L'allocution du président français laisse les acteurs du tourisme dans l'expectative - crédit photo : depositphotos @vverve
L'allocution du président Emmanuel Macron, lundi 13 avril 2020, était attendue par une France entière qui retient son souffle et ses mouvements depuis le 17 mars 2020.
Si les Français vont pouvoir retrouver "progressivement" une partie de leur liberté, il est un secteur qui ne voit pas d'un bon œil l'intervention présidentielle : le tourisme.
Malgré la promesse faite devant 36,7 millions de téléspectateurs, un record absolu d'audience, d'établir un plan de sauvetage particulier, les professionnels du tourisme y voient encore moins clair sur leur avenir.
Les frontières Schengen restent fermées jusqu'à nouvel ordre, et tous les événements de plus de 100 personnes sont interdits jusqu'à la mi-juillet 2020.
Dans de telles conditions, quel sera l'avenir du tourisme ? Voici les réactions des professionnels du secteur.
Si les Français vont pouvoir retrouver "progressivement" une partie de leur liberté, il est un secteur qui ne voit pas d'un bon œil l'intervention présidentielle : le tourisme.
Malgré la promesse faite devant 36,7 millions de téléspectateurs, un record absolu d'audience, d'établir un plan de sauvetage particulier, les professionnels du tourisme y voient encore moins clair sur leur avenir.
Les frontières Schengen restent fermées jusqu'à nouvel ordre, et tous les événements de plus de 100 personnes sont interdits jusqu'à la mi-juillet 2020.
Dans de telles conditions, quel sera l'avenir du tourisme ? Voici les réactions des professionnels du secteur.
"Nous n'avons aucune visibilité," selon René-Marc Chikli, le président du SETO
Autres articles
-
Taxe Chirac : EDV et SETO plaident pour une application sur les résas à partir du 1er janvier et non sur les départs
-
EXCLUSIF - Air France a déjà anticipé la hausse de la taxe Chirac ! 🔑
-
L'Albanie veut devenir une championne du tourisme à l’horizon 2030 (vidéo)
-
Emeutes en Martinique : quelles conséquences pour le tourisme ?
-
Yvon Peltanche : "l’IA offre des opportunités considérables" 🔑
"Nous n'avons aucune visibilité.
Nous ne savons toujours pas quel tourisme il y aura pour l'été, pas plus sur la France, que sur l'Europe ou le reste du monde.
En l'état, il n'y a pas d'ouverture ou d'éclaircie pour notre secteur, c'est le moins que l'on puisse dire. Nous sommes toujours dans la fermeture, dans le même temps Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, demande à limiter tous les déplacements.
En ce moment la seule certitude que nous avons, étant qu'il faut limiter les mouvements, c'est un mot d'ordre qui va forcément compliquer notre activité.
Si les nouvelles ne sont pas bonnes, il y a quand même un geste d'ouverture notamment sur les aides. Nous enchaînons les entretiens avec les ministres, Bruno Le Maire et Jean-baptiste Lemoyne.
Nous sommes sur le même niveau de mobilisions de la part du gouvernement que sur l'ordonnance, mais qui dépasse le cadre de notre secteur.
Tout le monde est sur le pied de guerre.
Nous devons maintenant travailler sur les filières, nous n'allons pas arriver avec les spécificités de chacun, mais devons traiter du tourisme, hôtellerie, restauration, événementiel, etc.
Nous n'avons pas encore fait la totalité de l'inventaire des besoins, mais entre l'annulation des charges, l'aménagement du chômage partiel et tout ce qui peut être l'aide financière des banques, nous sommes dans la continuité.
Pour le moment, nous n'avançons aucune mesure particulière, nous verrons avec les Entreprises du Voyage si nous avons des besoins spécifiques.
Est-ce que nous aurons des demandes autres que l'ordonnance ? Je ne sais pas, car pour le moment, nous avons toutes les aides que demande un secteur sinistré sans chiffre d'affaires, comme le nôtre.
Il se profile une année sans beaucoup de chiffre d'affaires, comment en faire sans destination ? Je n'ai pas la réponse, surtout que la France ne s'annonce pas vraiment comme une destination refuge, sans hôtel, ni restaurant, ni événement...
Même au niveau d'une possible réouverture des frontières, nous ne savons rien."
Nous ne savons toujours pas quel tourisme il y aura pour l'été, pas plus sur la France, que sur l'Europe ou le reste du monde.
En l'état, il n'y a pas d'ouverture ou d'éclaircie pour notre secteur, c'est le moins que l'on puisse dire. Nous sommes toujours dans la fermeture, dans le même temps Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, demande à limiter tous les déplacements.
