La Tunisie peinait à faire revenir les touristes français depuis la Révolution de 2010. Avec l'attaque du musée du Bardo, le 18 mars 2015, la tâche est encore plus compliquée - Photo P.C.
L'optimisme est de rigueur, mais en discutant avec les professionnels tunisiens du tourisme et, notamment, les hôteliers du pays, on se rend rapidement compte qu'ils vivent actuellement une situation difficile.
Le tourisme est globalement en baisse. C'est particulièrement le cas pour les arrivées françaises, premier marché émetteur de la destination.
Il ne reprend que très lentement depuis l'attaque du musée du Bardo il y a 3 mois.
Entre le 1er janvier et le 31 mai 2015, la Tunisie a accueilli 182 000 visiteurs français.
Et même si cela représente près du tiers de l'ensemble des arrivées européennes, on reste en retard sur la fréquentation de 2014 qui n'était pourtant pas exceptionnelle avec environ 750 000 Français sur toute l'année. (Lire l'interview d'Abdelatif Hamam, DG de l'ONTT)
Tout cela reste malheureusement bien éloigné des records établis avant la Révolution avec, au plus fort, 1,4 millions de touristes issus de l'Hexagone en 2010.
Le tourisme est globalement en baisse. C'est particulièrement le cas pour les arrivées françaises, premier marché émetteur de la destination.
Il ne reprend que très lentement depuis l'attaque du musée du Bardo il y a 3 mois.
Entre le 1er janvier et le 31 mai 2015, la Tunisie a accueilli 182 000 visiteurs français.
Et même si cela représente près du tiers de l'ensemble des arrivées européennes, on reste en retard sur la fréquentation de 2014 qui n'était pourtant pas exceptionnelle avec environ 750 000 Français sur toute l'année. (Lire l'interview d'Abdelatif Hamam, DG de l'ONTT)
Tout cela reste malheureusement bien éloigné des records établis avant la Révolution avec, au plus fort, 1,4 millions de touristes issus de l'Hexagone en 2010.
A Carthage et Sid Bou Saïd, beaucoup de Russes
Et la baisse risque de se poursuivre en 2015. C'est ce que confirme une hôtelière d'Hammamet dont l'établissement est actuellement fermé, faute de clients. Il ne rouvrira pas avant l'Aïd el-Fitr qui marquera la fin du Ramadan le 18 juillet 2015.
"Pour 2015, c'est fichu. Aujourd'hui, nous devons surtout penser à préparer 2016", confie cette professionnelle.
La mobilisation des professionnels et l'optimisme – de façade – n'y changent rien. L'heure est à la morosité pour le tourisme en Tunisie. On le constate assez facilement à Tunis et dans les alentours de la capitale.
Dans la zone touristique de Carthage, les touristes sont là. Mais difficile d'y trouver des Français. Aux Thermes d'Antonin, les seuls visiteurs présents mardi 9 juin 2015 sont russes.
Ils sont une centaine à visiter Tunis et ses zones touristiques de l'Est de la ville, transportés par 4 cars.
Les commerçants et les artisans de Carthage qui vendent leurs produits aux visiteurs regrettent la suspension des escales des compagnies de croisière dans le port de la Goulette. Chaque mercredi et chaque samedi, cela leur permettait de recevoir des centaines d'autres touristes de différentes nationalités.
Depuis 3 mois, le manque se fait clairement ressentir comme l'explique 2 vendeurs rencontrés aux Thermes d'Antonin et dont nous vous restituons les propos dans le diaporama sonore ci-dessous.
"Pour 2015, c'est fichu. Aujourd'hui, nous devons surtout penser à préparer 2016", confie cette professionnelle.
La mobilisation des professionnels et l'optimisme – de façade – n'y changent rien. L'heure est à la morosité pour le tourisme en Tunisie. On le constate assez facilement à Tunis et dans les alentours de la capitale.
Dans la zone touristique de Carthage, les touristes sont là. Mais difficile d'y trouver des Français. Aux Thermes d'Antonin, les seuls visiteurs présents mardi 9 juin 2015 sont russes.
Ils sont une centaine à visiter Tunis et ses zones touristiques de l'Est de la ville, transportés par 4 cars.
Les commerçants et les artisans de Carthage qui vendent leurs produits aux visiteurs regrettent la suspension des escales des compagnies de croisière dans le port de la Goulette. Chaque mercredi et chaque samedi, cela leur permettait de recevoir des centaines d'autres touristes de différentes nationalités.
