"Nous aimerions investir en France comme "destination market", ce qui complémenterait nos investissements en France comme "source market"" selon Elyes Mrad, le directeur général de Certares - DR
TourMaG.com - Vous êtes très présents dans le tourisme en France. Quel regard portez-vous sur l'industrie ?
Elyes Mrad : C'est notre coeur de métier. Nous ne vivons que de ça et nous y croyons à 200%. D'ailleurs, nous avons fait beaucoup d'investissement durant la crise.
Tout notre argent est investi dans ce secteur, donc nous n'avons pas de doute. Nous savons qu'il y aura des changements, mais sommes confiants sur sa reprise.
C'est un secteur qui représente entre 7 et 15% du PIB de pays comme la Grèce, le Portugal ou la France, mais aussi à travers le monde. Pour nous, l'importance du tourisme dans l'aspect relationnel, échange culturel et business, fait que le secteur ne va pas disparaître.
Après deux ans de crise, à vivre enfermé chez soi, les gens vont avoir envie de voyager à nouveau. Nous n'avons aucun doute à ce sujet.
TourMaG.com - Il y a 15 jours, Certares était présent au 1er Sommet Destination France. Avez-vous assuré au président que Certares poursuivra ses investissements en France ?
Elyes Mrad : Nous sommes déjà très présents en France, où nous employons directement entre 5 et 6 000 personnes.
Nous sommes un énorme acteur sur le marché français, avec pour ambitions de poursuivre nos investissements dans l'Hexagone.
Elyes Mrad : C'est notre coeur de métier. Nous ne vivons que de ça et nous y croyons à 200%. D'ailleurs, nous avons fait beaucoup d'investissement durant la crise.
Tout notre argent est investi dans ce secteur, donc nous n'avons pas de doute. Nous savons qu'il y aura des changements, mais sommes confiants sur sa reprise.
C'est un secteur qui représente entre 7 et 15% du PIB de pays comme la Grèce, le Portugal ou la France, mais aussi à travers le monde. Pour nous, l'importance du tourisme dans l'aspect relationnel, échange culturel et business, fait que le secteur ne va pas disparaître.
Après deux ans de crise, à vivre enfermé chez soi, les gens vont avoir envie de voyager à nouveau. Nous n'avons aucun doute à ce sujet.
TourMaG.com - Il y a 15 jours, Certares était présent au 1er Sommet Destination France. Avez-vous assuré au président que Certares poursuivra ses investissements en France ?
Elyes Mrad : Nous sommes déjà très présents en France, où nous employons directement entre 5 et 6 000 personnes.
Nous sommes un énorme acteur sur le marché français, avec pour ambitions de poursuivre nos investissements dans l'Hexagone.
Pierre&Vacances : "Nous (Certares) sommes intervenus et avons participé à certaines choses."
TourMaG.com - Le nom de Certares a circulé au sujet de la recapitalisation de Pierre&Vacances. Où en êtes-vous sur ce dossier ?
Elyes Mrad : Nous ne pouvons pas en parler, tant que le dossier est en cours.
Nous sommes intervenus et avons participé à certaines choses (sur Center Parcs, selon BFM). Nous avons passé beaucoup de temps à étudier le dossier avec Pierre&Vacances et la banque Rothschild.
En parallèle, nous regardons d'autres choses sur le marché français.
TourMaG.com - Vous avez une grande carrière dans le secteur du tourisme, notamment au sein de Hertz et Amex GBT. Comment faites-vous vos choix, au moment d'investir dans telle ou telle entreprise ?
Elyes Mrad : Nous aimons travailler avec les fondateurs et les managers, pour comprendre ce qu'ils veulent faire, leurs ambitions, mais aussi qui ils sont et leur façon de travailler.
Nous ne cherchons pas spécialement un nom, mais plutôt à créer un plan de croissance avec des dirigeants. Nous ne sommes pas toujours actionnaires majoritaires comme d'autres fonds d'investissement.
