"Entre la mer, le volcan, la nature, la gastronomie et la culture locale, l’offre de la Réunion est unique au monde" - Photo Cascade Trou de fer IRT serge Gelabert
Elle est loin la crise du Chikungunya, et cette horrible année 2006 qui s’était soldée par une fréquentation touristique en chute de 32 %, semble désormais complètement oubliée.
En 2011, l’île de la Réunion a accueilli 471 000 clients, soit une augmentation conséquente de 12,1 % par rapport à 2010. Les dépenses touristiques ont également grimpé de 16,2 % pour atteindre 388,7 M €.
Dans la foulée, le trafic de l’aéroport international Roland Garros a dépassé les 2 millions de passagers ; un beau score dont Air Austral et Air France ont largement profité.
Les ventes du transporteur régional, qui pèse 41 % du marché, sont en hausse de 14 % par rapport à 2010.
Celles de la compagnie nationale, qui représente 35 % du trafic total, ont bondi de 20 %.
Si les clientèles affinitaire et business restent stables avec respectivement 45 % et 9 % des visiteurs, le marché strictement loisir gagne tout de même 3 points, à 42 % du total.
Pour faire bonne mesure, enfin, les principaux marchés émetteurs ont tous progressé.
La métropole, qui totalise environ 81 % des arrivées depuis 3 ans, augmente ainsi de 10,2 % ; l’UE (principalement l’Allemagne, le Benelux et la Suisse) progresse de 12,6 %. Le reste du monde, dont l’Océan Indien et l’Asie, affiche une croissance de 38,3%.
En 2011, l’île de la Réunion a accueilli 471 000 clients, soit une augmentation conséquente de 12,1 % par rapport à 2010. Les dépenses touristiques ont également grimpé de 16,2 % pour atteindre 388,7 M €.
Dans la foulée, le trafic de l’aéroport international Roland Garros a dépassé les 2 millions de passagers ; un beau score dont Air Austral et Air France ont largement profité.
Les ventes du transporteur régional, qui pèse 41 % du marché, sont en hausse de 14 % par rapport à 2010.
Celles de la compagnie nationale, qui représente 35 % du trafic total, ont bondi de 20 %.
Si les clientèles affinitaire et business restent stables avec respectivement 45 % et 9 % des visiteurs, le marché strictement loisir gagne tout de même 3 points, à 42 % du total.
Pour faire bonne mesure, enfin, les principaux marchés émetteurs ont tous progressé.
La métropole, qui totalise environ 81 % des arrivées depuis 3 ans, augmente ainsi de 10,2 % ; l’UE (principalement l’Allemagne, le Benelux et la Suisse) progresse de 12,6 %. Le reste du monde, dont l’Océan Indien et l’Asie, affiche une croissance de 38,3%.
Malgré un bon début 2012, les professionnels sont moroses
Stéphane Baras, DG du Lux Île de la Réunion (ex Naiades) et président de l'UMIH locale - Photo DR
Si l’on ajoute à ce bilan très positif les 393 000 nuitées du premier semestre 2012, le moral des professionnels du tourisme devrait être au beau fixe.
D’après le baromètre mensuel, réalisé par IPSOS pour le compte de l’Observatoire régional du tourisme (ORT), ils sont pourtant moroses.
En janvier dernier, selon ce sondage, ils étaient 54 % à considérer que l’activité du tourisme s’améliorait ; en juin, ils n’étaient plus que 13 % !
Au début de l’année, 51 % d’entre eux se déclaraient optimistes, mais six mois plus tard, il n’en restait plus que 20 %.
Et cette chute de tension était équivalente lorsque l’on sondait les professionnels sur l’évolution de leur activité particulière.
« Après un bon début d’année, il y a d’abord eu les élections et puis un réel attentisme des clients. » explique Stéphane Barras, directeur général du Lux Île de La Réunion et Président du Club des Hôteliers Réunionnais, membre de l’UMIH, « Ce ralentissement touche tous les segments, de l’entrée de gamme au luxe, et tous les marchés : individuel, groupe, événementiel… »
« Il y a effectivement un léger fléchissement. » confirme Pascal Viroleau, le Président de l’Île de la Réunion Tourisme (IRT), « L’impact de la crise est moins fort qu’à Maurice, mais les gens dépensent moins et ils sont sans doute moins nombreux à pouvoir venir jusqu’à nous ».
D’après le baromètre mensuel, réalisé par IPSOS pour le compte de l’Observatoire régional du tourisme (ORT), ils sont pourtant moroses.
