Le Pari d’Alexandre de Juniac de redresser les comptes d’Air France KLM et d’en faire le numéro un mondial d’ici trois ans n’est pas irrémédiablement voué à l’échec. /photo AF
Je me souviens de la conjoncture lors de mes premières recherches d’emploi à la fonction de personnel navigant commercial, c’était-il il y a un peu plus de vingt ans…
En plus de la Compagnie Nationale qui régulièrement ouvrait les portes de ses sélections, d’autres opérateurs français profitaient d’une sage libéralisation du transport aérien pour se développer.
Brit Air donnait des ailes à la Bretagne, Air Littoral à Midi Pyrénées et Corsair se développait sur le marché charter long courrier. Enfin, AOM tissait un réseau régulier vers les DOM TOM et une étoile (Star Airlines) naissait à CDG...
C’était il y a vingt ans, c’était il y a longtemps, c’était au siècle dernier…
Aujourd’hui, le rêve est passé et les dernières compagnies aériennes françaises ayant survécu sont globalement dans une situation extrêmement difficile.
Pour certaines, le pronostic vital est engagé et envisager une carrière de navigant au sein de ces entreprises, ressemble de plus en plus à un rêve inaccessible.
Les chiffres publiés par Pole emploi pour le mois de juin 2011, traduisent bien cette situation, avec une augmentation d’environ 6% en un an des demandeurs d’emploi chez les personnels navigants techniques et commerciaux.
Et, comme en écho, voilà maintenant avec l’affaire Air Méditerranée, un spectre que l’on croyait réservé à l'industrie et qui fait une entrée remarquée chez les compagnies aériennes du pavillon français : la délocalisation des emplois…
En plus de la Compagnie Nationale qui régulièrement ouvrait les portes de ses sélections, d’autres opérateurs français profitaient d’une sage libéralisation du transport aérien pour se développer.
Brit Air donnait des ailes à la Bretagne, Air Littoral à Midi Pyrénées et Corsair se développait sur le marché charter long courrier. Enfin, AOM tissait un réseau régulier vers les DOM TOM et une étoile (Star Airlines) naissait à CDG...
C’était il y a vingt ans, c’était il y a longtemps, c’était au siècle dernier…
Aujourd’hui, le rêve est passé et les dernières compagnies aériennes françaises ayant survécu sont globalement dans une situation extrêmement difficile.
Pour certaines, le pronostic vital est engagé et envisager une carrière de navigant au sein de ces entreprises, ressemble de plus en plus à un rêve inaccessible.
Les chiffres publiés par Pole emploi pour le mois de juin 2011, traduisent bien cette situation, avec une augmentation d’environ 6% en un an des demandeurs d’emploi chez les personnels navigants techniques et commerciaux.
Et, comme en écho, voilà maintenant avec l’affaire Air Méditerranée, un spectre que l’on croyait réservé à l'industrie et qui fait une entrée remarquée chez les compagnies aériennes du pavillon français : la délocalisation des emplois…
Air Med : "Souhaitons qu’un accord soit trouvé"
Autres articles
-
Point-Afrique : Maurice Freund, courageux promoteur d’un tourisme solidaire en Mauritanie
-
Pascal Frochot (Flying Green) : "Nous ne serons pas une compagnie low cost" 🔑
-
Aviation d’affaires : j'ai testé pour vous l'expérience V.I.P avec VistaJet
-
Sandrine de Saint-Sauveur (APG) : "Norwegian a menti aux clients, pris leur argent, c’est un fiasco total !"
-
Loi climat : la suppression des lignes domestiques "est totalement disproportionnée"
Mais attention : comparer les dirigeants de cette compagnie à ceux qui délocalisent pour assurer aux actionnaires une rentabilité à deux chiffres, est une malhonnêteté.
Donnons-leur acte que cette initiative ne répond pas à une stratégie d’augmentation des profits mais bien de la survie pure et simple d’un pavillon français.
Les navigants d’Air Med et leurs syndicats venus manifester devant la DGAC ces derniers jours, sont dans leur droit.
En uniforme, fiers de leur compagnie et dignes ils veulent trouver avec la Direction les bases d’un accord, un périmètre acceptable pour préserver l’emploi en France, mais aussi la survie de leur entreprise.
Souhaitons qu’un accord soit trouvé.
Avec un communiqué de presse diffusé le 29 février dernier et titré : ‘’l’Etat demande à la compagnie de respecter les procédures protectrice des salariés’’, l’Etat a beau jeu d’intervenir maintenant comme le protecteur des emplois.
Donnons-leur acte que cette initiative ne répond pas à une stratégie d’augmentation des profits mais bien de la survie pure et simple d’un pavillon français.
Les navigants d’Air Med et leurs syndicats venus manifester devant la DGAC ces derniers jours, sont dans leur droit.
En uniforme, fiers de leur compagnie et dignes ils veulent trouver avec la Direction les bases d’un accord, un périmètre acceptable pour préserver l’emploi en France, mais aussi la survie de leur entreprise.
Souhaitons qu’un accord soit trouvé.
Avec un communiqué de presse diffusé le 29 février dernier et titré : ‘’l’Etat demande à la compagnie de respecter les procédures protectrice des salariés’’, l’Etat a beau jeu d’intervenir maintenant comme le protecteur des emplois.
