TourMaG.com - Que pensez-vous du principe de la signature Snav/Air France ?
J.-P. Mas : "Dans de nombreux pays la suppression des commissions a résulté d’une mesure unilatérale de la compagnie nationale.
Les relations de la distribution avec Air France s’inscrivent depuis longtemps dans un cadre contractuel qui fait une large place à la négociation. Même si l’accord intervenu n’est pas franchement réjouissant il a le mérite d’exister et est préférable à une relation conflictuelle."
T.M.com - Pour vous le statut de mandataire, même à zéro" de commission est-il le plus intéressant ?
J.P.M : "Le statut de mandataire transfère la responsabilité de le prestation sur le mandant (la compagnie). Si nous rejetions ce statut nous aurions de la peine à faire assurer notre responsabilité civile. Si certains veulent adopter un statut de courtier ou de commerçant, je ne vois aucune raison de les en empêcher."
T.M.com - Que pensez-vous de la compensation financière versée a posteriori et pouvant atteindre jusqu'à 0,6 % du CA de l'agence ?
J.P.M : "Cette « compensation » rémunère à la fois le ducroire (nous nous portons garant du paiement de nos clients) et notre mission de relais d’information pour le compte de la compagnie. Elle ne rémunère en rien notre acte de vente, ni notre conseil, ni notre « prescription ». Conçue comme elle l’est, elle défavorise les petites agences isolées."
T.M.com - Les réseaux sont-ils également touchés par la question du différentiel de TVA transporteurs/distributeurs, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises ?
J.P.M : "C’est pour moi un des points bloquants (avec la technologie GDS, SSII) qui pourrait justifier le report de la date d’entrée en vigueur de cet accord. Il n’existe pas, à ma connaissance, un autre secteur où un même produit, délivré dans des conditions identiques et consommé de la même façon qui soit soumis à deux taux de TVA différents.
Par ailleurs il subsiste un doute sur la possibilité pour les entreprises de récupérer la TVA perçue par les agences sur les frais. L’impact du différentiel de TVA sur la clientèle individuelle est de plus de 14% du montant des frais. C’est énorme !
Ces questions doivent être éclaircies et réglées rapidement. La « compensation » de 0.75 € versée par AF laisse supposer qu’AF assume la responsabilité de cette distorsion fiscale et que le SNAV s’en accommode."
T.M.com - Que pensez-vous des mesures d'accompagnement destinées à faciliter la transition ?
J.P.M : "Cette rémunération temporaire ne compense pas à mon sens le surcoût que vont devoir supporter les agences du simple fait du changement de modèle économique Ce coût sera plus élevé que l’on ne l’imagine :
-Perte de productivité : pas d’automatisation du calcul des frais, complexité de l’acte de vente et du règlement…
-Formation des vendeurs
-Explications aux clients et justification de notre valeur ajoutée de distributeur.
Pour la première fois un billet ne sera pas vendu à des prix différents selon le vecteur de commercialisation utilisé. La communication va être complexe. Je veux bien que AF finance la communication du SNAV à ce sujet mais je suis très réservé sur l’idée de confier la maîtrise de cette communication à AF dont le message le plus fort sera « en réservant sur le site Air France vous payez moins de frais ».
T.M.com - Maintenez-vous que 25% des AGV pourraient disparaître, pour quelles raisons et sur quelles statistiques vous basez-vous ?
J.P.M : "Les mêmes causes produisant en général les mêmes effets, nous risquons de vivre ce qu’ont vécu avant nous les USA, le Canada et la Scandinavie. Je ne cautionne pas le discours angélique qui consiste à dire « au global si on s’aligne sur le niveau de frais d’Air France on va gagner la même chose» pour plusieurs raisons :
-des agences à la recherche de trafic vont pratiquer une surenchère incontrôlable à la baisse des frais
-certaines agences dont l’équilibre économique est basé sur un trafic «haute contribution » vont particulièrement souffrir.
-on va assister à un transfert massif de la clientèle domestique basse contribution vers internet. Dans ce domaine, le bas niveau de frais perçu par AF ne laisse place à aucun autre acteur."
T.M.com - Allez-vous vous pourvoir en justice comme d'autres réseaux l'ont déjà annoncé ?
J.P.M : "Le seul domaine dans lequel une action en justice avait des chances d’aboutir est celui de la mise en jeu par AF de la « clause de revoyure ». Cette action aurait fermé la porte à toute négociation.
Le SNAV a, à mon sens, bien fait de privilégier la négociation sur un report de 9 mois de la suppression des commissions. Afat Voyages n’envisage pas de s’associer à une action en justice."
T.M.com - Où en est la "feuille de route" du G4 ?
J.P.M : "Elle prend très sérieusement forme. Au-delà de la constitution du GIE nous travaillons comme convenu sur les achats, la mise en commun de moyens, la technologie, la formation. L’objectif est de procurer aux membres du G4 de meilleures conditions d’achat, de leur permettre de mutualiser certains investissements afin d’améliorer leur productivité."
T.M.com - Que deviendra votre partenariat avec BTI maintenant que vous êtes dans cette nouvelle Alliance ?
Ndlr : J.P. Mas n'a pas souhaité répondre à cette question.
T.M.com - Question subsidiaire, pourriez-vous être candidat à la président du Snav ?
J.P.M : "Non !
Bien que les statuts actuels du SNAV m’y autorisent, puisque n’étant plus administrateur depuis deux ans, je n’arrive pas au terme des 3 mandats consécutifs d’administrateur…je n’envisage pas d’être candidat à la présidence du SNAV."
