La restructuration financière de Corsair vient de franchir une nouvelle étape.
Alors que la procédure de conciliation n'a débouché sur aucune solution concrète, le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) faisait pression sur l'actionnariat de la compagnie, pour qu'il mette la main à poche et rapidement.
A lire : Corsair : le Gouvernement met la pression sur les actionnaires 🔑
Une date limite a été fixée à la fin du mois de février 2023.
"Tout ne repose pas sur nous, il reste à savoir quel acteur privé sera à bord de l'entreprise," nous expliquait-on à Bercy en décembre dernier. Ce même interlocuteur nous confiait aussi que les actuels propriétaires pourraient faire entrer au moins un nouvel actionnaire.
Bonne nouvelle pour les salariés, les actionnaires ont (en partie) répondu présent et dans les délais impartis.
Nous avons appris qu'un nouveau tour de table avait été validé, avec une majorité de l'actionnariat historique, mais aussi des nouveaux arrivants.
En tout près de 30 millions d'euros ont été trouvés, soit la somme exigée par le Gouvernement aux actionnaires, pour permettre une restructuration financière en bonne et due forme.
Alors que la procédure de conciliation n'a débouché sur aucune solution concrète, le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) faisait pression sur l'actionnariat de la compagnie, pour qu'il mette la main à poche et rapidement.
A lire : Corsair : le Gouvernement met la pression sur les actionnaires 🔑
Une date limite a été fixée à la fin du mois de février 2023.
"Tout ne repose pas sur nous, il reste à savoir quel acteur privé sera à bord de l'entreprise," nous expliquait-on à Bercy en décembre dernier. Ce même interlocuteur nous confiait aussi que les actuels propriétaires pourraient faire entrer au moins un nouvel actionnaire.
Bonne nouvelle pour les salariés, les actionnaires ont (en partie) répondu présent et dans les délais impartis.
Nous avons appris qu'un nouveau tour de table avait été validé, avec une majorité de l'actionnariat historique, mais aussi des nouveaux arrivants.
En tout près de 30 millions d'euros ont été trouvés, soit la somme exigée par le Gouvernement aux actionnaires, pour permettre une restructuration financière en bonne et due forme.
Corsair : Qui sont les nouveaux actionnaires ?
Ils sont trois Ă faire leur apparition dans ce nouveau tour de table.
Sans surprise et comme nous vous l'avions évoqué, fin novembre 2023, Laurent Abitbol via Marietton Développement, fera bel et bien partie de ce tour de table.
Le Lyonnais a tenu parole.
"Nous sommes très présents chez Corsair. Et ça va évoluer, Corsair est une belle compagnie," avait alors déclaré le patron de Marietton Développement, lors d'une conférence de presse en marge du congrès Selectour.
Pour rappel, Laurent Abitbol avait jusque-là des obligations convertibles, il a donc décidé de passer à l'action (sans mauvais jeu de mots). Celui qui est aussi président du comité stratégique du transporteur prendrait donc des parts, pour plusieurs millions d'euros.
Il n'est pas le seul à pointer le bout de son nez dans Outre-mer. Outre R-Plane (OMRP), la société propriétaire de la compagnie. il y aurait aussi un membre de la famille Cohen, dirigeant de la Somatrans.
Ce serait une participation individuelle, donc sans engager l'avenir d'une entreprise spécialisée dans le fret aérien. Nous parlons là d'une recrue de choix pour OMRP. La Somatrans emploie 230 collaborateurs.
A noter que le fonds Equerre Capital Partners ramené par le gouvernement, pour étudier une prise de participation, ne fait pas partie de ce tour de table.
Après la rumeur de l'été dernier, sur son intérêt pour le mariage entre Air Austral et Corsair, l'entreprise spécialisée dans le retournement des sociétés n'aura finalement jamais concrétisé dans l'aérien.
Concernant le 3e investisseur, nous n'avons pas été en mesure de recouper son identité.
Les actionnaires ont fait leur part du travail. Il reste au CIRI à faire la sienne. Contre ces 30 millions, les propriétaires de Corsair s'attendent à ce que l'Etat réduise drastiquement les dettes de la compagnie.
