Le Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême est un rendez-vous annuel très prisé des lecteurs et artistes du 9e art.
Cette année, le festival réunira 2 000 auteurs autour de 350 rencontres, conférences, spectacles et projections.
24 pays seront représentés et 216 maisons d’édition francophones viendront présenter leur production et auteurs.
Cette 44e édition mettra en avant le lien étroit qui unit bande dessinée et cinéma, s’adressera aux jeunes et mettra l’accent sur la francophonie.
Elle présentera également, dans le cadre de ses expositions, le travail d’Hermann, de Will Eisner, de Mézières et Christin et de Franquin, maîtres et fondateurs du 9e art.
Franck Bondoux (Délégué Général) et Delphine Groux (Présidente de l’Association du FIBD) ont répondu aux questions de TourMaG.com sur ce 44e festival.
Cette année, le festival réunira 2 000 auteurs autour de 350 rencontres, conférences, spectacles et projections.
24 pays seront représentés et 216 maisons d’édition francophones viendront présenter leur production et auteurs.
Cette 44e édition mettra en avant le lien étroit qui unit bande dessinée et cinéma, s’adressera aux jeunes et mettra l’accent sur la francophonie.
Elle présentera également, dans le cadre de ses expositions, le travail d’Hermann, de Will Eisner, de Mézières et Christin et de Franquin, maîtres et fondateurs du 9e art.
Franck Bondoux (Délégué Général) et Delphine Groux (Présidente de l’Association du FIBD) ont répondu aux questions de TourMaG.com sur ce 44e festival.
Nouveauté sur cette 44e édition
TourMaG.com : Quels sont les traits distinctifs de cette 44e édition ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Cette année encore, le Festival mettra en avant toutes les bandes dessinées.
Les expositions et les rencontres proposées attestent bien de l’ouverture, de la dimension internationale de l’événement : le Grand Prix, Hermann, est un auteur belge mais également un artiste capital dans l’histoire de la bande dessinée dite franco-belge.
L’Américain Will Eisner, qui disparaissait il y a dix ans, a œuvré dans la bande dessinée de super-héros, mais il est aussi l’inventeur d’un terme bien connu, celui de « Graphic novel », en français « roman graphique ». Et c’est un théoricien reconnu du langage de la bande dessinée.
Et puis cette 44e édition sera également l’occasion de revenir sur la série Valérian et Laureline, des Français Mézières et Christin, à l’occasion de l’adaptation de la série au cinéma par Luc Besson.
Mézières a été sacré Grand-Prix de la Ville d’Angoulême en 1984, et nous sommes très heureux de l’accueillir de nouveau pour cette exposition exceptionnelle, qui présentera en avant-première mondiale des objets du film de Luc Besson – lequel sortira le 26 juillet prochain.
Un témoignage de la relation qui se développe entre le 7e et le 9e art. Une dizaine d’autres expositions seront présentées, et nous accueillerons aussi de prestigieux auteurs internationaux, notamment l’Américain Dan Clowes ou encore le Chinois Rao Pingru, un auteur de 95 ans qui publie ces jours-ci son premier livre en français ! »
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Cette année encore, le Festival mettra en avant toutes les bandes dessinées.
Les expositions et les rencontres proposées attestent bien de l’ouverture, de la dimension internationale de l’événement : le Grand Prix, Hermann, est un auteur belge mais également un artiste capital dans l’histoire de la bande dessinée dite franco-belge.
L’Américain Will Eisner, qui disparaissait il y a dix ans, a œuvré dans la bande dessinée de super-héros, mais il est aussi l’inventeur d’un terme bien connu, celui de « Graphic novel », en français « roman graphique ». Et c’est un théoricien reconnu du langage de la bande dessinée.
Et puis cette 44e édition sera également l’occasion de revenir sur la série Valérian et Laureline, des Français Mézières et Christin, à l’occasion de l’adaptation de la série au cinéma par Luc Besson.
