Si rien n'est acté, Guillaume Linton (Asia) réfléchit à une production française - Crédit photo : PATA France
TourMaG.com - Qu'avez-vous pensé de l'allocution d'Emmanuel Macron ?
Guillaume Linton : C'était un peu ce que nous craignions, mais il n'y a pas de grande surprise.
Son allocution ouvre une porte, même si elle ferme celle des frontières, sur les dispositifs pour venir en aide à notre industrie.
Reste maintenant à savoir si tout le monde pourra bénéficier de ces mesures, que ce soit l'outgoing et l'incoming dans son ensemble.
Au sujet d'Asia, tout dispositif gouvernemental complémentaire sera précieux pour nous aider à préparer la suite et à travailler activement à la sortie de crise.
Cette préparation passera inévitablement par trois axes : entretenir le dialogue avec nos agences et clients, notamment via la gestion des reports, les projeter sur la saison Hiver en les incitant à "rêver de chez eux", et enfin réfléchir à la meilleure façon de sauver l'été via des propositions de voyage à leur mesure.
TourMaG.com - Si je comprends bien, vous envisagez donc une production en France ?
Guillaume Linton : Nous n'en sommes pas là, loin de là même, ce n'est qu'une réflexion. Il ne faut s'interdire aucune piste, aussi farfelue soit-elle.
En tant que spécialiste de la conception de voyages sur-mesure, que ce soit au fin fond du Rajasthan ou du Japon, rien ne nous empêche de rajouter une 43e destination qui serait la France, sur laquelle nous pourrions dupliquer notre savoir-faire.
Pour reprendre une image, s'il manque un ingrédient à un cuisinier, cela ne freine pas sa clientèle, car son savoir-faire reste intact, il s'adapte.
Charge au tour-opérateur et voyagiste que nous sommes de faire preuve d'imagination pour mettre nos qualités et atouts au service du client.
Comme je vous l'ai dit, ce n'est qu'une idée au stade embryonnaire. Je me pose simplement la question. Les équipes et le comité de direction ne planchent pas activement dessus.
Guillaume Linton : C'était un peu ce que nous craignions, mais il n'y a pas de grande surprise.
Son allocution ouvre une porte, même si elle ferme celle des frontières, sur les dispositifs pour venir en aide à notre industrie.
Reste maintenant à savoir si tout le monde pourra bénéficier de ces mesures, que ce soit l'outgoing et l'incoming dans son ensemble.
Au sujet d'Asia, tout dispositif gouvernemental complémentaire sera précieux pour nous aider à préparer la suite et à travailler activement à la sortie de crise.
Cette préparation passera inévitablement par trois axes : entretenir le dialogue avec nos agences et clients, notamment via la gestion des reports, les projeter sur la saison Hiver en les incitant à "rêver de chez eux", et enfin réfléchir à la meilleure façon de sauver l'été via des propositions de voyage à leur mesure.
TourMaG.com - Si je comprends bien, vous envisagez donc une production en France ?
Guillaume Linton : Nous n'en sommes pas là, loin de là même, ce n'est qu'une réflexion. Il ne faut s'interdire aucune piste, aussi farfelue soit-elle.
En tant que spécialiste de la conception de voyages sur-mesure, que ce soit au fin fond du Rajasthan ou du Japon, rien ne nous empêche de rajouter une 43e destination qui serait la France, sur laquelle nous pourrions dupliquer notre savoir-faire.
Pour reprendre une image, s'il manque un ingrédient à un cuisinier, cela ne freine pas sa clientèle, car son savoir-faire reste intact, il s'adapte.
Charge au tour-opérateur et voyagiste que nous sommes de faire preuve d'imagination pour mettre nos qualités et atouts au service du client.
Comme je vous l'ai dit, ce n'est qu'une idée au stade embryonnaire. Je me pose simplement la question. Les équipes et le comité de direction ne planchent pas activement dessus.