Sans surprise et comme nous vous l'avions évoqué, fin novembre 2023, Laurent Abitbol via Marietton Développement, fera bel et bien partie de ce tour de table.
Le Lyonnais a tenu parole.
"Nous sommes très présents chez Corsair. Et ça va évoluer, Corsair est une belle compagnie," avait alors déclaré le patron de Marietton Développement, lors d'une conférence de presse en marge du congrès Selectour.
Pour rappel, Laurent Abitbol avait jusque-là des obligations convertibles, il a donc décidé de passer à l'action (sans mauvais jeu de mots). Celui qui est aussi président du comité stratégique du transporteur prendrait donc des parts, pour plusieurs millions d'euros.
Il n'est pas le seul à pointer le bout de son nez dans Outre-mer. Outre R-Plane (OMRP), la société propriétaire de la compagnie. il y aurait aussi un membre de la famille Cohen, dirigeant de la Somatrans.
Ce serait une participation individuelle, donc sans engager l'avenir d'une entreprise spécialisée dans le fret aérien. Nous parlons là d'une recrue de choix pour OMRP. La Somatrans emploie 230 collaborateurs.
A noter que le fonds Equerre Capital Partners ramené par le gouvernement, pour étudier une prise de participation, ne fait pas partie de ce tour de table.
Après la rumeur de l'été dernier, sur son intérêt pour le mariage entre Air Austral et Corsair, l'entreprise spécialisée dans le retournement des sociétés n'aura finalement jamais concrétisé dans l'aérien.
Concernant le 3e investisseur, nous n'avons pas été en mesure de recouper son identité.
Les actionnaires ont fait leur part du travail. Il reste au CIRI à faire la sienne. Contre ces 30 millions, les propriétaires de Corsair s'attendent à ce que l'Etat réduise drastiquement les dettes de la compagnie.
Corsair : A l'Etat de faire un effort !
Sur ce sujet, les actionnaires et le gouvernement vont devoir jouer finement.
"Ce qui est très important pour nous c'est que les acteurs ne se comparent pas l'un et l'autre. Il pourrait y avoir une course à l'échalote, car l'un a obtenu tel ou tel abandon de dettes et, par conséquent, l'autre veut autant," affirmait le cabinet de Bruno Le Maire.
Il Ă©voquait lĂ le cas d'Air Austral.
La compagnie réunionnaise avait vu effacer pas moins de 185 millions de dettes, sur les 250 millions d'euros qui plombaient les comptes de l'entreprise, d'après nos confrères du Monde.
Au sein de l'état-major de Corsair, c'est tout simplement la radiation de 80% des dettes qui était encore espérée en 2022. Ce seuil ne sera sans doute jamais atteint.
Surtout qu'en décembre 2020, la Commission européenne avait déjà statué en faveur de la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre.
"L'aide à la restructuration, d'un montant de 106,7 millions d'euros, est composée de reports d'imposition ou de taxation (21,9 millions d'euros), d'un crédit d'impôt (4,8 millions d'euros), d'un prêt à taux réduit (18 millions d'euros) et d'un prêt participatif (62 millions d'euros)," détaillait le communiqué de l'instance.
A ce montant global s'ajoutaient 30,2 millions d'euros au titre des indemnités servant à couvrir le préjudice subi par l'entreprise durant la crise sanitaire.
De l'aveu même de Bercy, il sera compliqué de convaincre la Commission d'aider à nouveau la compagnie dans de telles proportions. Le passif avoisinait 124 millions d'euros à la fin de l'année 2022.
Somme à laquelle il conviendra d'ajouter le trou d'air de l'exercice 2022, plombé par Omicron et la flambée du baril.
"Ce qui est très important pour nous c'est que les acteurs ne se comparent pas l'un et l'autre. Il pourrait y avoir une course à l'échalote, car l'un a obtenu tel ou tel abandon de dettes et, par conséquent, l'autre veut autant," affirmait le cabinet de Bruno Le Maire.
Il Ă©voquait lĂ le cas d'Air Austral.
La compagnie réunionnaise avait vu effacer pas moins de 185 millions de dettes, sur les 250 millions d'euros qui plombaient les comptes de l'entreprise, d'après nos confrères du Monde.
