Le 24 février 2022, l'Europe bercée par l'illusion d'une paix éternelle se réveillait avec une sévère gueule de bois.
Non seulement la guerre existe toujours, mais elle frappe à ses portes. La Russie décidait dans l'élan de paranoïa de son dirigeant d'attaquer son voisin ukrainien.
Les images d'un pays dévasté par une pluie de missiles ont choqué, tout comme le monde, Ludovic Plouvier, le fondateur d'Ulys Voyages.
"Dès vendredi 25 février, avec ma femme nous décidons à accueillir une famille fuyant son pays en guerre.
Sauf que très rapidement, nous nous retrouvons confrontés à un flot de questions : sous quel statut l'accueillir ?" se questionne l'agent de voyages.
Ce dernier appelle alors François Piot, patron du réseau Prêt-à-Partir pour en savoir plus, les deux hommes étant actifs sur plusieurs projets humanitaires.
Face à l'inconnu et la peur de mal faire, l'entrepreneur décide de créer un groupe Facebook pour recueillir les conseils et les avis des internautes, alors qu'il ne pense pas pouvoir trouver de réponse assez rapidement du côté des services de l'Etat.
Non seulement la guerre existe toujours, mais elle frappe à ses portes. La Russie décidait dans l'élan de paranoïa de son dirigeant d'attaquer son voisin ukrainien.
Les images d'un pays dévasté par une pluie de missiles ont choqué, tout comme le monde, Ludovic Plouvier, le fondateur d'Ulys Voyages.
"Dès vendredi 25 février, avec ma femme nous décidons à accueillir une famille fuyant son pays en guerre.
Sauf que très rapidement, nous nous retrouvons confrontés à un flot de questions : sous quel statut l'accueillir ?" se questionne l'agent de voyages.
Ce dernier appelle alors François Piot, patron du réseau Prêt-à-Partir pour en savoir plus, les deux hommes étant actifs sur plusieurs projets humanitaires.
Face à l'inconnu et la peur de mal faire, l'entrepreneur décide de créer un groupe Facebook pour recueillir les conseils et les avis des internautes, alors qu'il ne pense pas pouvoir trouver de réponse assez rapidement du côté des services de l'Etat.
"Je me suis dit que jamais je ne pourrais me regarder dans la glace"
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"Ils sont parfois très lents. Pour la première fois de ma vie je créais un groupe Facebook, baptisé "J'accueille l'Ukraine", puis rapidement, il prend une tournure différente."
Au-delà des besoins d'information du départ, l'entrepreneur se retrouve avec une vague de Français souhaitant aider des Ukrainiens qui quittent un pays en guerre.
Après quelques heures, 200 personnes likent et rejoignent l'initiative, puis 500, 1 000. et maintenant 1 700. Les messages privés vont alors se multiplier par dizaines. L'entrepreneur est littéralement débordé.
"Je me retrouve avec énormément d'informations, de questions et d'actions que les personnes proposent.
Un moment donné, je me suis demandé si je ne devais pas fermer le groupe Facebook. Je me suis dit que si je faisais cela, jamais je ne pourrais me regarder dans la glace."
Se sentant trop limité par le réseau social, il décide de créer un site internet à l'aide d'un ami en l'espace de 24 heures et même un logo à l'aide d'une graphiste du réseau Prêt à Partir.
La page est accessible en français, anglais, hollandais et en ukrainien.
L'enjeu étant de mieux structurer l'initiative et d'orienter les internautes en fonction des questions qu'ils se posent.
Sauf que cet élan de générosité est vite stoppé par le questionnement sur les statuts. Si jamais le feu se déclare dans le logement, accueillant une personne ayant fuit son pays en guerre ou "que celle-ci fait une crise d'appendicite que se passe-t-il ?"
Par chance, la Commission européenne réagit rapidement et dès le 2 mars 2022, elle accorde une protection temporaire avec des droits précis, d'un an renouvelable 3 ans aux Ukrainiens.
Ce statut permet aux enfants de pouvoir être scolarisés et aux adultes de pouvoir travailler au sein de l'Union.
Au-delà des besoins d'information du départ, l'entrepreneur se retrouve avec une vague de Français souhaitant aider des Ukrainiens qui quittent un pays en guerre.