En ce moment la seule certitude que nous avons, étant qu'il faut limiter les mouvements, c'est un mot d'ordre qui va forcément compliquer notre activité.
Si les nouvelles ne sont pas bonnes, il y a quand même un geste d'ouverture notamment sur les aides. Nous enchaînons les entretiens avec les ministres, Bruno Le Maire et Jean-baptiste Lemoyne.
Nous sommes sur le même niveau de mobilisions de la part du gouvernement que sur l'ordonnance, mais qui dépasse le cadre de notre secteur.
Tout le monde est sur le pied de guerre.
Nous devons maintenant travailler sur les filières, nous n'allons pas arriver avec les spécificités de chacun, mais devons traiter du tourisme, hôtellerie, restauration, événementiel, etc.
Nous n'avons pas encore fait la totalité de l'inventaire des besoins, mais entre l'annulation des charges, l'aménagement du chômage partiel et tout ce qui peut être l'aide financière des banques, nous sommes dans la continuité.
Pour le moment, nous n'avançons aucune mesure particulière, nous verrons avec les Entreprises du Voyage si nous avons des besoins spécifiques.
Est-ce que nous aurons des demandes autres que l'ordonnance ? Je ne sais pas, car pour le moment, nous avons toutes les aides que demande un secteur sinistré sans chiffre d'affaires, comme le nôtre.
Il se profile une année sans beaucoup de chiffre d'affaires, comment en faire sans destination ? Je n'ai pas la réponse, surtout que la France ne s'annonce pas vraiment comme une destination refuge, sans hôtel, ni restaurant, ni événement...
Même au niveau d'une possible réouverture des frontières, nous ne savons rien."
"Nous nous attendons à un été blanc... cassé, le secteur est totalement sinistré" Jean-Pierre Mas, le président des EDV
"Nous n'attendions pas du président Macron qu'il fasse la pluie ou le beau temps pour le secteur, toutefois il faut noter un point positif dans son intervention puisque l'industrie bénéficiera de mesures spécifiques.
Il a précisé, que nous n'aurons pas seulement un report des charges, mais une annulation, c'est déjà une disposition importante.
Il subsiste un point d'inquiétude conséquent pour nous, avec une ouverture progressive des frontières et certainement dans la limite de l'espace européen. Dans ces conditions, la saison estivale, sur laquelle nous avions quelques espoirs, sera très compliquée en Europe et quasiment impossible en dehors.
Sans oublier qu'en France, ce ne sera pas beaucoup mieux, puisqu'il subsiste une ambiguïté sur la date d'ouverture des hôtels, qui ne sont d'ailleurs pas fermés.
(L'appel a été passé après un entretien avec Jean-Baptiste Lemoyne)
Nous allons travailler rapidement sur un éventail de mesures spécifiques pour le secteur.
Les prochaines semaines vont consister à faire un état de nos attentes, émettre des propositions, puis ensuite subir la situation en matière de liberté de déplacement en France et à l'étranger.
Concernant les demandes spécifiques, nous avons la semaine pour y travailler, mais il faut se rendre compte que durant les 15 premiers jours d'avril, près de 40% de la masse salariale du secteur a travaillé. Nous ne sommes pas à 0 dépense, comme souhaité par le président Macron, et pourtant nous n'avons aucune recette.
Au niveau des frontières, nul ne sait comment cela va se passer, surtout que l'ouverture se fait dans les deux sens. Il faut savoir que la majorité des départs en été se fassent dans l'espace Schengen, avec l'Espagne, l'Italie et la Grèce.
D'ailleurs, le président à parler des frontières européennes de l'espace Schengen, les territoires et les départements d'outre-mer sont en Europe mais pas dans cet espace, nous militerons pour faciliter les voyages vers ces territoires.
Bien sûr, tout cela doit se faire en accord avec la sécurité sanitaire de ces régions et des populations.
Après tout le monde est inquiet, même suite à l'allocution. Les distributeurs ont l'illusion d'avoir un peu de trésorerie, mais ce sont les acomptes des clients, donc pas leur argent. Le tour-opérating est encore plus tendu, et les TMC sont à 0 activité depuis de nombreuses semaines et des perspectives nulles pour l'été.
Nous affinons des prévisions d'activité pour l'ensemble de l'année, ce n'est pas joyeux.
Pour l'été nous tablions sur une baisse du chiffre d'affaires de 60 à 70%, et je pense que le calendrier dévoilé par Emmannuel Macron va générer une chute supérieure à nos prévisions.
Nous nous attendons à un été blanc... cassé, le secteur est totalement sinistré."
Il a précisé, que nous n'aurons pas seulement un report des charges, mais une annulation, c'est déjà une disposition importante.
