'en rendre compte.
Autres constats alarmants parmi des centaines d’autres : les bilans énergétiques fournis par Apple indiquent que l’iPhone 6 émet l’équivalent de 95 kg de gaz à effet de serre dont 11% lors de l’utilisation, 85% lors de la production, le reste en transport et recyclage, tandis qu’un iPhone 5 émet l’équivalent de 75 kg de ces gaz.
Les recharges de batterie sont tout aussi ravageuses. Mais, utilisation et production ne sont pas les seules à nuire au climat et à la pureté de l’environnement, les data centers sont de véritables ogres énergétiques.
Un seul data center consomme autant d’électricité qu’une ville de 30 000 habitants ! Or, d'ici 2020, la France devrait posséder au moins 200 centres de stockage de données qui sollicitent de grosses ressources énergétiques pour leur alimentation comme pour leur refroidissement (3 TWh en 2015, soit l'équivalent de la ville de Lyon, selon l'Union française de l'électricité.
Un mail avec pièce jointe, c'est comme une ampoule qui reste allumée pendant 25 minutes. Chaque e-mail a une empreinte carbone, surtout avec une pièce jointe (19g de CO2).
Une recherche Google peut émettre 7g de CO2 (ConsoGlobe) !
En fait, avec nos écrans, on ne détruit pas de forêts, mais on consomme beaucoup d'énergie, on pollue et on contribue lourdement aux émissions de CO2 et donc au réchauffement climatique. Sans s'en rendre compte.
Autres constats alarmants parmi des centaines d’autres : les bilans énergétiques fournis par Apple indiquent que l’iPhone 6 émet l’équivalent de 95 kg de gaz à effet de serre dont 11% lors de l’utilisation, 85% lors de la production, le reste en transport et recyclage, tandis qu’un iPhone 5 émet l’équivalent de 75 kg de ces gaz.
Les recharges de batterie sont tout aussi ravageuses. Mais, utilisation et production ne sont pas les seules à nuire au climat et à la pureté de l’environnement, les data centers sont de véritables ogres énergétiques.
Un seul data center consomme autant d’électricité qu’une ville de 30 000 habitants ! Or, d'ici 2020, la France devrait posséder au moins 200 centres de stockage de données qui sollicitent de grosses ressources énergétiques pour leur alimentation comme pour leur refroidissement (3 TWh en 2015, soit l'équivalent de la ville de Lyon, selon l'Union française de l'électricité.
Comme le souligne un document de l’Ademe : « l’empreinte environnementale des smartphones est principalement due à l’extraction des minerais que l’on retrouve sous la forme de métaux dans les téléphones.
L’exploitation des mines conduit notamment à la destruction d’écosystèmes et à de multiples pollutions de l’eau, de l’air et des sols.
Les activités métallurgiques et électroniques sont aussi très impactantes et énergivores. N’oublions pas non plus que 40 000 enfants, selon l’Unicef, travaillent dans des mines pour extraire les métaux rares ! »
L’exploitation des mines conduit notamment à la destruction d’écosystèmes et à de multiples pollutions de l’eau, de l’air et des sols.
Les activités métallurgiques et électroniques sont aussi très impactantes et énergivores. N’oublions pas non plus que 40 000 enfants, selon l’Unicef, travaillent dans des mines pour extraire les métaux rares ! »
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
Tout récemment, de grandes entreprises françaises dont Danone et France Telecom, l’Afnor ou encore AG2R ont débattu avec les organisateurs d’un nouveau master destiné à former de nouvelles générations d’étudiants à ne pas tomber béatement dans le piège du numérique et d’en évaluer les dégâts.
Sur l’environnement mais pas seulement.
Les chercheurs sont aujourd’hui d’accord sur la nécessité d’évaluer les retombées négatives sur la vie en société, donc sur le vivre ensemble, sur la solidarité et surtout bien évidemment sur le psychisme.