Une autre particularité que nous avons, c'est que nous n'avons pas d'horizon fermé. Alors que les private equity investissent pour 3 ou 5 ans, nous pouvons rester plus de 10 ans dans une entreprise.
Ce sont des projets industriels et de croissance qui nous motivent.
Cette longévité permet d'absorber les hauts et les bas. Nous n'achetons pas une entreprise au plus bas.
TourMaG.com - Donc la prise n'a pas été nécessairement une opportunité ?
Elyes Mrad : Nous avons beaucoup investi durant la crise, mais dans des entreprises qui avaient un business plan et une stratégie, comme Voyageurs du monde ou Tripadvisor.
En somme, des sociétés qui avaient besoin d'un capital de croissance pour regarder dans différents secteurs et marchés.
Nous avons choisi des acteurs qui ont vu dans la crise une opportunité pour croitre.
Elyes Mrad : Nous ne pouvons pas en parler, tant que le dossier est en cours.
Nous sommes intervenus et avons participé à certaines choses (sur Center Parcs, selon BFM). Nous avons passé beaucoup de temps à étudier le dossier avec Pierre&Vacances et la banque Rothschild.
En parallèle, nous regardons d'autres choses sur le marché français.
TourMaG.com - Vous avez une grande carrière dans le secteur du tourisme, notamment au sein de Hertz et Amex GBT. Comment faites-vous vos choix, au moment d'investir dans telle ou telle entreprise ?
Elyes Mrad : Nous aimons travailler avec les fondateurs et les managers, pour comprendre ce qu'ils veulent faire, leurs ambitions, mais aussi qui ils sont et leur façon de travailler.
Nous ne cherchons pas spécialement un nom, mais plutôt à créer un plan de croissance avec des dirigeants. Nous ne sommes pas toujours actionnaires majoritaires comme d'autres fonds d'investissement.
Une autre particularité que nous avons, c'est que nous n'avons pas d'horizon fermé. Alors que les private equity investissent pour 3 ou 5 ans, nous pouvons rester plus de 10 ans dans une entreprise.
Ce sont des projets industriels et de croissance qui nous motivent.
Cette longévité permet d'absorber les hauts et les bas. Nous n'achetons pas une entreprise au plus bas.
TourMaG.com - Donc la prise n'a pas été nécessairement une opportunité ?
Elyes Mrad : Nous avons beaucoup investi durant la crise, mais dans des entreprises qui avaient un business plan et une stratégie, comme Voyageurs du monde ou Tripadvisor.
En somme, des sociétés qui avaient besoin d'un capital de croissance pour regarder dans différents secteurs et marchés.
Nous avons choisi des acteurs qui ont vu dans la crise une opportunité pour croitre.
"Laurent Abitbol a fait un travail exceptionnel avec Marietton"
TourMaG.com - Quand Laurent Abitbol jouit d'une certaine l'attitude pour investir, est-ce que Jean-François Rial aura aussi cette marge de manoeuvre ?
Elyes Mrad : Bien sûr.
Nous ne manageons pas les entreprises dans lesquelles, nous sommes présents, mais nous travaillons au niveau de l'équipe dirigeante. Bien évidemment, nous regardons les bilans des entreprises, mais surtout nous passons beaucoup de temps avec le management.
Même si l'investissement est intéressant, nous ne le ferons pas s'il n'y a pas d'adéquation au niveau humain et par rapport à ce que nous voulons faire. Quand un PDG arrive à notre board avec un projet bien motivé, il est compliqué pour nous de dire non.
Au mieux, nous regardons comment faire pour les aider et améliorer les dossiers.
TourMaG.com - A presque deux ans du début de la crise, dans quel état financier se trouve Certares ?
Elyes Mrad : Pour vous répondre, nous avons aussi une particularité, c'est que nous ne mettons pas beaucoup de dettes dans les entreprises que nous achetons.
Les sociétés que nous possédons ou dans lesquelles nous avons investi, sont entrées dans la crise en étant saines économiquement.
