Le 12 janvier 2019, l'agence Globe Travel de Bordeaux a été totalement saccagée, le mobilier a été incendié en pleine rue - Crédit photo : JS
Il y a neuf mois, la France subissait les manifestations des Gilets Jaunes. Les images ont marqué le pays, les médias mais aussi les agences de voyages.
Souvenez-vous la vitrine de "Globe Travel" totalement à terre et le pas-de-porte vidé, les meubles brisés sur les pavés bordelais.
Emmanuelle, la directrice de l'agence déclarait alors sur TourMaG.com : "nous sommes arrivés à un point où Bordeaux est en guerre, c'est l'impression que nous avons samedi après samedi."
Un sentiment d'abandon habitait alors les commerçants du centre-ville. Chaque week-end, Laurent Menanteau, gérant de l'agence Promovacances du cours Alsace Lorraine se transformait en agent de sécurité, se postant devant sa vitrine pour la protéger.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts. Si la violence a déserté le cœur de Bordeaux, les clients ne sont pas tous revenus, bien au contraire.
"J'ai perdu mes clients habituels, il ne me reste que ceux vivant à proximité, les autres ont pris leurs habitudes ailleurs," souffle Laurent Menanteau. Souvent dans les centres commerciaux situés en périphérie.
L'écho est le même du côté de Globe Travel. "Les clients reviennent petit à petit, mais la fréquentation n'est plus ce qu'elle était avant les Gilets Jaunes" rapporte Emmanuelle, la directrice de l'agence.
Souvenez-vous la vitrine de "Globe Travel" totalement à terre et le pas-de-porte vidé, les meubles brisés sur les pavés bordelais.
Emmanuelle, la directrice de l'agence déclarait alors sur TourMaG.com : "nous sommes arrivés à un point où Bordeaux est en guerre, c'est l'impression que nous avons samedi après samedi."
Un sentiment d'abandon habitait alors les commerçants du centre-ville. Chaque week-end, Laurent Menanteau, gérant de l'agence Promovacances du cours Alsace Lorraine se transformait en agent de sécurité, se postant devant sa vitrine pour la protéger.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts. Si la violence a déserté le cœur de Bordeaux, les clients ne sont pas tous revenus, bien au contraire.
"J'ai perdu mes clients habituels, il ne me reste que ceux vivant à proximité, les autres ont pris leurs habitudes ailleurs," souffle Laurent Menanteau. Souvent dans les centres commerciaux situés en périphérie.
L'écho est le même du côté de Globe Travel. "Les clients reviennent petit à petit, mais la fréquentation n'est plus ce qu'elle était avant les Gilets Jaunes" rapporte Emmanuelle, la directrice de l'agence.
Des locaux réaménagés grâce à la cagnotte
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Ce dernier point de vente que nous avions laissé totalement dévasté a retrouvé ses occupants et une devanture.
"Nous avons réintégré notre ancien local, à la mi-septembre, la vie reprend son cours tout doucement."
Pendant 8 mois, l'agence a dû travailler loin de son adresse habituelle, et le délai s'est rallongé à causes des assurances.
"Tout le monde se renvoie la balle, la vitrine étant une part très importante de l'immeuble, la copropriété doit la prendre en charge, mais l'assureur a tout fait pour faire peser cela sur notre assurance."
Après des mois de bataille, Emmanuelle a pris le parti de sortir 10 000 euros de sa poche pour se réapproprier à nouveau le local, en comblant la vitrine manquante.
L'agence étant totalement dévastée, il a fallu aussi réaménager le commerce et pour cela la responsable a pu s'appuyer sur l'argent de la cagnotte Leetchi.
Lancée par un couple de voisins, amoureux de voyages, la tirelire en ligne a permis de réaménager le local, car l'assurance n'a pas couvert l'ensemble des besoins.
"La cagnotte a représenté un peu moins de 8 000 euros. De nombreux confrères ont participé, c'est assez incroyable cet élan de générosité. Vous savez dès que je vais sur un événement, tout le monde sait qui nous sommes.
Les images ont marqué les esprits et je n'imaginais pas autant", livre Emmanuelle.
"Nous avons réintégré notre ancien local, à la mi-septembre, la vie reprend son cours tout doucement."
Pendant 8 mois, l'agence a dû travailler loin de son adresse habituelle, et le délai s'est rallongé à causes des assurances.
"Tout le monde se renvoie la balle, la vitrine étant une part très importante de l'immeuble, la copropriété doit la prendre en charge, mais l'assureur a tout fait pour faire peser cela sur notre assurance."
Après des mois de bataille, Emmanuelle a pris le parti de sortir 10 000 euros de sa poche pour se réapproprier à nouveau le local, en comblant la vitrine manquante.
L'agence étant totalement dévastée, il a fallu aussi réaménager le commerce et pour cela la responsable a pu s'appuyer sur l'argent de la cagnotte Leetchi.
Lancée par un couple de voisins, amoureux de voyages, la tirelire en ligne a permis de réaménager le local, car l'assurance n'a pas couvert l'ensemble des besoins.
"La cagnotte a représenté un peu moins de 8 000 euros. De nombreux confrères ont participé, c'est assez incroyable cet élan de générosité. Vous savez dès que je vais sur un événement, tout le monde sait qui nous sommes.
Les images ont marqué les esprits et je n'imaginais pas autant", livre Emmanuelle.
L'agence Promovacances va changer d'adresse
L'agence Globe Travel a retrouvé sa vitrine à ses frais, les assurances se renvoient la balle - DR
Non loin de la Mairie, l'agence Promovacances du cours Alsace Lorraine est toujours là, mais la pérennité du point de vente a été largement ébranlée par les manifestations.
