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Gites de France vise la clientèle internationale

… et le business travel


Gîtes de France est en mouvement. Avec l’arrivée de sa nouvelle présidente voici quelques mois, l’association marque un intérêt grandissant pour une cible internationale. La basse saison en ligne de mire, elle s’intéresse aussi de très près aux voyageurs d’affaires en déplacement sur plusieurs nuitées.


Rédigé par le Dimanche 26 Mai 2019

Quand on pense « Gîtes de France », on imagine tout de suite des bâtiments de charme, des propriétaires passionnés et de l’échange. Bref. Un séjour de rêve. Du moins, quand on est français. Parce qu’à l’étranger, la marque est moins vendeuse.

« 70% de nos visiteurs sont français », indique Sylvie Pellegrin, la nouvelle présidente de Gîtes de France, arrivée à la tête de l’association en mars 2019.

« Or, il n’y a que 2 jours dans l’année où personne dans le monde n’est en vacances… ça laisse des possibilités infinies ! ».

La nouvelle présidente marque ainsi, avec un sens de la formule humoristique (même si on ne sait pas quels sont ces 2 fameux jours mais en bons journalistes d’investigation, nous allons mener notre enquête), sa volonté de cibler une clientèle internationale et de sortir de la saisonnalité.

Attirer une clientèle internationale

Et c’est vrai qu’avec 42 000 propriétaires et 70 000 hébergements de charme, classés ou insolites… Gîtes de France a la capacité de ses ambitions.

Plus de 150 thématiques (agritourisme, œnotourisme, randonnée, handitourisme…) permettent des rencontres, de manger local et vivre « à la française » bref, autant d’expériences qui ne peuvent qu’attirer un public international qui a soif d’authenticité.

Ça tombe bien, « c’est notre cœur de métier » se félicite la présidente. « Gîtes de France c’est un label, avec 110 critères, en partie sur la structure, l’hébergement lui-même, et en partie sur le propriétaire : il n’y a pas une boîte aux lettres où récupérer les clés mais un échange avec le propriétaire, avec qui on peut partager le petit dej’ par exemple ».

Pour se donner les moyens de ses ambitions, l’association annonçait mercredi 22 mai 2019 un partenariat avec Expedia.

Un choix qui n’est pas anodin et repose essentiellement sur plusieurs arguments : Expedia a exprimé son attachement aux territoires, une priorité pour l’association ; une mise en avant du label Gîtes de France, lui donnant ainsi une plus forte visibilité ; et enfin, une forte assise avec 750 millions de visiteurs par mois et un leadership sur les ventes packagées, ce qui est loin d’être anodin lorsqu’on vise une clientèle internationale.

A l’heure d’Airbnb ou Abritel, les adhérents ont le choix d’être ou de ne pas être sur telle ou telle plateforme, voire plusieurs, ou aucune.

Un choix individuel de commercialisation auquel s’ajoute désormais le partenariat national, qui permet à Gîtes de France de ne pas être « noyé dans une offre » comme sur une autre plateforme, mais mise en avant.

Les adhérents bénéficient d’un tarif négocié et une partie de la commission que touchera le site sera reversée à la communication en ligne sur le territoire.

L’objectif est a priori simple : se faire connaître des touristes étrangers.

Mais il est aussi ambitieux : inverser la tendance sur la basse saison et passer à un pourcentage de 70% de voyageurs internationaux pour 30% de Français.

Pour Sylvie Pellegrin, « l’idée n’est pas de substituer un tourisme par un autre » mais d’intégrer des voyageurs internationaux là où les Français sont moins présents et « augmenter le hors-saison ».

Aux côtés des adhérents et des collectivités

Pour la commercialisation et la visibilité à l’international, Gites de France s’appuie sur un partenaire de poids.

Pour attirer les voyageurs étrangers, l’association propose aussi des formations en langues pour ses adhérents, et depuis peu, des accompagnements pour mieux appréhender les différentes attentes, les us et coutumes et les différences culturelles.

La proximité et l’aide apportée par l’association à ses adhérents au quotidien est d’ailleurs largement martelée par l’association notamment lorsqu’elle cherche à recruter de nouveaux propriétaires.

Sylvie Pellegrin, présidente des Gîtes de France et Béatrice Cimino, propriétaire du Gîtes des Accoules à Marseille - Crédit Photo : TourMaG.com JP
Sylvie Pellegrin, présidente des Gîtes de France et Béatrice Cimino, propriétaire du Gîtes des Accoules à Marseille - Crédit Photo : TourMaG.com JP
« Les adhérents sont le plus souvent des personnes qui ont déjà un gîte, mais qui viennent vers nous parce qu’ils ne veulent plus être sur Booking ou Airbnb » assure Patricia Carrier, directrice des Gîtes de France des Bouches-du-Rhône.

