Adriana Minchella ne lâche pas le ''morceau''...
TourMaG.com - Pourquoi avoir pris la décision de demander la désignation d'un expert judiciaire ?
Adriana Minchella :"Nous avons lors du dernier Top Résa, reçu la visite sur notre stand, de Monsieur Spinetta.
Nous lui avons fait part à l’époque, des interrogations qui se posaient à nous sur le devenir des agences indépendantes. Il nous a semblé être à l’écoute et sensibilisé par nos arguments et, depuis cette date, aucune nouvelle.
Nous ne voulons pas refaire l’histoire, mais par cette signature « entre deux portes », en plein été, Air France ne nous a pas laissé la possibilité de mettre en place l’étude économique qui devait permettre aux agences indépendantes de confirmer si, oui ou non, les frais de service préconisés par Air France étaient économiquement viables.
L’expert judiciaire financier a pour mission de vérifier sur quelle base AIR France a établi sa grille de frais de service et quel sera l’impact du nouveau modèle économique pour les agences indépendantes et, tout particulièrement, celles membres du CEDIV. Une telle étude nous semble être la base indispensable à toute négociation..."
T.M.com - Toutes les solutions à l'amiable ont-elles été épuisées ?
A.M. :"Nous sommes dans l’attente depuis le mois de juillet, d’une rencontre avec les dirigeants d’Air France. Il nous a été demandé d’être patients, nous l’avons été d’une certaine manière, puisque nous voilà... au mois de décembre."
T.M.com - Quels arguments mettez-vous en avant pour demander la désignation d'un expert ?
A.M. :" Les agences de voyage ont participé à la réussite économique d’Air France. L’avenant N°3 prévoit la mise en place de mesures d’accompagnement qui compenseraient d’une manière dérisoire le manque à gagner des agences de voyages indépendantes membres du CEDIV.
A.F. a publié une grille de frais indicative pour sa distribution directe. Ces frais, les membres du CEDIV savent déjà, par les calculs réalisés, qu’ils ne couvriront pas les charges consécutives à la distribution des billets. Ces mêmes frais de service seront taxés pour les agences de voyage à 19,6 % et pour A.F. ils le seront toujours à 5,5%. L’expert judiciaire aura pour rôle d’analyser les éléments qui auront permis à A.F. d’établir sa grille de frais et de mesurer l’impact économique que celle ci aura sur les agences membres du CEDIV.
En clair, Air France a mené sa propre étude avec le SNAV et avec les moyens importants dont elle dispose. Au sein des instances censées nous défendre, beaucoup d’intérêts divergent. Il nous a donc semblé plus sain qu’une étude soit menée par une structure totalement neutre, d’où la demande d’un expert."
T.M.com - Avez-vous le soutien officiel du Snav dans cette démarche ?
A.M. :"La question doit être posée au Président Balderracchi. Pour ma part, le SNAV est le syndicat officiel de toutes les agences de voyage qu’il se doit de représenter sans discrimination auprès des pouvoirs publics, des Ministères et des fournisseurs."
T.M.com - Que se passera-t-il si, comme en Belgique, Air France-KLM mettait a exécution sa menace de retrait du Pasenger sales agency agreement ?
A.M. :"J’ai posé cette question aux administrateurs du CEDIV, je voudrais vous citer la réponse de Christian COULAUD, qui prouve combien nos administrateurs ont le courage de leurs idées. D’aucuns pourrait prendre le parti de laisser agir les autres à leur place ; car devant la difficulté le « ce n’est pas moi c’est l’autre » protège celui qui pense, rarement celui qui dit et jamais celui qui écrit. Pourtant, je crois qu’on oublie que nous sommes tous des entrepreneurs.
Le risque nous le prenons tous les jours, vous avez tous déjà risqué votre chemise dans vos affaires, ne serait-ce que le jour où vous avez décidé d’ouvrir une agence de voyages. Garantie financière sur vos biens propres et qui de l’impayé client, de l’arnaque en Afrique, de l’hôtel surbooké, des faillites de fournisseurs divers et variés pour lesquelles nous assumons en lieu et place des défaillants ? Pourtant : nous sommes toujours là !
