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France : les cinq tendances du tourisme de demain

Retour sur le workshop "Partir en France" d'ADN Tourisme


Quelles seront les grandes tendances du tourisme en France en 2024 ? Lundi 22 janvier 2024, à Paris, à l'occasion du workshop "Partir en France", ADN Tourisme avait chargé des experts d'éclairer les participants sur la question. Tour d'horizon.


Rédigé par le Mardi 23 Janvier 2024

Tourisme en France : 120 destinations françaises s'étaient données rendez-vous dans les locaux atypiques de Ground Control, près de la gare de Lyon à Paris (©PB)
Tourisme en France : 120 destinations françaises s'étaient données rendez-vous dans les locaux atypiques de Ground Control, près de la gare de Lyon à Paris (©PB)
Cette année encore, le workshop "Partir en France" - rencontre annuelle entre les destinations françaises et les journalistes et influenceurs du tourisme - a fait carton plein.

Ouvert lundi 22 janvier 2024, à Paris, dans les locaux atypiques d'une ancienne halle de tri postal appartenant à la SNCF, et transformée en lieu de vie et en espace culturel indépendant baptisé "Ground Control", il doit se terminer ce mardi soir.

Pas moins de 120 destinations françaises y sont présentes pour faire la promotion de leurs territoires.

Et, parmi elles, c'est le département de l'Yonne qui a remporté le prix du meilleur dossier de presse. Un dossier plein de peps et donc une récompense bien méritée.

A l'ouverture de ce workshop, ADN tourisme - la Fédération nationale des organismes institutionnels du tourisme - avait pris le parti de mettre en lumière les grandes tendances du tourisme en 2024.

Dans ce but, son nouveau directeur, Antoine Angeard, avait chargé des "experts" d'éclairer, chacun, une de ces "tendances" : le tourisme responsable ; le tourisme de proximité ; le comportement des jeunes ; l'arrivée de l'Intelligence artificielle ; et, enfin, l'impact des grands événements sportifs.

Tourisme responsable : beaucoup n'ont pas encore conscience de tous les défis à relever

Pour commencer, donc, le "tourisme responsable". En quelques années, ce vocable s'est imposé dans le discours public.

Bien mieux, si l'on croit une enquête récente menée notamment à l'initiative du CRT Bretagne, 71% des Français disent vouloir voyager de manière plus responsable.

Pour autant, savent-ils exactement ce que recouvre ce vocable ? Pas sûr. Certes, il s'agit (en simplifiant), comme l'a souligné Léa Bonnand de ATR (Agir pour un tourisme responsable), "de minimiser les effets négatifs et maximiser les effets positifs" du tourisme.

Pour autant, beaucoup n'ont pas encore conscience de tous les défis à relever, alors même que les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles.

En même temps, beaucoup d'initiatives déjà prises par les opérateurs touristiques restent totalement méconnues. "Il y a un vrai enjeu d'abord pour identifier l'offre, ensuite pour faire connaître les engagements déjà pris et les bonnes pratiques, et ceci sans donner de leçons", a souligné Léa Bonnand.

Ceux qui assistaient à la conférence ont tout de même compris que "le tourisme de demain sera responsable ou ne sera pas".

Et qu'il faudra tout de même envisager sérieusement de voyager moins souvent et plus longtemps, surtout quand on partira loin.

Tourisme de proximité, un "essai à transformer"

Et si on part près de chez soi ? Si le tourisme de proximité avait retrouvé des couleurs à la faveur du Covid, lorsque les frontières étaient fermées, "l'essai reste à transformer", a pointé Philippe Lefebvre, chroniqueur tourisme à France Inter.

En effet, dès les frontières rouvertes, les Français ont repris l'avion.

Comment les garder sur le territoire national
? "Il faut leur proposer autre chose, notamment des expériences vraies qui donnent l'impression de vivre des moments pensés rien que pour eux, et aussi des mix entre offre culturelle et offre outdoor comme, par exemple, la découverte du Vercors sur les pas des héros de la résistance, mais en vélo électrique".

Autre filon à exploiter : le tourisme industriel (à preuve, les centrales nucléaires d'EDF qui ont un succès fou !).

Enfin, a poursuivi Philippe Lefebvre, il faut impliquer les populations pour éviter le rejet du tourisme. "Leur participation est plus efficace, bouche-à-oreille oblige, qu'une photo sur Instagram pour promouvoir une destination", a-t-il assuré.

Lire aussi : Atout France dresse le bilan du secteur touristique en 2023

Des jeunes... pas très révolutionnaires ?

Pas gagné pour autant ! En effet, pour les jeunes générations, le tourisme de proximité, c'est... en Europe. Autrement dit, les départements français ont encore du pain sur la planche s'il veulent retenir les touristes français.

