Dans un maché du travail tendu, les entreprises sont nombreuses à réfléchir à externaliser les compétences. -Depositphotos.
Initialement centrée sur les métiers de l’informatique, du webmarketing ou encore de la communication, l’externalisation des compétences, ou outsourcing, touche de plus en plus de métiers du tourisme.
Il s'agit pour une entreprise de confier certains de ses services, à une entreprise externe spécialisée ou un prestataire externe expert dans son domaine. C’est une forme de sous-traitance.
Comptabilité, vente, production… de nombreuses entreprises font appel à des indépendants pour des missions régulières.
Une tendance encouragée par le contexte actuel et portée par de nouveaux modes de travail et attentes des salariés. La crise sanitaire a fortement impacté l’industrie touristique, sujet abondamment traité dans nos colonnes.
Le recours accru à l’externalisation pour les activités qui ne sont pas « cœur de métier » permet également de lutter contre la pénurie de personnel, qui touchait le tourisme bien avant la crise.
Il s'agit pour une entreprise de confier certains de ses services, à une entreprise externe spécialisée ou un prestataire externe expert dans son domaine. C’est une forme de sous-traitance.
Comptabilité, vente, production… de nombreuses entreprises font appel à des indépendants pour des missions régulières.
Une tendance encouragée par le contexte actuel et portée par de nouveaux modes de travail et attentes des salariés. La crise sanitaire a fortement impacté l’industrie touristique, sujet abondamment traité dans nos colonnes.
Le recours accru à l’externalisation pour les activités qui ne sont pas « cœur de métier » permet également de lutter contre la pénurie de personnel, qui touchait le tourisme bien avant la crise.
Une recrudescence de travailleurs indépendants
En France, le nombre de travailleurs indépendants est en hausse. Eurostat en dénombre 930 000, soit une progression de 145% en 10 ans.
« Il y a une vraie volonté de la part des commerciaux d’être freelance, travailler pour deux ou trois clients et gérer leur temps de travail comme ils l’entendent », constate Nathalie Chaumeret, directrice de production du tour-opérateur spécialisé dans l’organisation de voyages de groupes, Evidenzia.
A l’instar de Taïna Fagard, qui a sauté le pas pendant la crise sanitaire. « Aujourd’hui, je vends mes compétences commerciales. Adopter un statut d’indépendante ne me fait plus peur. J’ai pris de la bouteille, de l’assurance. Et puis, je comprends très bien les employeurs qui ne peuvent pas embaucher à temps plein. »
« Aujourd’hui, on parle de télétravail à la maison, on parle d’un confort de vie, plutôt que d’un salaire. Ça correspond. Vous êtes devant votre ordinateur et restez chez vous. C’est un nouveau modèle », commente Ludovic Plouvier, fondateur du groupe Ulys Voyages, réseau Prêt-à-Partir, Tui store, et agences indépendantes « à la carte ».
« Maintenant, avec les outils que l’on a, on peut travailler à distance. On souhaite avoir de bons concepteurs voyages. S’ils ne souhaitent pas vivre à Zagreb, ce n’est pas un problème. On préfère garder cette expertise, plutôt que former quelqu’un ici », abonde Florian Servant, co-fondateur de Terra Balka, (Terra Group), réceptif spécialiste de la Croatie.
« Il y a une vraie volonté de la part des commerciaux d’être freelance, travailler pour deux ou trois clients et gérer leur temps de travail comme ils l’entendent », constate Nathalie Chaumeret, directrice de production du tour-opérateur spécialisé dans l’organisation de voyages de groupes, Evidenzia.
A l’instar de Taïna Fagard, qui a sauté le pas pendant la crise sanitaire. « Aujourd’hui, je vends mes compétences commerciales. Adopter un statut d’indépendante ne me fait plus peur. J’ai pris de la bouteille, de l’assurance. Et puis, je comprends très bien les employeurs qui ne peuvent pas embaucher à temps plein. »
« Aujourd’hui, on parle de télétravail à la maison, on parle d’un confort de vie, plutôt que d’un salaire. Ça correspond. Vous êtes devant votre ordinateur et restez chez vous. C’est un nouveau modèle », commente Ludovic Plouvier, fondateur du groupe Ulys Voyages, réseau Prêt-à-Partir, Tui store, et agences indépendantes « à la carte ».
« Maintenant, avec les outils que l’on a, on peut travailler à distance. On souhaite avoir de bons concepteurs voyages. S’ils ne souhaitent pas vivre à Zagreb, ce n’est pas un problème. On préfère garder cette expertise, plutôt que former quelqu’un ici », abonde Florian Servant, co-fondateur de Terra Balka, (Terra Group), réceptif spécialiste de la Croatie.
