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Et pourquoi pas le retour de la Tunisie dans les offres associatives et CE ?

Du 1/01 au 20/03/2017 le trafic français a augmenté de 33,7 %


Avant janvier 2011 et ce qu’on a appelé le « printemps arabe » près du tiers des touristes français voyageant en Tunisie étaient issus des comités d’entreprises et des associations de tourisme social et solidaire. Et puis, dès le lendemain de la chute de Ben Ali et avant même la vague d’attentats de 2015, plus rien. Sur tous les tons mais sans écho, la Tunisie en crise économique profonde a fait appel à la solidarité du premier de ses marchés réceptifs, la France. En juin 2016 une délégation de représentants des principales organisations syndicales françaises faisait un voyage « de solidarité » à Tunis. L’engagement était pris de favoriser la Tunisie au sein des offres « vacances » des CE. Il ne fut pas suivi d’effet.


Rédigé par le Vendredi 31 Mars 2017

Le patrimoine archéologique tunisien et l’un des plus riches du Bassin méditerranéen avec plusieurs centaines de sites antiques. Une vingtaine présente un intérêt majeur. Huit figurent au Patrimoine Mondial de l’UNESCO dont les vestiges de la  cité numide puis romaine de Dougga sur la photo. Douze sont sur la liste indicative. Photo ONTT.
Le patrimoine archéologique tunisien et l’un des plus riches du Bassin méditerranéen avec plusieurs centaines de sites antiques. Une vingtaine présente un intérêt majeur. Huit figurent au Patrimoine Mondial de l’UNESCO dont les vestiges de la cité numide puis romaine de Dougga sur la photo. Douze sont sur la liste indicative. Photo ONTT.
Depuis fin 2016 il y a un « frémissement » disent d’une même voix les TO, les distributeurs et l’ONTT. Une hausse, les chiffres l’attestent. Alors, pourquoi pas la Tunisie dès 2017 ?

Pourquoi pas la Tunisie simplement pour le plaisir ?

Oublier ce temps où nous y allions pour bronzer pas cher ou par défaut quand le surbook sévissait ailleurs. Et pourquoi ne pas en finir avec ce bradage des prix qui tire vers le bas et le gîte et le couvert et l’image. La Tunisie mérite beaucoup plus de considération.

La Tunisie a tiré les leçons des attentats de 2015

Plage entretenue et désertée photographie en fin de matinée un jour de juillet 2016. Photo MS.
Plage entretenue et désertée photographie en fin de matinée un jour de juillet 2016. Photo MS.
Sécurité, insécurité... ce sont elles qui désormais confirment ou pas la vocation touristique des destinations et pourtant qui peut l’assurer ?

Le risque zéro n’existe désormais nulle part à travers le monde. En Tunisie ni plus ni moins qu’ailleurs.

Pour y effectuer de fréquents voyages, j’en témoigne : la Tunisie a su tirer les leçons des attentats de 2015. Seul pays arabe à construire un modèle de société proche de l’Europe elle a rétabli une stabilité politique. Elle a fait face aux épreuves avec ses moyens, ses atouts et un pragmatisme nouveau.

Des aéroports aux hôtels, des sites touristiques aux bleds, les mesures sont prises. La police et toute la société civile veillent. Les hôtels de toutes catégories ont investi dans du personnel supplémentaire de gardiennage 24/24, sans hésitation on fouille, on vérifie, on fait ouvrir valises et coffres de voitures. Nombreuses, les caméras veillent.

Durant toutes la saison 2016, aucun fait pouvant importuner un touriste n’a été signalé dans le pays. Pas un hôtel, pas un autocar de tourisme inquiété. Malgré tout les plages étaient désertées par les marchés traditionnels à commencer par la France. Dans le même temps d’autres marchés se développaient, marché traditionnel de proximité comme l’Algérie.

Nouveaux marchés comme la Russie faisait de son côté un spectaculaire bond en avant et découvrait en toute sécurité Djerba, Hammamet, Monastir

La reprise se manifeste

Lors du récent SMT ouvert au grand public record  d'affluence  pour la Tunisie. Photo MS.
Lors du récent SMT ouvert au grand public record d'affluence pour la Tunisie. Photo MS.
En 2010, avant le « printemps arabe » et la chute de Ben Ali 1 414 000 français avaient passé des vacances en Tunisie. Près de 500 000 d’entre eux y étaient allés en groupes. La France représentait à elle seule 35 % des touristes européens. La Tunisie était la première destination moyen-courrier des Français.

