Conseiller la France comme destination de vacances, c’est de fait déconseiller les destinations étrangères avec en filagramme le spectre d’un danger sanitaire - Depositphotos.com ra2studio
L’incitation à rester en France pour les prochaines vacances faite au plus haut niveau de l‘état aura plusieurs conséquences pas toujours positives, même si on comprend le message économique en demandant aux Français de placer leur budget vacances en France.
En premier lieu, si cette préconisation est bien suivie, elle peut mettre en danger toute une profession composée de petites et moyennes entreprises et de leurs salariés qui, d’une part, n’auront plus accès aux différentes aides puisque les interdictions de voyager n’existeront plus, et d’autre part ne parviendront pas à capter suffisamment de clients qui choisissent chaque année une destination étrangère pour leurs vacances.
Conseiller la France comme destination de vacances, c’est de fait déconseiller les destinations étrangères avec en filagramme le spectre d’un danger sanitaire.
Il aurait fallu accompagner cette demande faite aux Français d’un plan de sauvegarde des métiers et des entreprises dont l’offre de voyage se situe au-delà de nos frontières, puisque cette recommandation est une condamnation de fait de leur activité. Il aurait fallu aussi compléter cette déclaration en promettant que cette injonction n’était valable que pour cette année 2021.
En premier lieu, si cette préconisation est bien suivie, elle peut mettre en danger toute une profession composée de petites et moyennes entreprises et de leurs salariés qui, d’une part, n’auront plus accès aux différentes aides puisque les interdictions de voyager n’existeront plus, et d’autre part ne parviendront pas à capter suffisamment de clients qui choisissent chaque année une destination étrangère pour leurs vacances.
Conseiller la France comme destination de vacances, c’est de fait déconseiller les destinations étrangères avec en filagramme le spectre d’un danger sanitaire.
Il aurait fallu accompagner cette demande faite aux Français d’un plan de sauvegarde des métiers et des entreprises dont l’offre de voyage se situe au-delà de nos frontières, puisque cette recommandation est une condamnation de fait de leur activité. Il aurait fallu aussi compléter cette déclaration en promettant que cette injonction n’était valable que pour cette année 2021.
Attention à la sur-médiatisation de la destination France
Car la deuxième conséquence de cette préconisation, si elle persistait dans le temps, serait terrible pour les pays pour lesquels le tourisme est la ressource principale, car si tous les pays occidentaux appellent de la même manière leurs citoyens à rester dans leur pays pour leurs vacances et que les voyageurs potentiels suivent cette consigne, beaucoup de régions fragiles du monde vont se trouver en grandes difficultés économiques.
Enfin la France est un pays à vocation touristique, mais beaucoup de territoires ne sont pas prêts à accueillir un nombre de visiteurs supplémentaires.
La sur-médiatisation de la destination France peut avoir les mêmes méfaits écologiques et sociaux que la sur médiatisation des sites labellisés « patrimoine de l’humanité » qui ont entrainé la ruée touristique dans des régions où les infrastructures n’étaient pas dimensionnées pour accueillir un si grand nombre de visiteurs.
Les populations de touristes étrangères et françaises n’ont pas les mêmes attentes :
- Les touristes étrangers fréquentent à 80% des régions et des sites déjà équipés d’infrastructure suffisantes pour les accueillir comme l’Ile de France ou la région PACA
- Les Français qui vont rester en France sont eux originaires de ces régions et recherchent le petit territoire authentique : celui justement qui ne possède pas ces infrastructures.
Enfin la France est un pays à vocation touristique, mais beaucoup de territoires ne sont pas prêts à accueillir un nombre de visiteurs supplémentaires.
La sur-médiatisation de la destination France peut avoir les mêmes méfaits écologiques et sociaux que la sur médiatisation des sites labellisés « patrimoine de l’humanité » qui ont entrainé la ruée touristique dans des régions où les infrastructures n’étaient pas dimensionnées pour accueillir un si grand nombre de visiteurs.
Les populations de touristes étrangères et françaises n’ont pas les mêmes attentes :
- Les touristes étrangers fréquentent à 80% des régions et des sites déjà équipés d’infrastructure suffisantes pour les accueillir comme l’Ile de France ou la région PACA
- Les Français qui vont rester en France sont eux originaires de ces régions et recherchent le petit territoire authentique : celui justement qui ne possède pas ces infrastructures.
La démarche économique privilégiée face aux aspects écologiques
Le sur-tourisme et ses effets néfastes n’existent que parce qu’il n’y a pas d’anticipation dans la mise en place de dispositifs d’accueil proportionnés à l’affluence attendue.
Inciter les Français à séjourner en France, c’est bien, mais comment gérer dans une petite commune le stationnement des campings cars pour lesquels il n’est plus possible d’attribuer des surfaces d’accueil supplémentaires ?
Inciter les Français à séjourner en France, c’est bien, mais comment protéger des sites écologiques des impacts sur la faune et la flore d’une fréquentation trop importante ?
Inciter les Français à séjourner en France, c’est bien, mais comment contenir la colère des habitants devant modifier complètement leurs repères quotidiens à cause d’une foule saisonnière non contrôlée ?
Dans plusieurs territoires ces situations ont été déjà observées lors des derniers week- end prolongés de mai, ce qui peut présager un été chaud.