En janvier dernier, selon ce sondage, ils étaient 54 % à considérer que l’activité du tourisme s’améliorait ; en juin, ils n’étaient plus que 13 % !
Au début de l’année, 51 % d’entre eux se déclaraient optimistes, mais six mois plus tard, il n’en restait plus que 20 %.
Et cette chute de tension était équivalente lorsque l’on sondait les professionnels sur l’évolution de leur activité particulière.
« Après un bon début d’année, il y a d’abord eu les élections et puis un réel attentisme des clients. » explique Stéphane Barras, directeur général du Lux Île de La Réunion et Président du Club des Hôteliers Réunionnais, membre de l’UMIH, « Ce ralentissement touche tous les segments, de l’entrée de gamme au luxe, et tous les marchés : individuel, groupe, événementiel… »
« Il y a effectivement un léger fléchissement. » confirme Pascal Viroleau, le Président de l’Île de la Réunion Tourisme (IRT), « L’impact de la crise est moins fort qu’à Maurice, mais les gens dépensent moins et ils sont sans doute moins nombreux à pouvoir venir jusqu’à nous ».
Les promotions ne marchent pas
« On a beau faire des promotions sur tous les marchés : TO, locaux ou affaires… ça ne mord pas ! » renchérit Frédéric Veyrier, directeur général du Boucan Canot et Président de l’Union des Hôteliers de La Réunion (UHR), « Entre juin et septembre, on estime que la fréquentation sera globalement en baisse de 8 à 15 % selon les établissements ; et c’est le haut de gamme qui va sûrement souffrir le plus. »
Pour relancer les ventes, l’IRT a donc décidé d’intensifier ses d’efforts de communication, surtout en direction des agences de voyages.
Sur le 2e semestre 2012, il s’est ainsi engagé avec Air France et les Hôtels Lux Island Resort (ex Naiades), dans l’opération « Force 20 » du réseau Manor, un challenge qui combine éductour, formation et challenge de ventes.
En juin 2013, l’IRT veut frapper encore plus fort avec le « Mega Mascarun », un challenge international inter-TO qui réunira 180 agents de voyages issus des principaux marchés-cibles : la France, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse.
Pour relancer les ventes, l’IRT a donc décidé d’intensifier ses d’efforts de communication, surtout en direction des agences de voyages.
Sur le 2e semestre 2012, il s’est ainsi engagé avec Air France et les Hôtels Lux Island Resort (ex Naiades), dans l’opération « Force 20 » du réseau Manor, un challenge qui combine éductour, formation et challenge de ventes.
En juin 2013, l’IRT veut frapper encore plus fort avec le « Mega Mascarun », un challenge international inter-TO qui réunira 180 agents de voyages issus des principaux marchés-cibles : la France, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse.
Établir un vrai partenariat entre la destination et les agents de voyages
Pascal Viroleau, pdt de l'IRT - Photo DR
Pourtant, selon l’ORT, La Réunion serait la première destination exotique citée spontanément par les Français (59 % de notoriété spontanée et 15 % de notoriété « top of mind ») :
« Il ne s’agit pas de travailler notre image mais plutôt d’enrichir son contenu… » précise donc Pascal Viroleau, qui souhaite bâtir une relation durable avec les agents de voyages en leur faisant découvrir l’incroyable potentiel de la destination :
« Entre la mer, le volcan, la nature, la gastronomie et la culture locale, l’offre de la Réunion est unique au monde, » s’enflamme-t-il, en ajoutant aussitôt, « Surtout si l’on songe que nous sommes en France, avec l’euro, bien sûr, mais aussi des infrastructures et une sécurité publique et sanitaire plutôt rares dans les destinations rivales. »
Pour l’IRT, qui se fixe un objectif de 600 000 visiteurs en 2015, ce côté français est aussi une arme à double tranchant.
« Il ne s’agit pas de travailler notre image mais plutôt d’enrichir son contenu… » précise donc Pascal Viroleau, qui souhaite bâtir une relation durable avec les agents de voyages en leur faisant découvrir l’incroyable potentiel de la destination :
« Entre la mer, le volcan, la nature, la gastronomie et la culture locale, l’offre de la Réunion est unique au monde, » s’enflamme-t-il, en ajoutant aussitôt, « Surtout si l’on songe que nous sommes en France, avec l’euro, bien sûr, mais aussi des infrastructures et une sécurité publique et sanitaire plutôt rares dans les destinations rivales. »
Pour l’IRT, qui se fixe un objectif de 600 000 visiteurs en 2015, ce côté français est aussi une arme à double tranchant.
