"Sachez que notre ambition est double : d’une part, il faut nous inscrire dans l’objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’activité, et d’autre part, maintenir l’emploi associé à au tourisme dans notre région, tout en accompagnant les nécessaires transformations des métiers" - Depositphotos.com Auteur OceanProd
Futuroscopie - Pouvez-vous tout d’abord nous rappeler votre démarche ?
Aurélie Loubes : Nous avons lancé en priorité une étude sur le développement d’un tourisme durable en Nouvelle-Aquitaine, avec le cabinet Voltere by Egis. Elle se décomposait en un volet qualitatif et quantitatif sur les clientèles, un inventaire de l’offre durable dans la région et des scenarii prospectifs.
Combinés avec les résultats des études de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), nous sommes amenés à alimenter une feuille de route dont l’un des volets portera sur la mobilité. C’est capital et déterminant pour l’avenir.
D’autant que, selon notre étude, 60% des vacanciers privilégient la voiture sur place. Et que sur une échelle de 1 à 10, 7,1 se disent sensibles au tourisme durable. De plus, pour eux, c’est par la préservation de l’environnement que passe le tourisme durable.
Certes, ce n’est pas une nouveauté, mais nous sommes dans une région où la volonté politique d’agir existe d’autant plus que le tourisme est une activité majeure et que la région présente plusieurs points de vulnérabilité. Quant aux acteurs du tourisme, ils sont eux aussi très engagés.
Enfin, sachez que notre ambition est double : d’une part, il faut nous inscrire dans l’objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’activité, et d’autre part, maintenir l’emploi associé à au tourisme dans notre région, tout en accompagnant les nécessaires transformations des métiers.
Aurélie Loubes : Nous avons lancé en priorité une étude sur le développement d’un tourisme durable en Nouvelle-Aquitaine, avec le cabinet Voltere by Egis. Elle se décomposait en un volet qualitatif et quantitatif sur les clientèles, un inventaire de l’offre durable dans la région et des scenarii prospectifs.
Combinés avec les résultats des études de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), nous sommes amenés à alimenter une feuille de route dont l’un des volets portera sur la mobilité. C’est capital et déterminant pour l’avenir.
D’autant que, selon notre étude, 60% des vacanciers privilégient la voiture sur place. Et que sur une échelle de 1 à 10, 7,1 se disent sensibles au tourisme durable. De plus, pour eux, c’est par la préservation de l’environnement que passe le tourisme durable.
Certes, ce n’est pas une nouveauté, mais nous sommes dans une région où la volonté politique d’agir existe d’autant plus que le tourisme est une activité majeure et que la région présente plusieurs points de vulnérabilité. Quant aux acteurs du tourisme, ils sont eux aussi très engagés.
Enfin, sachez que notre ambition est double : d’une part, il faut nous inscrire dans l’objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’activité, et d’autre part, maintenir l’emploi associé à au tourisme dans notre région, tout en accompagnant les nécessaires transformations des métiers.
Futuroscopie - Pouvez-vous nous en dire plus sur les étapes de cette stratégie ?
Aurélie Loubes : En premier lieu, nous devons modifier l’offre. C’est indispensable si l’on veut être crédible. La communication viendra dans une deuxième phase.
Et, pour agir, nous avons choisi d’avoir une démarche expérimentale sur deux territoires : le Pays Basque et l’agglomération bordelaise.
Là , grâce à l’intervention d’équipes dédiées (acteurs locaux, CRT, ADEME), nous allons établir un diagnostic des mobilités permettant d’évaluer les forces et les faiblesses de ces territoires, donc après analyse les leviers sur lesquels il conviendra d’agir.
Notre objectif est de parvenir à distinguer les moyens de locomotion permettant d’arriver dans la région, puis sur place ce qui existe en matière de déplacements alternatifs à l’automobile : vélos, pistes cyclables, vélo routes, VTC, taxis, TER, plateformes d’auto-partage… Mais pas que, il s’agira aussi de repérer les hébergements où séjourner et les activités proposées entrant dans notre registre durable.
Je soulignerai enfin que tout ce qui est lié à l’information est capitale et que nous allons aussi beaucoup travailler sur ce volet. Car, pour le moment, nous avons des déficits dans ce domaine.
La démarche devrait durer deux ans. Au terme desquels nous allons créer des séjours exemplaires, à faible impact carbone.
On en fera la promotion auprès des clientèles nationales et internationales et ceux-ci seront mis en marché par les acteurs commerciaux.
Aurélie Loubes : En premier lieu, nous devons modifier l’offre. C’est indispensable si l’on veut être crédible. La communication viendra dans une deuxième phase.
