L’Avant-Pays savoyard est un territoire de collines et de montagnes légères, de pommiers, de vignes et de lacs, possède, en plus d’être accueillant, une identité originale. De quoi séduire les touristes curieux de nature - DR : J.-F.R.
Lac d’Aiguebelette, un jour de printemps. Le plan d’eau est d’un calme olympien.
Quelques pêcheurs du coin, immobiles dans leurs barques, taquinent le brochet ou la brème, à deux pas du rivage.
L’eau est d’un vert émeraude éclatant. Au milieu du lac, deux îles plates, l’une abritant une chapelle, montent un semblant de garde.
Le tour lacustre par Aiguebelette, Lépin et Saint-Alban, villages sans grand relief, s’effectue sur une route quasi déserte et silencieuse, livrant ici et là de jolis hangars à bateaux.
Aiguebelette, troisième lac naturel français après le Léman et le Bourget, semble comme endormi, lové contre la paroi de la montagne de l’Epine, qui le sépare de Chambéry et du trafic alpin.
Quelques pêcheurs du coin, immobiles dans leurs barques, taquinent le brochet ou la brème, à deux pas du rivage.
L’eau est d’un vert émeraude éclatant. Au milieu du lac, deux îles plates, l’une abritant une chapelle, montent un semblant de garde.
Le tour lacustre par Aiguebelette, Lépin et Saint-Alban, villages sans grand relief, s’effectue sur une route quasi déserte et silencieuse, livrant ici et là de jolis hangars à bateaux.
Aiguebelette, troisième lac naturel français après le Léman et le Bourget, semble comme endormi, lové contre la paroi de la montagne de l’Epine, qui le sépare de Chambéry et du trafic alpin.
L’aviron, passion locale
Il ne faut pas se fier à cet air tranquille. En juillet et août, plus de 250 000 personnes viennent s’amasser sur ses plages.
Des vacances en camping pour beaucoup, selon une tradition qui perdure ici depuis les années 1970. Les eaux sont d’une grande pureté et dans cette demi-cuvette, leur température grimpe aisément à 28°C.
Aucun bateau à moteur ne vient perturber davantage l’agitation estivale, ils sont interdits de navigation.
Il ne faut pas s’attarder non plus sur ce côté serein quand, par exemple, un fort vent d’est se lève. Il est responsable d’un phénomène météo rare et soudain : le farou.
« Dégueulant » par-dessus la montagne de l’Epine, les nuages de la plaine de Chambéry se déversent sur le lac et une tempête express éclate en moins de dix minutes, vagues à l’appui. Aussitôt arrivée, aussitôt partie !
Au point qu’il est difficile pour les photographes d’immortaliser l’instant. Pas si tranquille, non plus, lorsque ses eaux accueillent les compétitions d’aviron.
Base d’entrainement d’équipes de France, Aiguebelette a reçu pour la deuxième fois, en septembre 2015, les championnats du monde.
Avec quelques polémiques à la clef sur la gestion des usages lacustres, parfois contradictoires entre touristes, pêcheurs, agriculteurs et rameurs…
Des vacances en camping pour beaucoup, selon une tradition qui perdure ici depuis les années 1970. Les eaux sont d’une grande pureté et dans cette demi-cuvette, leur température grimpe aisément à 28°C.
Aucun bateau à moteur ne vient perturber davantage l’agitation estivale, ils sont interdits de navigation.
Il ne faut pas s’attarder non plus sur ce côté serein quand, par exemple, un fort vent d’est se lève. Il est responsable d’un phénomène météo rare et soudain : le farou.
« Dégueulant » par-dessus la montagne de l’Epine, les nuages de la plaine de Chambéry se déversent sur le lac et une tempête express éclate en moins de dix minutes, vagues à l’appui. Aussitôt arrivée, aussitôt partie !
Au point qu’il est difficile pour les photographes d’immortaliser l’instant. Pas si tranquille, non plus, lorsque ses eaux accueillent les compétitions d’aviron.
Base d’entrainement d’équipes de France, Aiguebelette a reçu pour la deuxième fois, en septembre 2015, les championnats du monde.
Avec quelques polémiques à la clef sur la gestion des usages lacustres, parfois contradictoires entre touristes, pêcheurs, agriculteurs et rameurs…
Entre campagne et montagne
L’écrin d’Aiguebelette, joliment valorisé par la Maison du Lac, à Nances, témoigne d’une région qui n’en « rajoute pas » mais laisse deviner aux flâneurs de belles dispositions.
Au nord, le territoire hésite entre campagne et montagne. Novalaise se targue ainsi d’une longue tradition de culture de la pomme.
Jusque dans les années 1960, la variété locale, très résistante, était exportée en Algérie.
Le fruit est à déguster, en saison, sur le marché du village, les mercredis et dimanches. Présent depuis… 1536, c’est l’un des plus anciens de France, héritier des foires du 12e siècle.