Il subsiste un point d'inquiétude conséquent pour nous, avec une ouverture progressive des frontières et certainement dans la limite de l'espace européen. Dans ces conditions, la saison estivale, sur laquelle nous avions quelques espoirs, sera très compliquée en Europe et quasiment impossible en dehors.
Sans oublier qu'en France, ce ne sera pas beaucoup mieux, puisqu'il subsiste une ambiguïté sur la date d'ouverture des hôtels, qui ne sont d'ailleurs pas fermés.
(L'appel a été passé après un entretien avec Jean-Baptiste Lemoyne)
Nous allons travailler rapidement sur un éventail de mesures spécifiques pour le secteur.
Les prochaines semaines vont consister à faire un état de nos attentes, émettre des propositions, puis ensuite subir la situation en matière de liberté de déplacement en France et à l'étranger.
Concernant les demandes spécifiques, nous avons la semaine pour y travailler, mais il faut se rendre compte que durant les 15 premiers jours d'avril, près de 40% de la masse salariale du secteur a travaillé. Nous ne sommes pas à 0 dépense, comme souhaité par le président Macron, et pourtant nous n'avons aucune recette.
Au niveau des frontières, nul ne sait comment cela va se passer, surtout que l'ouverture se fait dans les deux sens. Il faut savoir que la majorité des départs en été se fassent dans l'espace Schengen, avec l'Espagne, l'Italie et la Grèce.
D'ailleurs, le président à parler des frontières européennes de l'espace Schengen, les territoires et les départements d'outre-mer sont en Europe mais pas dans cet espace, nous militerons pour faciliter les voyages vers ces territoires.
Bien sûr, tout cela doit se faire en accord avec la sécurité sanitaire de ces régions et des populations.
Après tout le monde est inquiet, même suite à l'allocution. Les distributeurs ont l'illusion d'avoir un peu de trésorerie, mais ce sont les acomptes des clients, donc pas leur argent. Le tour-opérating est encore plus tendu, et les TMC sont à 0 activité depuis de nombreuses semaines et des perspectives nulles pour l'été.
Nous affinons des prévisions d'activité pour l'ensemble de l'année, ce n'est pas joyeux.
Pour l'été nous tablions sur une baisse du chiffre d'affaires de 60 à 70%, et je pense que le calendrier dévoilé par Emmannuel Macron va générer une chute supérieure à nos prévisions.
Nous nous attendons à un été blanc... cassé, le secteur est totalement sinistré."
Les vacances de Pâques correspondent "à un manque à gagner de 6 milliards d'euros," Laurent Duc, le président de la branche hôtellerie à l'Umih
"Contrairement aux propos tenus par le président, les hôtels ne sont pas fermés, nous ne sommes pas empêchés de travailler, mais ouvrir un hôtel, il nous faut au minium 3 personnes et 30% de remplissage, contrairement aux locations de meublés touristiques.
Nous avons mis en place des protocoles et des contrats avec l'Etat pour loger les soignants et le logement d'urgence, maintenant nous mettons en place des mesures pour accueillir les personnes qui seront testées positives au Covid-19.
Nous nous occuperons des patients avant ou après l'hôpital, ce qu'il se fait déjà dans quelques hôtels en France, et ce sera pareil partout sur le territoire.
Il va être nécessaire d'isoler les personnes positives en dehors de leur cadre familiale, pour permettre d'éviter une deuxième vague, nous travaillons dessus.
J'ai aussi écrit dernièrement au secrétaire d'Etat au tourisme, pour signaler qu'Airbnb continue de faire de la location de meublés touristiques aux Parisiens et habitants des grandes villes qui ont fui, c'est scandaleux.
Une fois de plus, ils passent au travers des mailles du filet.
Pendant ce temps, 95% des hôtels sont fermés en France, ne sont ouverts que les établissements accueillant les personnels soignants, des salariés des centrales nucléaires et qui ont besoin de se déplacer pour le travail.
Le dé-confinement du 11 mai et la reprise des activités du secteur du bâtiment vont générer de l'activité, mais nous allons devoir mettre en place des mesures sanitaires, pour garantir la sécurité de nos clients.
Après nous devons mener une autre bataille, pour générer de l'attractivité, en rouvrant progressivement les restaurants. Nous allons rapidement faire des propositions au gouvernement, allant dans ce sens.
Autre dossier chaud en ce moment, je demande aux assureurs d'assumer leur part de responsabilité, à l'instar de la Bavière en Allemagne qui a fait plier les assureurs en leur sommant de payer entre 15 et 20% de perte d'exploitation.