Depuis 3 mois, le manque se fait clairement ressentir comme l'explique 2 vendeurs rencontrés aux Thermes d'Antonin et dont nous vous restituons les propos dans le diaporama sonore ci-dessous.
La situation est comparable un peu plus au Sud, du côté de Sidi Bou Saïd. On y retrouve les mêmes voyageurs russes qui y font un nouvel arrêt dans leur périple en car autour de Tunis.
En faisant un tour de ce splendide village bleu et blanc, on croise quelques Français, venus en Tunisie pour y voir des amis ou leur famille.
Au Café des Délices, quelques clients s'expriment en allemand. Mais la plupart des tables sont occupées par des Tunisiens où par les membres du groupe russe.
Là aussi, les Français ne sont encore que très peu représentés parmi les touristes. D'ailleurs, comme le fait remarquer Bassem, chauffeur, "désormais, on parle de moins en moins français et de plus en plus anglais ou allemand avec les touristes en Tunisie."
Un constat partagé par Karim, serveur au Café des Délices, et Lotfi, peintre à Sidi Bou Saïd, dans le diaporama sonore ci-dessous.
En faisant un tour de ce splendide village bleu et blanc, on croise quelques Français, venus en Tunisie pour y voir des amis ou leur famille.
Au Café des Délices, quelques clients s'expriment en allemand. Mais la plupart des tables sont occupées par des Tunisiens où par les membres du groupe russe.
Là aussi, les Français ne sont encore que très peu représentés parmi les touristes. D'ailleurs, comme le fait remarquer Bassem, chauffeur, "désormais, on parle de moins en moins français et de plus en plus anglais ou allemand avec les touristes en Tunisie."
Un constat partagé par Karim, serveur au Café des Délices, et Lotfi, peintre à Sidi Bou Saïd, dans le diaporama sonore ci-dessous.
Plus de succès pour la Medina de Tunis
Les visiteurs sont relativement plus nombreux et visibles dans le centre de Tunis. On peut y croiser diverses nationalités dont pas mal de Français.
Ils apprécient tout particulièrement la médina de la capitale. Les petits « hôtels de charme » et les maisons d'hôte s'y développent d'ailleurs assez rapidement. Ils profitent de ce relatif engouement pour le centre historique de Tunis où certains choisissent désormais de loger.
"Cela leur permet de découvrir les souks sans avoir à se préoccuper du transport en bus ou en taxi. De plus, même si la médina peut parfois être bruyante et agitée, dans les hôtels, l'ambiance est très calme", explique le Directeur du Dar el Medina, hôtel de charme de 12 chambres.
Entre les mosquées, les souks, la Kasbah et les petits restaurants aux grillades incomparables, les touristes ne manquent pas d'activités.
Certains font même part de leur regret de ne pas pouvoir bénéficier de tarifs aériens plus abordables. Cela leur permettrait de revenir à Tunis pour y passer un week-end ou un court séjour de 3 ou 4 nuits.
Ils apprécient tout particulièrement la médina de la capitale. Les petits « hôtels de charme » et les maisons d'hôte s'y développent d'ailleurs assez rapidement. Ils profitent de ce relatif engouement pour le centre historique de Tunis où certains choisissent désormais de loger.
"Cela leur permet de découvrir les souks sans avoir à se préoccuper du transport en bus ou en taxi. De plus, même si la médina peut parfois être bruyante et agitée, dans les hôtels, l'ambiance est très calme", explique le Directeur du Dar el Medina, hôtel de charme de 12 chambres.
Entre les mosquées, les souks, la Kasbah et les petits restaurants aux grillades incomparables, les touristes ne manquent pas d'activités.
Certains font même part de leur regret de ne pas pouvoir bénéficier de tarifs aériens plus abordables. Cela leur permettrait de revenir à Tunis pour y passer un week-end ou un court séjour de 3 ou 4 nuits.
"Les Français préfèrent Djerba"
Sur l'île de Djerba, le village d'Errihad a accueilli près de 150 street-artistes en 2014. Ils ont réalisé de magnifiques œuvres sur les murs des maisons - Photo P.C.
C'est finalement du côté de Djerba qu'il faut se diriger pour trouver les touristes français présents en Tunisie.
"Les Français préfèrent Djerba", assure ainsi Anis Saoud, Directeur général de l'hôtel Rym Beach, 4 étoiles, de Seabel Hotels Tunisia.
Son établissement est plein et, autour de la piscine, les vacanciers parlent beaucoup en français. "Pour nous, la saison a bien débuté. Presque aussi bien que l'année dernière", confirme le Directeur.
