Le tourisme russe représentait en 2015, 3% des dépenses touristiques internationales. - Depositphotos.com Auteur Tolikoff
Les touristes russes et ukrainiens devaient assurer l’avenir du tourisme international en général et français en particulier : Paris, la Côte d’Azur, Courchevel et autres stations de sports d’hiver huppées en avaient fait leur cœur de cible malgré leurs conduites excentriques.
Bon an mal an, jusqu’à la dévaluation du rouble, on en dénombrait quelque 700 000 dans notre pays en 2015 (sources Euromonitor) et à peu prés autant en Espagne, en Italie, en Suisse où on leur déroulait le tapis rouge dans les palaces, sur les yachts et les villas particulières louées à grand prix pour des vacances parfois fort spéciales !
Globalement, rappelons aussi que les touristes russes représentaient en 2015, 3% des dépenses touristiques internationales.
Peu regardants, les acteurs du tourisme n’avaient qu’un souci : répondre aux attentes d’une clientèle fortunée dont on imaginait mal qu’elle pouvait du jour au lendemain se tarir.
Eh bien, voilà, c’est chose faite. Frappée par cette interminable guerre contre l’Ukraine, boycottée par une grande partie des états de la planète, la Russie a démontré que du jour au lendemain, une destination pouvait verrouiller ses portes et que ses ressortissants pouvaient faire volte-face. Enfin, pas tout à fait ! Des états peu regardants continuent de les accueillir par millions. Lesquels ?
Bon an mal an, jusqu’à la dévaluation du rouble, on en dénombrait quelque 700 000 dans notre pays en 2015 (sources Euromonitor) et à peu prés autant en Espagne, en Italie, en Suisse où on leur déroulait le tapis rouge dans les palaces, sur les yachts et les villas particulières louées à grand prix pour des vacances parfois fort spéciales !
Globalement, rappelons aussi que les touristes russes représentaient en 2015, 3% des dépenses touristiques internationales.
Peu regardants, les acteurs du tourisme n’avaient qu’un souci : répondre aux attentes d’une clientèle fortunée dont on imaginait mal qu’elle pouvait du jour au lendemain se tarir.
Eh bien, voilà, c’est chose faite. Frappée par cette interminable guerre contre l’Ukraine, boycottée par une grande partie des états de la planète, la Russie a démontré que du jour au lendemain, une destination pouvait verrouiller ses portes et que ses ressortissants pouvaient faire volte-face. Enfin, pas tout à fait ! Des états peu regardants continuent de les accueillir par millions. Lesquels ?
Selon Forwardkeys en mars 2023 : les voyages haut de gamme des Russes vers les Émirats arabes unis ont été en hausse de 108 %.
Les touristes ont également afflué vers la Turquie (+ 41 %), les Maldives (+ 137 %) et l'Égypte (+ 181 %).
Les touristes ont également afflué vers la Turquie (+ 41 %), les Maldives (+ 137 %) et l'Égypte (+ 181 %).
La Turquie, une longue histoire
Quelques destinations continuent de bénéficier des faveurs russes, avec en tête la Turquie unie à la Russie par des liens historiques.
Principale clientèle internationale de la destination, celle-ci a atteint jusqu’à 6 millions d’arrivées en 2015 et 5 millions et demi en 2022. Mais, cette année, elle devrait faire encore mieux car près de 7 millions de vacanciers russes y sont attendus.
Représentant une manne dont le pays d'Erdoğan confronté à de graves problèmes économiques a bien besoin, ce tourisme est facilité par des vols directs entre Moscou et le sud-est de la Turquie où des stations comme Antalya, Bodrum et tant d’autres vivent à son rythme et lui proposent des tarifs imbattables.
Mais ces stations balnéaires abritent aussi de nombreux réfugiés ukrainiens avec qui la cohabitation n’est pas toujours aisée…
Principale clientèle internationale de la destination, celle-ci a atteint jusqu’à 6 millions d’arrivées en 2015 et 5 millions et demi en 2022. Mais, cette année, elle devrait faire encore mieux car près de 7 millions de vacanciers russes y sont attendus.