En 2016, le marché français atteignait difficilement les 400 000 clients pour l’essentiel un tourisme individuel constitué par les familles franco-tunisiennes. Zéro client issu du tourisme de groupes.

2017 se présente sous de bons auspices. Une récente enquête de TourMag.com auprès des tour-opérateurs et des réseaux de distribution le confirme : depuis la fin de l’année 2016 la Tunisie reprend des couleurs. Pour certains, il s’agit de croissance à deux chiffres.

Et les statistiques de l’Office du Tourisme de Tunisie l’attestent : du 1er janvier au 20 mars 2017 le trafic français a augmenté de 33,7 % par rapport à 2016. Tous marchés émetteurs confondus le tourisme tunisien affichait + 32 % par rapport à la même période.

Lors du récent SMT ouvert au grand public, l’espace Tunisie bénéficiait d’un record d’affluence en comparaison des années précédentes.

Sommet de la Francophonie en 2020

Lors du colloque « Revenir en Tunisie » organisé au Sénat le 23 mars dernier, Madame Elloumi Rekik ministre du Tourisme et de l’Artisanat de Tunisie et, en partant de la gauche, S.E. Ghazi Gherairi ambassadeur délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco, M. J.-P. Sueur, ancien ministre, sénateur du Loiret et président du groupe d’amitié France-Tunisie du Sénat et S.E. Olivier Poivre d’Arvor ambassadeur de France en Tunisie. MS.
Lors du colloque « Revenir en Tunisie » organisé au Sénat le 23 mars dernier, Madame Elloumi Rekik ministre du Tourisme et de l’Artisanat de Tunisie et, en partant de la gauche, S.E. Ghazi Gherairi ambassadeur délégué permanent de la Tunisie auprès de l’Unesco, M. J.-P. Sueur, ancien ministre, sénateur du Loiret et président du groupe d’amitié France-Tunisie du Sénat et S.E. Olivier Poivre d’Arvor ambassadeur de France en Tunisie. MS.
Après Madagascar en 2016, l’Arménie en 2018, c’est la Tunisie qui accueillera le Sommet de la Francophonie en 2020. Depuis Beyrouth en 2001, il sera le premier pays arabe à organiser une telle manifestation d’envergure mondiale qui réunira une cinquantaine de Chefs d’Etat et de Gouvernements.

Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie l’a confirmé lors d’un récent colloque organisé au Sénat sur le thème « Revenir en Tunisie » à l'initiative de Jean-Pierre Sueur, ancien ministre, sénateur du Loiret et président du groupe d’amitié France-Tunisie du Sénat.

«La France a besoin que la Tunisie se porte bien et la Tunisie a besoin des touristes français curieux, allant vers la population, visitant les sites culturels » a dit l’ambassadeur visiblement concerné par le pays. Il a au passage salué le travail fait sur la sécurité.

La Tunisie sera dans l’actualité de cette semaine : Bernard Cazeneuve, Premier ministre doit se rendre à Tunis les 6 et 7 avril 2017.

« Qui peut être à l’abri d’un attentat ? Personne. La France envers la Tunisie n’a pas été très présente et solidaire... Il y a plus et mieux à faire... Reconstruire la confiance, apporter un nouvel élan... L’ambition de ce colloque est de relancer le tourisme tunisien et ne pas céder aux peurs collectives » a déclaré en substance dans un communiqué Gérard Larcher président du Senat.

Certaines régions de France, l’Ile-de-France, la Normandie, la Bretagne engagent actuellement des partenariats avec la Tunisie notamment en matière de formations.

Un pays qui donne sa place à la culture

Les festivals, les concerts, les expositions y sont légion. Un exemple : le 3e Symposium Méditerranéen des Ateliers d’Art Contemporain organisé du 16 au 30 avril 2017 au Centre culturel international de Hammamet qui occupe la fameuse Villa Sebastian constuite au cours des années folles (1920) par un milliardaire américaine d’origine roumaine.