Mézières a été sacré Grand-Prix de la Ville d’Angoulême en 1984, et nous sommes très heureux de l’accueillir de nouveau pour cette exposition exceptionnelle, qui présentera en avant-première mondiale des objets du film de Luc Besson – lequel sortira le 26 juillet prochain.
Un témoignage de la relation qui se développe entre le 7e et le 9e art. Une dizaine d’autres expositions seront présentées, et nous accueillerons aussi de prestigieux auteurs internationaux, notamment l’Américain Dan Clowes ou encore le Chinois Rao Pingru, un auteur de 95 ans qui publie ces jours-ci son premier livre en français ! »
Un festival tourné vers la francophonie
TourMaG.com : Une partie du programme s’adresse à la francophonie… Est-ce un marché/lectorat important cette année dans la bande dessinée ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Oui, cette année comme les années précédentes, la notion de francophonie est pour nous importante. Le Festival fait partie depuis 2015 du Grand Tour, une initiative du Ministère des Affaires étrangères qui permet de souligner l’attractivité touristique de la culture française à l’international.
L’agenda 2017 du Grand Tour est entièrement tourné vers la francophonie, avec cent étapes prévues partout dans le monde, et le Festival d’Angoulême s’inscrit pleinement dans cette action.
Par ailleurs, la Région Nouvelle Aquitaine soutient activement la démarche, et entend valoriser la francophonie et la langue française au travers notamment des activités culturelles du territoire.
Le Festival est donc un relais important pour la francophonie ! »
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Oui, cette année comme les années précédentes, la notion de francophonie est pour nous importante. Le Festival fait partie depuis 2015 du Grand Tour, une initiative du Ministère des Affaires étrangères qui permet de souligner l’attractivité touristique de la culture française à l’international.
L’agenda 2017 du Grand Tour est entièrement tourné vers la francophonie, avec cent étapes prévues partout dans le monde, et le Festival d’Angoulême s’inscrit pleinement dans cette action.
Par ailleurs, la Région Nouvelle Aquitaine soutient activement la démarche, et entend valoriser la francophonie et la langue française au travers notamment des activités culturelles du territoire.
Le Festival est donc un relais important pour la francophonie ! »
Les défis d'un festival comme celui-ci
TourMaG.com: Quels sont les défis que rencontre un Festival comme celui-ci ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Ils sont nombreux, mais le défi le plus difficile (et aussi le plus excitant) est sans doute de réussir à mettre en scène chaque année le meilleur événement possible en lien avec les différents interlocuteurs du Festival.
Il s’agit pour nous de réfléchir avec le public et avec une profession, à savoir les auteurs et les éditeurs, mais aussi la ville, l’agglomération, le département, la région, le Ministère de la Culture et aussi les différents partenaires privés de l’événement.
Nous sommes toujours, en tout état de cause, guidés par le même objectif : donner à voir un spectre aussi ouvert que possible, et faire découvrir à nos visiteurs les bandes dessinées des « génies universels » du 9e Art et celles des nouveaux talents qui vont les surprendre… et peut-être, qui sait, changer leur vie ! »
TourMaG.com : Observez-vous un changement dans le public du festival/les lecteurs de bandes dessinées ces dernières années? Quel est-il ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Le public du Festival est aussi divers que le lectorat de la bande dessinée.
Pour reprendre une célèbre formule, on pourrait parler sans se tromper des « 7 à 77 ans », cela va même au-delà et peut commencer un peu plus tôt…
Le Festival est un événement pour tous les publics, cela se vérifie bien sûr lors des nombreuses visites scolaires, mais aussi lorsque l’on voit, dans la ville, les familles qui se rendent aux expositions, dans les différents espaces du Festival…
Sans même parler de ceux, très nombreux, qui viennent de beaucoup plus loin, en France et dans le monde, parfois pour une visite éclair d’un jour ou deux…
Par ailleurs, on observe de nettes évolutions lorsque l’on regarde les rencontres du Festival. Le public s’y presse de plus en plus nombreux au fil des éditions, et des échanges féconds en naissent, cela se voit lors du temps de questions-réponses du public.
