Un cerisier du Japon au Jardin des plantes à Paris, attire des milliers de visiteurs tous les jours - Photo JS
Première réflexion : en l’absence de musées et expositions, beaucoup se sont recentrés sur le spectacle de la nature, notamment des arbres et des fleurs que le printemps pare de ses plus beaux atouts. Certes, le tourisme de jardin a toujours existé. Mais, il me semble qu’il sera cette année dynamisé, et cela pour longtemps.
D’ailleurs, le CRT Val de Loire n’a-t-il pas annoncé se recentrer sur son offre de jardins ? Cela dit, notre époque est décidément étonnante ! Après avoir passé le siècle dernier à détruire notre environnement, voilà que les humains n’ont plus qu’un souci en tête : réhabiliter les animaux et les plantes et leur donner un statut qui en fasse nos égales et nos égaux. Le débat « antispecisme », vieux de 40 ans mais que l’on découvre aujourd’hui, est ouvert.
Pourtant, sur ce chapitre, l’Antiquité n’a pas été avare de littérature mettant en valeur la flore et ses immenses atouts... Lucrèce et son « De natura rerum » en est un exemple.
Bien avant lui, dans l’Inde ancienne, on considérait la nature comme un maillon d’un ensemble auquel l’homme était inexorablement lié. En Asie, comme en Afrique où l’animisme continue de métisser les religions modernes, de nombreux rituels sacrés sont pratiqués en pleine nature et incluent d’innombrables plantes douées de toutes sortes de vertus auxquelles on accorde la même valeur qu’à tous les êtres vivants, notamment aux humains.
D’ailleurs, le CRT Val de Loire n’a-t-il pas annoncé se recentrer sur son offre de jardins ? Cela dit, notre époque est décidément étonnante ! Après avoir passé le siècle dernier à détruire notre environnement, voilà que les humains n’ont plus qu’un souci en tête : réhabiliter les animaux et les plantes et leur donner un statut qui en fasse nos égales et nos égaux. Le débat « antispecisme », vieux de 40 ans mais que l’on découvre aujourd’hui, est ouvert.
Pourtant, sur ce chapitre, l’Antiquité n’a pas été avare de littérature mettant en valeur la flore et ses immenses atouts... Lucrèce et son « De natura rerum » en est un exemple.
Bien avant lui, dans l’Inde ancienne, on considérait la nature comme un maillon d’un ensemble auquel l’homme était inexorablement lié. En Asie, comme en Afrique où l’animisme continue de métisser les religions modernes, de nombreux rituels sacrés sont pratiqués en pleine nature et incluent d’innombrables plantes douées de toutes sortes de vertus auxquelles on accorde la même valeur qu’à tous les êtres vivants, notamment aux humains.
Les plantes à l’heure des grandes expéditions scientifiques
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Quand la science s’est emparée de l’étude de la nature dans son ensemble et de la flore, les scientifiques, comme le Britannique Charles Darwin, voyaient dans les plantes les êtres vivants les plus extraordinaires.
Darwin disait même qu’elles manifestaient un degré d’évolution étonnamment avancé. Il observait la nature et en déduisait des lois sur le mouvement des plantes. Dans son livre : The power of Movement in plants, il affirmait déjà une conviction selon laquelle leurs racines présentent des similitudes avec le cerveau des animaux inférieurs. Francis Darwin, son fils, poursuivra ses recherches, deviendra l’un des premiers professeurs de physiologie végétale et déclarera que « les plantes sont intelligentes ».
Mais, Darwin n’est que l’un des innombrables scientifiques qui ont sillonné le monde et se sont embarqués dans des expéditions pour observer, collecter, comprendre la nature et ses plantes.
On évoquera seulement pour mémoire les travaux de Bougainville ou de Buffon... et l’on pourra également rappeler l’immense passion de Jean-Jacques Rousseau, non pas exclusivement pour la nature mais aussi pour la botanique : « Je ne connais point d’étude au monde qui s’associe mieux à mes goûts naturels que celle des plantes, et la vie que je mène depuis dix ans à la campagne n’est guère qu’une herborisation continuelle », confiait-il dans Les Confessions.
