"A l’attention de :
Monsieur CHIKLI, Président du CETO
81, Rue St Lazare
75 009 PARIS
Objet : Destination Kenya
Lettre ouverte
Monsieur le Président
En tant que TO et producteurs « leaders » sur l’Afrique de l’Est, depuis le début de ce mois de janvier, nous suivons avec la plus vive attention les évènements du Kenya et les décisions prises par le CETO. Lesquelles décisions, reportant de jour en jour la reprise des voyages vers le Kenya, sont largement relayées et diffusées par la presse professionnelle, mais aussi par celle dite de « grand public ».
Or, malgré tout le respect que nous avons pour cette association, vous conviendrez, Monsieur le président, que ces décisions de report systématique restent celles du CETO et non celles de l’ensemble des Tour Operators.
Cette subtile distinction, clairement mentionnée dans la presse professionnelle, l’est beaucoup moins par les grands medias dont l’interprétation demeure sans nuance.
Parmi les membres du CETO, à peine quatre ou cinq sont de réels producteurs de safaris au Kenya et seulement deux ou trois représentent un volume d’affaires pouvant être pris en considération. Par ailleurs, aucun n’a de structure locale, avec son propre personnel, et des investissements directs.
Nous comprenons parfaitement que vos décisions n’ont pas été dictées par l’effet « sensation » diffusé par les medias, mais par des mises en garde d’un niveau auquel il est difficile de ne pas accorder une attention toute particulière.
Cependant, présents au Kenya depuis plusieurs années, avec nos propres sociétés et notre personnel, expatrié ainsi que kenyan, nous pouvons prétendre à une connaissance certaine de la destination et représentons tout de même une part essentielle, voire la plus grosse partie du marché français vers ce pays.
Bien que nous ne soyons pas membres du CETO (en tout cas pas pour le moment), peut être aurions nous donc pu être malgré tout consultés et apporter ainsi un avis dicté par notre expérience et nos liaisons étroites et permanentes avec ce pays.
Il est bien évident que nous ne sommes pas restés insensibles aux évènements brutaux qui se sont déroulés durant les premiers jours de janvier, mais force et de constater que l’essentiel de ces émeutes tragiques et incontrôlées se sont essentiellement déroulées dans l’ouest du Kenya, dans une région totalement en dehors des circuits touristiques et ne représentant aucun intérêt pour les safaris.
Nous ne connaissons d’ailleurs pas de Tour Operator ayant une quelconque programmation de voyages dans cette région géographique beaucoup trop excentrée des principaux parcs et réserves du Kenya.
Quant aux banlieues « bidonvilles » de Nairobi, voire même de Mombasa, la violence y est quotidienne depuis fort longtemps. La violence, la misère et la mort y sont hélas banalisées depuis des années, comme elles le sont dans de trop nombreuses villes du monde où l’urbanisation incontrôlée conduit souvent à des zones de non droit.
De cette violence urbaine des banlieues de Nairobi, peu de medias en ont parlé durant ces dernières années. Par contre, aujourd’hui, beaucoup de journalistes ayant rejoint Nairobi dans l’urgence, elle risque fort d’être confondue à d’autres combats pouvant conduire à une analyse peu objective de la situation. Quant aux informations événementielles hâtives, elles sont parfois sidérantes.
En fin de semaine dernière, certains medias ont par exemple rapporté qu’une bande de jeunes avait brûlé des pneus à Mombasa. Outre le fait que nous puissions nous interroger sur la gravité de l’acte, il se trouve que personne, à Mombasa, n’a aperçu de colonne de fumée, pourtant tellement visible et typique lorsque brûle le caoutchouc…
Nous n’avons toutefois pas la prétention d’être d’incontournables et infaillibles analystes en matière de géopolitique, mais, objectivement, nous pouvons témoigner que tous nos clients, présents au Kenya durant ces deux dernières semaines, n’ont subi aucune perturbation pendant leur séjour et qu’aucun safari n’a du changer son itinéraire. Tous les sites touristiques sont tranquilles et n’ont jamais été touchés par les émeutes.
Alors qu’il n’y a que quelques jours la situation politique semblait totalement figée, le chef de l’opposition kenyane vient de se déclarer en faveur d’un dialogue, tandis que le président contesté annonçait aussi la même chose au commissaire européen de passage à Nairobi. Le pays traverse certes une crise grave, mais il serait hâtif de prétendre qu’il a sombré dans le chaos.
Samedi nous apprenions que le « Foreign Office » britannique levait ses restrictions quant aux voyages à destination du Kenya. L’Allemagne, l’Autriche et la Suisse devraient rapidement suivre. De telles décisions nous confortent dans notre point de vue et nous rendent confiants sur le devenir de cette destination.
Nous souhaiterions donc vivement, Monsieur le Président, une relecture des positions du CETO, à la lumière des nouveaux développements d’une actualité tendant à se stabiliser et à s’orienter vers le dialogue. Il serait injuste et hâtif de désespérer le Kenya.
Le risque « zéro » existe-t-il d’ailleurs sur l’ensemble des destinations touristiques de notre profession ? Le principe de précaution et une position rigoureuse jusqu’à l’absolue, ne pourraient-ils pas aller même jusqu’à exclure, des circuits touristiques, une Corse où une préfecture vient d’être plastiquée ?
Fidèles « supporteurs » de la destination Kenya, nous restons tout à fait disposés à inviter certains membres de votre associations à effectuer un voyage dans ce pays que nous soutenons haut et fort.
Dans l’espoir d’une sérénité bientôt retrouvée, veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre meilleure considération.