Nous voyons ainsi d’année en année des lecteurs de plus en plus fidèles qui s’intéressent de près aux auteurs qu’ils aiment.
Il y a encore quelques temps, il s’agissait surtout des séries, ou des personnages, l’importance des auteurs était un peu moins soulignée, et le Festival a sans aucun doute joué un rôle dans cette évolution.
Toutes sortes d’amateurs de bande dessinée sont donc présents au festival (fans, curieux, étrangers, …) »
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Ils sont nombreux, mais le défi le plus difficile (et aussi le plus excitant) est sans doute de réussir à mettre en scène chaque année le meilleur événement possible en lien avec les différents interlocuteurs du Festival.
Il s’agit pour nous de réfléchir avec le public et avec une profession, à savoir les auteurs et les éditeurs, mais aussi la ville, l’agglomération, le département, la région, le Ministère de la Culture et aussi les différents partenaires privés de l’événement.
Nous sommes toujours, en tout état de cause, guidés par le même objectif : donner à voir un spectre aussi ouvert que possible, et faire découvrir à nos visiteurs les bandes dessinées des « génies universels » du 9e Art et celles des nouveaux talents qui vont les surprendre… et peut-être, qui sait, changer leur vie ! »
TourMaG.com : Observez-vous un changement dans le public du festival/les lecteurs de bandes dessinées ces dernières années? Quel est-il ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Le public du Festival est aussi divers que le lectorat de la bande dessinée.
Pour reprendre une célèbre formule, on pourrait parler sans se tromper des « 7 à 77 ans », cela va même au-delà et peut commencer un peu plus tôt…
Le Festival est un événement pour tous les publics, cela se vérifie bien sûr lors des nombreuses visites scolaires, mais aussi lorsque l’on voit, dans la ville, les familles qui se rendent aux expositions, dans les différents espaces du Festival…
Sans même parler de ceux, très nombreux, qui viennent de beaucoup plus loin, en France et dans le monde, parfois pour une visite éclair d’un jour ou deux…
Par ailleurs, on observe de nettes évolutions lorsque l’on regarde les rencontres du Festival. Le public s’y presse de plus en plus nombreux au fil des éditions, et des échanges féconds en naissent, cela se voit lors du temps de questions-réponses du public.
Nous voyons ainsi d’année en année des lecteurs de plus en plus fidèles qui s’intéressent de près aux auteurs qu’ils aiment.
Il y a encore quelques temps, il s’agissait surtout des séries, ou des personnages, l’importance des auteurs était un peu moins soulignée, et le Festival a sans aucun doute joué un rôle dans cette évolution.
Toutes sortes d’amateurs de bande dessinée sont donc présents au festival (fans, curieux, étrangers, …) »
Quelle est la perception de ce festival à l'étranger?
TourMaG.com : Quel regard portent les visiteurs/créateurs/distributeurs internationaux sur la France à travers un événement comme celui-ci/ à travers la BD ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Il nous semble que la dimension internationale du Festival est consubstantielle à l’ADN et dans l’histoire de l’événement.
Celui-ci a toujours eu à cœur rappeler que la bande dessinée est un art, et que ses auteurs sont des artistes, sans jamais se soucier de frontières ou de nationalités dans ses expositions, ses rencontres ou son palmarès.
Les visiteurs internationaux n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui, et le Festival est, nous pensons, au diapason de ce qu’incarne la France dans le monde.
Alors que nous nous souvenons des tragiques attentats de janvier 2015, il y a tout juste deux ans, rappelons avec quelle émotion mais aussi avec quelle énergie les forces se sont déployées, à Angoulême, pour qu’une grande exposition soit réalisée, en 3 semaines, afin de dénoncer la barbarie et de rappeler l’importance de la liberté d’expression liée à la démarche des auteurs de Charlie Hebdo.
Parfois, la mission d’un événement comme celui-ci est aussi de prendre sa part dans cette démarche citoyenne de défense de la création libre.