Externaliser pour trouver un nouveau modèle
En proie à des difficultés de recrutement, avant la crise, l’industrie du tourisme a perdu bon nombre de ses talents au cours des deux dernières années.
C’est le cas d’Ulys Voyages. Après avoir perdu plus de la moitié de ses collaborateurs, avec 6 démissionnaires sur les 9 salariés de l’entreprise, Ludovic Plouvier, à la tête du groupe a « remis à plat le modèle, analysé le coût et le temps travail » et choisi d’externaliser la comptabilité et une partie de la vente.
« La partie recherche est assez basique, le moteur de recherche de votre ordinateur l’a bien compris. Il n'y a pas de valeur ajoutée, commente Ludovic Plouvier. C'est pour supprimer cette part du travail de ses équipes de conseillers voyages qu'il a recours à des indépendants.
En revanche, quand on paye quelqu’un 2500 euros, c’est pour prendre le temps avec le client, le profiler, le fidéliser, pour rentrer dans le détail d’un voyage, expliquer, rassurer… Là on est dans le domaine de l’expertise », complète-t-il.
C’est le cas d’Ulys Voyages. Après avoir perdu plus de la moitié de ses collaborateurs, avec 6 démissionnaires sur les 9 salariés de l’entreprise, Ludovic Plouvier, à la tête du groupe a « remis à plat le modèle, analysé le coût et le temps travail » et choisi d’externaliser la comptabilité et une partie de la vente.
« La partie recherche est assez basique, le moteur de recherche de votre ordinateur l’a bien compris. Il n'y a pas de valeur ajoutée, commente Ludovic Plouvier. C'est pour supprimer cette part du travail de ses équipes de conseillers voyages qu'il a recours à des indépendants.
En revanche, quand on paye quelqu’un 2500 euros, c’est pour prendre le temps avec le client, le profiler, le fidéliser, pour rentrer dans le détail d’un voyage, expliquer, rassurer… Là on est dans le domaine de l’expertise », complète-t-il.
Une alternative aux embauches ?
L’incertitude sur l’avenir du tourisme, la facilité de gestion et l’allégement des charges ont convaincu Evidenzia de faire appel à deux commerciaux freelances sur les 6 collaborateurs que compte l’entreprise.
« Comment vont repartir les voyages ? Aujourd’hui, il y a plein d’interrogations, c’est pourquoi on a du mal à signer un contrat », confirme Nathalie Chaumeret, prudente.
Le fondateur d’Ulys Voyages prévoit, lui, d’embaucher 2 ou 3 personnes sous contrat et d’externaliser autant de postes. Selon lui, externaliser permet d’« améliorer les marges et de payer un temps de travail qui correspond à l’activité ».
Terra Balka, a mis en place une équipe hybride, avec trois concepteurs de voyages présents sur place et deux autres installés entre la France, la Bolivie et l’Afrique du Sud.
« Au moment de la reprise, nous avons fait appel à ces ressources extérieures, qui connaissaient très bien la destination et ou très bien l’outil et que l’on a formé, pour répondre rapidement aux demandes sans entrer dans un processus de recrutement et s’engager sur un contrat », précise le co-fondateur de Terra Balka.
« L’intérêt est que l’on n’engage aucun frais. Un commercial, les deux premiers mois, n'est pas rentable. Et puis, c’est intéressant car on ne sait pas d’un mois à l’autre si on n’aura de l’activité », poursuit-il.
Un constat qui devrait faire des émules.
« Comment vont repartir les voyages ? Aujourd’hui, il y a plein d’interrogations, c’est pourquoi on a du mal à signer un contrat », confirme Nathalie Chaumeret, prudente.
Le fondateur d’Ulys Voyages prévoit, lui, d’embaucher 2 ou 3 personnes sous contrat et d’externaliser autant de postes. Selon lui, externaliser permet d’« améliorer les marges et de payer un temps de travail qui correspond à l’activité ».
Terra Balka, a mis en place une équipe hybride, avec trois concepteurs de voyages présents sur place et deux autres installés entre la France, la Bolivie et l’Afrique du Sud.
« Au moment de la reprise, nous avons fait appel à ces ressources extérieures, qui connaissaient très bien la destination et ou très bien l’outil et que l’on a formé, pour répondre rapidement aux demandes sans entrer dans un processus de recrutement et s’engager sur un contrat », précise le co-fondateur de Terra Balka.
« L’intérêt est que l’on n’engage aucun frais. Un commercial, les deux premiers mois, n'est pas rentable. Et puis, c’est intéressant car on ne sait pas d’un mois à l’autre si on n’aura de l’activité », poursuit-il.
Un constat qui devrait faire des émules.