Oui le risque existe, de pressions diverses et variées, commerciales ou financières et peut être plus pour un entrepreneur isolé. Mais bon sang !!! Nous sommes un groupe ! Aucune civilisation dans l’histoire ne s’est imposée sans lutter. Depuis toujours, aucune relation commerciale ne s’est établie sans que chaque partie y ait à gagner. De mémoire, je ne vois pas d’exemple de commerce depuis la préhistoire non rémunéré.
Ayez confiance dans le groupe, notre capacité à vaincre existe. Demain vous n’aurez certainement pas moins, car moins que rien, c’est difficile. Mais si d’aventure nous gagnons ? Quelle satisfaction ! Celle de réussir pour avoir eu le courage de formaliser une opinion fortement partagée… "Ce que d'autres ont réussi, on peut toujours le réussir".[Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes]
T.M.com - Quels sera ensuite le phasage de l'action judiciaire qui démarre ?
A.M. :"Nul ne peut prévoir ce que sera demain. Laissons faire les choses. Nous ne pouvons anticiper l’action de demain. A chaque jour suffit sa peine."
T.M.com - Quant on entend les réseaux on a l'impression que contester la Commission zéro est aujourd'hui un combat d'arrière garde. Qu'en pensez-vous ?
A.M. :"Nous savons pertinemment ce que certains pensent de notre action, mais il faut simplement leur rappeler que nous, les Indépendants, croyons à la réussite par le travail et le courage et non à la passivité et l’attentisme.
Nous sommes des professionnels et avant tout des entrepreneurs. Et parce que nous sommes des entrepreneurs, nous nous devons de relever ce défi pour accepter les changements de demain. Nous sommes d’accord pour un changement de modèle économique, mais pas au prix du sacrifice des Indépendants."
Propos recueillis par Jean da LUZ - redaction@tourmag.com
Adriana Minchella :"Nous avons lors du dernier Top Résa, reçu la visite sur notre stand, de Monsieur Spinetta.
Nous lui avons fait part à l’époque, des interrogations qui se posaient à nous sur le devenir des agences indépendantes. Il nous a semblé être à l’écoute et sensibilisé par nos arguments et, depuis cette date, aucune nouvelle.
Nous ne voulons pas refaire l’histoire, mais par cette signature « entre deux portes », en plein été, Air France ne nous a pas laissé la possibilité de mettre en place l’étude économique qui devait permettre aux agences indépendantes de confirmer si, oui ou non, les frais de service préconisés par Air France étaient économiquement viables.
L’expert judiciaire financier a pour mission de vérifier sur quelle base AIR France a établi sa grille de frais de service et quel sera l’impact du nouveau modèle économique pour les agences indépendantes et, tout particulièrement, celles membres du CEDIV. Une telle étude nous semble être la base indispensable à toute négociation..."
T.M.com - Toutes les solutions à l'amiable ont-elles été épuisées ?
A.M. :"Nous sommes dans l’attente depuis le mois de juillet, d’une rencontre avec les dirigeants d’Air France. Il nous a été demandé d’être patients, nous l’avons été d’une certaine manière, puisque nous voilà... au mois de décembre."
T.M.com - Quels arguments mettez-vous en avant pour demander la désignation d'un expert ?
A.M. :" Les agences de voyage ont participé à la réussite économique d’Air France. L’avenant N°3 prévoit la mise en place de mesures d’accompagnement qui compenseraient d’une manière dérisoire le manque à gagner des agences de voyages indépendantes membres du CEDIV.