Au sein de l'état-major de Corsair, c'est tout simplement la radiation de 80% des dettes qui était encore espérée en 2022. Ce seuil ne sera sans doute jamais atteint.
Surtout qu'en décembre 2020, la Commission européenne avait déjà statué en faveur de la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre.
"L'aide à la restructuration, d'un montant de 106,7 millions d'euros, est composée de reports d'imposition ou de taxation (21,9 millions d'euros), d'un crédit d'impôt (4,8 millions d'euros), d'un prêt à taux réduit (18 millions d'euros) et d'un prêt participatif (62 millions d'euros)," détaillait le communiqué de l'instance.
A ce montant global s'ajoutaient 30,2 millions d'euros au titre des indemnités servant à couvrir le préjudice subi par l'entreprise durant la crise sanitaire.
De l'aveu même de Bercy, il sera compliqué de convaincre la Commission d'aider à nouveau la compagnie dans de telles proportions. Le passif avoisinait 124 millions d'euros à la fin de l'année 2022.
Somme à laquelle il conviendra d'ajouter le trou d'air de l'exercice 2022, plombé par Omicron et la flambée du baril.
Air France a-t-elle entamé des discussions avec Corsair ?
"Les règles sont strictes : nous ne pouvons pas cumuler plan d'aide sur plan d'aide, c'est une contrainte assez forte sur ce dossier," nous affirme-t-on depuis les bureaux de Bruno Le Maire.
Pour l'heure, nous ne savons pas où en sont les négociations, mais le Gouvernement n'a plus les mains libres...
D'où l'arrivée d'Air France dans cet épineux dossier ? C'est une éventualité.
"Il convient de rappeler que la marge de manœuvre des Pouvoirs publics pour aider Corsair est faible, donc il pourrait demander à un acteur qui lui est grandement redevable de l'aider dans ce sauvetage," analysait un fin observateur du secteur.
Avec les milliards distribués durant la crise et le cadeau de 1,4 milliard d'euros accordé par l'Etat à Air France, la Compagnie a-t-elle été priée de regarder de près l'avenir du transporteur antillais ?
D'après nos informations, l'ouverture des négociations sur une possible consolidation dans les outre-mer est assez récente et mènerait bien (entre autres) à ... Corsair.
Ces pourparlers seraient actuellement menés par Anne Rigail, la directrice générale d'Air France.
Pour l'heure, c'est avant tout l'idée d'un partage de code qui aurait été évoqué, avant peut-être de regarder plus loin. Une stratégie d'approche qui peut rappeler celle du mariage entre Air Lib et Air France, mais c'était alors une autre époque.
Depuis, la compagnie nationale est dirigée par Benjamin Smith. Le Canadien, amoureux de l'aérien et ancien PNC, est un pragmatique qui s'est révélé en transformant Air Canada.
La consolidation n'est pas inédite dans l'ère nouvelle du transporteur. L'été dernier, il était question d'ITA Airways et en ce début d'année du rachat de TAP Air Portugal.
Pour l'heure, nous ne savons pas où en sont les négociations, mais le Gouvernement n'a plus les mains libres...
D'où l'arrivée d'Air France dans cet épineux dossier ? C'est une éventualité.
"Il convient de rappeler que la marge de manœuvre des Pouvoirs publics pour aider Corsair est faible, donc il pourrait demander à un acteur qui lui est grandement redevable de l'aider dans ce sauvetage," analysait un fin observateur du secteur.
Avec les milliards distribués durant la crise et le cadeau de 1,4 milliard d'euros accordé par l'Etat à Air France, la Compagnie a-t-elle été priée de regarder de près l'avenir du transporteur antillais ?
D'après nos informations, l'ouverture des négociations sur une possible consolidation dans les outre-mer est assez récente et mènerait bien (entre autres) à ... Corsair.
Ces pourparlers seraient actuellement menés par Anne Rigail, la directrice générale d'Air France.
Pour l'heure, c'est avant tout l'idée d'un partage de code qui aurait été évoqué, avant peut-être de regarder plus loin. Une stratégie d'approche qui peut rappeler celle du mariage entre Air Lib et Air France, mais c'était alors une autre époque.
