TourMaG.com - Le nuage de cendre déclenché par l'éruption du volcan en Islande a provoqué la fermeture d'une très grande partie de l'espace aérien en Europe. D'un point de vue juridique qu'en est-il pour les professionnels du tourisme ?
Emmanuelle Llop : D'un point de vue juridique nous sommes dans un cas de force majeure qui répond à une définition précise. Pour l'évaluer, l'évènement doit cumuler plusieurs critères : l'extériorité, l'imprévisibilité et l'irrésistibilité, soit en d'autres termes être insurmontable.
Dans le cas de l'éruption du volcan, et du nuage de cendre, on répond à la définition du cas de force majeure.
TourMaG.com - Qu'est-ce que cela implique ?
Emmanuelle Llop : Le cas de force majeure anéanti tout, sans que ce soit la faute de quelqu'un. En d'autres termes, d'un point de vue juridique, il anéantit toutes les obligations existantes, pour les agences de voyages.
A côté, il y a un autre aspect, non juridique : les gestes commerciaux, l'entraide et la solidarité.
Emmanuelle Llop : D'un point de vue juridique nous sommes dans un cas de force majeure qui répond à une définition précise. Pour l'évaluer, l'évènement doit cumuler plusieurs critères : l'extériorité, l'imprévisibilité et l'irrésistibilité, soit en d'autres termes être insurmontable.
Dans le cas de l'éruption du volcan, et du nuage de cendre, on répond à la définition du cas de force majeure.
TourMaG.com - Qu'est-ce que cela implique ?
Emmanuelle Llop : Le cas de force majeure anéanti tout, sans que ce soit la faute de quelqu'un. En d'autres termes, d'un point de vue juridique, il anéantit toutes les obligations existantes, pour les agences de voyages.
A côté, il y a un autre aspect, non juridique : les gestes commerciaux, l'entraide et la solidarité.
TourMaG.com - Concrètement les agences doivent-elles rembourser un client lors de la vente de voyages à forfait ?
Emmanuelle Llop : La responsabilité de plein droit de l'agence qui implique la bonne exécution des obligations résultant du contrat, que ces obligations soient à exécuter par elle-même ou par d'autres prestataires de services, cède devant le cas de force majeure.
En théorie, si l'agence de voyages n'a plus les fonds, qu'elle a réglé le tour opérateur, ou les différents prestataires, elle a fait son travail, et on ne peut pas l'obliger à rembourser le client. Cette règle s'applique aussi bien pour ceux qui doivent partir que pour ceux qui rentrent.
TourMaG.com - Quels conseils pouvez-vous donner aux agences ?
Emmanuelle Llop : Il y a le droit et à côté les gestes commerciaux et le professionnalisme des agences qui doivent rentrer en ligne de compte. Les agences qui n'ont peut être pas entièrement payé les prestations, vont pouvoir faire un geste commercial. Mais j'insiste il s'agit d'un geste commercial, ce n'est pas une obligation juridique.
Dans sa communication avec son client, l'agence ne doit pas utiliser le mot "annulé" seul. Il faut le compléter avec la Force majeure et bien préciser que ce n'est pas un cas volontaire d'annulation de l'agence de voyages.
Emmanuelle Llop : La responsabilité de plein droit de l'agence qui implique la bonne exécution des obligations résultant du contrat, que ces obligations soient à exécuter par elle-même ou par d'autres prestataires de services, cède devant le cas de force majeure.
En théorie, si l'agence de voyages n'a plus les fonds, qu'elle a réglé le tour opérateur, ou les différents prestataires, elle a fait son travail, et on ne peut pas l'obliger à rembourser le client. Cette règle s'applique aussi bien pour ceux qui doivent partir que pour ceux qui rentrent.
TourMaG.com - Quels conseils pouvez-vous donner aux agences ?
Emmanuelle Llop : Il y a le droit et à côté les gestes commerciaux et le professionnalisme des agences qui doivent rentrer en ligne de compte. Les agences qui n'ont peut être pas entièrement payé les prestations, vont pouvoir faire un geste commercial. Mais j'insiste il s'agit d'un geste commercial, ce n'est pas une obligation juridique.
Dans sa communication avec son client, l'agence ne doit pas utiliser le mot "annulé" seul. Il faut le compléter avec la Force majeure et bien préciser que ce n'est pas un cas volontaire d'annulation de l'agence de voyages.
TourMaG.com - Pour les vols, les compagnies aériennes sont elles-tenues de rembourser le client ?
Emmanuelle Llop : Pour les compagnies aériennes, le règlement européen (Règlement (CE) n° 261/2004 du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004) parle de circonstances extraordinaires, qui les exonèrent des indemnisations forfaitaires.
Le droit européen maintient l'assistance et la prise en charge des passagers. Il ne s'agit pas de l'obligation d'assistance au sens ou on l'entend pour les agences de voyages.
En revanche dans cette assistance, elles doivent notamment proposer le remboursement ou le ré-acheminement. Il s'agit du remboursement du billet "non-effectué" ou devenu inutile. Si le voyageur est ré-acheminé vers la destination finale, il n'y a pas de remboursement.
Il semble a priori, que les compagnies prennent en charge les passagers, avec des propositions de remboursement, d'annulation.