"Chaque agence de voyages deviendrait un réceptif au service des autres"
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TourMaG.com - Sauver l'été passera par la France ?
Guillaume Linton : Peut-être, car l'autre option serait de faire rentrer l'Asie dans l'espace Schengen, mais cela me parait compromis.
Il n'y a pas 36 solutions, il faut être un peu inventif et créatif et cela peut passer par une diversification de l'offre sur la France.
C'est une piste parmi d'autres. Chez Asia, nous sommes des spécialistes du voyage itinérant sur-mesure, nous pourrions envisager des séjours en Asie non loin de chez vous.
Il ne faut pas prendre cet échange au pied de la lettre, mais le confinement est propice à la réflexion, n'éludons aucune piste.
Après il ne faut pas galvauder les valeurs de la marque. Cela peut être un prétexte pour amorcer et alimenter le dialogue avec les clients.
TourMaG.com - Pensez-vous que les agences de voyages françaises sont ouvertes à la proposition que vous explorez, à savoir "produire et vendre la France" ?
Guillaume Linton : Je pense qu'elles y arrivent, du moins elles mènent la même réflexion. Je ne vois pas comment un patron de tour-opérateur ou de réseau ne peut pas se poser la question.
Je ne dis pas que je trouverais la solution pour produire la France, sans doute pas d'ailleurs, mais la problématique doit être posée. C'est peut-être la seule façon de sauver notre été et notre automne.
Rien ne dit qu'en septembre nous pourrons voyager à l'étranger.
TourMaG.com - Pour aller plus loin, pensez-vous que les agences de voyages doivent aussi devenir des ambassadeurs ou réceptifs ?
Guillaume Linton : La réflexion peut aller dans ce sens, c'est une piste. Nous avons la chance d'avoir un maillage national fort, avec des points de vente dont la force reste l'implantation locale.
Les professionnels ont un savoir-faire, des connaissances et un réseau, ce n'est pas une solution à éluder.
Il nous faut émerveiller les clients, et ce sera peut-être en bas de chez eux dans les mois à venir. Le temps est très court, mais il ne faut pas sous-estimer le dynamisme des PME du tourisme en France.
Nous pourrions profiter de cette période pour créer un maillage entre les agences, chacune partageant ses bonnes adresses, pour proposer des solutions à taille humaine.
Chaque agence deviendrait un réceptif au service des autres. Nous devons prouver que nous ne sommes pas que des vendeurs, mais aussi des concepteurs de voyages.
Guillaume Linton : Peut-être, car l'autre option serait de faire rentrer l'Asie dans l'espace Schengen, mais cela me parait compromis.
Il n'y a pas 36 solutions, il faut être un peu inventif et créatif et cela peut passer par une diversification de l'offre sur la France.
C'est une piste parmi d'autres. Chez Asia, nous sommes des spécialistes du voyage itinérant sur-mesure, nous pourrions envisager des séjours en Asie non loin de chez vous.
Il ne faut pas prendre cet échange au pied de la lettre, mais le confinement est propice à la réflexion, n'éludons aucune piste.
Après il ne faut pas galvauder les valeurs de la marque. Cela peut être un prétexte pour amorcer et alimenter le dialogue avec les clients.
TourMaG.com - Pensez-vous que les agences de voyages françaises sont ouvertes à la proposition que vous explorez, à savoir "produire et vendre la France" ?
Guillaume Linton : Je pense qu'elles y arrivent, du moins elles mènent la même réflexion. Je ne vois pas comment un patron de tour-opérateur ou de réseau ne peut pas se poser la question.
Je ne dis pas que je trouverais la solution pour produire la France, sans doute pas d'ailleurs, mais la problématique doit être posée. C'est peut-être la seule façon de sauver notre été et notre automne.
Rien ne dit qu'en septembre nous pourrons voyager à l'étranger.
TourMaG.com - Pour aller plus loin, pensez-vous que les agences de voyages doivent aussi devenir des ambassadeurs ou réceptifs ?