A l’ouest de Novalaise, la région penche clairement vers la vallée du Rhône.
Un pays « haut » et ouvert de terres bosselées agricoles, de vallons boisés et de falaises, dont on décrypte la topographie depuis le belvédère de Chenevières.
Au nord, le territoire hésite entre campagne et montagne. Novalaise se targue ainsi d’une longue tradition de culture de la pomme.
Jusque dans les années 1960, la variété locale, très résistante, était exportée en Algérie.
Le fruit est à déguster, en saison, sur le marché du village, les mercredis et dimanches. Présent depuis… 1536, c’est l’un des plus anciens de France, héritier des foires du 12e siècle.
A l’ouest de Novalaise, la région penche clairement vers la vallée du Rhône.
Un pays « haut » et ouvert de terres bosselées agricoles, de vallons boisés et de falaises, dont on décrypte la topographie depuis le belvédère de Chenevières.
Jongieux, petit paradis caché
Au loin, c’est la vallée du Guiers, affluent du Rhône ; à gauche, un bout de Chartreuse et l’angle des falaises de Rochefort, célèbre terrain d’escalade.
Ce terroir gras d’élevage et de céréaliculture est chargé d’Histoire car c’est l’avant-poste de la Savoie, celle qui faisait front au royaume de France, avec ses communes à péage de Rive de Guiers, Saint-Genix et Pont-de-Beauvoisin.
A Avressieux, le château de Montfleury a appartenu aux Ducs de Savoie. Et le bandit Mandrin a longtemps joué ici à saute-frontières.
A Rochefort, une ferme fortifiée à deux tours carrées, anonyme et dominante (surnommée « Château de Mandrin »), signe l’endroit où le brigand a été arrêté. A Saint-Genix-sur-Guiers, le Repaire Mandrin conte joliment les exploits du « Robin des Bois » des campagnes.
Vers le nord, les petites routes sont aussi peu fréquentées mais prennent de l’altitude. Elles mettent cap vers un pays de bois et de scieries, passant par des cols moyens (du Mont Tournier, 851 m) à l’avant-goût de montagnes.
Au détour, pour observer la scission entre paysage rhodanien et savoyard, un arrêt s’impose au belvédère des Fils (près du hameau de Borgey). Depuis l’à-pic de la falaise (500 m de haut), la vue sur le sillon bleu du Rhône et le carroyage agricole vert et brun de la plaine est prodigieuse.
Encore quelques kilomètres de routes semi-forestières et voici l’autre attraction majeure de l’avant-pays savoyard : le vignoble de Jongieux.
Entre la Dent du Chat et le Rhône, ce micro-terroir est comme un paradis caché.
Villages et vignes de coteaux (Jongieux, Billième, Monthoux, Saint-Jean-le-Chevelu), petits lacs résiduels, paysages rassurants ouverts sur le Jura et la vallée rhodanienne, absence de tourisme de masse… il flotte ici un air sain de France rurale.
C’est là le trait majeur d’un territoire méconnu qui mérite l’attention.
Ce terroir gras d’élevage et de céréaliculture est chargé d’Histoire car c’est l’avant-poste de la Savoie, celle qui faisait front au royaume de France, avec ses communes à péage de Rive de Guiers, Saint-Genix et Pont-de-Beauvoisin.
A Avressieux, le château de Montfleury a appartenu aux Ducs de Savoie. Et le bandit Mandrin a longtemps joué ici à saute-frontières.
A Rochefort, une ferme fortifiée à deux tours carrées, anonyme et dominante (surnommée « Château de Mandrin »), signe l’endroit où le brigand a été arrêté. A Saint-Genix-sur-Guiers, le Repaire Mandrin conte joliment les exploits du « Robin des Bois » des campagnes.
Vers le nord, les petites routes sont aussi peu fréquentées mais prennent de l’altitude. Elles mettent cap vers un pays de bois et de scieries, passant par des cols moyens (du Mont Tournier, 851 m) à l’avant-goût de montagnes.
Au détour, pour observer la scission entre paysage rhodanien et savoyard, un arrêt s’impose au belvédère des Fils (près du hameau de Borgey). Depuis l’à-pic de la falaise (500 m de haut), la vue sur le sillon bleu du Rhône et le carroyage agricole vert et brun de la plaine est prodigieuse.
Encore quelques kilomètres de routes semi-forestières et voici l’autre attraction majeure de l’avant-pays savoyard : le vignoble de Jongieux.
Entre la Dent du Chat et le Rhône, ce micro-terroir est comme un paradis caché.
Villages et vignes de coteaux (Jongieux, Billième, Monthoux, Saint-Jean-le-Chevelu), petits lacs résiduels, paysages rassurants ouverts sur le Jura et la vallée rhodanienne, absence de tourisme de masse… il flotte ici un air sain de France rurale.
C’est là le trait majeur d’un territoire méconnu qui mérite l’attention.