Le concept du "bien-être actif" offre aux destinations la possibilité de créer des produits et accessoires touristiques combinant leurs ressources naturelles avec les tendances de la demande : vélo, randonnée, canoë, trail... - DepositPhotos.com, Syda_Productions
« La manière dont l'actualité, d'ordinaire rarement abordée par les patients, prend en ce moment le pas sur leurs préoccupations personnelles et déborde, littéralement, dans nos consultations, est, je crois, le signe d'une véritable intrusion psychique », explique le psychiatre Serge Hefez dans un article du Point.
Or, « ce phénomène, je ne l'ai constaté qu'à deux reprises, poursuit-il : lors de la vague d'attentats de 2015 et lors du premier confinement. »
En faut-il plus pour démontrer à quel point la période actuelle est à la fois exceptionnelle dans l’histoire de notre pays, mais tout aussi alarmante, inquiétante, déprimante et exaspérante pour une grande partie de la population qui se serait bien passée d’une poussée de fièvre supplémentaire pour faire grimper le thermomètre de son moral déjà bien mal en point.
En effet, depuis plusieurs mois, comme le confirment les différentes enquêtes sondant l’humeur de la population, outre les inquiétudes sur le pouvoir d’achat, sur le climat, sur la géopolitique mondiale, la montée de la violence et des haines… les Français ne sont pas bien dans leurs « baskets ».
Sur tous les sujets : école, emploi, justice, économie… l’incertitude est à son comble. Et nul n’ignore que l’incertitude constitue un facteur essentiel d’angoisse que l’on n’est pas près de voir s’apaiser.
Or, « ce phénomène, je ne l'ai constaté qu'à deux reprises, poursuit-il : lors de la vague d'attentats de 2015 et lors du premier confinement. »
En faut-il plus pour démontrer à quel point la période actuelle est à la fois exceptionnelle dans l’histoire de notre pays, mais tout aussi alarmante, inquiétante, déprimante et exaspérante pour une grande partie de la population qui se serait bien passée d’une poussée de fièvre supplémentaire pour faire grimper le thermomètre de son moral déjà bien mal en point.
En effet, depuis plusieurs mois, comme le confirment les différentes enquêtes sondant l’humeur de la population, outre les inquiétudes sur le pouvoir d’achat, sur le climat, sur la géopolitique mondiale, la montée de la violence et des haines… les Français ne sont pas bien dans leurs « baskets ».
Sur tous les sujets : école, emploi, justice, économie… l’incertitude est à son comble. Et nul n’ignore que l’incertitude constitue un facteur essentiel d’angoisse que l’on n’est pas près de voir s’apaiser.
« Et en plus, j’ai peur ! »
Pire, pour certains, notamment des jeunes et des seniors, attisé par des médias irresponsables évoquant des risques d’émeutes, le sentiment de peur domine.
« Que va être notre avenir ? » s’inquiète une partie de la jeunesse qui, pourtant, n’avait pas pris le temps d’aller voter. Tandis que l’on observe que bon nombre d’enfants manifestent eux aussi des signes de détresse.
Plus précisément, selon le baromètre Ipsos de juin, « les difficultés liées au pouvoir d'achat restent la source d'inquiétude majeure des Français, qui sont désormais plus d'un sur deux à citer ce sujet. Une préoccupation qui enregistre une hausse de 7 points.
Par ailleurs, le niveau de l'immigration revient dans le top 3 des principales préoccupations des Français en progressant de 3 points (33%). Tandis que l’on note une forte hausse de l'inquiétude liée au niveau de la dette et des déficits, qui remonte de 3 places et devient le 6e sujet le plus cité par les Français (+8 points). »
« Que va être notre avenir ? » s’inquiète une partie de la jeunesse qui, pourtant, n’avait pas pris le temps d’aller voter. Tandis que l’on observe que bon nombre d’enfants manifestent eux aussi des signes de détresse.
Plus précisément, selon le baromètre Ipsos de juin, « les difficultés liées au pouvoir d'achat restent la source d'inquiétude majeure des Français, qui sont désormais plus d'un sur deux à citer ce sujet. Une préoccupation qui enregistre une hausse de 7 points.