Mais, pour l'autre adresse du groupe sur l'île, le Seabel Hotel Aladin, 3 étoiles, la situation est différente. En ce début de saison, son taux de remplissage plafonne à environ 30 %, selon Rafik Narkaoui, Responsable commerciale région Djerba de Seabel Hotels.
L'adresse était un club Eldorador jusqu'en 2013. Mais le partenariat avec Jet tours a pris fin. Elle est désormais en contrat avec TUI et a rejoint depuis les rangs des clubs « Suneo ».
Mais, si en tant qu'Eldorador, l'hôtel accueillait, un majorité de Français, son nouveau concept s'adresse davantage à un marché anglo-saxon. Il a donc dû fermer ses portes pendant plusieurs mois pendant l'hiver 2014/2015 pour s'adapter aux normes exigées par son nouveau partenaire.
L'offre d'animation a également évolué et s'adresse désormais davantage aux vacanciers anglais et allemands. Ce qui a tendance à décevoir les clients français fidèles qui ont choisi de revenir cette année.
Mais les perspectives de Nourredine Gharbi, Directeur de l’hôtel, sont plutôt bonnes. Il estime que 2015 sera "une année de transition" et table sur une montée en puissance dès 2016.
"Les Français préfèrent Djerba", assure ainsi Anis Saoud, Directeur général de l'hôtel Rym Beach, 4 étoiles, de Seabel Hotels Tunisia.
Son établissement est plein et, autour de la piscine, les vacanciers parlent beaucoup en français. "Pour nous, la saison a bien débuté. Presque aussi bien que l'année dernière", confirme le Directeur.
Mais, pour l'autre adresse du groupe sur l'île, le Seabel Hotel Aladin, 3 étoiles, la situation est différente. En ce début de saison, son taux de remplissage plafonne à environ 30 %, selon Rafik Narkaoui, Responsable commerciale région Djerba de Seabel Hotels.
L'adresse était un club Eldorador jusqu'en 2013. Mais le partenariat avec Jet tours a pris fin. Elle est désormais en contrat avec TUI et a rejoint depuis les rangs des clubs « Suneo ».
Mais, si en tant qu'Eldorador, l'hôtel accueillait, un majorité de Français, son nouveau concept s'adresse davantage à un marché anglo-saxon. Il a donc dû fermer ses portes pendant plusieurs mois pendant l'hiver 2014/2015 pour s'adapter aux normes exigées par son nouveau partenaire.
L'offre d'animation a également évolué et s'adresse désormais davantage aux vacanciers anglais et allemands. Ce qui a tendance à décevoir les clients français fidèles qui ont choisi de revenir cette année.
Mais les perspectives de Nourredine Gharbi, Directeur de l’hôtel, sont plutôt bonnes. Il estime que 2015 sera "une année de transition" et table sur une montée en puissance dès 2016.
Timbre de "solidarité"
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Si Djerba, présentée comme une destination à part entière, semble moins subir les conséquences de l'attentat du Bardo en termes de fréquentation touristique, la situation y est tout de même difficile.
L'île est globalement moins touchée, mais "seuls 5 ou 6 hôtels ont vraiment de bonnes performances actuellement", regrette un professionnel local. Sur les 150 établissements de l'île, plus de 20 ont dû fermer leurs portes.
Malgré tout, pour les touristes présents sur place, la bonne humeur est au rendez-vous. Ils profitent au maximum de tous les atouts de l'île et affichent de larges sourires.
Au moins jusqu'au moment de leur départ lorsque les douaniers tunisiens leur rappellent qu'il leur faut encore dépenser 30 dinars (environ 15 euros) pour acheter le timbre de « solidarité » obligatoire. Un tarif majoré de 5 dinars (un peu plus de 2 euros) en cas d'achat par carte bancaire...
L'île est globalement moins touchée, mais "seuls 5 ou 6 hôtels ont vraiment de bonnes performances actuellement", regrette un professionnel local. Sur les 150 établissements de l'île, plus de 20 ont dû fermer leurs portes.
Malgré tout, pour les touristes présents sur place, la bonne humeur est au rendez-vous. Ils profitent au maximum de tous les atouts de l'île et affichent de larges sourires.
Au moins jusqu'au moment de leur départ lorsque les douaniers tunisiens leur rappellent qu'il leur faut encore dépenser 30 dinars (environ 15 euros) pour acheter le timbre de « solidarité » obligatoire. Un tarif majoré de 5 dinars (un peu plus de 2 euros) en cas d'achat par carte bancaire...