Après quelques heures, 200 personnes likent et rejoignent l'initiative, puis 500, 1 000. et maintenant 1 700. Les messages privés vont alors se multiplier par dizaines. L'entrepreneur est littéralement débordé.
"Je me retrouve avec énormément d'informations, de questions et d'actions que les personnes proposent.
Un moment donné, je me suis demandé si je ne devais pas fermer le groupe Facebook. Je me suis dit que si je faisais cela, jamais je ne pourrais me regarder dans la glace."
Se sentant trop limité par le réseau social, il décide de créer un site internet à l'aide d'un ami en l'espace de 24 heures et même un logo à l'aide d'une graphiste du réseau Prêt à Partir.
La page est accessible en français, anglais, hollandais et en ukrainien.
L'enjeu étant de mieux structurer l'initiative et d'orienter les internautes en fonction des questions qu'ils se posent.
Sauf que cet élan de générosité est vite stoppé par le questionnement sur les statuts. Si jamais le feu se déclare dans le logement, accueillant une personne ayant fuit son pays en guerre ou "que celle-ci fait une crise d'appendicite que se passe-t-il ?"
Par chance, la Commission européenne réagit rapidement et dès le 2 mars 2022, elle accorde une protection temporaire avec des droits précis, d'un an renouvelable 3 ans aux Ukrainiens.
Ce statut permet aux enfants de pouvoir être scolarisés et aux adultes de pouvoir travailler au sein de l'Union.
J'accueille l'Ukraine : "nous faisons face à une certaine frustration"
Puis face à l'afflux de messages, l'agent de voyages contacte des réceptifs présents dans des destinations concernées par le flot de réfugiés.
"J'appelle en Pologne, Roumanie et Allemagne, pour prendre le pouls.
Ils me disent que des Ukrainiens commencent à arriver et qu'ils seraient bien de recenser les familles prêtes à offrir un toit," poursuit l'entrepreneur.
En l'espace de quelques jours, près de 300 questionnaires sont remplis sur le site internet, avec des familles aux 4 coins de la France en mesure de donner de l'argent, acheminer des Ukrainiens, faire office de traducteur ou encore accueillir des réfugiés.
Chaque jour 50 formulaires sont émargés et une petite équipe se constitue autour de Ludovic pour l'aider à gérer "J'accueille l'Ukraine".
Une générosité qui touche le fondateur d'Ulys Voyages.
"C'est génial, mais l'élan est tel que maintenant nous faisons face à une certaine frustration de la part des personnes qui nous contactent. En effet, nous manquons d'initiatives ou d'associations, vers lesquelles les rediriger," se plaindrait presque Ludovic.
Pour l'heure les services de l'Etat sont aux abonnés absents. Les députés et élus locaux ne donnent aucune réponse. Le professionnel du tourisme ne sait plus vraiment comment canaliser les forces vives qui se manifestent.
Avec 4 000 réfugiés dans l'Hexagone, la mobilisation est supérieure aux besoins selon le constat même du Monde.
"Pour le moment, le flux migratoire est presque exclusivement familial. Les Ukrainiens qui viennent en France sont ceux ayant de la famille ici.
Nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes des internautes et heureusement, cela signifie que notre pays arrive à suivre et bien accueillir ces personnes."
"J'appelle en Pologne, Roumanie et Allemagne, pour prendre le pouls.
Ils me disent que des Ukrainiens commencent à arriver et qu'ils seraient bien de recenser les familles prêtes à offrir un toit," poursuit l'entrepreneur.
En l'espace de quelques jours, près de 300 questionnaires sont remplis sur le site internet, avec des familles aux 4 coins de la France en mesure de donner de l'argent, acheminer des Ukrainiens, faire office de traducteur ou encore accueillir des réfugiés.
Chaque jour 50 formulaires sont émargés et une petite équipe se constitue autour de Ludovic pour l'aider à gérer "J'accueille l'Ukraine".
Une générosité qui touche le fondateur d'Ulys Voyages.
"C'est génial, mais l'élan est tel que maintenant nous faisons face à une certaine frustration de la part des personnes qui nous contactent. En effet, nous manquons d'initiatives ou d'associations, vers lesquelles les rediriger," se plaindrait presque Ludovic.