Et, pour agir, nous avons choisi d’avoir une démarche expérimentale sur deux territoires : le Pays Basque et l’agglomération bordelaise.
Là , grâce à l’intervention d’équipes dédiées (acteurs locaux, CRT, ADEME), nous allons établir un diagnostic des mobilités permettant d’évaluer les forces et les faiblesses de ces territoires, donc après analyse les leviers sur lesquels il conviendra d’agir.
Notre objectif est de parvenir à distinguer les moyens de locomotion permettant d’arriver dans la région, puis sur place ce qui existe en matière de déplacements alternatifs à l’automobile : vélos, pistes cyclables, vélo routes, VTC, taxis, TER, plateformes d’auto-partage… Mais pas que, il s’agira aussi de repérer les hébergements où séjourner et les activités proposées entrant dans notre registre durable.
Je soulignerai enfin que tout ce qui est lié à l’information est capitale et que nous allons aussi beaucoup travailler sur ce volet. Car, pour le moment, nous avons des déficits dans ce domaine.
La démarche devrait durer deux ans. Au terme desquels nous allons créer des séjours exemplaires, à faible impact carbone.
On en fera la promotion auprès des clientèles nationales et internationales et ceux-ci seront mis en marché par les acteurs commerciaux.
Futuroscopie - « En Nouvelle-Aquitaine sans ma voiture » est bel et bien un slogan qui se remarque. Avez-vous un budget dédié suffisant ?
Aurélie Loubes : Oui. Nous avons déjà investi sur l’étude qui comprenait trois volets donc était une étude lourde.
Et nous disposons maintenant de 65 000 euros en année 1 et 100 000 euros en année 2 pour cette expérimentation.
Mais, il faut garder à l’esprit que nous ne pouvons pas agir sur tous les plans. Ce n’est pas le CRT qui construit des pistes cyclables. La région et ses acteurs ainsi que ses partenaires sont très concernés et impliqués. Ainsi, je vous rappelle l’opération lancée en 2020 avec la SNCF sur les TER à vocation touristique.
Plus de 300 villes et communes de la région desservies en TER ont été accessibles aux voyageurs désireux d’échapper au stress de la circulation, aux péages, aux problèmes de parking et de stationnements payants.
De plus, des tarifs promotionnels les rendaient accessibles tandis que des Pass Escapades permettaient des allers-retours en excursions et sorties diverses. Cette expérience innovante est reconduite. C’est un pas important. Nous allons aussi nous équiper en bornes de chargement électrique…
Mais, attention, sur certains volets comme les transports inter urbains, la région ne peut intervenir qu’après avoir étudié les besoins de la population locale. Il s’agit de trouver un équilibre entre services publics et privés et de respecter l’équité des territoires.
Et puis, et c’est cela qui est passionnant, il va falloir aussi inventer des solutions et des services qui n’existent pas encore aujourd’hui. Or, j’ai confiance car nous avons identifié un total de 1119 acteurs engagés en matière de tourisme durable.
Notamment dans les filières oenotouristiques chahutées ces derniers temps et celle des mobilités douces, du tourisme d’affaires, du littoral et du nautisme...
Je pense donc que nous réussirons notre pari de devenir une grande la première région touristique vraiment durable du pays.
Aurélie Loubes : Oui. Nous avons déjà investi sur l’étude qui comprenait trois volets donc était une étude lourde.
Et nous disposons maintenant de 65 000 euros en année 1 et 100 000 euros en année 2 pour cette expérimentation.
Mais, il faut garder à l’esprit que nous ne pouvons pas agir sur tous les plans. Ce n’est pas le CRT qui construit des pistes cyclables. La région et ses acteurs ainsi que ses partenaires sont très concernés et impliqués. Ainsi, je vous rappelle l’opération lancée en 2020 avec la SNCF sur les TER à vocation touristique.
Plus de 300 villes et communes de la région desservies en TER ont été accessibles aux voyageurs désireux d’échapper au stress de la circulation, aux péages, aux problèmes de parking et de stationnements payants.
De plus, des tarifs promotionnels les rendaient accessibles tandis que des Pass Escapades permettaient des allers-retours en excursions et sorties diverses. Cette expérience innovante est reconduite. C’est un pas important. Nous allons aussi nous équiper en bornes de chargement électrique…
Mais, attention, sur certains volets comme les transports inter urbains, la région ne peut intervenir qu’après avoir étudié les besoins de la population locale. Il s’agit de trouver un équilibre entre services publics et privés et de respecter l’équité des territoires.
Et puis, et c’est cela qui est passionnant, il va falloir aussi inventer des solutions et des services qui n’existent pas encore aujourd’hui. Or, j’ai confiance car nous avons identifié un total de 1119 acteurs engagés en matière de tourisme durable.