Dans le cadre du soutien au tourisme culturel et durable en Tunisie, l’association les Ateliers d'Art Contemporain à Paris organise ce symposium avec le concours de l'association « Chemins croisés des civilisations à Paris » et le soutien du consulat général de la Tunisie à Paris. Rim Ayari, artiste peintre et membre de l'association les Ateliers d’Art contemporain en est la coordinatrice générale. Une autre femme, Wided El Othmani présidente de l’association « Chemins croisés des civilisations », en est la porte-parole.

« Notre objectif est de rapprocher d’avantage les deux rives de la Méditerranée et voulant porter haut le fanion de notre culture tunisienne dans sa diversité, sa richesse et son multiculturalisme. Des artistes plasticiens et des sculpteurs de différentes nationalités reconnus mondialement sont invités à ce symposium.

Des excursions seront réalisées avec le désir de promouvoir le tourisme tunisien culturel
», m’explique Wided Othmani. Et elle ajoute : "Pour nous l’ouverture à la culture est un rempart à l’obscurantisme".

Un patrimoine naturel riche et diversifié

Le pays a décidé d’en finir avec la construction des grandes unités hôtelières balnéaires qui ont fait les beaux jours des années 1970/90. Le temps est venu des petites structures, des hôtels de charme, des maisons d'hôtes.

Et qu'on se rassure : son littoral n’est pas entièrement bétonné. Loin de là. Prenez la côte nord, de Bizerte à Tabarka : plus de 250 kilomètres de côtes sauvage. Et Djerba qui remporte tous les succès de fréquentation : le plan d’aménagement hôtelier est concentré sur une vingtaine de kilomètres sur un total de 160 kilomètres.

Largement ouverte sur la Méditerranée, bordée de magnifiques plages, certainement les plus belles du bassin méditerranéen, la Tunisie est en effet une invitation aux plaisirs balnéaires, au farniente.

Mais il y a le pays en lui-même dans son étonnante diversité. Sur de courtes distances des dunes qui enserrent les villages sahariens du sud aux vastes forêts et aux lacs de montagne du nord, les paysages se bousculent et se contredisent.

C’est dans le grand sud, la région des villages de crêtes et des habitations troglodytes, à Tatouine, que se tiendra du 24 au 26 mai le 7e Forum international du tourisme solidaire et du développement durable (FITS). 300 participants sont attendus.

Organisé dans le cadre de l’année du tourisme durable pour le développement ce Forum veut apporter des recommandations et des proposition pour développer un tourisme alternatif en Tunisie en général, dans cette région sud en particulier.

www.fits-tourismesolidaire.org

La Tunisie ou 3000 ans d’histoire

Le musée national du Bardo est un joyau du patrimoine Tunisien. Logé dans un ancien palais beylical du XIXème siècle, il retrace à travers ses collections une grande partie de l’histoire de la Tunisie (de la préhistoire à l’époque contemporaine), et renferme la plus grande collection de mosaïques au monde. Photo ONTT.
Le musée national du Bardo est un joyau du patrimoine Tunisien. Logé dans un ancien palais beylical du XIXème siècle, il retrace à travers ses collections une grande partie de l’histoire de la Tunisie (de la préhistoire à l’époque contemporaine), et renferme la plus grande collection de mosaïques au monde. Photo ONTT.
L’histoire de la Tunisie est marquée par une suite d’invasions et d’influences. Phéniciens, Romains, Byzantins, Arabes, Turcs, tous voulurent la conquérir.

Aujourd’hui elle porte l’empreinte de 3 000 ans d’histoire. Son patrimoine archéologique est l’un des plus riches du Bassin méditerranéen avec plusieurs centaines de sites antiques. Une vingtaine présente un intérêt majeur. Huit figurent au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, douze sont sur la liste indicative.

A ce patrimoine s’ajoute le Musée du Bardo qui possède la plus riche collection de mosaïques romaines du monde.

Ils figurent au Patrimoine de l’UNESCO. Certains s’intègrent dans les grands circuits culturels de la Tunisie. D’autres restent encore (trop) méconnus. Par ordre alphabétique :

Amphithéâtre d'El Jem. Au cœur de la région du Sahel, (à 190 km de Tunis sur la route du sud), s'élèvent les ruines du plus grand colisée d'Afrique du Nord. Cette construction du IIIème siècle illustre la grandeur de l'Empire Romain. Cet amphithéâtre est le 3e du Monde Romain en importance après Rome et Vérone.