Pour l'heure les services de l'Etat sont aux abonnés absents. Les députés et élus locaux ne donnent aucune réponse. Le professionnel du tourisme ne sait plus vraiment comment canaliser les forces vives qui se manifestent.
Avec 4 000 réfugiés dans l'Hexagone, la mobilisation est supérieure aux besoins selon le constat même du Monde.
"Pour le moment, le flux migratoire est presque exclusivement familial. Les Ukrainiens qui viennent en France sont ceux ayant de la famille ici.
Nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes des internautes et heureusement, cela signifie que notre pays arrive à suivre et bien accueillir ces personnes."
Ukraine : "J'alerte, il serait tellement triste que le tourisme ne fasse rien"
Dans cette action, Ludovic ne veut ni gratification, ni remerciement, tout simplement pouvoir se regarder dans la glace, sans avoir le poids de la culpabilité de celui qui n'aura rien fait.
Surtout que pour l'agent de voyage, il ne fait rien d'autre que... son travail.
"Nous sommes habitués, nous les agents de voyages, à écouter, rendre service, l'international c'est notre quotidien, tout comme trouver des informations justes et vérifiées.
Je sais faire ça, tout comme manager et motiver les troupes," résume humblement le chef d'entreprise.
Et même si son entreprise en pâtit un peu, puisque les journées s'allongent et piétinent sur ses nuits. Il n'est pas rare de le voir sur son ordi, à plus de deux heures du matin, pour répondre à un internaute.
L'action lui prend entre 25 et 30h la semaine.
Ils sont nombreux comme lui, à travailler dans l'ombre et Ludovic ne doute absolument pas que des centaines de ses confrères mettent la main à la pâte en fermant la porte de l'agence, mais pour le moment quelque chose le tracasse.
Alors que le monde entier se mobilise et que même la très pauvre Moldavie accueille des milliers d'Ukrainiens, les actions de l'industrie sont pour le moment assez peu nombreuses.
Au-delà des messages et des drapeaux dans les photos de profil, un attentisme gênant s'empare de la profession.
"J'alerte sur un fait : je serais tellement triste que nous n'ayons rien fait collectivement, nous l'industrie du tourisme. Nous vendons le monde, la relation avec l'autre, l'ouverture... Dans une situation comme celle-ci, nous devons faire quelque chose."
Il y a bien les bus Schilder partis avec du matériel et qui ramèneront au retour 250 réfugiés.
Surtout que pour l'agent de voyage, il ne fait rien d'autre que... son travail.
"Nous sommes habitués, nous les agents de voyages, à écouter, rendre service, l'international c'est notre quotidien, tout comme trouver des informations justes et vérifiées.
Je sais faire ça, tout comme manager et motiver les troupes," résume humblement le chef d'entreprise.
Et même si son entreprise en pâtit un peu, puisque les journées s'allongent et piétinent sur ses nuits. Il n'est pas rare de le voir sur son ordi, à plus de deux heures du matin, pour répondre à un internaute.
L'action lui prend entre 25 et 30h la semaine.
Ils sont nombreux comme lui, à travailler dans l'ombre et Ludovic ne doute absolument pas que des centaines de ses confrères mettent la main à la pâte en fermant la porte de l'agence, mais pour le moment quelque chose le tracasse.
Alors que le monde entier se mobilise et que même la très pauvre Moldavie accueille des milliers d'Ukrainiens, les actions de l'industrie sont pour le moment assez peu nombreuses.
Au-delà des messages et des drapeaux dans les photos de profil, un attentisme gênant s'empare de la profession.
"J'alerte sur un fait : je serais tellement triste que nous n'ayons rien fait collectivement, nous l'industrie du tourisme. Nous vendons le monde, la relation avec l'autre, l'ouverture... Dans une situation comme celle-ci, nous devons faire quelque chose."
Il y a bien les bus Schilder partis avec du matériel et qui ramèneront au retour 250 réfugiés.
J'accueille l'Ukraine : "Les agences de voyages pourraient devenir des ambassadrices locales"
Ludovic Plouvier aimerait que d'autres autocaristes se mobilisent.