Par ailleurs, le niveau de l'immigration revient dans le top 3 des principales préoccupations des Français en progressant de 3 points (33%). Tandis que l’on note une forte hausse de l'inquiétude liée au niveau de la dette et des déficits, qui remonte de 3 places et devient le 6e sujet le plus cité par les Français (+8 points). »
Le rôle des vacances : mais tout le monde ne part pas
Dans ce contexte, une partie de nos compatriotes comptent sur le temps des vacances pour se détendre, s’apaiser et tout simplement penser à autre chose, remisant au mois de septembre les inquiétudes légitimes qu’ils ne peuvent manquer d’éprouver.
Mais, rappelons une fois de plus, que tout le monde n’a pas la chance de pouvoir boucler ses valises.
Selon les enquêtes, entre 30 et 35% des Français ne partent pas en vacances. Alors qu’ils vivent dans la septième puissance économique mondiale.
Et pourquoi ne partent-ils pas ? Les raisons sont diverses (travail, maladie, handicap) mais, c’est surtout le manque d’argent qui prive beaucoup d’entre nous de ces moments précieux où le déplacement, aussi limité soit-il, permet de changer d’air et d’humeur.
Selon le baromètre le plus fiable car le plus ancien, celui d’Europ Assistance, cette année, un ménage français ne disposera que de 2 100 euros pour ses vacances estivales. Un tout petit budget quand le ménage compte un couple et deux ou trois enfants, avec lequel, outre une location et un transport, il faudra se nourrir et tenter de s’offrir quelques frivolités !
Lire aussi : Vacances : les élections vont-elles impacter les ventes ? 🔑
Mais, rappelons une fois de plus, que tout le monde n’a pas la chance de pouvoir boucler ses valises.
Selon les enquêtes, entre 30 et 35% des Français ne partent pas en vacances. Alors qu’ils vivent dans la septième puissance économique mondiale.
Et pourquoi ne partent-ils pas ? Les raisons sont diverses (travail, maladie, handicap) mais, c’est surtout le manque d’argent qui prive beaucoup d’entre nous de ces moments précieux où le déplacement, aussi limité soit-il, permet de changer d’air et d’humeur.
Selon le baromètre le plus fiable car le plus ancien, celui d’Europ Assistance, cette année, un ménage français ne disposera que de 2 100 euros pour ses vacances estivales. Un tout petit budget quand le ménage compte un couple et deux ou trois enfants, avec lequel, outre une location et un transport, il faudra se nourrir et tenter de s’offrir quelques frivolités !
Lire aussi : Vacances : les élections vont-elles impacter les ventes ? 🔑
Le budget prévu par les Français pour leurs vacances est d’environ 2 102€ pour une durée moyenne de 2,2 semaines, en-deçà du budget européen moyen de 2 446€ pour 2 semaines.
Les Suisses pour leur part, présentent le plus gros budget d’Europe : 4 073€, alors que les Allemands et Anglais avoisinent les 3 000€ !
Sources : baromètre 2024. Europ Assistance.
Les Suisses pour leur part, présentent le plus gros budget d’Europe : 4 073€, alors que les Allemands et Anglais avoisinent les 3 000€ !
Sources : baromètre 2024. Europ Assistance.
Le bien-être actif pour sauver le vacancier
Alors, posons la question des activités à privilégier. Et, dans ce cas, les réponses sont nettes.
Alors que d’une part, certains préconisent à raison, la déconnexion totale (mais, celle-ci n’évite pas de replonger dans la réalité dès la fin des vacances), d’autres recommandent l’activité illimitée. Ils recommandent de "bouger" et de multiplier les activités physiques.
Et, ce n’est pas n’importe qui qui dit cela. Il s’agit de l’Institut Mabrian* qui, s’appuyant sur une analyse approfondie de 6,7 millions d’avis sur TripAdivsor, a identifié cinq moteurs-clés de la demande :
- les loisirs physiques
- la randonnée douce : excursions, promenades
- les sports nautiques
- les activités traditionnelles de bien-être : spa, eau en général,
- les expériences gastronomiques.
Autant d’activités qui permettent d’améliorer le style de vie, la forme physique et plus profondément la santé physique et mentale.
Certes, tout cela n’a rien de nouveau. Sauf que l’on avait eu tendance depuis quelques années, à vouloir entraîner le vacancier dans une pléthore d’activités culturelles : visites, spectacles, ateliers divers, et à reléguer les activités sportives au programme, soit d’une élite, soit des plus jeunes.