Surtout que depuis un mois de confinement, ils n'ont pas à payer les accidents, incidents ou autres problématiques liés à leurs produits, c'est notre plus grand défi actuellement. La pandémie ne figure pas dans les clauses, sauf que les restaurants ne peuvent pas travailler et nous n'avons pas de client en raison du covid-19.
Le bras de fer est engagé, il faut trouver un accord avec eux. Après au niveau de l'activité, les conséquences sont importantes, puisque les vacances de Pâques correspondent à l'ouverture de la saison. Cette période correspond à un manque à gagner de 6 milliards d'euros.
Notre objectif pour sauver l'année sera de reconquérir la clientèle domestique, car il ne faut pas oublier que si 9 millions de Français sont en chômage partiel, le reste de la population aura besoin de vacances.
Nous travaillons sur des offres spécifiques, comme des produits familles, vacances, etc. Nous allons repenser la façon dont nous travaillons.
Nous voulons reprendre la main sur la clientèle française, puisque les opérateurs en ligne nous ont apporté une clientèle internationale qui n'existe plus, en passant en direct le plus possible.
Aujourd'hui la donne a changé, nous avons besoin de créer de la valeur et ce n'est pas avec une commission à 17 ou 20% que nous en créerons.
(i[Sur une possible baisse des tarifs, ndlr) Nous allons sans doute consentir quelques efforts, mais nous ne vendrons pas à perte, surtout que nous allons devoir prendre des mesures supplémentaires au niveau sanitaire. ]i"
Nous avons mis en place des protocoles et des contrats avec l'Etat pour loger les soignants et le logement d'urgence, maintenant nous mettons en place des mesures pour accueillir les personnes qui seront testées positives au Covid-19.
Nous nous occuperons des patients avant ou après l'hôpital, ce qu'il se fait déjà dans quelques hôtels en France, et ce sera pareil partout sur le territoire.
Il va être nécessaire d'isoler les personnes positives en dehors de leur cadre familiale, pour permettre d'éviter une deuxième vague, nous travaillons dessus.
J'ai aussi écrit dernièrement au secrétaire d'Etat au tourisme, pour signaler qu'Airbnb continue de faire de la location de meublés touristiques aux Parisiens et habitants des grandes villes qui ont fui, c'est scandaleux.
Une fois de plus, ils passent au travers des mailles du filet.
Pendant ce temps, 95% des hôtels sont fermés en France, ne sont ouverts que les établissements accueillant les personnels soignants, des salariés des centrales nucléaires et qui ont besoin de se déplacer pour le travail.
Le dé-confinement du 11 mai et la reprise des activités du secteur du bâtiment vont générer de l'activité, mais nous allons devoir mettre en place des mesures sanitaires, pour garantir la sécurité de nos clients.
Après nous devons mener une autre bataille, pour générer de l'attractivité, en rouvrant progressivement les restaurants. Nous allons rapidement faire des propositions au gouvernement, allant dans ce sens.
Autre dossier chaud en ce moment, je demande aux assureurs d'assumer leur part de responsabilité, à l'instar de la Bavière en Allemagne qui a fait plier les assureurs en leur sommant de payer entre 15 et 20% de perte d'exploitation.
Surtout que depuis un mois de confinement, ils n'ont pas à payer les accidents, incidents ou autres problématiques liés à leurs produits, c'est notre plus grand défi actuellement. La pandémie ne figure pas dans les clauses, sauf que les restaurants ne peuvent pas travailler et nous n'avons pas de client en raison du covid-19.
Le bras de fer est engagé, il faut trouver un accord avec eux. Après au niveau de l'activité, les conséquences sont importantes, puisque les vacances de Pâques correspondent à l'ouverture de la saison. Cette période correspond à un manque à gagner de 6 milliards d'euros.
Notre objectif pour sauver l'année sera de reconquérir la clientèle domestique, car il ne faut pas oublier que si 9 millions de Français sont en chômage partiel, le reste de la population aura besoin de vacances.
Nous travaillons sur des offres spécifiques, comme des produits familles, vacances, etc. Nous allons repenser la façon dont nous travaillons.
Nous voulons reprendre la main sur la clientèle française, puisque les opérateurs en ligne nous ont apporté une clientèle internationale qui n'existe plus, en passant en direct le plus possible.
Aujourd'hui la donne a changé, nous avons besoin de créer de la valeur et ce n'est pas avec une commission à 17 ou 20% que nous en créerons.
(i[Sur une possible baisse des tarifs, ndlr) Nous allons sans doute consentir quelques efforts, mais nous ne vendrons pas à perte, surtout que nous allons devoir prendre des mesures supplémentaires au niveau sanitaire. ]i"