Notamment dans les filières oenotouristiques chahutées ces derniers temps et celle des mobilités douces, du tourisme d’affaires, du littoral et du nautisme...
Je pense donc que nous réussirons notre pari de devenir une grande la première région touristique vraiment durable du pays.
Focus sur l'étude réalisée pour le CRT Nouvelle Aquitaine
Quelques résultats de l’étude réalisée pour le CRT Nouvelle-Aquitaine : les Français et le tourisme durable
L’étude réalisée par le CRT Nouvelle-Aquitaine fournit les résultats suivants :
✓ 52% des Français sont sensibles au tourisme durable contre 40% des Espagnols, 36% des Allemands
Et 28% des Britanniques.
✓ 56% des Français sensibles au tourisme durable ont plus de 50 ans (dont 67% des 50 - 64 ans contre seulement 33% des 18 - 24 ans) ;
✓ Parmi les Français sensibles au tourisme durable, trois profils types ont pu être dégagés, selon leur degré de sensibilité/engagement : les « sensibles concernés » (5% de la population française), les « sensibles responsables » (31%) et les « sensibles engagés » (segment de clientèle le plus engagé en matière de tourisme durable) représentant 15% des Français ;
✓ 1/3 des Français « sensibles engagés » choisit des prestataires labellisés ;
✓ Près de 6 touristes français sensibles sur 10 consomment des produits locaux - à noter que la pratique de consommation de produits locaux augmente durant les vacances pour près d’1 touriste sur 2 ;
✓ Les « sensibles engagés » sont les seuls à utiliser un peu moins leur voiture, au bénéfice du train.
✓ Les visites de sites culturels constituent les premières activités pratiquées par les touristes sensibles français, britanniques et espagnols ;
✓ La « nature préservée », « sauvage » arrive en tête des composantes d’un séjour durable pour les touristes sensibles (français et étrangers) ;
✓ 85% des touristes sensibles sont prêts à modifier leur budget pour des vacances durables en France ; pour 44% des sensibles français, cette augmentation doit cependant rester marginale (inférieure à 10%).
✓ Plus de la moitié des touristes (français ou étrangers) interrogés attendent d’un professionnel se revendiquant du tourisme durable qu’il s’approvisionne en produits locaux (59%) et qu’il limite l’impact de son activité sur l’environnement (53%).
La synthèse de l’étude est consultable sur le site pro du Comité Régional de Nouvelle-Aquitaine
aquitaine.com/Nos-actualites/Publication-des-resultats-de-l-etude-Le-tourisme-durable-en-
region-Nouvelle-Aquitaine
L’étude réalisée par le CRT Nouvelle-Aquitaine fournit les résultats suivants :
✓ 52% des Français sont sensibles au tourisme durable contre 40% des Espagnols, 36% des Allemands
Et 28% des Britanniques.
✓ 56% des Français sensibles au tourisme durable ont plus de 50 ans (dont 67% des 50 - 64 ans contre seulement 33% des 18 - 24 ans) ;
✓ Parmi les Français sensibles au tourisme durable, trois profils types ont pu être dégagés, selon leur degré de sensibilité/engagement : les « sensibles concernés » (5% de la population française), les « sensibles responsables » (31%) et les « sensibles engagés » (segment de clientèle le plus engagé en matière de tourisme durable) représentant 15% des Français ;
✓ 1/3 des Français « sensibles engagés » choisit des prestataires labellisés ;
✓ Près de 6 touristes français sensibles sur 10 consomment des produits locaux - à noter que la pratique de consommation de produits locaux augmente durant les vacances pour près d’1 touriste sur 2 ;
✓ Les « sensibles engagés » sont les seuls à utiliser un peu moins leur voiture, au bénéfice du train.
✓ Les visites de sites culturels constituent les premières activités pratiquées par les touristes sensibles français, britanniques et espagnols ;
✓ La « nature préservée », « sauvage » arrive en tête des composantes d’un séjour durable pour les touristes sensibles (français et étrangers) ;
✓ 85% des touristes sensibles sont prêts à modifier leur budget pour des vacances durables en France ; pour 44% des sensibles français, cette augmentation doit cependant rester marginale (inférieure à 10%).
✓ Plus de la moitié des touristes (français ou étrangers) interrogés attendent d’un professionnel se revendiquant du tourisme durable qu’il s’approvisionne en produits locaux (59%) et qu’il limite l’impact de son activité sur l’environnement (53%).
La synthèse de l’étude est consultable sur le site pro du Comité Régional de Nouvelle-Aquitaine
aquitaine.com/Nos-actualites/Publication-des-resultats-de-l-etude-Le-tourisme-durable-en-
region-Nouvelle-Aquitaine
A lire aussi :
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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