Jean-Pierre Lorente : "Je souhaitais du sang neuf pour mettre sur pied une nouvelle offre. Désormais, l'entreprise s'appuie sur une équipe féminine renouvelée à 100% sur le busines travel au sein du management et du Mice, ainsi que dans le loisir et la communication." - DR
TourMaG.com - Vous venez d'annoncer une réorganisation au sein de Bleu Voyages qui devient Bleu Business sur la partie voyages d'affaires. Avez-vous profité de la période pour remettre à plat certains chantiers ?
Jean-Pierre Lorente : Oui nous avons mis à profit cette période pour lancer plusieurs chantiers. Ils ont pu prendre forme et se réaliser. L'objectif était aussi de montrer que Bleu résiste et a des projets.
Nous avons présenté une nouvelle identité visuelle qui sera accompagnée d'une communication au cours du second trimestre.
Si sur la forme nous avons évolué, sur le fond également. Le service clients, la proximité, l'expertise font partie de l'ADN de Bleu. Nos collaborateurs ont une connaissance pointue de nos clients et des combinaisons tarifaires.
Cette expertise est reconnue, puisque nous avons constaté le renouvellement de plusieurs marchés qui ne sont pas passés par des appels d'offres.
En revanche, nous avons des lacunes sur la data et le reporting. Notre objectif numéro 1, désormais, c'est d'avoir un outil de data performant. Nous ne nous interdisons pas de le réaliser en interne, adossé à des spécialistes. Nous allons lancer une refonte totale pour proposer à terme une solution très ambitieuse.
Jean-Pierre Lorente : Oui nous avons mis à profit cette période pour lancer plusieurs chantiers. Ils ont pu prendre forme et se réaliser. L'objectif était aussi de montrer que Bleu résiste et a des projets.
Nous avons présenté une nouvelle identité visuelle qui sera accompagnée d'une communication au cours du second trimestre.
Si sur la forme nous avons évolué, sur le fond également. Le service clients, la proximité, l'expertise font partie de l'ADN de Bleu. Nos collaborateurs ont une connaissance pointue de nos clients et des combinaisons tarifaires.
Cette expertise est reconnue, puisque nous avons constaté le renouvellement de plusieurs marchés qui ne sont pas passés par des appels d'offres.
En revanche, nous avons des lacunes sur la data et le reporting. Notre objectif numéro 1, désormais, c'est d'avoir un outil de data performant. Nous ne nous interdisons pas de le réaliser en interne, adossé à des spécialistes. Nous allons lancer une refonte totale pour proposer à terme une solution très ambitieuse.
Business travel : une équipe 100% féminine
TourMaG.com - A côté de cela, le management a également évolué ?
Jean-Pierre Lorente : Effectivement, le directeur des ventes est parti au printemps. Je souhaitais du sang neuf pour mettre sur pied une nouvelle offre.
Désormais, l'entreprise s'appuie sur une équipe féminine renouvelée à 100% sur le busines travel au sein du management et du Mice, ainsi que dans le loisir et la communication. Le comité directeur est composé de 8 femmes et deux hommes.
Karine Krajda, prend les commandes sur le business travel pour piloter le SBT (Self Booking Tools), les accords fournisseurs et la technologie. Elle vient de Dimo Software et va bâtir une nouvelle équipe pour l'accompagner. Trois account managers quittent l'entreprise. Les équipes là aussi seront renouvelées. Le dernier départ est prévu pour la fin mars.
TourMaG.com - Toutes les entreprises du tourisme ont mis en place des mesures d'économies. Est-ce que cette rationalisation des équipes touchent le loisir et le voyage d'affaires ?
Jean-Pierre Lorente : Nous avons engagé une rationalisation pour des questions d'économies.
Nous avons fait le choix de fermer notre plateau dans le 9e arrondissement de Paris. Il comptait une dizaine de salariés. Nous gardons quelques collaborateurs commerciaux et opérationnels. Nous en accompagnons certains dans de nouvelles missions.
Jean-Pierre Lorente : Effectivement, le directeur des ventes est parti au printemps. Je souhaitais du sang neuf pour mettre sur pied une nouvelle offre.
Désormais, l'entreprise s'appuie sur une équipe féminine renouvelée à 100% sur le busines travel au sein du management et du Mice, ainsi que dans le loisir et la communication. Le comité directeur est composé de 8 femmes et deux hommes.
Karine Krajda, prend les commandes sur le business travel pour piloter le SBT (Self Booking Tools), les accords fournisseurs et la technologie. Elle vient de Dimo Software et va bâtir une nouvelle équipe pour l'accompagner. Trois account managers quittent l'entreprise. Les équipes là aussi seront renouvelées. Le dernier départ est prévu pour la fin mars.
