"En Espagne, le tourisme augmente à l'intérieur du pays et se détourne du littoral", affirme Fernando Prats. Selon cet architecte urbaniste, les modèles touristiques "sol y playa" qui ont fonctionné jadis, sont obsolètes.
Et si l'on ne peut pas encore parler de crise économique, on peut évoquer une "crise de modèles". "Nous aurons une crise grave si nous ne savons pas changer ces modèles", ajoute-t-il.
"En France, on assiste à une moindre croissance de la fréquentation du littoral", remarque Christine Bouyer, chargée de mission littoral à la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), même si les 6.700 kilomètres de côtes (métropole et outre-mer) demeurent le premier espace de tourisme avec 37% de la capacité d'accueil.
Littoral : fréquentation quasi stationnaire
Alors que les trente dernières années ont été marquées par une croissance continue de l'offre, le nombre de nuitées passées par les touristes français sur le littoral a été quasi stationnaire au cours de la dernière décennie avec une évolution annuelle qui oscille entre +4% ou moins 4% par an, relève la Datar.
En Espagne, où 90,9% des 52,3 millions de touristes en 2003 ont choisi les côtes méditerranéennes (dont les Baléares) ou les Canaries, la tendance est encore plus nette : depuis 1999, la courbe de croissance du PIB touristique, qui était constante depuis au moins trois décennies, connaît des oscillations.
En 2002, elle est descendue pour la première fois en dessous de celle du PIB national et la dépense moyenne par touriste, auparavant en progression constante pour culminer à 730 euros en 2001, est tombée à 680 euros. Les perspectives en 2004 ne sont pas bonnes, souligne M. Prats, consultant auprès de collectivités locales.
Urbanisation croissante
Les raisons de cette relative désaffection, selon les experts, sont à chercher notamment du côté de l'urbanisation croissante qui atteint désormais l'arrière-pays côtier, avec en corollaire la diminution des espaces naturels et la dégradation des paysages.
En France, 76% de la population du littoral réside dans un pôle urbain. "Le tourisme est de moins en moins vécu dans un espace naturel", remarque Mme Bouyer. Ce phénomène de congestion se traduit par une perte de qualité de vie. Les touristes se lassent et les populations locales, comme à Majorque, se rebellent, observe M. Prats.
Or "construire c'est facile, déconstruire c'est quasiment impossible", constate-t-il. Pour Ramon Serrat, professeur à l'université de Barcelone, l'occupation des sols sur la Costa Brava a atteint "un seuil critique" : "Tous les secteurs du tourisme sont inquiets pour l'avenir. On voit pointer un réel danger". Il faut donc, selon lui, freiner la croissance immobilière.
Mais, interroge Nacima Baron, géographe à l'université de Marne-la-Vallée, "où est la pédale de frein ? Comment arrête-t-on les bétonneurs ? Ce n'est pas simple".
La rédaction avec AFP - redaction@tourmag.com
Et si l'on ne peut pas encore parler de crise économique, on peut évoquer une "crise de modèles". "Nous aurons une crise grave si nous ne savons pas changer ces modèles", ajoute-t-il.
"En France, on assiste à une moindre croissance de la fréquentation du littoral", remarque Christine Bouyer, chargée de mission littoral à la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), même si les 6.700 kilomètres de côtes (métropole et outre-mer) demeurent le premier espace de tourisme avec 37% de la capacité d'accueil.
Littoral : fréquentation quasi stationnaire
Alors que les trente dernières années ont été marquées par une croissance continue de l'offre, le nombre de nuitées passées par les touristes français sur le littoral a été quasi stationnaire au cours de la dernière décennie avec une évolution annuelle qui oscille entre +4% ou moins 4% par an, relève la Datar.
En Espagne, où 90,9% des 52,3 millions de touristes en 2003 ont choisi les côtes méditerranéennes (dont les Baléares) ou les Canaries, la tendance est encore plus nette : depuis 1999, la courbe de croissance du PIB touristique, qui était constante depuis au moins trois décennies, connaît des oscillations.
En 2002, elle est descendue pour la première fois en dessous de celle du PIB national et la dépense moyenne par touriste, auparavant en progression constante pour culminer à 730 euros en 2001, est tombée à 680 euros. Les perspectives en 2004 ne sont pas bonnes, souligne M. Prats, consultant auprès de collectivités locales.
Urbanisation croissante
Les raisons de cette relative désaffection, selon les experts, sont à chercher notamment du côté de l'urbanisation croissante qui atteint désormais l'arrière-pays côtier, avec en corollaire la diminution des espaces naturels et la dégradation des paysages.
En France, 76% de la population du littoral réside dans un pôle urbain. "Le tourisme est de moins en moins vécu dans un espace naturel", remarque Mme Bouyer. Ce phénomène de congestion se traduit par une perte de qualité de vie. Les touristes se lassent et les populations locales, comme à Majorque, se rebellent, observe M. Prats.
Or "construire c'est facile, déconstruire c'est quasiment impossible", constate-t-il. Pour Ramon Serrat, professeur à l'université de Barcelone, l'occupation des sols sur la Costa Brava a atteint "un seuil critique" : "Tous les secteurs du tourisme sont inquiets pour l'avenir. On voit pointer un réel danger". Il faut donc, selon lui, freiner la croissance immobilière.
Mais, interroge Nacima Baron, géographe à l'université de Marne-la-Vallée, "où est la pédale de frein ? Comment arrête-t-on les bétonneurs ? Ce n'est pas simple".
La rédaction avec AFP - redaction@tourmag.com