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FNAM : "Nous voulons un environnement réglementaire et fiscal simple"

Le pavillon français de plus en plus fragile


Lors de ses vœux à la presse, Pascal de Izaguirre, président de la FNAM, a dressé le bilan de l’année écoulée. Avant d’esquisser quelques perspectives sur une industrie qui, sans être épargnée par les soubresauts, devrait bénéficier d’une « croissance robuste » sur 2024 avec en toile de fond « un redémarrage de l’activité touristique ». La FNAM continue aussi de faire pression sur les pouvoirs publics pour « une stabilisation de l’environnement fiscal et réglementaire » afin que le pavillon français ne soit pas pénalisé.


Rédigé par le Mercredi 24 Janvier 2024

Pascal de Izaguirre, président de la FNAM, lors de ses vœux à la presse le 23 janvier à Paris. ©DS
Pascal de Izaguirre, président de la FNAM, lors de ses vœux à la presse le 23 janvier à Paris. ©DS
« 2023 a constitué une bonne année pour le transport aérien mondial avec un rebond de la demande plus fort et plus rapide que prévu » a déclaré d’entrée Pascal de Izaguirre.

Alors que l’Asie reste en retrait par rapport à ses niveaux d’avant Covid, la FNAM(Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) observe des trafics en hausse sur l’Union Européenne, l’Amérique du Nord, l’Afrique et les DROM (Départements-Régions d'Outre-Mer).

FNAM : le trafic domestique « en berne »

Si le trafic aérien moyen et long-courrier reste soutenu, c’est beaucoup plus compliqué sur le trafic domestique, « en berne » et soumis à « des modifications structurelles post Covid », avec notamment « des visio-conférences qui se substituent de plus en plus au voyage d’affaires » indique Pascal de Izaguirre.

« En France, nous avons retrouvé l’an dernier 94,5% du trafic de 2019. Sur le seul mois de décembre, nous sommes à 100% » relève le président de la FNAM, satisfait par ailleurs de « la bonne fluidité du passage aux frontières ».

En 2024, le trafic « probablement au-dessus des niveaux de 2019 »

De quoi envisager la « poursuite d’une croissance robuste en 2024 ». « Dans un environnement changeant (nouveau gouvernement, nouvelles institutions européennes, situation géopolitique très évolutive), les perspectives sont encourageantes » reconnait Pascal de Izaguirre qui en toile de fond constate « un redémarrage du tourisme ».

Au contraire du trafic domestique, le trafic moyen et long-courrier va rester très dynamique. « Nous serons probablement au-dessus des niveaux de 2019 ».

« On verra comment va s’opérer le mix, la pondération entre le trafic international et le trafic domestique mais nous sommes confiants » souligne le dirigeant.

JO : des restrictions excessives qui pourraient pénaliser le transport aérien

Dans la perspective des Jeux de Paris cet été, la FNAM n’anticipe pas « un surcroit des demandes » lié à cet évènement. « Il y a des gens qui viendront à Paris assister à des compétitions, et d’autres qui seront découragés de venir dans la capitale. Au final, il n’est pas dit qu’en termes de fréquentation le bilan soit positif, il sera peut-être même un petit peu négatif » résume Pascal de Izaguirre qui s’inquiète davantage « des restrictions de circulation pour nos personnels, qu’ils ne puissent pas accéder facilement aux aéroports, aux avions, aux zones réservées ».

La constitution d'une filière de carburant durable, "une priorité"

Autre sujet de préoccupation, la fragilité du pavillon français qui se fait de plus en plus grignoter des parts de marché par les compagnies étrangères, « il est tombé à 38% en 2023 contre 39% en 2022 » relève Pascal de Izaguirre.

Encore plus frappant, « sur la dernière saison hiver, le pavillon français ne transporte plus que 25% des passagers sur le trafic entre la France et l’Union Européenne ».

Un constat quelque peu alarmiste qui incite la FNAM à davantage faire pression auprès des pouvoirs publics en réclamant « un environnement réglementaire et fiscal simple ».

Notamment pour tout ce qui concerne l’accompagnement de la transition écologique « très coûteuse » du secteur. Avec entre autres l’avènement d’une filière de carburant durable promise par le Président de la République lors du dernier salon du Bourget. Pour la FNAM, « une priorité ».

Faire pression auprès des pouvoirs publics

« Nous avons suffisamment de surcoûts et de contraintes liés à l’approvisionnement énergétique pour qu’on nous en rajoute. Ce serait inconséquent » résume Pascal de Izaguirre qui veut veiller à « une équité et une non distorsion de concurrence » afin que les mesures s’appliquent « à l’ensemble des opérateurs et pas qu’aux seuls français et européens ».

Quant aux 200 millions d’euros promis par le gouvernement pour soutenir des projets de production industrielle de carburants d’aviation durables en France, la FNAM juge ce montant « insuffisant ».

« Que les pouvoirs publics soient bien conscients que la trajectoire de décarbonation est possible. Qu’ils soient bien conscients de tous efforts que le secteur aérien entreprend. Et qu’ils soient bien conscients de la nécessité de préserver cette démocratisation du transport aérien » affirme le président de la FNAM et de Corsair qui attend sereinement que la composition du gouvernement soit terminée.

Avec sans doute la nomination d’un ministre délégué aux Transports.

Pascal de Izaguirre : « Les gens apprécient de prendre l’avion »

Concernant les réservations sur le printemps et l’été prochain, Pascal de Izaguirre évoque une situation similaire à celle de l’an dernier à la même époque, en attendant « le trafic de dernière minute qui répond très bien aux sollicitations ». « Nous n’avons aucun élément d’inquiétude et sommes confiants sur la reprise de la demande » ajoute-t-il.

« Sur le moyen et le long-courrier, les gens apprécient de prendre l’avion. Quand on évoque le airline bashing, on ne peut pas dire que cela se traduise sur les chiffres de réservations et le comportement des consommateurs » conclut le président de la FNAM.


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