Elections APST - Christine Petyt en faveur d'une "commission paracommercialisme"

TourMaG.com - Pour quelles raisons souhaitez-vous vous présenter en tant qu'administratrice de l'APST ?

Christine Petyt : Je travaille dans le tourisme depuis de nombreuses années et mon agence Désirs2Rêves fait partie du réseau Selectour.

J'ai été déléguée régionale, puis administratrice de ce réseau durant deux mandats, mais l'année dernière, j'ai fait le choix de ne pas le renouveler, justement pour pouvoir me présenter au conseil d'administration de l'APST.

En parallèle, j'ai été élue au mois de mars 2023, au poste de présidente des Entreprises du Voyage (EDV) Sud-Ouest, après avoir rempli deux mandats en tant que Secrétaire de cette délégation régionale.

J'ai toujours été très active au niveau des EDV et désormais, je souhaite me présenter à l'APST pour découvrir une nouvelle instance et apporter du sang neuf.

En effet, on voit souvent des candidats qui sont en poste depuis de nombreuses années et l'objectif est de faire tourner un peu pour apporter une vision différente, et pas que parisienne ! Et puis surtout la vision d'une petite entreprise qui n'est pas rattachée à un mini-réseau ou à un grand groupe.

Je veux faire entendre le point de vue des TPE / PME et faire remonter les problématiques de notre quotidien : juridique, digitalisation, recrutement, relations avec les fournisseurs, etc.

Nous avons besoin de l'APST pour nous représenter et aujourd'hui, je pense que j'ai à la fois l'expérience et la crédibilité pour m'engager dans cette organisation professionnelle.

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TourMaG.com - Sur quelles thématiques souhaiteriez-vous vous pencher ?

Christine Petyt : J'aimerais que soit mise en place une commission dédiée au paracommercialisme, quand je vois toutes ces pseudo entreprises, ces autoentrepreneurs, ces apporteurs d'affaires ou je ne sais pas ce qu'ils sont, vendre du voyage.

Notre métier devient compliqué et beaucoup de monde s'improvise conseiller, vendeur ou autre, sans pour autant être rattaché à une agence, et encore moins immatriculé.

De l'autre côté, nous avons l'APST qui nous demande toujours plus de comptes, de réglementation, et en même temps on ferme les yeux sur ces gens-là.

TourMaG.com - Pourtant, l'APST fait déjà preuve de vigilance quant au commerce illégal...

Christine Petyt : Oui bien sûr, on nous parle des "gros", de ceux qui sont visibles, mais là je vous parle de la multitude des minuscules que l'on découvre à chaque coin de rue, sans parler de tous ceux qui s'improvisent vendeurs de voyages de bien-être avec les gourous...

Il faut mettre un peu d'ordre !

Et moi j'ai envie de parler des petits. Alors, il faut des "gros" acteurs qui vont parler des "gros", mais il faut aussi des "petits" qui parlent de tous ces "petits" qui leur font de l'ombre.

TourMaG.com - Vous-même avez démarré il y a quelques années, avec une agence de voyages à domicile...

Christine Petyt : Oui, à l'origine je n'avais pas d'agence physique. Aujourd'hui, j'en ai deux : l'agence Selectour de Saint-Médard-en-Jalles, tout près de l'aéroport de Mérignac, qui dispose de différents services (individuels, affaires, groupes, MICE, réceptif). Il y a quinze salariés au siège.

L'autre est basée à Lacanau Océan, où nous avons développé un concept de conciergerie pendant la pandémie. Pour cela, nous avons sollicité toute la clientèle locale et française, afin de leur proposer ce service durant leurs vacances en bord de mer.

Nous sommes partis de rien du tout et aujourd'hui, nous sommes une belle petite entreprise avec tous les départements nécessaires.

C'est pour cela que j'ai envie de porter auprès de l'APST le regard nouveau de ces entreprises qui sont nées il y a quelques années, pour contrebalancer ceux qui sont dans le tourisme depuis des lustres, ainsi que les "mastodontes".

TourMaG.com - Vous voulez donc faire bouger les choses pour les jeunes pousses...

Christine Petyt : Tous les nouveaux entrepreneurs ont des visions différentes du métier, des besoins de digitalisation très importants, pour lesquels il faut aller plus vite encore. Et on ne va pas assez vite à mon goût.

C'est pour cela que je souhaiterais que l'APST soit plus vigilante à tout ce qui se crée de façon anarchique. Je sais que l'association veille au grain, mais je me demande quand même s'ils sont aussi vigilants en province qu'à Paris. Ont-ils assez de monde pour regarder tout cela ?

Il faut réglementer davantage et que la situation de tous soit regardée, pas uniquement de ceux qui adhèrent à l'APST, mais aussi ceux qui sont dispersés dans la nature et qui, le jour où ils déposent le bilan, donne une image négative de la profession.

TourMaG.com - Envisagez-vous des actions communes avec les EDV sur le sujet du commerce illégal ?

Christine Petyt : J'aimerais créer une passerelle entre les deux institutions, afin de lancer un service commun qui puisse se pencher sur tout ce qui n'est pas dans le fil conducteur de la loi.

Car, je le redis, on nous demande de plus en plus de documents, nous avons des devoirs envers nos organismes de tutelle, et je me demande pourquoi il y a encore tous ces gens qui passent au travers du système...

Il faut trouver des solutions alternatives. Aujourd'hui, il y a des gens qui ont des portefeuilles, une clientèle mais qui rencontrent des difficultés à ouvrir leur propre agence de voyages, car les procédures sont lourdes. Ces professionnels ne pourraient-ils pas se regrouper avec d'autres agences de voyages dans la plus grande légalité ?

De même, il est très lourd financièrement de salarier tous ses employés, notamment ceux qui ne sont pas à temps plein. Et le droit du Travail est complexe pour aménager tout cela, par exemple pour intégrer un apporteur d'affaires.

TourMaG.com - Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux adhérents ?

Christine Petyt : Je voudrais leur dire de croire en leurs instances. On l'a vu durant la pandémie, nos instances se sont beaucoup battu pour la profession.

D'ailleurs je pense que le Gouvernement n'a jamais autant mieux compris notre profession qu'aujourd'hui, nous l'avons enfin éclairé sur ce qu'était le métier d'agent de voyages.

Notre secteur a besoin d'instances qui le représentent, il faut leur faire confiance, il faut voter, participer, et leur donner mandat pour aller défendre toutes nos activités, qui sont quand même complexes.

TourMaG.com - Pourtant, on a l'impression que la défense de la profession n'est pas un sujet qui passionne les foules...

Christine Petyt : Je m'étonne souvent qu'il y ait si peu de gens qui votent. Pourtant, sans la garantie financière, on ne peut pas exercer.

Il faut un garant solide, qui nous représente. Et je pense que la profession devrait se dire que le meilleur des garants c'est l'APST, un organisme qui est en train d'évoluer dans l'intérêt de tous. Il faut donc s'y intéresser, voter, parce qu'il s'agit du pilier de notre activité.

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