Darwin disait même qu’elles manifestaient un degré d’évolution étonnamment avancé. Il observait la nature et en déduisait des lois sur le mouvement des plantes. Dans son livre : The power of Movement in plants, il affirmait déjà une conviction selon laquelle leurs racines présentent des similitudes avec le cerveau des animaux inférieurs. Francis Darwin, son fils, poursuivra ses recherches, deviendra l’un des premiers professeurs de physiologie végétale et déclarera que « les plantes sont intelligentes ».
Mais, Darwin n’est que l’un des innombrables scientifiques qui ont sillonné le monde et se sont embarqués dans des expéditions pour observer, collecter, comprendre la nature et ses plantes.
On évoquera seulement pour mémoire les travaux de Bougainville ou de Buffon... et l’on pourra également rappeler l’immense passion de Jean-Jacques Rousseau, non pas exclusivement pour la nature mais aussi pour la botanique : « Je ne connais point d’étude au monde qui s’associe mieux à mes goûts naturels que celle des plantes, et la vie que je mène depuis dix ans à la campagne n’est guère qu’une herborisation continuelle », confiait-il dans Les Confessions.
Les capacités cognitives des plantes
Qu’en est-il aujourd’hui ? Après plus d’un siècle de quasi indifférence, notre époque redécouvre la neurologie végétale, une science méconnue qui invite bel et bien à une nouvelle relation avec les végétaux. Et, pas seulement les arbres. Considérées comme douées de mémoire, capables de prendre des décisions et même d’apprendre, on s’aperçoit que les plantes démontrent des capacités cognitives aussi exceptionnelles que celles des animaux.
Ainsi, le magazine Science et Vie de ce mois-ci explique que l’intelligence des plantes se passerait de cerveau, car elles seraient tout entières leur propre cerveau.
Extraordinaire ! Le chercheur britannique de l’Université de Birmingham, George Bassel qui s’est penché sur la germination, a pu observer, à l’échelle moléculaire, une plante peser le pour et le contre avant de s’élancer vers la lumière.
Quant à Stefano Mancuso, le pionnier italien de la cognition végétale, il confirme le mécanisme de prise de décision chez une plante. Laquelle prend de nombreuses décisions en interaction permanente avec son environnement, ce qui lui permet de survivre, de tirer à chaque instant et en chaque saison le meilleur parti de son milieu ! Mais, quelle partie de la plante faut-il justement étudier pour observer ce mécanisme ?
Eh bien... Tout commence avec une petite graine, puisque toutes les cellules de la plante sont alors rassemblées en une seule entité. Et surtout, parce que la graine n’a qu’une seule décision à prendre : germer ou ne pas germer !
Enfin, Michel Thellier, professeur émérite de l’Université de Rouen, affirme : « Il ne me semble pas plus choquant de parler de mémoire pour une plante que pour un ordinateur ». Tandis que tous les scientifiques indiquent que l’intelligence des plantes réside aussi dans leurs capacités d’apprentissage, d’anticipation, de communication et même d’entraide.
Ainsi, le magazine Science et Vie de ce mois-ci explique que l’intelligence des plantes se passerait de cerveau, car elles seraient tout entières leur propre cerveau.
Extraordinaire ! Le chercheur britannique de l’Université de Birmingham, George Bassel qui s’est penché sur la germination, a pu observer, à l’échelle moléculaire, une plante peser le pour et le contre avant de s’élancer vers la lumière.
Quant à Stefano Mancuso, le pionnier italien de la cognition végétale, il confirme le mécanisme de prise de décision chez une plante. Laquelle prend de nombreuses décisions en interaction permanente avec son environnement, ce qui lui permet de survivre, de tirer à chaque instant et en chaque saison le meilleur parti de son milieu ! Mais, quelle partie de la plante faut-il justement étudier pour observer ce mécanisme ?
Eh bien... Tout commence avec une petite graine, puisque toutes les cellules de la plante sont alors rassemblées en une seule entité. Et surtout, parce que la graine n’a qu’une seule décision à prendre : germer ou ne pas germer !
Enfin, Michel Thellier, professeur émérite de l’Université de Rouen, affirme : « Il ne me semble pas plus choquant de parler de mémoire pour une plante que pour un ordinateur ». Tandis que tous les scientifiques indiquent que l’intelligence des plantes réside aussi dans leurs capacités d’apprentissage, d’anticipation, de communication et même d’entraide.