J.-P. Mas : "Dans de nombreux pays la suppression des commissions a résulté d’une mesure unilatérale de la compagnie nationale.
Les relations de la distribution avec Air France s’inscrivent depuis longtemps dans un cadre contractuel qui fait une large place à la négociation. Même si l’accord intervenu n’est pas franchement réjouissant il a le mérite d’exister et est préférable à une relation conflictuelle."
T.M.com - Pour vous le statut de mandataire, même à zéro" de commission est-il le plus intéressant ?
J.P.M : "Le statut de mandataire transfère la responsabilité de le prestation sur le mandant (la compagnie). Si nous rejetions ce statut nous aurions de la peine à faire assurer notre responsabilité civile. Si certains veulent adopter un statut de courtier ou de commerçant, je ne vois aucune raison de les en empêcher."
T.M.com - Que pensez-vous de la compensation financière versée a posteriori et pouvant atteindre jusqu'à 0,6 % du CA de l'agence ?
J.P.M : "Cette « compensation » rémunère à la fois le ducroire (nous nous portons garant du paiement de nos clients) et notre mission de relais d’information pour le compte de la compagnie. Elle ne rémunère en rien notre acte de vente, ni notre conseil, ni notre « prescription ». Conçue comme elle l’est, elle défavorise les petites agences isolées."
T.M.com - Les réseaux sont-ils également touchés par la question du différentiel de TVA transporteurs/distributeurs, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises ?
J.P.M : "C’est pour moi un des points bloquants (avec la technologie GDS, SSII) qui pourrait justifier le report de la date d’entrée en vigueur de cet accord. Il n’existe pas, à ma connaissance, un autre secteur où un même produit, délivré dans des conditions identiques et consommé de la même façon qui soit soumis à deux taux de TVA différents.
Par ailleurs il subsiste un doute sur la possibilité pour les entreprises de récupérer la TVA perçue par les agences sur les frais. L’impact du différentiel de TVA sur la clientèle individuelle est de plus de 14% du montant des frais. C’est énorme !
Ces questions doivent être éclaircies et réglées rapidement. La « compensation » de 0.75 € versée par AF laisse supposer qu’AF assume la responsabilité de cette distorsion fiscale et que le SNAV s’en accommode."
T.M.com - Que pensez-vous des mesures d'accompagnement destinées à faciliter la transition ?
J.P.M : "Cette rémunération temporaire ne compense pas à mon sens le surcoût que vont devoir supporter les agences du simple fait du changement de modèle économique Ce coût sera plus élevé que l’on ne l’imagine :
-Perte de productivité : pas d’automatisation du calcul des frais, complexité de l’acte de vente et du règlement…
-Formation des vendeurs
-Explications aux clients et justification de notre valeur ajoutée de distributeur.
Pour la première fois un billet ne sera pas vendu à des prix différents selon le vecteur de commercialisation utilisé. La communication va être complexe. Je veux bien que AF finance la communication du SNAV à ce sujet mais je suis très réservé sur l’idée de confier la maîtrise de cette communication à AF dont le message le plus fort sera « en réservant sur le site Air France vous payez moins de frais ».
T.M.com - Maintenez-vous que 25% des AGV pourraient disparaître, pour quelles raisons et sur quelles statistiques vous basez-vous ?
J.P.M : "Les mêmes causes produisant en général les mêmes effets, nous risquons de vivre ce qu’ont vécu avant nous les USA, le Canada et la Scandinavie. Je ne cautionne pas le discours angélique qui consiste à dire « au global si on s’aligne sur le niveau de frais d’Air France on va gagner la même chose» pour plusieurs raisons :
-des agences à la recherche de trafic vont pratiquer une surenchère incontrôlable à la baisse des frais
-certaines agences dont l’équilibre économique est basé sur un trafic «haute contribution » vont particulièrement souffrir.
-on va assister à un transfert massif de la clientèle domestique basse contribution vers internet. Dans ce domaine, le bas niveau de frais perçu par AF ne laisse place à aucun autre acteur."
T.M.com - Allez-vous vous pourvoir en justice comme d'autres réseaux l'ont déjà annoncé ?
J.P.M : "Le seul domaine dans lequel une action en justice avait des chances d’aboutir est celui de la mise en jeu par AF de la « clause de revoyure ». Cette action aurait fermé la porte à toute négociation.
Le SNAV a, à mon sens, bien fait de privilégier la négociation sur un report de 9 mois de la suppression des commissions. Afat Voyages n’envisage pas de s’associer à une action en justice."
T.M.com - Où en est la "feuille de route" du G4 ?
J.P.M : "Elle prend très sérieusement forme. Au-delà de la constitution du GIE nous travaillons comme convenu sur les achats, la mise en commun de moyens, la technologie, la formation. L’objectif est de procurer aux membres du G4 de meilleures conditions d’achat, de leur permettre de mutualiser certains investissements afin d’améliorer leur productivité."
T.M.com - Que deviendra votre partenariat avec BTI maintenant que vous êtes dans cette nouvelle Alliance ?
Ndlr : J.P. Mas n'a pas souhaité répondre à cette question.
T.M.com - Question subsidiaire, pourriez-vous être candidat à la président du Snav ?
J.P.M : "Non !
Bien que les statuts actuels du SNAV m’y autorisent, puisque n’étant plus administrateur depuis deux ans, je n’arrive pas au terme des 3 mandats consécutifs d’administrateur…je n’envisage pas d’être candidat à la présidence du SNAV."