A l'heure actuelle des discussions sont en cours avec un réseau de distribution, après avoir pris un grand nombre de "râteaux" de la part d'instances professionnelles comme la Chambre de Commerce ou encore l'antenne locale du MEDEF.
L'enjeu n'est pas de faire de son initiative la seule viable, mais plutôt de permettre aux personnes qui la suivent de pouvoir répondre à leur élan de générosité.
Puisqu'il ne fait pas de doute que très rapidement les services de l'Etat seront débordés, que les logements sociaux arriveront à manquer et une fois que le conflit va s'installer, est-ce qu'ils auront toujours cette envie d'accueillir ce peuple en souffrance ?
"Je ne veux pas prendre la place des uns ou des autres, mais apporter ma pierre à l'édifice.
Puis j'anticipe aussi que l'élan va s'essouffler. Aujourd'hui, c'est de la folie, tout le monde a envie d'aider, mais rien ne dit que dans 3 mois ce soit encore le cas."
Ainsi, avoir toute une longue liste d'adresses est important, puis sur les fiches les personnes sont invitées à remplir la durée pendant laquelle elles sont prêtes à accueillir un réfugié ukrainien.
A terme, le professionnel aimerait bien que les agences de voyages de la France entière deviennent des ambassadrices, qu'elles remontent les initiatives sur leur secteur et recensent les personnes souhaitant aider.
"C'est sans doute utopique.
Avec notre maillage exceptionnel et notre sensibilité, il y a moyen de faire des grandes choses, mais ce n'est pas à moi de tout faire, peut être aux Entreprises du Voyage ou autres."
Espérons que ces bonnes intentions sèment quelques graines dans l'industrie touristique, même si pour l'heure, ce n'est pas la priorité d'un secteur qui regarde l'avenir proche avec inquiétude.
"C'est l'occasion de redorer notre image et de déclencher quelque chose de positif dans la profession" lance en forme d'appel du pied, Ludovic Plouvier, le fondateur d'Ulysgroup voyages.
Je vous laisse le soin de relire l'emblématique légende de Pierre Rabhi...
A l'heure actuelle des discussions sont en cours avec un réseau de distribution, après avoir pris un grand nombre de "râteaux" de la part d'instances professionnelles comme la Chambre de Commerce ou encore l'antenne locale du MEDEF.
L'enjeu n'est pas de faire de son initiative la seule viable, mais plutôt de permettre aux personnes qui la suivent de pouvoir répondre à leur élan de générosité.
Puisqu'il ne fait pas de doute que très rapidement les services de l'Etat seront débordés, que les logements sociaux arriveront à manquer et une fois que le conflit va s'installer, est-ce qu'ils auront toujours cette envie d'accueillir ce peuple en souffrance ?
"Je ne veux pas prendre la place des uns ou des autres, mais apporter ma pierre à l'édifice.
Puis j'anticipe aussi que l'élan va s'essouffler. Aujourd'hui, c'est de la folie, tout le monde a envie d'aider, mais rien ne dit que dans 3 mois ce soit encore le cas."
Ainsi, avoir toute une longue liste d'adresses est important, puis sur les fiches les personnes sont invitées à remplir la durée pendant laquelle elles sont prêtes à accueillir un réfugié ukrainien.
A terme, le professionnel aimerait bien que les agences de voyages de la France entière deviennent des ambassadrices, qu'elles remontent les initiatives sur leur secteur et recensent les personnes souhaitant aider.
"C'est sans doute utopique.
Avec notre maillage exceptionnel et notre sensibilité, il y a moyen de faire des grandes choses, mais ce n'est pas à moi de tout faire, peut être aux Entreprises du Voyage ou autres."
Espérons que ces bonnes intentions sèment quelques graines dans l'industrie touristique, même si pour l'heure, ce n'est pas la priorité d'un secteur qui regarde l'avenir proche avec inquiétude.
"C'est l'occasion de redorer notre image et de déclencher quelque chose de positif dans la profession" lance en forme d'appel du pied, Ludovic Plouvier, le fondateur d'Ulysgroup voyages.
Je vous laisse le soin de relire l'emblématique légende de Pierre Rabhi...