Hauts-de-France : Jean de La Fontaine, toujours présent à Château-Thierry, quatre siècles après...

Le corbeau et le renard, Les animaux malades de la peste, La cigale et la fourmi, Le chat, la belette et le petit lapin : tous, nous avons en mémoire une fable de Jean de La Fontaine.

Ce sont même les premiers poèmes que l’on nous a lus, enseignés dès notre plus jeune âge, à l’aube de notre éducation.

Entrées dans les écoles à partir du XVIIIe siècle, ces fables figurent toujours en bonne place dans les programmes.

Quatre siècles après sa mort, La Fontaine reste le poète le plus lu et le plus traduit au monde.

Emissions de radio, télé, fêtes, récitals, pièces de théâtre, visites ministérielles et même présidentielles ont marqué l’anniversaire de la naissance du fabuliste qui vit le jour le 8 juillet 1621, à Château-Thierry.

Sa ville natale qui n’est pas en reste a su conserver sa maison familiale et tracer un parcours en une vingtaine d’étapes. L’occasion de retrouver La Fontaine au hasard de ses pas mais aussi de découvrir le cœur de la ville.

Pour le visiteur, comme pour le fabuliste d’ailleurs, tout commence au 12, de la rue Jean de La Fontaine.

En poussant la lourde porte on pénètre dans un superbe hôtel particulier acquis par le père de La Fontaine.

L’endroit raconte la vie que La Fontaine a partagée entre Paris et Château-Thierry, où il revenait régulièrement retrouver ses amis et compagnes.

Peintures, sculptures, arts populaires, graphiques, livres et manuscrits rappellent l’environnement culturel et social du fabuliste éclectique (voir ci-dessous).

La visite est également une balade temporelle qui débute dans la salle du XVIIIe siècle avec le portrait du poète par Hyacinthe Rigaud. Une vitrine présente son activité de maître des eaux et forêts alors qu’une maquette montre l’architecture de l’hôtel à son origine.

Dans le petit salon, les lambris et le mobilier évoquent la partie licencieuse (pour l’époque) de l’œuvre du fabuliste : tableaux de petits formats, gravures, dessins pleins de surprises et d’humour se sont inspirés des contes censurés.

Dans la salle Chagall et Dali sont exposées des estampes des maitres par rotation.

En fin de vie, Jean de La Fontaine se résigna à vendre cette demeure en 1676 pour payer ses dettes. Plusieurs propriétaires se succédèrent avant qu’elle ne soit classée comme musée deux siècles après.

Seul souvenir du vivant de Jean de La Fontaine, l’impressionnante clé de l’ancienne porte cochère.

« Des siècles après sa mort, les pas de La Fontaine étaient effacés dans sa ville. Seuls de rares initiés en connaissaient la trace : une certaine tradition orale subsistait qui désignait, ici ou là, des lieux légendaires fréquentés par le poète cependant que des générations d'érudits controversaient à l'envi sur des détails biographiques.

C'était assurément chose naturelle que de favoriser l'appropriation de ce patrimoine culturel commun que constituent La Fontaine, son œuvre et sa ville.

Il est donc apparu que l'endroit était unique et l'occasion idéale pour marquer par des repères matériels la trace de Jean, le fabuliste, devenu universel. »

Ainsi, à l’initiative d’Alain Froidefond (à l’époque maire adjoint à la culture), est né un parcours en 1995 permettant d'apprécier le centre ville tout en s'évadant dans le temps.

C’est aussi l’occasion de découvrir la cité étagée au-dessus de la Marne. Une vingtaine d’étapes sont balisées au départ de la maison natale jusqu’à l’esplanade du château, en redescendant à la chapelle de l’Hôtel Dieu pour rejoindre l’Hôtel de ville, le pont, le quai, la place de l’église Saint-Crépin puis la rue Jean de La Fontaine.

Tout cela à un doux rythme. Car « Rien ne sert de courir... » Ce ne sont pas les Castrothéodoriciens qui nous contrediront.

Jean de La Fontaine naquit aux alentours du 8 juillet 1621 à Château-Thierry, de Charles de La Fontaine, conseiller du roi et maître des eaux et forêts, et de Françoise Pidoux.

Après un passage - tout à fait accidentel - dans la vie religieuse au sein de la congrégation de l’Oratoire à Paris, où l’amour de la poésie l’emporta sur la théologie, il obtint finalement le titre d’avocat en la Cour du Parlement.

Ses années estudiantines furent marquées par les assemblées libres et joyeuses des Paladins de la Table ronde, du nom du cabaret où il aimait retrouver ses amis Pellisson, Furetière, Maucroix, Tallemant des Réaux et Rambouillet de La Sablière.

Habitué des salons parisiens et de leur effervescence littéraire, il rejoignait régulièrement Château-Thierry pour y tenir sa charge de maître des eaux et forêts.

Il y épousa Marie Héricart, dont il eut un enfant, Charles. Désintéressé des obligations de la vie familiale, il se sépara des biens de son épouse et ne se préoccupa guère de l’éducation de son fils.

Il bénéficia de la protection du surintendant des finances Nicolas Fouquet, à qui il s’engagea à verser une « pension poétique ».

Resté indéfectiblement fidèle à son premier mécène dans sa disgrâce, il n’attira jamais les faveurs de Louis XIV et dût dépendre du soutien de ses protecteurs successifs, la duchesse douairière d’Orléans, Marguerite de La Sablière, puis le banquier Anne d’Hervart et son épouse. Il dut attendre 1684 pour entrer à l’Académie française.

Maison du Tourisme Les Portes de la Champagne à Château-Thierry

www.lesportesdelachampagne.com

Musée Jean de La Fontaine
12 rue Jean de La Fontaine
02400 Château-Thierry

Tel : 03 23 69 05 60
Site internet : www.museejeandelafontaine.fr

Cave de Champagne

Egalement à Château Thierry, aux portes de la Champagne et au cœur du vignoble de la vallée de la Marne, la Maison Panier propose une visite de ses caves suivie de dégustations toute l’année. C’est une coopérative qui abrite de belles caves creusées au XIIème siècle. C’est aussi un complexe où on peut organiser réceptions, séminaires, incentives de 10 à 300 personnes. Tel : 03 23 69 51 30

Bonne adresse

Sur la route des vins de Champagne, à quelques encablures de Château-Thierry, à Essômes-sur-Marne, le restaurant du Château de la Marjolaine en bord de Marne, vaut une halte.

Dans un cadre raffiné il propose une cuisine sans prétention mais d’excellente facture. Le terroir et les saisons guident les choix du chef. La carte des vins est particulièrement soignée.

Pour aller plus loin : www.jaimelaisne.com