“AFRICAN SAFARI CLUB” “GROUPE VISION” “LONGS COURRIERS”
Eric LANDRY Irvin ROZENTAL Roland BOISSY"
Monsieur CHIKLI, Président du CETO
81, Rue St Lazare
75 009 PARIS
Objet : Destination Kenya
Lettre ouverte
Monsieur le Président
En tant que TO et producteurs « leaders » sur l’Afrique de l’Est, depuis le début de ce mois de janvier, nous suivons avec la plus vive attention les évènements du Kenya et les décisions prises par le CETO. Lesquelles décisions, reportant de jour en jour la reprise des voyages vers le Kenya, sont largement relayées et diffusées par la presse professionnelle, mais aussi par celle dite de « grand public ».
Or, malgré tout le respect que nous avons pour cette association, vous conviendrez, Monsieur le président, que ces décisions de report systématique restent celles du CETO et non celles de l’ensemble des Tour Operators.
Cette subtile distinction, clairement mentionnée dans la presse professionnelle, l’est beaucoup moins par les grands medias dont l’interprétation demeure sans nuance.
Parmi les membres du CETO, à peine quatre ou cinq sont de réels producteurs de safaris au Kenya et seulement deux ou trois représentent un volume d’affaires pouvant être pris en considération. Par ailleurs, aucun n’a de structure locale, avec son propre personnel, et des investissements directs.
Nous comprenons parfaitement que vos décisions n’ont pas été dictées par l’effet « sensation » diffusé par les medias, mais par des mises en garde d’un niveau auquel il est difficile de ne pas accorder une attention toute particulière.
Cependant, présents au Kenya depuis plusieurs années, avec nos propres sociétés et notre personnel, expatrié ainsi que kenyan, nous pouvons prétendre à une connaissance certaine de la destination et représentons tout de même une part essentielle, voire la plus grosse partie du marché français vers ce pays.
Bien que nous ne soyons pas membres du CETO (en tout cas pas pour le moment), peut être aurions nous donc pu être malgré tout consultés et apporter ainsi un avis dicté par notre expérience et nos liaisons étroites et permanentes avec ce pays.
Il est bien évident que nous ne sommes pas restés insensibles aux évènements brutaux qui se sont déroulés durant les premiers jours de janvier, mais force et de constater que l’essentiel de ces émeutes tragiques et incontrôlées se sont essentiellement déroulées dans l’ouest du Kenya, dans une région totalement en dehors des circuits touristiques et ne représentant aucun intérêt pour les safaris.
Nous ne connaissons d’ailleurs pas de Tour Operator ayant une quelconque programmation de voyages dans cette région géographique beaucoup trop excentrée des principaux parcs et réserves du Kenya.
Quant aux banlieues « bidonvilles » de Nairobi, voire même de Mombasa, la violence y est quotidienne depuis fort longtemps. La violence, la misère et la mort y sont hélas banalisées depuis des années, comme elles le sont dans de trop nombreuses villes du monde où l’urbanisation incontrôlée conduit souvent à des zones de non droit.
De cette violence urbaine des banlieues de Nairobi, peu de medias en ont parlé durant ces dernières années. Par contre, aujourd’hui, beaucoup de journalistes ayant rejoint Nairobi dans l’urgence, elle risque fort d’être confondue à d’autres combats pouvant conduire à une analyse peu objective de la situation. Quant aux informations événementielles hâtives, elles sont parfois sidérantes.
En fin de semaine dernière, certains medias ont par exemple rapporté qu’une bande de jeunes avait brûlé des pneus à Mombasa. Outre le fait que nous puissions nous interroger sur la gravité de l’acte, il se trouve que personne, à Mombasa, n’a aperçu de colonne de fumée, pourtant tellement visible et typique lorsque brûle le caoutchouc…
Nous n’avons toutefois pas la prétention d’être d’incontournables et infaillibles analystes en matière de géopolitique, mais, objectivement, nous pouvons témoigner que tous nos clients, présents au Kenya durant ces deux dernières semaines, n’ont subi aucune perturbation pendant leur séjour et qu’aucun safari n’a du changer son itinéraire. Tous les sites touristiques sont tranquilles et n’ont jamais été touchés par les émeutes.
Alors qu’il n’y a que quelques jours la situation politique semblait totalement figée, le chef de l’opposition kenyane vient de se déclarer en faveur d’un dialogue, tandis que le président contesté annonçait aussi la même chose au commissaire européen de passage à Nairobi. Le pays traverse certes une crise grave, mais il serait hâtif de prétendre qu’il a sombré dans le chaos.
Samedi nous apprenions que le « Foreign Office » britannique levait ses restrictions quant aux voyages à destination du Kenya. L’Allemagne, l’Autriche et la Suisse devraient rapidement suivre. De telles décisions nous confortent dans notre point de vue et nous rendent confiants sur le devenir de cette destination.
Nous souhaiterions donc vivement, Monsieur le Président, une relecture des positions du CETO, à la lumière des nouveaux développements d’une actualité tendant à se stabiliser et à s’orienter vers le dialogue. Il serait injuste et hâtif de désespérer le Kenya.
Le risque « zéro » existe-t-il d’ailleurs sur l’ensemble des destinations touristiques de notre profession ? Le principe de précaution et une position rigoureuse jusqu’à l’absolue, ne pourraient-ils pas aller même jusqu’à exclure, des circuits touristiques, une Corse où une préfecture vient d’être plastiquée ?
Fidèles « supporteurs » de la destination Kenya, nous restons tout à fait disposés à inviter certains membres de votre associations à effectuer un voyage dans ce pays que nous soutenons haut et fort.
Dans l’espoir d’une sérénité bientôt retrouvée, veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre meilleure considération.
“AFRICAN SAFARI CLUB” “GROUPE VISION” “LONGS COURRIERS”
Eric LANDRY Irvin ROZENTAL Roland BOISSY"