Représentant une manne dont le pays d'Erdoğan confronté à de graves problèmes économiques a bien besoin, ce tourisme est facilité par des vols directs entre Moscou et le sud-est de la Turquie où des stations comme Antalya, Bodrum et tant d’autres vivent à son rythme et lui proposent des tarifs imbattables.
Mais ces stations balnéaires abritent aussi de nombreux réfugiés ukrainiens avec qui la cohabitation n’est pas toujours aisée…
Chypre troque les passeports dorés contre les exilés
A quelques encablures des côtes turques, Chypre a aussi toujours accueilli des milliers de vacanciers russes, déversés par des vols directs. Environ 800 000 avant la pandémie.
Mais, aujourd’hui fermée à ces vols, l’île reçoit moins de vacanciers russes, sauf ceux en provenance de Turquie dont certains s’exilent dans le pays. Ainsi la ville de Limassol compterait quelque 60 000 Russes opposés à la guerre ayant fui la Russie de Poutine.
Lesquels ne remplacent pas sur un plan financier les fameux « passeports dorés » sur lesquels le pays avait misé. Vendus à des oligarques souvent peu scrupuleux, ces passeports permettaient d’exiger en échange un investissement de 2.5 millions d’euros dans le pays !
Mais, aujourd’hui fermée à ces vols, l’île reçoit moins de vacanciers russes, sauf ceux en provenance de Turquie dont certains s’exilent dans le pays. Ainsi la ville de Limassol compterait quelque 60 000 Russes opposés à la guerre ayant fui la Russie de Poutine.
Lesquels ne remplacent pas sur un plan financier les fameux « passeports dorés » sur lesquels le pays avait misé. Vendus à des oligarques souvent peu scrupuleux, ces passeports permettaient d’exiger en échange un investissement de 2.5 millions d’euros dans le pays !
L’Égypte met les bouchées doubles
Du côté égyptien, on pavoise. Clientèle historique pour la destination, la clientèle russe est revenue massivement, notamment sur les stations de la Méditerranée où elle séjourne une à deux semaines.
Selon les estimations de Forwardkeys, l’augmentation des touristes russes au pays des pharaons se chiffre à 181% et pourrait encore progresser compte tenu des efforts promotionnels et des tractations aériennes faites par l’Égypte pour attirer ces vacanciers.
Selon les estimations de Forwardkeys, l’augmentation des touristes russes au pays des pharaons se chiffre à 181% et pourrait encore progresser compte tenu des efforts promotionnels et des tractations aériennes faites par l’Égypte pour attirer ces vacanciers.
Dubaï fait miroiter son luxe
Du côté des Émirats arabes unis, il est clair que la diplomatie est largement plus dominée par les intérêts touristiques qu’idéologiques.
Bien décidé à battre des records de fréquentation capables de compenser les pertes des années Covid, Dubaï en particulier annonce avoir reçu en janvier 115 000 touristes russes, soit un supplément de 63% par rapport à 2022. Ce qui en fait le deuxième marché source après l’Inde et avant l’Arabie saoudite.
Attirée par le luxe et la sécurité que propose l’émirat, la clientèle russe profite aussi de la situation pour s’installer et installer l’un de ses « business » dans le pays qui est parfaitement relié à Moscou grâce à des vols directs.
Transformant Dubaï en un centre mondial de négoce du pétrole, les Russes font malheureusement aussi flamber les prix de l’immobilier !
Bien décidé à battre des records de fréquentation capables de compenser les pertes des années Covid, Dubaï en particulier annonce avoir reçu en janvier 115 000 touristes russes, soit un supplément de 63% par rapport à 2022. Ce qui en fait le deuxième marché source après l’Inde et avant l’Arabie saoudite.
Attirée par le luxe et la sécurité que propose l’émirat, la clientèle russe profite aussi de la situation pour s’installer et installer l’un de ses « business » dans le pays qui est parfaitement relié à Moscou grâce à des vols directs.
