Futuroscopie : Focus sur l’obsession narcissique et la déception ou le syndrome de Paris 🔑

Le flot d’images apaisantes offrant dans un cadre de luxe, la beauté, la sérénité, voire l’intelligence et la longévité ne peut produire que des effets positifs sur le plan commercial.

Oui, toutes ces offres de bien-être délivrés par une prolifération de spas abrités par des établissements de luxe attirent un public à domination féminine (et désormais masculine) de plus en plus massif.

Mais, par la même occasion, l’obsession des apparences dans nos sociétés est devenue telle que certains touristes passent une grande partie de leur séjour dans ces établissements et l’autre partie sur des plages ou au bord de piscines à continuer à se rôtir sous les rayons d’un soleil pourtant considéré comme très dangereux.

Outre la natation, la marche, le jogging, ils s’adonnent également autant que possible à toute sortes d’exercices capables de leur faire récupérer un semblant de minceur et de musculation et éventuellement de séduction. Une partie qui n’est pas toujours gagnée et qui fait parfois des vacances une sorte de bagne ponctué de séances de toutes sortes de disciplines invitant plus au dépassement de soi et à l’effort qu’au plaisir.

Obsessionnelle, cette quête de beauté, de forme, de santé ne fait donc pas que des heureux et des heureuses.

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Elle est aussi à même de créer l’effet inverse : une déception et un profond sentiment d’échec pouvant se solder par une amorce de dépression. Bref, la quête de bien-être à tout prix telle qu’elle est proposée aujourd’hui ne doit pas faire sombrer le vacancier dans des accès de narcissisme névrotique qui, in fine, font plus de mal que de bien.

Les retours de voyages ne sont pas toujours faciles. Bien au contraire. Soit, ils vous entraînent dans une sorte de dépression post natale se traduisant par un sentiment de vide. Soit, ils laissent un goût amer fait essentiellement de déception.

Idéalisé à travers des images, des récits, des musiques, des odeurs, il faut dire que le voyage (surtout le voyage d’une vie) offre souvent une réalité trompeuse. Ainsi, tout le monde aura entendu parler du profond sentiment de déception éprouvé par les touristes japonais lors de leur visite de la capitale française.

On l’appelle le « syndrome de Paris ». Un syndrome qui, contrairement au syndrome de Stendhal provoqué par le spectacle de la beauté, est provoqué par celui de la laideur et surtout de la saleté.

Le touriste japonais qui a rêvé toute sa vie d’une escapade à Paris, de ses ponts, ses rues, ses monuments, ses places… est en effet atterré par le spectacle d’une ville à la propreté douteuse, exhalant dans ses couloirs de métro, des odeurs parfois à peine supportables.

Sans parler de la rudesse des Parisiens qui, on le sait, ne font pas beaucoup d’efforts à destination des millions de visiteurs étrangers qui, parfois de très loin, viennent nous rendre visite. Mal soigné, le syndrome de Paris, commun à de nombreuses destinations et à de nombreuses nationalités, peut se révéler fatal pour l’avenir du tourisme.

Le séjour de vacances peut également se solder pour certains par une peur irrépressible de se perdre.

Dès le départ, certains affichent une angoisse incontrôlable qui se traduit par la vérification interminable de leurs titres de transport, de leur téléchargement sur leur téléphone portable, donc de l’état de leur batterie…

Obsédés par les horaires, les mêmes voyageurs vont également vérifier à une cadence répétée les tableaux d’affichage des horaires et des départs, ainsi que la proximité de leurs compagnons de voyages.

Il faut dire que ces voyageurs ne peuvent rien contre leur angoisse qui remonte la plupart du temps à un épisode de leur enfance. Épisode refoulé dans leur inconscient donc oublié mais pourtant toujours présent.

Ces touristes-là ne peuvent malheureusement rien contre leur peur. Mais, leurs proches peuvent les soulager en restant très près d’eux et en faisant en sorte d’être toujours à portée de leurs yeux.

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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

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