La Cité punique de Kerkouane et sa nécropole. A l’extrémité du Cap Bon, au nord-est du pays e cette cité sans doute abandonnée disent les historiens n’avait pas été reconstruite par les Romains. Kerkouane offre les seuls vestiges d’une Cité phénicienne. Elle apporte un témoignage exceptionnel de son urbanisme.

Dougga (Thugga). A120 km de Tunis, dans la région du Nord Ouest, sur la route qui relie Tunis au Kef. Les vestiges de cette cité numide puis romaine sont les plus importants et les mieux conservés du pays. Ils sont l’illustration des ressources d’une petite ville romaine aux frontières de l’Empire.

Kairouan. Fondée en 670, elle est dotée d'un riche patrimoine architectural. A 150 km de Tunis, 80 km de Hammamet, la cité religieuse est un classique touristique. Célèbre pour ses fabriques de tapis.

Médina de Sousse. Entourée de remparts elle est un exemple typique de ville des premiers siècles de l'islam avec sa grande mosquée et son ribat.

Médina de Tunis. Considérée comme l’une des villes arabo-musulmanes les mieux conservées au monde. Classée en 1979 par l’UNESCO au patrimoine culturel de l’Humanité pour la richesse de ses quelque six cents monument, palais, mosquées, fontaines, mausolées, son authenticité et sa préservation exemplaire elle reste un véritable espace de vie qui s’étend sur 270 hectares au cœur de la capitale.

Parc national de l'Ichkeul. A l’écart des routes touristiques ce lac et les zones humides de l'Ichkeul au nord de la Tunisie constituent un relais indispensable pour des centaines de milliers d'oiseaux migrateurs qui viennent s'y nourrir et y nicher. Il est l'ultime vestige d'une chaîne de lacs qui s'étendaient jadis à travers l'Afrique du nord.

Site archéologique de Carthage. Le plus célèbre, le plus visité des sites archéologiques à quelques minutes de la capitale. A son apogée, au IIIe siècle av. JC l’empire carthaginois englobait avec la Tunisie toutes les côtes du Maghreb, la moitié sud de l'Espagne et toutes les grandes îles méditerranéennes sauf la Corse. Carthage fut détruite. So le site est toujours magnifique les ruines les plus fameuses du pays ne sont pas les plus spectaculaires.

Et aussi Bulla Regia dans le nord-ouest où le spectaculaire se voit en sous-sol : certaines villas sous-terraines ont conservé leurs mosaïques ; Sbeitla (ruines romaines et byzantines), Thuburbo Majus, (cité punique romanisée), Utique (fondée par des marins phéniciens 3 siècles avant Carthage...

La Tunisie pays leader (après la France) du tourisme de bien-être

La Tunisie est après la France la deuxième destination mondiale de thalassothérapie. Le concept basé sur l’utilisation de l’eau de mer à des fins thérapeutiques ou préventives est adapté au pays qui possède près de 1 300 kilomètres de plage et bénéficie d’un climat doux et ensoleillé une grande partie de l’année.

Le premier centre de thalassothérapie ouvrait à Djerba en 1996. Aujourd’hui, de l’île de Djerba au sud à Tabarka au nord, le pays dispose d’une cinquantaine de centres auxquels s’ajoutent les spas et le thermalisme.

Intégrés dans des hôtels 4 et 5* les « thalassos » se renouvellent sans cesse avec de nouveaux soins, de nouveaux équipements, de nouvelles cures et rituels. Ils se sont diversifiés. Certains sont luxueux et vastes et d’autres, intimistes et conviviaux. Respect des traditions oblige : tous possèdent un hammam.

Les centres de thalassothérapie et de thermalisme sont placés sous la tutelle du Ministère tunisien de la santé. Les techniques de pompage, de filtrage, de réchauffement et d’utilisation de l’eau de mer répondent aux normes et règlementations internationales. Sous contrôle médical ces centres proposent des forfaits adaptés aux besoins des curistes. La formation des kinésithérapeutes et hydrothérapeutes ont des équivalences avec les écoles françaises.

Après ce tour d’horizon d’une Tunisie méconnue notamment par la nouvelle génération des professionnels du tourisme il nous reste à planter le décor : une terrasse ombragée, le clapotis des vagues, la brise marine, les senteurs de jasmin, une boisson fraîche et quelques kemias sur fond de musique andalouse.

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