Quel impact sur le tourisme ?
Bien que le sujet semble éloigné du secteur touristique, il ne l’est pas autant que ça. L’étude et la découverte des capacités étonnantes du monde vivant, fleurs, arbres, animaux, insectes, oiseaux, poissons... compris, laquelle passionne les médias et le grand public, nous fournit une preuve de plus de l’imminence d’une révolution mentale dans nos relations avec notre environnement.
Mais, il ne s’agit plus d’écologie à l’état pur. La prise de conscience écologique a souvent reposé sur une volonté de préservation de la nature en tant que décor, spectacle, fournisseur de ressources naturelles indispensables à l’homme : énergie, nourriture.
Elle s’est inscrite dans une revendication de « durabilité ». L’anti scepticisme pour sa part instaure de nouvelles relations avec l’ensemble du monde végétal en tant que communauté vivante, sensible et intelligente. Il n’accorde aucune supériorité à l’homme. Il le situe au même niveau que l’ensemble de la chaîne du vivant. (Et, cela, contrairement au christianisme qui a dominé la pensée occidentale). Des découvertes qui, progressivement, transforment le regard que nous portons sur notre environnement, modifient nos comportements dans de nombreux domaines, alimentaires, ludiques, religieux, touristiques...
En effet, comment continuer à accepter le pillage de l’environnement quand on a compris la sensibilité du monde animal et végétal, leur contribution à notre bien être et surtout leur fonction indispensable à notre survie ? D’autant qu’Eric Bapteste dans son ouvrage « Tous entrelacés » va encore plus loin. Pour lui : « Ce sont des groupes, moléculaires, cellulaires, animaux, etc., appuyés les uns sur les autres, qui ont donné naissance aux processus responsables des transformations du monde vivant sur la terre. Tout est, d’une certaine façon, non pas une histoire d’irrésistible ascension des meilleurs de leurs espèces, mais de courte échelle. Il y a des interactions entre tous les éléments vivants dont notre survie dépend ».
Mais, il ne s’agit plus d’écologie à l’état pur. La prise de conscience écologique a souvent reposé sur une volonté de préservation de la nature en tant que décor, spectacle, fournisseur de ressources naturelles indispensables à l’homme : énergie, nourriture.
Elle s’est inscrite dans une revendication de « durabilité ». L’anti scepticisme pour sa part instaure de nouvelles relations avec l’ensemble du monde végétal en tant que communauté vivante, sensible et intelligente. Il n’accorde aucune supériorité à l’homme. Il le situe au même niveau que l’ensemble de la chaîne du vivant. (Et, cela, contrairement au christianisme qui a dominé la pensée occidentale). Des découvertes qui, progressivement, transforment le regard que nous portons sur notre environnement, modifient nos comportements dans de nombreux domaines, alimentaires, ludiques, religieux, touristiques...
En effet, comment continuer à accepter le pillage de l’environnement quand on a compris la sensibilité du monde animal et végétal, leur contribution à notre bien être et surtout leur fonction indispensable à notre survie ? D’autant qu’Eric Bapteste dans son ouvrage « Tous entrelacés » va encore plus loin. Pour lui : « Ce sont des groupes, moléculaires, cellulaires, animaux, etc., appuyés les uns sur les autres, qui ont donné naissance aux processus responsables des transformations du monde vivant sur la terre. Tout est, d’une certaine façon, non pas une histoire d’irrésistible ascension des meilleurs de leurs espèces, mais de courte échelle. Il y a des interactions entre tous les éléments vivants dont notre survie dépend ».
Lire
- L’intelligence du vivant. Fabienne Chauvière. Editions Flammarion.
- L’intelligence des plantes. Sensibilité et communication dans le monde végétal. Stefano Mancuso. Éditions Albin Michel.
- Tous entrelacés. Eric Bapteste. Éditions Belin
- L’intelligence du vivant. Fabienne Chauvière. Editions Flammarion.
- L’intelligence des plantes. Sensibilité et communication dans le monde végétal. Stefano Mancuso. Éditions Albin Michel.
- Tous entrelacés. Eric Bapteste. Éditions Belin