Ce qui d’ailleurs, depuis la pandémie, est très attendue par les parents souffrant de voir leurs enfants "scroller" sur un écran au lieu de faire de l’exercice physique et de s’adonner à des jeux électroniques !
Alors que d’une part, certains préconisent à raison, la déconnexion totale (mais, celle-ci n’évite pas de replonger dans la réalité dès la fin des vacances), d’autres recommandent l’activité illimitée. Ils recommandent de "bouger" et de multiplier les activités physiques.
Et, ce n’est pas n’importe qui qui dit cela. Il s’agit de l’Institut Mabrian* qui, s’appuyant sur une analyse approfondie de 6,7 millions d’avis sur TripAdivsor, a identifié cinq moteurs-clés de la demande :
- les loisirs physiques
- la randonnée douce : excursions, promenades
- les sports nautiques
- les activités traditionnelles de bien-être : spa, eau en général,
- les expériences gastronomiques.
Autant d’activités qui permettent d’améliorer le style de vie, la forme physique et plus profondément la santé physique et mentale.
Certes, tout cela n’a rien de nouveau. Sauf que l’on avait eu tendance depuis quelques années, à vouloir entraîner le vacancier dans une pléthore d’activités culturelles : visites, spectacles, ateliers divers, et à reléguer les activités sportives au programme, soit d’une élite, soit des plus jeunes.
Ce qui d’ailleurs, depuis la pandémie, est très attendue par les parents souffrant de voir leurs enfants "scroller" sur un écran au lieu de faire de l’exercice physique et de s’adonner à des jeux électroniques !
Transformer le "bien-être actif" en produits touristiques
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Sachant que, selon l’analyse de Mabrian, 48% des Européens seraient friands de ces activités, l’institut propose même de développer ce qu’il nomme : "le bien-être actif".
Un concept offrant aux destinations la possibilité de créer des produits et accessoires touristiques faciles à mettre en œuvre combinant leurs ressources naturelles avec les tendances de la demande : vélo surtout, randonnée, canoë, trail, ou cours de cuisine...
A la pointe de cette forme de bien-être, le marché européen est bien équipé et depuis les années de confinement lié à la pandémie, a même surenchéri sur ce type d’activités. A tel point que Carlos Cendra, directeur marketing chez Mabrian est formel : "Le touriste traditionnel passif évolue avec un voyageur "pro actif". Il évolue du visiteur passif à un participant expérimentant les activités de plein air et nature qui constituent les valeurs de la destination".
Pour cela, "nul besoin de développer des produits et des équipements complexes, ni d’insuffler des formations supplémentaires", conclut-il !
Trop âgé, Edgar Morin n’est pas en mesure de donner son avis. Mais, gageons que le sociologue centenaire aurait probablement renouvelé ses préconisations : "Oui, quand il y a vacance des valeurs… les vacances doivent avoir de la valeur".
L’on pourrait ajouter qu’elles doivent conserver des valeurs basiques et fondamentales contribuant à la survie et à la dignité de l’humanité.
Un concept offrant aux destinations la possibilité de créer des produits et accessoires touristiques faciles à mettre en œuvre combinant leurs ressources naturelles avec les tendances de la demande : vélo surtout, randonnée, canoë, trail, ou cours de cuisine...
A la pointe de cette forme de bien-être, le marché européen est bien équipé et depuis les années de confinement lié à la pandémie, a même surenchéri sur ce type d’activités. A tel point que Carlos Cendra, directeur marketing chez Mabrian est formel : "Le touriste traditionnel passif évolue avec un voyageur "pro actif". Il évolue du visiteur passif à un participant expérimentant les activités de plein air et nature qui constituent les valeurs de la destination".
Pour cela, "nul besoin de développer des produits et des équipements complexes, ni d’insuffler des formations supplémentaires", conclut-il !
Trop âgé, Edgar Morin n’est pas en mesure de donner son avis. Mais, gageons que le sociologue centenaire aurait probablement renouvelé ses préconisations : "Oui, quand il y a vacance des valeurs… les vacances doivent avoir de la valeur".
L’on pourrait ajouter qu’elles doivent conserver des valeurs basiques et fondamentales contribuant à la survie et à la dignité de l’humanité.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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