Elles ont semble-t-il une attitude professionnelle, commerciale, responsable et louable à l'égard des clients.
Emmanuelle Llop : Pour les compagnies aériennes, le règlement européen (Règlement (CE) n° 261/2004 du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004) parle de circonstances extraordinaires, qui les exonèrent des indemnisations forfaitaires.
Le droit européen maintient l'assistance et la prise en charge des passagers. Il ne s'agit pas de l'obligation d'assistance au sens ou on l'entend pour les agences de voyages.
En revanche dans cette assistance, elles doivent notamment proposer le remboursement ou le ré-acheminement. Il s'agit du remboursement du billet "non-effectué" ou devenu inutile. Si le voyageur est ré-acheminé vers la destination finale, il n'y a pas de remboursement.
Il semble a priori, que les compagnies prennent en charge les passagers, avec des propositions de remboursement, d'annulation.
Elles ont semble-t-il une attitude professionnelle, commerciale, responsable et louable à l'égard des clients.
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TourMaG.com - Qu'en est-il pour les agences de voyages qui auraient vendu des vols secs ?
Emmanuelle Llop : Pour les agences, elles ne sont pas tenues de rembourser les clients.
L'agence de voyages est simple mandataire lorsqu'elle vend un billet d'avion sec. Elle a terminé sa mission à l'émission du titre de transport. Après, d'un point de vue juridique, les aléas sont à régler directement entre la compagnie et les passagers.
Le voyageur doit donc prendre contact avec le transporteur. Dans la pratique, le client va bien souvent rappeler l'agence de voyages.
D'un point vue commercial, l'agence va en tant que professionnel, s'impliquer pour avoir des renseignements et prendre le relais.
Attention toutefois : je recommande une grande prudence aux agences. Plus elle va s'impliquer et s'engager auprès du client dans ce cas précis, plus elle prend le risque d'être responsable, si la prise en charge a été ratée.
Une jurisprudence existe. Mon conseil : l'agence doit garder un rôle commercial et professionnel mais, elle doit inciter le client, dans le cas du vol sec à contacter les numéros directs des compagnies aériennes.
Emmanuelle Llop : Pour les agences, elles ne sont pas tenues de rembourser les clients.
L'agence de voyages est simple mandataire lorsqu'elle vend un billet d'avion sec. Elle a terminé sa mission à l'émission du titre de transport. Après, d'un point de vue juridique, les aléas sont à régler directement entre la compagnie et les passagers.
Le voyageur doit donc prendre contact avec le transporteur. Dans la pratique, le client va bien souvent rappeler l'agence de voyages.
D'un point vue commercial, l'agence va en tant que professionnel, s'impliquer pour avoir des renseignements et prendre le relais.
Attention toutefois : je recommande une grande prudence aux agences. Plus elle va s'impliquer et s'engager auprès du client dans ce cas précis, plus elle prend le risque d'être responsable, si la prise en charge a été ratée.
Une jurisprudence existe. Mon conseil : l'agence doit garder un rôle commercial et professionnel mais, elle doit inciter le client, dans le cas du vol sec à contacter les numéros directs des compagnies aériennes.
TourMaG.com - Un mot sur l'obligation d'assistance des agences de voyages, dans le cadre de la vente d'un voyage à forfait ?
Emmanuelle Llop : Effectivement, même dans un cas de force majeure, l'agence doit assistance aux clients. Toutefois, assistance ne signifie pas que l'agence doit s'acquitter de tous les frais.
Les partenaires sur place peuvent prendre le relais en collaboration avec l'agence pour par exemple trouver des chambres d'hôtels aux clients. Mais il faut que les clients soient conscients que dans un cas de force majeure, c'est la faute à pas de chance... et qu'ils devront peut-être mettre la main à la poche.
TourMaG.com - Le mot de la fin ?
Emmanuelle Llop : Pour l'éruption du volcan en Islande et le nuage de cendre, le cas de force majeure est indiscutable. Juridiquement, c'est finalement simple à gérer mais en pratique, ça ne l'est pas forcément pour les professionnels.
Je préconise une communication claire vers les clients, décrivant bien toutes les étapes du processus, en leur venant en aide, tout en soulignant bien qu'ils devront peut-être mettre la main à la poche, pour les frais engendrés par les annulations.
Emmanuelle Llop : Effectivement, même dans un cas de force majeure, l'agence doit assistance aux clients. Toutefois, assistance ne signifie pas que l'agence doit s'acquitter de tous les frais.
Les partenaires sur place peuvent prendre le relais en collaboration avec l'agence pour par exemple trouver des chambres d'hôtels aux clients. Mais il faut que les clients soient conscients que dans un cas de force majeure, c'est la faute à pas de chance... et qu'ils devront peut-être mettre la main à la poche.
TourMaG.com - Le mot de la fin ?
Emmanuelle Llop : Pour l'éruption du volcan en Islande et le nuage de cendre, le cas de force majeure est indiscutable. Juridiquement, c'est finalement simple à gérer mais en pratique, ça ne l'est pas forcément pour les professionnels.
Je préconise une communication claire vers les clients, décrivant bien toutes les étapes du processus, en leur venant en aide, tout en soulignant bien qu'ils devront peut-être mettre la main à la poche, pour les frais engendrés par les annulations.