Si nous avons souffert comme tout le monde, nous n'avons pas connu de faillites. Le fait d'avoir des équipes de management de haut niveau, cela nous permet de dormir tranquillement.
Laurent Abitbol a fait un travail exceptionnel avec Marietton. Je vois beaucoup d'entreprises à travers le monde et je peux vous dire que le management de l'entreprise est indispensable, pour avoir une société saine, comme Marietton et Voyageurs du monde.
Elyes Mrad : Bien sûr.
Nous ne manageons pas les entreprises dans lesquelles, nous sommes présents, mais nous travaillons au niveau de l'équipe dirigeante. Bien évidemment, nous regardons les bilans des entreprises, mais surtout nous passons beaucoup de temps avec le management.
Même si l'investissement est intéressant, nous ne le ferons pas s'il n'y a pas d'adéquation au niveau humain et par rapport à ce que nous voulons faire. Quand un PDG arrive à notre board avec un projet bien motivé, il est compliqué pour nous de dire non.
Au mieux, nous regardons comment faire pour les aider et améliorer les dossiers.
TourMaG.com - A presque deux ans du début de la crise, dans quel état financier se trouve Certares ?
Elyes Mrad : Pour vous répondre, nous avons aussi une particularité, c'est que nous ne mettons pas beaucoup de dettes dans les entreprises que nous achetons.
Les sociétés que nous possédons ou dans lesquelles nous avons investi, sont entrées dans la crise en étant saines économiquement.
Si nous avons souffert comme tout le monde, nous n'avons pas connu de faillites. Le fait d'avoir des équipes de management de haut niveau, cela nous permet de dormir tranquillement.
Laurent Abitbol a fait un travail exceptionnel avec Marietton. Je vois beaucoup d'entreprises à travers le monde et je peux vous dire que le management de l'entreprise est indispensable, pour avoir une société saine, comme Marietton et Voyageurs du monde.
Certares : "Nous regardons beaucoup de choses en ce moment"
TourMaG.com - Quelle vision avez-vous pour les investissements de Certares en France ?
Elyes Mrad : Nous sommes toujours intéressés par des investissements ou par des personnes qui ont des plans de développement.
L'avantage que nous avons maintenant, avec notre taille, c'est que par le passé nous devions prendre notre téléphone pour démarcher, aujourd'hui, les dossiers viennent à nous.
Nous regardons beaucoup de choses en ce moment.
Pour revenir à votre question, nous sommes très présents dans la distribution touristique, dans le service pour l'aviation, mais aussi internet avec Tripadvisor.
Nous ne voulons pas nécessairement investir dans les murs, mais plutôt faire de l'asset light (gestion de propriété, ndlr).
Nous faisons un focus sur les entreprises de services dans le monde du voyage, aussi bien d'affaires que de loisirs.
Nous aimerions investir en France dans le "destination market"(les réceptifs, des parcs d'attractions, campings etc, toutes les entreprises qui travaillent avec la clientèle française et/ou étrangère en France, ndlr), ce qui complémenterait nos investissements en France comme "source market" (distribution, ndlr).
TourMaG.com - Donc pas de marques hôtelières ?
Elyes Mrad : Pas nécessairement. L'hôtellerie n'est pas un secteur que nous privilégions.
Par exemple, un pan de l'activité très fragmenté comme les "Destination Management Companies" (réceptifs, ndr) est très intéressant à regarder. Nous sommes très ouverts.
Pour nous intéresser, une entreprise doit avoir un potentiel de croissance, une bonne équipe, une taille suffisante pour nous, car nous investissons typiquement entre 100 et 250 millions de dollars (89 et 223 millions d'euros, ndlr) par dossier, et même parfois plus...
TourMaG.com - Vous n'avez d'appétence pour les start-up ?
Elyes Mrad : Nous avons une stratégie d'investissement sur cette thématique, mais c'est une structure aux USA séparée de notre fonds d'investissement principal.
Elyes Mrad : Nous sommes toujours intéressés par des investissements ou par des personnes qui ont des plans de développement.