La philosophie et l’approche de ces grosses structures, les conditions qu’elles imposent sont décriées par beaucoup de professionnels, et les propriétaires de gîtes se tournent vers le label Gîtes de France, dont le soutien, la formation mais aussi l’aide administrative et le conseil au quotidien leur permet de mieux appréhender leur activité.

« On leur dit de moduler les prix, de faire du court séjour, on leur explique le développement du secteur »… Autant de conseils sur lesquels les hôtes peuvent s’appuyer pour mieux accueillir une clientèle nouvelle.

L’autre axe sur lequel s'appuie Gîtes de France pour développer son offre, c’est le travail main dans la main avec les collectivités territoriales.

Véritable levier touristique pour une plus grande visibilité de la région, Gîtes de France est aussi un garant économique pour elles : des établissements classés qui sont pris en main par des particuliers, l’arrivée de voyageurs qui vont consommer des activités dans la région, la collecte des taxes («contrairement à d’autres », s’amuse Sylvie Pellegrin, et on avoue, on ne voit pas-du-tout-à-qui-elle-fait-allusion)…

Autant d’axes qui justifient un travail commun entre l’association et les institutions.

Capter les voyageurs d’affaires

On le sait moins, mais Gites de France capte aussi une part non négligeable de tourisme d’affaires.

L’hiver en hors saison, les voyageurs d’affaires sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la fédération pour des séjours de 3 ou 4 nuitées.

Pour un prix plus ou moins équivalent, les entreprises choisissent Gites de France lorsque le séjour dure un peu, plus agréable pour le voyageur qui par ailleurs crée des liens en local.

« Dans les Bouches-du-Rhône, cela représente entre 15 et 20% des contrats » insiste Patricia Carrier. Le département compte 700 hébergements et 500 gîtes et chambres d’hôtes.

Pour développer le secteur, Gites de France veut mettre en place des contrats Grands Comptes.

Normalement, pour un voyageur et un propriétaire, il y a un client. Mais quid des grandes entreprises qui font voyager leurs commerciaux partout en France tout au long de l’année ?

L’idée serait de créer un contrat unique, une sorte de facilitateur, qui éviterait aux entreprises de gérer 1001 contrats différents. Un seul interlocuteur, une seule facture, le tout pour l’entreprise elle-même comme pour ses sous-traitants.

Loin de n’être qu’un vœu pieux, l’association a déjà en tête un contrat avec la SNCF.

« Il y a la mise en place, notamment technologique qui est compliquée » mesure Sylvie Pellegrin, ajoutant qu’il devrait être finalisé d’ici la fin de l’année.

Un vent nouveau souffle sur Gîtes de France qui semble être définitivement sur les rails du succès !

La ruralité comme cheval de bataille

Si l'association s'est lancée dans le city break depuis 2010, le cœur de métier de l'association reste l'attachement à la ruralité.

Pour l'agritourisme, « les agriculteurs ont systématiquement le réflexe Gîtes de France ».

Et pour cause, puisque lorsque les Gîtes de France ont été créés, il y a 65 ans, c'était avant tout pour générer des revenus complémentaires pour les agriculteurs et lutter contre la désertification des campagnes.

Dont acte : les chambres d'agriculture sont associées ou partenaires principales de l'association, et la ruralité l'une des priorités.

Ainsi, Gites de France a créé un fonds de dotation pour aider à sauvegarder le patrimoine rural et mettre la main à la pâte sur le volet plus social, via un partenariat avec le Secours Populaire.

Le premier appel à projet sera finalisé d'ici 2020
.

Dans les Bouches-du-Rhône, l'association s'installera du 7 au 9 juin 2019 et pour la 4e année au Salon des agricultures de Provence. Sur le stand de 30m2, les visiteurs pourront découvrir les adhérents de la région, qui viendront présenter et mettre en scène leurs savoir-faire et leurs produits.

La nouvelle convention avec l'Agence Locale de l’Énergie et du Climat sera présentée. Celle-ci pourra accompagner les adhérents ou futurs adhérents dans leurs démarches environnementales, notamment sur le bâti et les écogestes, bref, comme le résume Patricia Carrer, « les amener à ».

Juliette Pic Publié par Juliette Pic Journaliste - TourMaG.com
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