Pour le rattrapage des pertes dues au confinement, la démarche économique est privilégiée en négligeant les aspects écologiques, alors que les revenus d’un tourisme mal géré seront certainement amputés d’une dépense nécessaire pour la réparation écologique.
Il serait plus responsable de lancer « en même temps » de grandes invitations, et d’agrandir la maison pour recevoir plus de convives.
Il existe pourtant plusieurs outils permettant d’accueillir plus de visiteurs en limitant les impacts écologiques et sociaux.
Inciter les Français à séjourner en France, c’est bien, mais comment gérer dans une petite commune le stationnement des campings cars pour lesquels il n’est plus possible d’attribuer des surfaces d’accueil supplémentaires ?
Inciter les Français à séjourner en France, c’est bien, mais comment protéger des sites écologiques des impacts sur la faune et la flore d’une fréquentation trop importante ?
Inciter les Français à séjourner en France, c’est bien, mais comment contenir la colère des habitants devant modifier complètement leurs repères quotidiens à cause d’une foule saisonnière non contrôlée ?
Dans plusieurs territoires ces situations ont été déjà observées lors des derniers week- end prolongés de mai, ce qui peut présager un été chaud.
Pour le rattrapage des pertes dues au confinement, la démarche économique est privilégiée en négligeant les aspects écologiques, alors que les revenus d’un tourisme mal géré seront certainement amputés d’une dépense nécessaire pour la réparation écologique.
Il serait plus responsable de lancer « en même temps » de grandes invitations, et d’agrandir la maison pour recevoir plus de convives.
Il existe pourtant plusieurs outils permettant d’accueillir plus de visiteurs en limitant les impacts écologiques et sociaux.
Quels outils pour maîtriser la sur-fréquentation
Le premier des outils est bien sur technologique. Le smartphone a remplacé le guide et sert à s’orienter et se documenter quelle que soit la région où se trouve le voyageur.
La région PACA a collaboré avec le site de navigation Waze pour mettre en place une application permettant aux visiteurs d’être informés sur l’état de fréquentation des plages ou des parcs et de les orienter en cas de trafic important sur d’autres plages et d’autres parcs.
Cet outil permet d’une part de promouvoir tous les sites touristiques y compris ceux qui ne sont pas médiatisés, et d’autre part de réguler la fréquentation de ces lieux afin d’en éviter le sur tourisme.
Ce dispositif pourrait être adopté par toutes les communes et permettrait la participation de start-up à l’élaboration de tous ces applications.
L’autre danger d’une surpopulation touristique est la déambulation touristique.
En effet l’offre de territoires est quasi inexistante, très peu de productions touristiques sont disponibles pour enrichir et canaliser les flux vers des formules de découverte plus encadrées.
Ce qui provoque des déambulations stériles et dangereuses pour l’environnement car d’une part le visiteur passe à coté de patrimoines intéressants et d’autre part il peut agir négativement sur un environnement dont il n’évalue pas sa fragilité par manque d’information.
La région PACA a collaboré avec le site de navigation Waze pour mettre en place une application permettant aux visiteurs d’être informés sur l’état de fréquentation des plages ou des parcs et de les orienter en cas de trafic important sur d’autres plages et d’autres parcs.
Cet outil permet d’une part de promouvoir tous les sites touristiques y compris ceux qui ne sont pas médiatisés, et d’autre part de réguler la fréquentation de ces lieux afin d’en éviter le sur tourisme.
Ce dispositif pourrait être adopté par toutes les communes et permettrait la participation de start-up à l’élaboration de tous ces applications.
L’autre danger d’une surpopulation touristique est la déambulation touristique.
En effet l’offre de territoires est quasi inexistante, très peu de productions touristiques sont disponibles pour enrichir et canaliser les flux vers des formules de découverte plus encadrées.
Ce qui provoque des déambulations stériles et dangereuses pour l’environnement car d’une part le visiteur passe à coté de patrimoines intéressants et d’autre part il peut agir négativement sur un environnement dont il n’évalue pas sa fragilité par manque d’information.
Il pourrait être constitué une production fabuleuse d’escapades d’une journée ou de courts séjours sans avoir recours à des infrastructures supplémentaires simplement en assemblant les nombreuses thématiques qui font la richesse et la diversité touristique avec des prestations commerciales existantes.
Cette offre permettrait de mieux répartir les flux, de médiatiser certains sites inconnus et enfin serait accompagnée de conseils et de préconisations pour le respect des populations et des environnements
Conseiller de choisir la France pour ses vacances ne peut pas se limiter à un simple slogan, mais doit s’accompagner de mesures positives et d’offres authentiques qui pourraient être confiées à des opérateurs professionnels afin que ce choix ne soit pas perdant pour toutes les parties intéressées.
Cette offre permettrait de mieux répartir les flux, de médiatiser certains sites inconnus et enfin serait accompagnée de conseils et de préconisations pour le respect des populations et des environnements
Conseiller de choisir la France pour ses vacances ne peut pas se limiter à un simple slogan, mais doit s’accompagner de mesures positives et d’offres authentiques qui pourraient être confiées à des opérateurs professionnels afin que ce choix ne soit pas perdant pour toutes les parties intéressées.
Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Président de TOURCONSEIL
Co-président d'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Ex-Président de la commission Tourisme responsable du SNAV