Futuroscopie - Wellness festivals, une nouvelle façon de lier vacances et bien-être 🔑

La conception holistique du bien-être s’est aujourd’hui résolument imposée. Pour se sentir mieux, le simple massage aussi efficace soit-il, ne suffit plus. S’enfermer dans des cabines sombres et parfumées à l’esthétique standardisée version Extrême-Orient ne suffit pas non plus.

Y compris quand une luxueuse piscine est ouverte à la clientèle… Quant aux séjours de retraites, retirés au fin fond de nos campagnes et montagnes, ils restent la chasse gardée des professionnels et autres amateurs très éclairés, praticiens à l’année de certaines disciplines, qui profitent de l’été pour parfaire leurs compétences. Soit pour eux-mêmes, soit pour les transmettre à des disciples. Et nombreux sont ceux qui font le plein.

En revanche, au royaume de l’innovation, les véritables nouveautés proviennent de toutes sortes de concepts éphémères et récurrents, connus sous le terme de « Wellens évents » ou « wellness festivals ».

De quoi s’agit-il précisément ? En fait, il s’agit d’une sorte de mélange de tradition « woodstockienne » et de stages de yoga ou autres séjours de détox et lâcher-prise.

Ainsi, jetons un coup d’œil sur le site : Head Plus Heart. Lequel propose 4 événements exceptionnels, l’un en Inde du Nord, l’autre à Bali ou en Suède. Plutôt onéreux vue la distance, ces événements rassemblent des centaines de participants.

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Sur le site Vacayou.com, la palette pour sa part est élargie à 9 événements. En Allemagne, au Costa Rica, en Grèce, aux Maldives, en Thaïlande, en Arizona… Et même sur la Riviera albanaise, à Kala, où l’édition 2024 vient de se terminer.

Autre événement de plus en plus prisé : les « wanderlust festivals ». Du terme de « wanderlust » qui signifie « l’envie de voyager », ces événements se tiennent aussi bien à Venise, qu’à Milan ou Bucarest et Sydney, et attirent un public de jeunes urbains. Avec une devise : « célébrez pleinement la vie à travers le bien-être » et des billets d’entrées variant, selon les pays, de 250 à 35 euros pour une entrée permettant de participer à toutes les activités.

… On ne peut refuser aux Américains le fait d’avoir été́ à l’origine de ce qui deviendra la référence en matière de rassemblement musical. Woodstock est désormais inscrit dans les imaginaires de toutes les générations.

L’euphorie musicale des années soixante dopée par la contre-culture hippie, mixée à une déferlante de revendications libertaires ont bel et bien fait éclore un genre d’évènements certes basés avant tout sur de la musique, des concerts et des artistes mais, pas seulement.

La convivialité́, la rencontre étaient au rendez-vous. On a été à Woodstock pour se retrouver entre jeunes d’une même génération, communier sur des valeurs communes, faire l’amour pas la guerre... Et, une fois sur place, on s’est aussi rendu compte que l’on pouvait réparer ses maux psychiques, en tout cas, les apaiser. Certes, la pratique du yoga et la pratique des disciplines extrême-orientales, sur les côtes Ouest et Est américaines, comptaient déjà des milliers d’adeptes.

Quant à la nourriture bio et locale et le retour à la nature, ils étaient également dans l’air du temps. Il n’empêche qu’à Woodstock, on a élaboré un nouveau modèle d’événements à mi-chemin entre le jamboree scout, le pèlerinage religieux et le concert de musique planétaire.

Lequel sera plus ou moins repris durant des décennies. En particulier à Burning-man, cet autre événement exceptionnel, typiquement américain, situé dans le désert du Nevada auquel s’additionne la dimension artistique via la venue de plasticiens qui y construisent toutes sortes d’œuvres totalement délirantes.

En fait, si l’on surfe avec application sur le Web, on constate la diversité extrême et l’originalité d’une l’offre qui se compose aussi bien de conférences, de séances de développement personnel, détente et de lâcher prise parfois totalement avant-gardistes, mais aussi de banquets et autres repas ou ateliers de cuisine démontrant le formidable soin apporté à la composante alimentaire.

De plus, autre composante majeure : la musique n’est jamais loin puisqu’elle fait l’objet d’une palette imposante de concerts. En fait, selon un observateur : « Ce qui caractérise ces festivals, c’est qu’ils sont indéfinissables. Tous sont différents. C’est là que réside leur originalité » !

Autre son de cloche, celui de l’éditorialiste du site : Spafinder.com qui est formel : « D’ores et déjà̀ un nouveau type de rassemblements a émergé́ aux USA, lesquels sont devenus si nombreux qu’ils sont totalement intégrés au paysage touristique. »

On les nomme indifféremment : les « wellness festivals » ou les « wellness events », et, ajoute-t-il : « nul ne doute que bientôt des agences de voyages et des sites comme Tripadvisor pourraient bien en faire la promotion, entre les circuits gastronomiques ou des randonnées en raquettes ». Selon lui, ce n’est qu’une question de temps.

Il convient enfin et surtout de noter que la composante environnementale est désormais essentielle, là comme dans tous les grands événements. Au point que les organisateurs de Burning Man sont désormais en train de construire Black Rock City.

Un espace fonctionnant toute l’année dont l’ambition est de « transformer les modes de vie de l’humanité » et de développer le mouvement initié par le Burning man.

Dés 2023, notent les organisateurs, 70% des campements faisaient du compost et 43% utilisaient de l’énergie renouvelable ! Certes, tout cela ne suffira pas compte tenu de la concentration humaine estimée à environ 70 000 personnes. Mais, il s’agit d’un début…

Dernière caractéristique majeure de ce type de festival, le public est invité à proposer des activités capables d’enrichir le programme. La créativité́ des uns et des autres est sollicitée et encouragée.

De nouvelles formules de développement personnel, d’ateliers de musique ou d’art plastique, des thérapies diverses... naissent et meurent en permanence, selon les appréciations du public.

On retrouve donc là, la tendance au « Do It yourself » conjuguée à la tendance participative et interactive, indispensables aujourd’hui à la réussite d’une manifestation ou de toute forme de rencontres.

… Alors à quand les « wellness festivals » dans l’Hexagone ? On tourne autour du concept comme à Clisson pour le Hellfest, et à Paris pour le festival « We love green » mais on en est encore loin !

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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

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