TourMaG.com - Toutes les entreprises du tourisme ont mis en place des mesures d'économies. Est-ce que cette rationalisation des équipes touchent le loisir et le voyage d'affaires ?
Jean-Pierre Lorente : Nous avons engagé une rationalisation pour des questions d'économies.
Nous avons fait le choix de fermer notre plateau dans le 9e arrondissement de Paris. Il comptait une dizaine de salariés. Nous gardons quelques collaborateurs commerciaux et opérationnels. Nous en accompagnons certains dans de nouvelles missions.
Fermeture des plateaux de Paris (9e) et Nice
Nous allons également fermer le plateau de Nice. Nous ne licencierons personne, nous redéployons les fonctions et nous enregistrons aussi des départs "naturels".
Nous gardons 6 plateaux sur 8 à savoir : Paris-Roissy, Lyon Gerland, Clermont-Ferrand, Bourgoin-Jallieu, Grenoble et la Corse.
TourMaG.com - Avez-vous fermé des agences de voyages loisirs ?
Jean-Pierre Lorente : Nous avons fermé deux agences à Annemasse (74), la chef d'agence partait à la retraite, et nous avons gardé une seule agence sur les deux que nous possédions à Sainte-Maxime (83).
Lorsqu'une chef d'agence s'en va, il est très compliqué de relancer la machine, d'autant plus pendant cette période. Cela signifie se refaire une clientèle, renouer le contact, et cela demande beaucoup de temps.
Reconstruire demande beaucoup d'énergie et il faut parfois des années, mais cette période ne nous permet pas d'attendre.
TourMaG.com - Depuis le début de la crise, combien de départs ont-ils eu lieu ?
Jean-Pierre Lorente : 39 départs sur 260 collaborateurs. Il devrait encore y en avoir au 1er trimestre. Nous devrions arriver aux alentours de 45 personnes parties. Nous n'avons pas prévu d'autres fermetures.
Nous n'avions pas d'autre choix, c'était inéluctable. Nous allons enregistrer en 2020 un résultat d'exploitation largement négatif.
Et nous allons empiler des dettes en 2020 et en 2021. Et il faudra rembourser les PGE (Prêts garantis par l'Etat), nous avons eu deux PGE, le second a été validé la semaine dernière.
Nous avons utilisé tous les mécanismes mis à disposition par le gouvernement.
Nous gardons 6 plateaux sur 8 à savoir : Paris-Roissy, Lyon Gerland, Clermont-Ferrand, Bourgoin-Jallieu, Grenoble et la Corse.
TourMaG.com - Avez-vous fermé des agences de voyages loisirs ?
Jean-Pierre Lorente : Nous avons fermé deux agences à Annemasse (74), la chef d'agence partait à la retraite, et nous avons gardé une seule agence sur les deux que nous possédions à Sainte-Maxime (83).
Lorsqu'une chef d'agence s'en va, il est très compliqué de relancer la machine, d'autant plus pendant cette période. Cela signifie se refaire une clientèle, renouer le contact, et cela demande beaucoup de temps.
Reconstruire demande beaucoup d'énergie et il faut parfois des années, mais cette période ne nous permet pas d'attendre.
TourMaG.com - Depuis le début de la crise, combien de départs ont-ils eu lieu ?
Jean-Pierre Lorente : 39 départs sur 260 collaborateurs. Il devrait encore y en avoir au 1er trimestre. Nous devrions arriver aux alentours de 45 personnes parties. Nous n'avons pas prévu d'autres fermetures.
Nous n'avions pas d'autre choix, c'était inéluctable. Nous allons enregistrer en 2020 un résultat d'exploitation largement négatif.
Et nous allons empiler des dettes en 2020 et en 2021. Et il faudra rembourser les PGE (Prêts garantis par l'Etat), nous avons eu deux PGE, le second a été validé la semaine dernière.
Nous avons utilisé tous les mécanismes mis à disposition par le gouvernement.
"Actuellement de toutes façons, nous vivons un peu au jour le jour"
TourMaG.com - Comment vont vos équipes ?
Jean-Pierre Lorente : Nous ressentons beaucoup de lassitude chez les collaborateurs. 50% des départs sont des départs volontaires ou des reconversions.
Cette crise a mis les salariés face à de nouvelles réflexions, qui les poussent à changer d'orientation ou à tourner la page. C'est regrettable, car nous perdons de l'expertise et des compétences. Il va falloir reconstruire, ce sera compliqué.
TourMaG.com - Avez-vous eu des demandes anticipées de remboursement sur des avoirs émis dans le cadre de l'ordonnance ?
Jean-Pierre Lorente : Nous n'avons pas de flux de demandes qui pourraient être inquiétants. Nous n'avons pas de demandes anticipées.
En revanche, c'est mon sentiment, au bout du délai de 18 mois, la plupart des clients demanderont ce remboursement. En mars 2020, 18 mois, cela paraissait une éternité. Et pourtant l'échéance se rapproche.