Depuis, la compagnie nationale est dirigée par Benjamin Smith. Le Canadien, amoureux de l'aérien et ancien PNC, est un pragmatique qui s'est révélé en transformant Air Canada.
La consolidation n'est pas inédite dans l'ère nouvelle du transporteur. L'été dernier, il était question d'ITA Airways et en ce début d'année du rachat de TAP Air Portugal.
Corsair dans le viseur du groupe Dubreuil ?
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Cette stratégie voulue (ou imposée à ) par Ben Smith s'explique par le retour en force des destinations asiatiques, mais ce n'est pas tout.
"Air France est en manque de capacité, elle a besoin de coques et de pilotes.
De plus, elle doit croitre pour ne pas perdre sa place, alors que Lufthansa et IAG font leurs emplettes. C'est un deal gagnant-gagnant," pense savoir un analyste du secteur.
Dans ce dossier de la consolidation, la dérive tricolore devrait aussi considérer l'autorité de la concurrence, car en cas d'alliance avec Corsair sur les lignes d'outre-mer, sa présence pourrait alors dépasser 60 %.
Pour éviter de se faire retoquer, le transporteur pourrait laisser à Corsair toute la gestion de la région COI, acronyme pour définir les territoires des Caraïbes et de l'Océan Indien.
Elle repositionnerait alors ses avions vers des routes bien plus rémunératrices, comme l'Asie et l'Afrique, où Corsair est venue chatouiller son juteux business.
Nous sommes encore loin de tout cela, mais cela reste une piste crédible.
Par contre, il est un acteur qui regarde attentivement cette éventualité : Jean-Paul Dubreuil. La rumeur insistante veut faire accroire à une arrivée du groupe éponyme au sein du capital de Corsair. Qu'en est-il réellement ?
"Il pousse pour que le CIRI lâche l'affaire en leur expliquant qu'il va reprendre à la barre du tribunal. Il dit qu'il serait le seul à pouvoir ressusciter la compagnie...
Il souhaite tout simplement supprimer un concurrent," nous explique-t-on depuis la Guadeloupe.
En métropole, cette affirmation n'est pas totalement contredite.
En conclusion, si tous les professionnels du secteur s'accordent sur le besoin de consolidation du ciel français, en revanche ils divergent sur la méthode, chacun voyant midi à sa porte...
"Air France est en manque de capacité, elle a besoin de coques et de pilotes.
De plus, elle doit croitre pour ne pas perdre sa place, alors que Lufthansa et IAG font leurs emplettes. C'est un deal gagnant-gagnant," pense savoir un analyste du secteur.
Dans ce dossier de la consolidation, la dérive tricolore devrait aussi considérer l'autorité de la concurrence, car en cas d'alliance avec Corsair sur les lignes d'outre-mer, sa présence pourrait alors dépasser 60 %.
Pour éviter de se faire retoquer, le transporteur pourrait laisser à Corsair toute la gestion de la région COI, acronyme pour définir les territoires des Caraïbes et de l'Océan Indien.
Elle repositionnerait alors ses avions vers des routes bien plus rémunératrices, comme l'Asie et l'Afrique, où Corsair est venue chatouiller son juteux business.
Nous sommes encore loin de tout cela, mais cela reste une piste crédible.
Par contre, il est un acteur qui regarde attentivement cette éventualité : Jean-Paul Dubreuil. La rumeur insistante veut faire accroire à une arrivée du groupe éponyme au sein du capital de Corsair. Qu'en est-il réellement ?
"Il pousse pour que le CIRI lâche l'affaire en leur expliquant qu'il va reprendre à la barre du tribunal. Il dit qu'il serait le seul à pouvoir ressusciter la compagnie...
Il souhaite tout simplement supprimer un concurrent," nous explique-t-on depuis la Guadeloupe.
En métropole, cette affirmation n'est pas totalement contredite.
En conclusion, si tous les professionnels du secteur s'accordent sur le besoin de consolidation du ciel français, en revanche ils divergent sur la méthode, chacun voyant midi à sa porte...