La relation des jeunes avec le tourisme est d'ailleurs remplie de paradoxes, s'il faut en croire Bertrand Réau, professeur de sociologie au Cnam (Conservatoire national des Arts et Métiers).

En effet, selon lui, bien qu'ils surfent sans cesse sur les réseaux sociaux et consultent les avis en ligne au moment de faire leurs choix de voyages, les jeunes choisissent en priorité (à 55%) des vacances à la mer et à 43% des vacances au calme pour décompresser et se déconnecter. Exactement comme... leurs parents !!!

Par ailleurs, bien qu'ils se disent sensibles à la cause environnementale, la voiture reste le mode de transport favori (65%) des jeunes, suivi de l'avion (54%) et du train (35%)...

Pas très révolutionnaires, au fond, les jeunes !

Une intelligence artificielle toujours plus présente

L'intelligence artificielle viendra-t-elle bouleverser la donne ?

En effet, après des usages assez basiques - notamment les chatbots -, l'IA est désormais utilisée par les compagnies aériennes, les compagnies ferroviaires et les hôtels pour optimiser le remplissage et les prix et donc leur chiffre d’affaires, voire même pour prédire l’affluence (comme au Puy du Fou) ou l’apparition d’événements pour mieux réagir ou mieux s’organiser, a souligné Julia Luczak-Rougeaux, rédactrice en chef de TOM.travel.

Grâce aux données de comportement ou d’achat, l’intelligence artificielle est désormais aussi capable de fournir des recommandations aux voyageurs en fonction de leurs goûts, de leurs habitudes et du contexte.

Elle permet de personnaliser l’expérience et même, en analysant le comportement des internautes en temps réel sur des sites Internet, elle permet à des opérateurs touristiques de modifier le contenu de leur site pour pousser à la vente.

Enfin, si l'IA est capable de générer des images et du texte afin de mettre en valeur une destination, il existe désormais aussi des influenceurs virtuels dans tous les domaines !

Faut-il se féliciter ou s'inquiéter de cette présence croissante - et irrépressible - de l'IA ? Optimiste, Julia Luczak-Rougeaux a assuré que l’IA va "automatiser des tâches à faible valeur ajoutée" et "dégager du temps aux vrais experts du voyage".

"Elle est un outil au service de l’humain, qu’il faut adopter pour ne pas être à la traîne. N’oublions pas que les IA sont des systèmes apprenants qui s’améliorent à chaque interaction", a-t-elle ajouté.

Et les Jeux Olympiques ?

Pour finir cet échange, Brice Duthion, CEO de Les Nouveaux Voyages, a essayé de cerner l'impact futur des grands événements sportifs - Coupe du monde du rugby, Jeux Olympiques, etc..

En effet, aujourd'hui, les petits événements sportifs ont la cote car ils semblent bénéficier à une large part de la population locale et renforcent le sentiment d’appartenance à la communauté locale.

C’est dans cette logique que le label « Terre de Jeux 2024 » a été créé, pour donner un visage humain aux prochains Jeux olympiques et paralympiques, pour fédérer une communauté d’acteurs locaux convaincus que le sport change les vies.

L’ambition de ce label, porté par plus de 4 500 collectivités françaises, est, a-t-il poursuivi, de "mettre plus de sport dans le quotidien des Français", "plus de sport pour l’éducation, la santé, l’inclusion".

Ces initiatives feront sans doute émerger "les champions de demain", notamment dans les petites communes "là où on a tous commencé", comme le dit Tony Estanguet, président de Paris 2024.

Ces impacts nouveaux, sociaux et environnementaux, sont un défi - à relever - pour les futurs événements organisés en France, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris de 2024 et ceux d’hiver de 2030, promis à la candidature conjointe des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA.

Lire aussi : JOP de Paris 2024 : Atout France donne le coup d'envoi de sa campagne internationale

PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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Tags : ADN Tourisme
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Commentaires

1.Posté par Julien B. le 05/04/2024 17:55 | Alerter
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Bonjour,
Merci beaucoup pour cet article sur les grands enjeux du tourisme français.
Il semble en effet primordial de parvenir à développer davantage le tourisme de proximité et les pratiques bas carbone. Celà peut en particulier passer par des campagnes de valorisation des territoires et une sensibilisation à l'impact écologique de la pratique touristique.
Pour découvrir des destinations méconnues, parmi les multiples sources d'information, il est possible d'utiliser cet outil en ligne : https://missionfranceguichet.fr/guide-decouverte-france
La recherche de nouvelles tendances est également un angle d'approche intéressant (patrimoine et tourisme industriel, lieux de mémoire, activités culturelles traditionnelles...)

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