Lorsqu'on regarde notre trésorerie, elle est virtuellement propre et pourtant cet argent appartient à nos clients. Actuellement de toutes façons, nous vivons un peu au jour le jour.
Jean-Pierre Lorente : Nous ressentons beaucoup de lassitude chez les collaborateurs. 50% des départs sont des départs volontaires ou des reconversions.
Cette crise a mis les salariés face à de nouvelles réflexions, qui les poussent à changer d'orientation ou à tourner la page. C'est regrettable, car nous perdons de l'expertise et des compétences. Il va falloir reconstruire, ce sera compliqué.
TourMaG.com - Avez-vous eu des demandes anticipées de remboursement sur des avoirs émis dans le cadre de l'ordonnance ?
Jean-Pierre Lorente : Nous n'avons pas de flux de demandes qui pourraient être inquiétants. Nous n'avons pas de demandes anticipées.
En revanche, c'est mon sentiment, au bout du délai de 18 mois, la plupart des clients demanderont ce remboursement. En mars 2020, 18 mois, cela paraissait une éternité. Et pourtant l'échéance se rapproche.
Lorsqu'on regarde notre trésorerie, elle est virtuellement propre et pourtant cet argent appartient à nos clients. Actuellement de toutes façons, nous vivons un peu au jour le jour.
"C'est un miracle pour les acheteurs ces visio-conférences"
TourMaG.com - Comment voyez-vous la reprise? Le voyage de loisirs reprendra-t-il plus vite que le voyage d'affaires ?
Jean-Pierre Lorente : Oui, certainement.
Le segment de clientèle chez Bleu business est orienté vers les grandes organisations : ONG, grandes entreprises qui subissent de plein fouet la crise. Jusqu'ici elles prônent le télétravail et déconseillent les déplacements sauf pour quelques membres des directions ou des Comités exécutifs. Seuls subsistent des déplacements impératifs. Sur le reste, tout est à l'arrêt.
Le voyage d'affaires est durablement impacté par la manière dont les entreprises vont voyager. Les politiques voyages ne seront plus les mêmes.
Cette crise va générer chez les responsables des services généraux, des directeurs des ventes, une nouvelle manière d'appréhender le voyage d'affaires.
La validation d'un voyage sera plus mûrement réfléchie : faut-il y aller en équipe ? A deux ou trois personnes ? Seul ?... Les décisions et les validations vont être beaucoup plus rigoureuses. Dans le même temps, la pression des acheteurs devrait un peu baisser sur les frais d'agences et les accords cadre.
TourMaG.com - Pour résumer il y a aura moins de voyages mais, dans le même temps, peut-être moins de pression sur les tarifs ?
Jean-Pierre Lorente : Oui, c'est cela. Il y aura moins de pression sur les TMC et les organisateurs de voyages. Dans le même temps les réunions internes se feront plus souvent en visio-conférence.
Depuis cette crise, tout se fait à distance. Alors nous pouvions avoir des réticences, moi le premier, mais force est de constater que cela se fait...
Nous l'avons tous expérimenté depuis plusieurs mois. Les réunions préparées fonctionnent très bien à distance. Cela va encore perdurer quelques temps, notamment pour les entreprises qui avaient imaginé des réductions de coûts.
C'est un miracle pour les acheteurs, ces visio-conférences.
Jean-Pierre Lorente : Oui, certainement.
Le segment de clientèle chez Bleu business est orienté vers les grandes organisations : ONG, grandes entreprises qui subissent de plein fouet la crise. Jusqu'ici elles prônent le télétravail et déconseillent les déplacements sauf pour quelques membres des directions ou des Comités exécutifs. Seuls subsistent des déplacements impératifs. Sur le reste, tout est à l'arrêt.
Le voyage d'affaires est durablement impacté par la manière dont les entreprises vont voyager. Les politiques voyages ne seront plus les mêmes.
Cette crise va générer chez les responsables des services généraux, des directeurs des ventes, une nouvelle manière d'appréhender le voyage d'affaires.
La validation d'un voyage sera plus mûrement réfléchie : faut-il y aller en équipe ? A deux ou trois personnes ? Seul ?... Les décisions et les validations vont être beaucoup plus rigoureuses. Dans le même temps, la pression des acheteurs devrait un peu baisser sur les frais d'agences et les accords cadre.
TourMaG.com - Pour résumer il y a aura moins de voyages mais, dans le même temps, peut-être moins de pression sur les tarifs ?
Jean-Pierre Lorente : Oui, c'est cela. Il y aura moins de pression sur les TMC et les organisateurs de voyages. Dans le même temps les réunions internes se feront plus souvent en visio-conférence.
Depuis cette crise, tout se fait à distance. Alors nous pouvions avoir des réticences, moi le premier, mais force est de constater que cela se fait...