Le transport aérien n’est pas condamné à disparaitre
Les compagnies aériennes françaises font face depuis plusieurs années à une concurrence d’autant plus dure qu’elle n’est pas toujours très loyale.
Par exemple, celle (entre autre) d'une filiale low cost d’Air France régulièrement déficitaire et lançant des vols tous azimuts.
Ou encore des compagnies étrangères transportant des passagers au départ de France et ne respectant ni le droit du travail, ni les accords bilatéraux…
Dans ce contexte, c’est un autre communiqué de presse de l’Etat, que les opérateurs attendaient depuis longtemps. Un communiqué réaffirmant que l’Etat veillera à une concurrence saine pour que, hors groupe Air France, vive un pavillon français et ses emplois...
Las ! A ce jour, et malgré de nombreuses interpellations des opérateurs vers les pouvoirs publics, rien n’est encore venu…
Alors dans ce contexte, doit-on inciter les jeunes à renoncer à un rêve et les dissuader d’entreprendre une formation de personnel navigant commercial ?
Je ne le pense pas.
Le transport aérien n’est pas condamné à disparaitre bien au contraire. Il faut bien sûr être lucide et parler vrai a ceux qui veulent ‘’voler’’.
Par exemple, celle (entre autre) d'une filiale low cost d’Air France régulièrement déficitaire et lançant des vols tous azimuts.
Ou encore des compagnies étrangères transportant des passagers au départ de France et ne respectant ni le droit du travail, ni les accords bilatéraux…
Dans ce contexte, c’est un autre communiqué de presse de l’Etat, que les opérateurs attendaient depuis longtemps. Un communiqué réaffirmant que l’Etat veillera à une concurrence saine pour que, hors groupe Air France, vive un pavillon français et ses emplois...
Las ! A ce jour, et malgré de nombreuses interpellations des opérateurs vers les pouvoirs publics, rien n’est encore venu…
Alors dans ce contexte, doit-on inciter les jeunes à renoncer à un rêve et les dissuader d’entreprendre une formation de personnel navigant commercial ?
Je ne le pense pas.
Le transport aérien n’est pas condamné à disparaitre bien au contraire. Il faut bien sûr être lucide et parler vrai a ceux qui veulent ‘’voler’’.
Ne désespérons pas !
La conjoncture est actuellement très difficile et des phénomènes exceptionnels se sont enchaînés ces dernières années.
Des évènements aussi différents qu’une éruption volcanique au nord et des peuples prenant en main leur destin au sud ont ce point commun d’avoir aggravé significativement la fragile situation économique de nombreuses compagnies aériennes…
Il faut cependant je le crois garder espoir, une crise conjoncturelle a, par nature, vocation à passer.
Essayons d’être, sur certains points, raisonnablement optimiste :
- Le Pari d’Alexandre de Juniac de redresser les comptes d’Air France KLM et d’en faire le numéro un mondial d’ici trois ans n’est pas irrémédiablement voué à l’échec.
- L’apaisement dans les pays du Maghreb et l’impérieuse nécessité de faire revenir les touristes en masse doit pouvoir générer un trafic salutaire pour nombre d’opérateurs.
- Enfin, une Europe du transport aérien mieux règlementée et socialement harmonisée vers le haut doit pouvoir, à terme, exister. Ne désespérons pas (pas encore) de la politique et de l’Europe sur ce dernier point.
Et à ce propos, l’Europe, considérée au sens d’une organisation politique, a déjà rendu possible (depuis 2008) la reconnaissance du C.F.S, le diplôme de navigant commercial dans tous les pays membres.
Il est bon de le rappeler à tous ceux récemment diplômés.
Ils sont jeunes, souvent libres de mouvements.
En attendant l’embellie du transport aérien français, pourquoi ne pas élargir leurs recherches d’emploi au-delà de l’Hexagone ?
Des évènements aussi différents qu’une éruption volcanique au nord et des peuples prenant en main leur destin au sud ont ce point commun d’avoir aggravé significativement la fragile situation économique de nombreuses compagnies aériennes…
Il faut cependant je le crois garder espoir, une crise conjoncturelle a, par nature, vocation à passer.
Essayons d’être, sur certains points, raisonnablement optimiste :
- Le Pari d’Alexandre de Juniac de redresser les comptes d’Air France KLM et d’en faire le numéro un mondial d’ici trois ans n’est pas irrémédiablement voué à l’échec.
- L’apaisement dans les pays du Maghreb et l’impérieuse nécessité de faire revenir les touristes en masse doit pouvoir générer un trafic salutaire pour nombre d’opérateurs.
- Enfin, une Europe du transport aérien mieux règlementée et socialement harmonisée vers le haut doit pouvoir, à terme, exister. Ne désespérons pas (pas encore) de la politique et de l’Europe sur ce dernier point.
Et à ce propos, l’Europe, considérée au sens d’une organisation politique, a déjà rendu possible (depuis 2008) la reconnaissance du C.F.S, le diplôme de navigant commercial dans tous les pays membres.
Il est bon de le rappeler à tous ceux récemment diplômés.
Ils sont jeunes, souvent libres de mouvements.
En attendant l’embellie du transport aérien français, pourquoi ne pas élargir leurs recherches d’emploi au-delà de l’Hexagone ?
Christophe Hardin a à son actif plus de vingt années au service de plusieurs compagnies aériennes.
Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.
Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.
Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.