La France n’est-elle pas perçue ainsi par l’ensemble des pays du monde ? »
TourMaG.com : Au vu des attentats commis ces derniers temps dans des lieux publics, durant des rassemblements, avez-vous mis en place des mesures de sécurité particulières ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « La France est aujourd’hui en situation d’état d’urgence.
Toutes les mesures sont bien sûr prises dans un cadre de travail avec les pouvoirs publics. »
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Il nous semble que la dimension internationale du Festival est consubstantielle à l’ADN et dans l’histoire de l’événement.
Celui-ci a toujours eu à cœur rappeler que la bande dessinée est un art, et que ses auteurs sont des artistes, sans jamais se soucier de frontières ou de nationalités dans ses expositions, ses rencontres ou son palmarès.
Les visiteurs internationaux n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui, et le Festival est, nous pensons, au diapason de ce qu’incarne la France dans le monde.
Alors que nous nous souvenons des tragiques attentats de janvier 2015, il y a tout juste deux ans, rappelons avec quelle émotion mais aussi avec quelle énergie les forces se sont déployées, à Angoulême, pour qu’une grande exposition soit réalisée, en 3 semaines, afin de dénoncer la barbarie et de rappeler l’importance de la liberté d’expression liée à la démarche des auteurs de Charlie Hebdo.
Parfois, la mission d’un événement comme celui-ci est aussi de prendre sa part dans cette démarche citoyenne de défense de la création libre.
La France n’est-elle pas perçue ainsi par l’ensemble des pays du monde ? »
TourMaG.com : Au vu des attentats commis ces derniers temps dans des lieux publics, durant des rassemblements, avez-vous mis en place des mesures de sécurité particulières ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « La France est aujourd’hui en situation d’état d’urgence.
Toutes les mesures sont bien sûr prises dans un cadre de travail avec les pouvoirs publics. »
Quel avenir pour la bande dessinée?
TourMaG.com : Comment voyez-vous le futur de la bande dessinée dans notre société, plus largement dans le monde ?
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Le 9e art a vraiment trouvé sa place dans le champ culturel, en France comme dans de nombreux pays.
Des livres du monde entier circulent, les traductions d’œuvres de bande dessinée sont nombreuses, la médiatisation du 9e art est de plus en plus importante et la bande dessinée est un genre clairement prescrit dans les écoles, dans les bibliothèques et même à l’université.
Nous croyons qu’il est aujourd’hui acquis que le 9e art est aussi un média incontournable pour expliquer et explorer le monde qui nous entoure.
Songeons par ailleurs aux très nombreuses adaptations de livres de bande dessinée au cinéma, dans tous les genres : 11% des films sortis en France en 2015 sont issus de bandes dessinées !
Il y a donc de bonnes raisons d’être optimistes quant à l’avenir de la bande dessinée qui reste par ailleurs, une forme d’expression artistique jeune et par conséquent toujours en devenir notamment avec l’avènement du numérique. »
Franck Bondoux et Delphine Groux : « Le 9e art a vraiment trouvé sa place dans le champ culturel, en France comme dans de nombreux pays.
Des livres du monde entier circulent, les traductions d’œuvres de bande dessinée sont nombreuses, la médiatisation du 9e art est de plus en plus importante et la bande dessinée est un genre clairement prescrit dans les écoles, dans les bibliothèques et même à l’université.
Nous croyons qu’il est aujourd’hui acquis que le 9e art est aussi un média incontournable pour expliquer et explorer le monde qui nous entoure.
Songeons par ailleurs aux très nombreuses adaptations de livres de bande dessinée au cinéma, dans tous les genres : 11% des films sortis en France en 2015 sont issus de bandes dessinées !
Il y a donc de bonnes raisons d’être optimistes quant à l’avenir de la bande dessinée qui reste par ailleurs, une forme d’expression artistique jeune et par conséquent toujours en devenir notamment avec l’avènement du numérique. »