Nous l'avons tous expérimenté depuis plusieurs mois. Les réunions préparées fonctionnent très bien à distance. Cela va encore perdurer quelques temps, notamment pour les entreprises qui avaient imaginé des réductions de coûts.
C'est un miracle pour les acheteurs, ces visio-conférences.
"Nous serons soutenus par notre actionnaire"
TourMaG.com - Et sur le loisir ?
Jean-Pierre Lorente : Il ne se passe pas grand-chose. Alors oui, il y a eu un frémissement. Nous avons rouvert le 7 janvier tous les jours sur une plage horaire restreinte, en suivant les consignes du réseau Selectour.
L'objectif est de montrer que nous n'avons pas fermé définitivement, il pourrait y avoir de l'inquiétude de la part des clients, notamment avec certains acomptes que nous détenons.
C'est un bon signal et nous avons pu constater que les clients ont envie de voyager. Quand la bride va se desserrer, il y aura un coup d'accélérateur sur le loisir.
TourMaG.com - Le Groupe Bleu est-il armé pour passer cette crise ?
Jean-Pierre Lorente : Nous avons l'appui du groupe Certares qui continue de se développer en Europe. Nous serons soutenus par notre actionnaire, mais aussi par le gouvernement.
Je ne peux pas imaginer que l'Etat nous laisser tomber après tous les milliards distribués et les énormes efforts consentis.
Si nous pouvions bénéficier de la fermeture administrative, ce serait une bonne chose, car nos coûts fixes sont très importants. Le leasing sur les véhicules, les licences Amadeus, celles des plateformes informatiques, des back-office nous coûtent cher. Tous ces fournisseurs n'ont pas été très arrangeants...
Jean-Pierre Lorente : Il ne se passe pas grand-chose. Alors oui, il y a eu un frémissement. Nous avons rouvert le 7 janvier tous les jours sur une plage horaire restreinte, en suivant les consignes du réseau Selectour.
L'objectif est de montrer que nous n'avons pas fermé définitivement, il pourrait y avoir de l'inquiétude de la part des clients, notamment avec certains acomptes que nous détenons.
C'est un bon signal et nous avons pu constater que les clients ont envie de voyager. Quand la bride va se desserrer, il y aura un coup d'accélérateur sur le loisir.
TourMaG.com - Le Groupe Bleu est-il armé pour passer cette crise ?
Jean-Pierre Lorente : Nous avons l'appui du groupe Certares qui continue de se développer en Europe. Nous serons soutenus par notre actionnaire, mais aussi par le gouvernement.
Je ne peux pas imaginer que l'Etat nous laisser tomber après tous les milliards distribués et les énormes efforts consentis.
Si nous pouvions bénéficier de la fermeture administrative, ce serait une bonne chose, car nos coûts fixes sont très importants. Le leasing sur les véhicules, les licences Amadeus, celles des plateformes informatiques, des back-office nous coûtent cher. Tous ces fournisseurs n'ont pas été très arrangeants...
Malgré la crise Bleu Voyages ne renonce pas à ses engagements. L'entreprise est partenaire d'HANDICAP INTERNATIONAL. Jean-Pierre Lorente est ambassadeur de l'ONG à Lyon.
L'engagement de Bleu Voyages :
Pour toute réservation d’un voyage dans une agence Bleu Voyages, il est proposé au client de reverser 1€ ou plus, à Handicap International. Bleu voyages s’engage à abonder de 100% de la somme recoltée.
Objectif : 15 000€ sur un an, la convention de partenariat a été signée pour 3 ans en 2016 et renouvelée en 2020 pour 3 nouvelles années !
Après avoir soutenu pendant 3 ans un projet au Myanmar pour lequel Bleu Voyages et ses clients ont récolté plus de 33 000€, l'entreprise a choisi, en association avec ses collaborateurs, d'accompagner pour 3 ans le programme "Leave no girl behind". Ce projet basé en Éthiopie vient en aide à des jeunes filles mineures en situation de handicap et/ou marginalisées.
L'engagement de Bleu Voyages :
Pour toute réservation d’un voyage dans une agence Bleu Voyages, il est proposé au client de reverser 1€ ou plus, à Handicap International. Bleu voyages s’engage à abonder de 100% de la somme recoltée.
Objectif : 15 000€ sur un an, la convention de partenariat a été signée pour 3 ans en 2016 et renouvelée en 2020 pour 3 nouvelles années !
Après avoir soutenu pendant 3 ans un projet au Myanmar pour lequel Bleu Voyages et ses clients ont récolté plus de 33 000€, l'entreprise a choisi, en association avec ses collaborateurs, d'accompagner pour 3 ans le programme "Leave no girl behind". Ce projet basé en Éthiopie vient en aide à des jeunes filles mineures en situation de handicap et/ou marginalisées.