Transformant Dubaï en un centre mondial de négoce du pétrole, les Russes font malheureusement aussi flamber les prix de l’immobilier !
La Thaïlande est passée à l’offensive
De son côté, la Thaïlande fortement pénalisée par le Covid qui l’a privé de toutes ses clientèles notamment sa clientèle chinoise, a mis les bouchées doubles pour faire revenir les Russes.
En particulier en les dispensant de visa pour un séjour de moins d’un mois.
Ainsi, durant le premier semestre de 2023, on en a dénombré 800 000. Lesquels côtoient les nombreux Ukrainiens attirés aussi par la destination.
En particulier en les dispensant de visa pour un séjour de moins d’un mois.
Ainsi, durant le premier semestre de 2023, on en a dénombré 800 000. Lesquels côtoient les nombreux Ukrainiens attirés aussi par la destination.
Bali, excédée par les comportements des Russes
Toujours paradisiaque, l’île indonésienne de Bali a commencé à enregistrer en 2022 une augmentation de ses visiteurs russes qui ont été quelque 58 000 à s’y rendre.
Mais, selon les données du gouvernement indonésien faisant des Russes le deuxième plus gros contingent de voyageurs étrangers derrière les Australiens, la situation n’est pas sans poser de problèmes à la population locale excédée par les mauvaises manières de ces touristes venus du froid qui ne respectent ni la religion, ni les traditions et s’enivrent du matin au soir.
La tension montante laisse donc penser que Bali devra trouver une remplaçante pour ces vacanciers « mal élevés » !
Mais, selon les données du gouvernement indonésien faisant des Russes le deuxième plus gros contingent de voyageurs étrangers derrière les Australiens, la situation n’est pas sans poser de problèmes à la population locale excédée par les mauvaises manières de ces touristes venus du froid qui ne respectent ni la religion, ni les traditions et s’enivrent du matin au soir.
La tension montante laisse donc penser que Bali devra trouver une remplaçante pour ces vacanciers « mal élevés » !
Le Sri Lanka, le Maroc, Cuba
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Mais, ce n’est pas tout. Notons que l'Inde, la Birmanie et Oman ont récemment eu des discussions avec Moscou dans le but d’augmenter le nombre de touristes en provenance de la Russie.
Le Sri Lanka qui avait bâti une partie de sa stratégie de développement sur leur accueil leur fait aussi les yeux doux. Comme le Maroc qui avait même construit les stations balnéaires de la côte Atlantique pour les accueillir.
Tandis que, selon France 24, l’Iran a signé un accord avec la Russie le 19 mai pour renforcer la coopération touristique entre les deux pays. Et cela, quelques jours seulement après que Cuba a signé un accord similaire visant à atteindre les 500 000 visiteurs russes par an. On ne crache pas sur les vieilles amitiés !
… On ne crache donc surtout pas partout sur une clientèle qui, certes, n’a pas la responsabilité de la guerre qui dévaste et déstabilise une grande partie de notre monde. Jusqu’à quand ?
Toute la question est là mais la réponse est quasiment impossible.
Le Sri Lanka qui avait bâti une partie de sa stratégie de développement sur leur accueil leur fait aussi les yeux doux. Comme le Maroc qui avait même construit les stations balnéaires de la côte Atlantique pour les accueillir.
Tandis que, selon France 24, l’Iran a signé un accord avec la Russie le 19 mai pour renforcer la coopération touristique entre les deux pays. Et cela, quelques jours seulement après que Cuba a signé un accord similaire visant à atteindre les 500 000 visiteurs russes par an. On ne crache pas sur les vieilles amitiés !
… On ne crache donc surtout pas partout sur une clientèle qui, certes, n’a pas la responsabilité de la guerre qui dévaste et déstabilise une grande partie de notre monde. Jusqu’à quand ?
Toute la question est là mais la réponse est quasiment impossible.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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