Guillaume Linton : La réflexion peut aller dans ce sens, c'est une piste. Nous avons la chance d'avoir un maillage national fort, avec des points de vente dont la force reste l'implantation locale.
Les professionnels ont un savoir-faire, des connaissances et un réseau, ce n'est pas une solution à éluder.
Il nous faut émerveiller les clients, et ce sera peut-être en bas de chez eux dans les mois à venir. Le temps est très court, mais il ne faut pas sous-estimer le dynamisme des PME du tourisme en France.
Nous pourrions profiter de cette période pour créer un maillage entre les agences, chacune partageant ses bonnes adresses, pour proposer des solutions à taille humaine.
Chaque agence deviendrait un réceptif au service des autres. Nous devons prouver que nous ne sommes pas que des vendeurs, mais aussi des concepteurs de voyages.
"Les réceptifs vont demander le paiement des acomptes"
TourMaG.com - L'humain a besoin d'avancer avec des objectifs. Si l'année 2020 parait compromise pour des départs en vacances, ne pensez-vous pas que dès que la situation le permettra, les agences de voyages connaîtront un afflux important de clients, pour réserver les vacances en 2021 ?
Guillaume Linton : Je partage cette analyse. Les clients vont avoir besoin de se projeter.
Ils seront frustrés de ne pas pouvoir partir cet été, ou du moins de ne pas pouvoir réaliser leurs projets à l'étranger, et parler à leur agent de voyages, c'est déjà mettre un premier pied en vacances.
Après il y aura un autre élément qui sera économique, puisque les séjours risquent de devenir plus chers dans le temps.
La raison est relativement simple, la demande sera supérieure à l'offre, car les fournisseurs auront été fragilisés par l'inactivité et certains auront disparu. Sans oublier la baisse des capacités aériennes.
Quelque part, le contexte de fin d'année pourrait faire grimper les prix par la simple loi de l'offre et de la demande.
Les clients qui se projettent tôt vont bénéficier des meilleurs tarifs.
TourMaG.com - Comment anticipez-vous le restant de l'année pour Asia ?
Guillaume Linton : La reprise s'annonce lente et difficile. La reprise se fera de façon progressive. Nous ne savons pas, pour le moment, les contraintes sanitaires qui pèseront sur les voyageurs à l'avenir.
Seule certitude, juillet et août s'annoncent plus que compliqués, hors espace Schengen.
Selon moi, la zone Asie pourrait tirer son épingle du jeu, si les voyages peuvent reprendre à l'automne prochain, car ce sera le début de la bonne saison.
La fin d'année doit s'organiser maintenant.
TourMaG.com - Au niveau des stocks et des fournisseurs, les positions restent-elles inchangées ?
Guillaume Linton : Nous nous sommes positionnés sur l'hiver et même l'année 2021.
Mais nous allons nous retrouver avec une nouvelle problématique. Les réceptifs vont demander le paiement des acomptes, puisque l'Asie va repartir, la population pourra donc voyager et pour bloquer nos réservations, nous devrons sécuriser les dossiers.
Je connais déjà les dates de nos circuits jusqu'à la fin de la saison prochaine sur environ 90% de la production. Nous pouvons déjà reporter nos clients et leur offrir une visibilité.
Pour le moment, nous ne savons pas sur quelle période nous allons devoir débloquer des capacités supplémentaires, cela dépendra des clients.
Nous entrons dans la 2e phase, le coup de massue est derrière nous, dorénavant nous regardons loin.
Guillaume Linton : Je partage cette analyse. Les clients vont avoir besoin de se projeter.
Ils seront frustrés de ne pas pouvoir partir cet été, ou du moins de ne pas pouvoir réaliser leurs projets à l'étranger, et parler à leur agent de voyages, c'est déjà mettre un premier pied en vacances.
Après il y aura un autre élément qui sera économique, puisque les séjours risquent de devenir plus chers dans le temps.