"Les Gilets Jaunes ont remis en question mon implantation en centre-ville, je vais devoir me réadapter face à des coûts fixes devenus trop importants par rapport aux recettes" regrette Laurent Menanteau.
Face à la désertion du centre de Bordeaux, le gérant a dû licencier une personne et la prochaine étape sera le déménagement, dans une rue moins exposée et donc aux loyers moins élevés.
Si les manifestations violentes ont précipité la chute du point de vente, elles ne sont pas la seule explication. "Quand la tempête souffle, les arbres morts sont les premiers à tomber à terre, malheureusement mon agence faisait partie de ces plantations malades.
Les Gilets Jaunes ont simplement accéléré le processus, vous savez quand vous vous focalisez dès le vendredi sur les violences du samedi, les chiffres ne peuvent pas suivre,".
Après la tempête viennent toujours les éclaircies. Les deux autres points de vente de ce propriétaire ont bien performé, car situés en périphérie. "L'année est plutôt bonne dans l'ensemble, il y a eu un certain report."
"Les Gilets Jaunes ont remis en question mon implantation en centre-ville, je vais devoir me réadapter face à des coûts fixes devenus trop importants par rapport aux recettes" regrette Laurent Menanteau.
Face à la désertion du centre de Bordeaux, le gérant a dû licencier une personne et la prochaine étape sera le déménagement, dans une rue moins exposée et donc aux loyers moins élevés.
Si les manifestations violentes ont précipité la chute du point de vente, elles ne sont pas la seule explication. "Quand la tempête souffle, les arbres morts sont les premiers à tomber à terre, malheureusement mon agence faisait partie de ces plantations malades.
Les Gilets Jaunes ont simplement accéléré le processus, vous savez quand vous vous focalisez dès le vendredi sur les violences du samedi, les chiffres ne peuvent pas suivre,".
Après la tempête viennent toujours les éclaircies. Les deux autres points de vente de ce propriétaire ont bien performé, car situés en périphérie. "L'année est plutôt bonne dans l'ensemble, il y a eu un certain report."
Des agences de voyages face à des pouvoirs publics absents
Pour le comptable de Globe Travel, le sourire est aussi de retour, d'autant plus que les catastrophes économiques de l'automne ont épargné l'agence du cours Pasteur.
"Nous avons perdu notre clientèle de passage, mais malgré tout l'année a été positive. Sans cette péripétie, elle aurait été bien meilleure. Il nous tarde tout de même que l'activité reprenne son fil,", commente Emmanuelle.
Si les clients reviennent à petits pas, le plus important reste de récupérer l'argent dû par les assurances. La responsable attend aussi le procès des personnes concernées par le saccage.
La justice remplira son rôle, alors que les pouvoirs publics ont été aux abonnés absents.
"Nous avons rencontré Edouard Philippe et Emmanuel Macron. Tout le monde s'est beaucoup montré, mais ça n'a ne nous a pas servi à grand chose....
Les aides versées ont été infimes et encore nous avons dû faire le forcing, car nous ne rentrions pas dans les critères," peste la responsable de Globe Travel.
D'ailleurs pour faire revivre le centre-ville, l'association des commerçants a organisé différents événements, avec un succès mitigé. Dans ces moments délicats, les amis se font plus rares, un peu à l'image du comportement de la propriétaire de l'immeuble.
"Notre vitrine reste sans protection actuellement, car la propriétaire ne souhaite pas mettre de rideau de protection, elle se moque totalement de nous et de notre avenir."
Et justement c'est vers le futur que les Bordelais regardent, préférant laisser les mauvaises images derrière eux.
Laurent Menanteau recherche actuellement un local dans le centre-ville et Globe Travel va organiser prochainement une soirée avec ses clients pour les remercier d'avoir garni la cagnotte.
"Il ne nous tarde qu'une chose : que la vie reprenne son cours et que cela ne se reproduise plus jamais !," conclut Emmanuelle.
"Nous avons perdu notre clientèle de passage, mais malgré tout l'année a été positive. Sans cette péripétie, elle aurait été bien meilleure. Il nous tarde tout de même que l'activité reprenne son fil,", commente Emmanuelle.
Si les clients reviennent à petits pas, le plus important reste de récupérer l'argent dû par les assurances. La responsable attend aussi le procès des personnes concernées par le saccage.
La justice remplira son rôle, alors que les pouvoirs publics ont été aux abonnés absents.
"Nous avons rencontré Edouard Philippe et Emmanuel Macron. Tout le monde s'est beaucoup montré, mais ça n'a ne nous a pas servi à grand chose....
Les aides versées ont été infimes et encore nous avons dû faire le forcing, car nous ne rentrions pas dans les critères," peste la responsable de Globe Travel.
D'ailleurs pour faire revivre le centre-ville, l'association des commerçants a organisé différents événements, avec un succès mitigé. Dans ces moments délicats, les amis se font plus rares, un peu à l'image du comportement de la propriétaire de l'immeuble.
"Notre vitrine reste sans protection actuellement, car la propriétaire ne souhaite pas mettre de rideau de protection, elle se moque totalement de nous et de notre avenir."
Et justement c'est vers le futur que les Bordelais regardent, préférant laisser les mauvaises images derrière eux.
Laurent Menanteau recherche actuellement un local dans le centre-ville et Globe Travel va organiser prochainement une soirée avec ses clients pour les remercier d'avoir garni la cagnotte.
"Il ne nous tarde qu'une chose : que la vie reprenne son cours et que cela ne se reproduise plus jamais !," conclut Emmanuelle.