A.F. a publié une grille de frais indicative pour sa distribution directe. Ces frais, les membres du CEDIV savent déjà, par les calculs réalisés, qu’ils ne couvriront pas les charges consécutives à la distribution des billets. Ces mêmes frais de service seront taxés pour les agences de voyage à 19,6 % et pour A.F. ils le seront toujours à 5,5%. L’expert judiciaire aura pour rôle d’analyser les éléments qui auront permis à A.F. d’établir sa grille de frais et de mesurer l’impact économique que celle ci aura sur les agences membres du CEDIV.
En clair, Air France a mené sa propre étude avec le SNAV et avec les moyens importants dont elle dispose. Au sein des instances censées nous défendre, beaucoup d’intérêts divergent. Il nous a donc semblé plus sain qu’une étude soit menée par une structure totalement neutre, d’où la demande d’un expert."
T.M.com - Avez-vous le soutien officiel du Snav dans cette démarche ?
A.M. :"La question doit être posée au Président Balderracchi. Pour ma part, le SNAV est le syndicat officiel de toutes les agences de voyage qu’il se doit de représenter sans discrimination auprès des pouvoirs publics, des Ministères et des fournisseurs."
T.M.com - Que se passera-t-il si, comme en Belgique, Air France-KLM mettait a exécution sa menace de retrait du Pasenger sales agency agreement ?
A.M. :"J’ai posé cette question aux administrateurs du CEDIV, je voudrais vous citer la réponse de Christian COULAUD, qui prouve combien nos administrateurs ont le courage de leurs idées. D’aucuns pourrait prendre le parti de laisser agir les autres à leur place ; car devant la difficulté le « ce n’est pas moi c’est l’autre » protège celui qui pense, rarement celui qui dit et jamais celui qui écrit. Pourtant, je crois qu’on oublie que nous sommes tous des entrepreneurs.
Le risque nous le prenons tous les jours, vous avez tous déjà risqué votre chemise dans vos affaires, ne serait-ce que le jour où vous avez décidé d’ouvrir une agence de voyages. Garantie financière sur vos biens propres et qui de l’impayé client, de l’arnaque en Afrique, de l’hôtel surbooké, des faillites de fournisseurs divers et variés pour lesquelles nous assumons en lieu et place des défaillants ? Pourtant : nous sommes toujours là !
Oui le risque existe, de pressions diverses et variées, commerciales ou financières et peut être plus pour un entrepreneur isolé. Mais bon sang !!! Nous sommes un groupe ! Aucune civilisation dans l’histoire ne s’est imposée sans lutter. Depuis toujours, aucune relation commerciale ne s’est établie sans que chaque partie y ait à gagner. De mémoire, je ne vois pas d’exemple de commerce depuis la préhistoire non rémunéré.
Ayez confiance dans le groupe, notre capacité à vaincre existe. Demain vous n’aurez certainement pas moins, car moins que rien, c’est difficile. Mais si d’aventure nous gagnons ? Quelle satisfaction ! Celle de réussir pour avoir eu le courage de formaliser une opinion fortement partagée… "Ce que d'autres ont réussi, on peut toujours le réussir".[Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes]
T.M.com - Quels sera ensuite le phasage de l'action judiciaire qui démarre ?
A.M. :"Nul ne peut prévoir ce que sera demain. Laissons faire les choses. Nous ne pouvons anticiper l’action de demain. A chaque jour suffit sa peine."
T.M.com - Quant on entend les réseaux on a l'impression que contester la Commission zéro est aujourd'hui un combat d'arrière garde. Qu'en pensez-vous ?
A.M. :"Nous savons pertinemment ce que certains pensent de notre action, mais il faut simplement leur rappeler que nous, les Indépendants, croyons à la réussite par le travail et le courage et non à la passivité et l’attentisme.
Nous sommes des professionnels et avant tout des entrepreneurs. Et parce que nous sommes des entrepreneurs, nous nous devons de relever ce défi pour accepter les changements de demain. Nous sommes d’accord pour un changement de modèle économique, mais pas au prix du sacrifice des Indépendants."
Propos recueillis par Jean da LUZ - redaction@tourmag.com