L'avantage que nous avons maintenant, avec notre taille, c'est que par le passé nous devions prendre notre téléphone pour démarcher, aujourd'hui, les dossiers viennent à nous.
Nous regardons beaucoup de choses en ce moment.
Pour revenir à votre question, nous sommes très présents dans la distribution touristique, dans le service pour l'aviation, mais aussi internet avec Tripadvisor.
Nous ne voulons pas nécessairement investir dans les murs, mais plutôt faire de l'asset light (gestion de propriété, ndlr).
Nous faisons un focus sur les entreprises de services dans le monde du voyage, aussi bien d'affaires que de loisirs.
Nous aimerions investir en France dans le "destination market"(les réceptifs, des parcs d'attractions, campings etc, toutes les entreprises qui travaillent avec la clientèle française et/ou étrangère en France, ndlr), ce qui complémenterait nos investissements en France comme "source market" (distribution, ndlr).
TourMaG.com - Donc pas de marques hôtelières ?
Elyes Mrad : Pas nécessairement. L'hôtellerie n'est pas un secteur que nous privilégions.
Par exemple, un pan de l'activité très fragmenté comme les "Destination Management Companies" (réceptifs, ndr) est très intéressant à regarder. Nous sommes très ouverts.
Pour nous intéresser, une entreprise doit avoir un potentiel de croissance, une bonne équipe, une taille suffisante pour nous, car nous investissons typiquement entre 100 et 250 millions de dollars (89 et 223 millions d'euros, ndlr) par dossier, et même parfois plus...
TourMaG.com - Vous n'avez d'appétence pour les start-up ?
Elyes Mrad : Nous avons une stratégie d'investissement sur cette thématique, mais c'est une structure aux USA séparée de notre fonds d'investissement principal.
Voyages d'affaires : "ce n'est pas un business qui va mourir, mais muter"
TourMaG.com - En tant qu'ancien responsable d'Amex GBT, quel regard portez-vous sur le business travel ?
Elyes Mrad : C'est un secteur qui va rebondir, c'est une certitude.
Je me base aussi sur mon analyse personnelle, après avoir regardé et parlé avec des gens par écrans interposés pendant maintenant presque deux ans. Dès que la possibilité de voyager ou de rencontrer des personnes se présente, je la saisis et je pense que c'est pareil pour beaucoup de monde.
Ce n'est pas un business qui va mourir, mais muter. Après est-ce que le retour à la normale sera en 2023 ou 2024 ? Je ne serais vous répondre. Tant qu'il y aura des restrictions, il sera compliqué de retrouver les volumes de 2019,
Après il est sûr qu'il y aura des changements dans les habitudes et sans doute moins de voyages long-courriers.
Les salons hybrides vont s'imposer. Puis n'oublions pas qu'en 2008, tout le monde disait que le voyage d'affaires était mort, puis dans la dernière décennie, le secteur n'a jamais connu une telle croissance.
L'homme est un animal social, c'est indispensable pour lui de créer de la confiance et de tisser des liens.
Elyes Mrad : C'est un secteur qui va rebondir, c'est une certitude.
Je me base aussi sur mon analyse personnelle, après avoir regardé et parlé avec des gens par écrans interposés pendant maintenant presque deux ans. Dès que la possibilité de voyager ou de rencontrer des personnes se présente, je la saisis et je pense que c'est pareil pour beaucoup de monde.
Ce n'est pas un business qui va mourir, mais muter. Après est-ce que le retour à la normale sera en 2023 ou 2024 ? Je ne serais vous répondre. Tant qu'il y aura des restrictions, il sera compliqué de retrouver les volumes de 2019,
Après il est sûr qu'il y aura des changements dans les habitudes et sans doute moins de voyages long-courriers.
Les salons hybrides vont s'imposer. Puis n'oublions pas qu'en 2008, tout le monde disait que le voyage d'affaires était mort, puis dans la dernière décennie, le secteur n'a jamais connu une telle croissance.
L'homme est un animal social, c'est indispensable pour lui de créer de la confiance et de tisser des liens.