La raison est relativement simple, la demande sera supérieure à l'offre, car les fournisseurs auront été fragilisés par l'inactivité et certains auront disparu. Sans oublier la baisse des capacités aériennes.
Quelque part, le contexte de fin d'année pourrait faire grimper les prix par la simple loi de l'offre et de la demande.
Les clients qui se projettent tôt vont bénéficier des meilleurs tarifs.
TourMaG.com - Comment anticipez-vous le restant de l'année pour Asia ?
Guillaume Linton : La reprise s'annonce lente et difficile. La reprise se fera de façon progressive. Nous ne savons pas, pour le moment, les contraintes sanitaires qui pèseront sur les voyageurs à l'avenir.
Seule certitude, juillet et août s'annoncent plus que compliqués, hors espace Schengen.
Selon moi, la zone Asie pourrait tirer son épingle du jeu, si les voyages peuvent reprendre à l'automne prochain, car ce sera le début de la bonne saison.
La fin d'année doit s'organiser maintenant.
TourMaG.com - Au niveau des stocks et des fournisseurs, les positions restent-elles inchangées ?
Guillaume Linton : Nous nous sommes positionnés sur l'hiver et même l'année 2021.
Mais nous allons nous retrouver avec une nouvelle problématique. Les réceptifs vont demander le paiement des acomptes, puisque l'Asie va repartir, la population pourra donc voyager et pour bloquer nos réservations, nous devrons sécuriser les dossiers.
Je connais déjà les dates de nos circuits jusqu'à la fin de la saison prochaine sur environ 90% de la production. Nous pouvons déjà reporter nos clients et leur offrir une visibilité.
Pour le moment, nous ne savons pas sur quelle période nous allons devoir débloquer des capacités supplémentaires, cela dépendra des clients.
Nous entrons dans la 2e phase, le coup de massue est derrière nous, dorénavant nous regardons loin.
"Je crois en l'avenir de notre métier d'agent de voyages au sens large"
TourMaG.com - Cette 2e phase est-elle amorcée pour les clients ?
Guillaume Linton : A voir les chiffres, il me semble que oui.
En BtoB, ce n'est pas évident de le quantifier, mais en BtoC auprès des agences Asia - elles représentent 30% de notre chiffre d'affaires - j'observe une croissance de +20% sur la prise de commandes du mois d'avril.
S'il est indéniable qu'il y a dans cette croissance une part importante de reports, cela signifie aussi qu'il y a des nouvelles réservations.
Le carnet de commandes n'est pas à zéro, même si je n'ai pas le ratio, ni le nom des clients, les destinations, cela me donne de l'optimisme.
Je crois en l'avenir de notre métier, d'agent de voyages au sens large, encore plus aujourd'hui qu'hier.
Nous n'avons jamais mieux démontré notre valeur ajoutée et notre capacité d'assistance que depuis quelques mois.
Démontrons maintenant toute notre résilience et notre capacité de rebond face à la plus profonde crise de notre histoire !
Guillaume Linton : A voir les chiffres, il me semble que oui.
En BtoB, ce n'est pas évident de le quantifier, mais en BtoC auprès des agences Asia - elles représentent 30% de notre chiffre d'affaires - j'observe une croissance de +20% sur la prise de commandes du mois d'avril.
S'il est indéniable qu'il y a dans cette croissance une part importante de reports, cela signifie aussi qu'il y a des nouvelles réservations.
Le carnet de commandes n'est pas à zéro, même si je n'ai pas le ratio, ni le nom des clients, les destinations, cela me donne de l'optimisme.
Je crois en l'avenir de notre métier, d'agent de voyages au sens large, encore plus aujourd'hui qu'hier.
Nous n'avons jamais mieux démontré notre valeur ajoutée et notre capacité d'assistance que depuis quelques mois.
Démontrons maintenant toute notre résilience et notre capacité de rebond face à la plus profonde crise de notre histoire !