« Demain, explique un chercheur américain, nous penserons tous comme Marc Zuckerberg parce qu’il est la tête pensante unique de Facebook, donc influence les 2 milliards d’adhérents du réseau et l’ensemble de leurs proches, donc l’humanité toute entière ! »
Dans ce registre se pose aussi, on le sait, le problème des « fake news » participant à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l’intention de duper le public.
Se pose surtout avec les « datas », le problème dramatique de la manipulation de l’individu donc de la privation de liberté…
En fait, le numérique est à la base de bien des nombreux problèmes affectant l’humanité, à commencer par les enfants nés dans un monde numérique qui bientôt risquent de ne savoir ni lire, ni écrire, ni réfléchir !
Sur l’environnement mais pas seulement.
Les chercheurs sont aujourd’hui d’accord sur la nécessité d’évaluer les retombées négatives sur la vie en société, donc sur le vivre ensemble, sur la solidarité et surtout bien évidemment sur le psychisme.
« Demain, explique un chercheur américain, nous penserons tous comme Marc Zuckerberg parce qu’il est la tête pensante unique de Facebook, donc influence les 2 milliards d’adhérents du réseau et l’ensemble de leurs proches, donc l’humanité toute entière ! »
Dans ce registre se pose aussi, on le sait, le problème des « fake news » participant à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l’intention de duper le public.
Se pose surtout avec les « datas », le problème dramatique de la manipulation de l’individu donc de la privation de liberté…
En fait, le numérique est à la base de bien des nombreux problèmes affectant l’humanité, à commencer par les enfants nés dans un monde numérique qui bientôt risquent de ne savoir ni lire, ni écrire, ni réfléchir !
Retour à la case papier ?
Josette Sicsic - DR
Va-t-on pour autant revenir à la case papier ? Par souci environnemental, on nous a demandé de ne pas imprimer inutilement des mails.
Demain, va-t-on nous proposer de lire sur papier les mails que l’on nous envoie afin de réduire le fonctionnement de nos écrans ?
Quant aux offices du tourisme nationaux et locaux, ont-ils ou vont-ils calculer leur empreinte carbone autrement que par rapport au calcul des kilomètres parcourus par un voyageur arrivant en avion ?
Dans un avenir proche, rien n’est moins sûr. Dans un avenir plus lointain, tout est possible.
Les injonctions contradictoires font désormais partie de notre existence. Régulièrement, ordres et contre ordres déstabilisent les populations concernées. D’où la montée d’une défiance généralisée.
En fait, jamais Rabelais n’a eu aussi raison « Science sans conscience… ». Et dire qu’on était au XVIe siècle !
* Amadeus indique avoir compensé plus de 32 000 tonnes de CO2 depuis 2015. L’activité des data centers de la firme constitue actuellement plus de la moitié de sa consommation d’énergie et de ses émissions de CO2 dans le monde. En s’appuyant sur les Garanties d’Origine, Amadeus prévoit de réduire d’environ 50% l’ensemble des émissions de son entreprise.
Demain, va-t-on nous proposer de lire sur papier les mails que l’on nous envoie afin de réduire le fonctionnement de nos écrans ?
Quant aux offices du tourisme nationaux et locaux, ont-ils ou vont-ils calculer leur empreinte carbone autrement que par rapport au calcul des kilomètres parcourus par un voyageur arrivant en avion ?
Dans un avenir proche, rien n’est moins sûr. Dans un avenir plus lointain, tout est possible.
Les injonctions contradictoires font désormais partie de notre existence. Régulièrement, ordres et contre ordres déstabilisent les populations concernées. D’où la montée d’une défiance généralisée.
En fait, jamais Rabelais n’a eu aussi raison « Science sans conscience… ». Et dire qu’on était au XVIe siècle !
* Amadeus indique avoir compensé plus de 32 000 tonnes de CO2 depuis 2015. L’activité des data centers de la firme constitue actuellement plus de la moitié de sa consommation d’énergie et de ses émissions de CO2 dans le monde. En s’appuyant sur les Garanties d’Origine, Amadeus prévoit de réduire d’environ 50% l’ensemble des émissions de son entreprise.