La France, un atout certain et de sérieux handicaps
Certes, il peut rassurer les clients, mais il pèse en même temps sur le coût du travail et handicape la compétitivité de l’offre locale :
« Quand j’emploie un salarié, mon collègue mauricien peut en engager 12, » réplique simplement Stéphane Baras lorsqu’on compare devant lui les hôtels réunionnais avec leurs concurrents tropicaux. « À produit équivalent, on n’a évidemment pas la même qualité de service. »
Plus ubuesque, la question des visas est également un handicap que l’île doit à la France.
Selon Pascal Viroleau, Sud-Africains, Russes ou Chinois, par exemple, doivent obtenir un visa pour aller à la Réunion, département français, tandis qu’ils n’en ont pas besoin pour aller à Maurice, aux Maldives ou aux Seychelles.
« Cela entraîne des démarches longues qui favorisent nos concurrents, car les gens vont toujours au plus simple. » constate-t-il, agacé, avant de déplorer l’incompréhension persistante du Ministère des affaires étrangères.
« Résultat : certains marchés de proximité nous échappent bêtement et Maurice peut ainsi accueillir tranquillement 90 000 Sud-Africains par an quand La Réunion n’en reçoit qu’un petit millier ! »
« Quand j’emploie un salarié, mon collègue mauricien peut en engager 12, » réplique simplement Stéphane Baras lorsqu’on compare devant lui les hôtels réunionnais avec leurs concurrents tropicaux. « À produit équivalent, on n’a évidemment pas la même qualité de service. »
Plus ubuesque, la question des visas est également un handicap que l’île doit à la France.
Selon Pascal Viroleau, Sud-Africains, Russes ou Chinois, par exemple, doivent obtenir un visa pour aller à la Réunion, département français, tandis qu’ils n’en ont pas besoin pour aller à Maurice, aux Maldives ou aux Seychelles.
« Cela entraîne des démarches longues qui favorisent nos concurrents, car les gens vont toujours au plus simple. » constate-t-il, agacé, avant de déplorer l’incompréhension persistante du Ministère des affaires étrangères.
« Résultat : certains marchés de proximité nous échappent bêtement et Maurice peut ainsi accueillir tranquillement 90 000 Sud-Africains par an quand La Réunion n’en reçoit qu’un petit millier ! »
XL Airways est très attendue
Frédéric Veyrier, DG du Boucan Canot et pdt de l'UHR - Photo BF
3ème handicap « français », la gestion d’un patrimoine foncier rare et cher, alors qu’il devient nécessaire de développer le parc d’hébergement :
« Très souvent, les terrains disponibles appartiennent aux collectivités locales et c’est très compliqué à débrouiller sur le plan administratif, » confie Frédéric Veyrier qui préconise, avec de nombreux professionnels, la création d’un « guichet unique » pour accompagner les futurs investisseurs et faciliter leurs démarches.
Paradoxalement, malgré le coût du pétrole et les distances à couvrir depuis la métropole, le problème des tarifs aériens, trop chers eux aussi, paraît presque plus facile à résoudre que l’imbroglio administratif.
« Pour le moment, c’est presque un verrou, car nous sommes parmi les destinations insulaires les plus éloignées. » assure Pascal Viroleau. « Mais l’arrivée d’XL Airways, en décembre prochain, pourraient bien faire bouger les lignes. »
Avec ses tarifs « low cost » et les espoirs qu’ils font naître chez les professionnels réunionnais du tourisme, la compagnie n’a pas encore commencé de voler qu’elle est déjà sous pression…
« Très souvent, les terrains disponibles appartiennent aux collectivités locales et c’est très compliqué à débrouiller sur le plan administratif, » confie Frédéric Veyrier qui préconise, avec de nombreux professionnels, la création d’un « guichet unique » pour accompagner les futurs investisseurs et faciliter leurs démarches.
Paradoxalement, malgré le coût du pétrole et les distances à couvrir depuis la métropole, le problème des tarifs aériens, trop chers eux aussi, paraît presque plus facile à résoudre que l’imbroglio administratif.
« Pour le moment, c’est presque un verrou, car nous sommes parmi les destinations insulaires les plus éloignées. » assure Pascal Viroleau. « Mais l’arrivée d’XL Airways, en décembre prochain, pourraient bien faire bouger les lignes. »
Avec ses tarifs « low cost » et les espoirs qu’ils font naître chez les professionnels réunionnais du tourisme, la compagnie n’a pas encore commencé de voler qu’elle est déjà sous pression…