Nouveau comité de filière dédié au tourisme social, mobilités des jeunes durant les JO, rendez-vous national à l'automne... TourMaG fait le point sur les actions de l'UNAT avec son nouveau délégué général, Lilian Nobilet - Photo LinkedIn Lilian Nobilet
TourMaG - Vous venez de rejoindre l'UNAT en tant que Délégué général. Comment l'avez-vous connue ? Aviez-vous déjà travaillé en lien avec l'association ?
Lilian Nobilet : J'étais auparavant directeur du CSE de Michelin à Clermont-Ferrand, qui était adhérent de l'UNAT. Je connaissais donc la structure.
TourMaG - Quelles ont été vos motivations à accepter le poste, occupé auparavant par Cécile Cottereau ?
Lilian Nobilet : J'ai passé de très belles années au CSE Michelin, où le sujet du tourisme social était central - y compris sur des logiques patrimoniales, d'investissement, de rénovation.
A l'UNAT, je retrouve ces sujets mais avec une dimension plus globale, nationale. Et je ne vous cache pas que l'idée de changer d'échelle était l'une des raisons qui m'ont poussé à changer de lieu de travail.
TourMaG - Comment se passe votre arrivée au sein de l'UNAT ?
Lilian Nobilet : C'est dense ! D'une part, il y a tout un environnement institutionnel à découvrir qui n'est pas du tout celui d'un comité d'entreprise ou d'un CSE de Clermont-Ferrand.
Il faut aussi comprendre les différents adhérents et partenaires. Cela demande d'avoir une vision plus complète que lorsque j'étais un simple adhérent de la structure.
Et puis, d'autre part, je suis vite plongé dans le bain puisque, pas plus tard que mercredi matin (le 24 avril 2024, ndlr), j'ai participé à la réunion de lancement du comité de filière « Tourisme pour tous » à l'initiative de la ministre délégué au tourisme, Olivia Grégoire et de la DGE.
Un comité dans lequel l'UNAT a été identifié comme étant l'un des acteurs clés par la DGE, avec l'ANCV et la Banque des Territoires.
Lire aussi : Unat: "Les vacances sont un levier fort de cohésion sociale"
Lilian Nobilet : J'étais auparavant directeur du CSE de Michelin à Clermont-Ferrand, qui était adhérent de l'UNAT. Je connaissais donc la structure.
TourMaG - Quelles ont été vos motivations à accepter le poste, occupé auparavant par Cécile Cottereau ?
Lilian Nobilet : J'ai passé de très belles années au CSE Michelin, où le sujet du tourisme social était central - y compris sur des logiques patrimoniales, d'investissement, de rénovation.
A l'UNAT, je retrouve ces sujets mais avec une dimension plus globale, nationale. Et je ne vous cache pas que l'idée de changer d'échelle était l'une des raisons qui m'ont poussé à changer de lieu de travail.
TourMaG - Comment se passe votre arrivée au sein de l'UNAT ?
Lilian Nobilet : C'est dense ! D'une part, il y a tout un environnement institutionnel à découvrir qui n'est pas du tout celui d'un comité d'entreprise ou d'un CSE de Clermont-Ferrand.
Il faut aussi comprendre les différents adhérents et partenaires. Cela demande d'avoir une vision plus complète que lorsque j'étais un simple adhérent de la structure.
Et puis, d'autre part, je suis vite plongé dans le bain puisque, pas plus tard que mercredi matin (le 24 avril 2024, ndlr), j'ai participé à la réunion de lancement du comité de filière « Tourisme pour tous » à l'initiative de la ministre délégué au tourisme, Olivia Grégoire et de la DGE.
Un comité dans lequel l'UNAT a été identifié comme étant l'un des acteurs clés par la DGE, avec l'ANCV et la Banque des Territoires.
Lire aussi : Unat: "Les vacances sont un levier fort de cohésion sociale"
TourMaG - Comment ce nouveau comité de filière va-t-il s'articuler ?
Lilian Nobilet : La méthodologie est encore en cours de définition, mais déjà différents chantiers ont été identifiés, ainsi que des pilotes et des comités de pilotage.
Maintenant que le lancement a été fait, il va falloir que chaque groupe thématique se réunisse et se concerte, car des résultats sont attendus pour la fin de l'année 2024. C'est quand même assez proche.
TourMaG - Quels en seront les grands chantiers ?
Lilian Nobilet : La question des freins au départ sera notamment étudiée, avec une double entrée : du point de vue des opérateurs et des aides dont ils pourraient être bénéficiaires, mais aussi les aides accordées aux publics.
Il y aura une dimension « observatoire », en lien avec la compréhension des aides nécessaires aux opérateurs. C'est l'occasion pour l'UNAT de renforcer et de développer l'observatoire qu'elle pilote déjà.
Autre chantier : la question de l'identification du secteur du tourisme social, portée par la ministre, et qui prévoit notamment la mise en place d'un « label du tourisme social ».
Derrière cette idée, il y a une première difficulté à lever, qui est celle d'entendre ce qu'on entend par tourisme social et de réussir à construire une définition commune qui mobilise des acteurs qui vont de l'organisme de centre de vacances aux grands opérateurs. L'hétérogénéité des acteurs ne rend pas si simple l'idée de la création d'un label, même si nous en percevons l'intérêt.
Lilian Nobilet : La méthodologie est encore en cours de définition, mais déjà différents chantiers ont été identifiés, ainsi que des pilotes et des comités de pilotage.
Maintenant que le lancement a été fait, il va falloir que chaque groupe thématique se réunisse et se concerte, car des résultats sont attendus pour la fin de l'année 2024. C'est quand même assez proche.
TourMaG - Quels en seront les grands chantiers ?
Lilian Nobilet : La question des freins au départ sera notamment étudiée, avec une double entrée : du point de vue des opérateurs et des aides dont ils pourraient être bénéficiaires, mais aussi les aides accordées aux publics.
Il y aura une dimension « observatoire », en lien avec la compréhension des aides nécessaires aux opérateurs. C'est l'occasion pour l'UNAT de renforcer et de développer l'observatoire qu'elle pilote déjà.
Autre chantier : la question de l'identification du secteur du tourisme social, portée par la ministre, et qui prévoit notamment la mise en place d'un « label du tourisme social ».
Derrière cette idée, il y a une première difficulté à lever, qui est celle d'entendre ce qu'on entend par tourisme social et de réussir à construire une définition commune qui mobilise des acteurs qui vont de l'organisme de centre de vacances aux grands opérateurs. L'hétérogénéité des acteurs ne rend pas si simple l'idée de la création d'un label, même si nous en percevons l'intérêt.
TourMaG - Alors que depuis des années, les aides de l’État et des collectivités se réduisent, ce nouveau comité de filière semble démontrer l'envie du Ministère de promouvoir et de valoriser une démarche d'accès aux vacances pour tous...
Lilian Nobilet : Je me garderais bien de me faire le porte-parole du gouvernement. Mais il est vrai que les aides à destination des publics ont tendance à diminuer.
Les moyens des CAF diminuent, elles sont d'autant moins capables d'aider aux départs en vacances.
Tandis que du côté des opérateurs, l'un des sujets majeurs reste la rénovation du bâti. Tous les acteurs « habituels » - mutuelles, comités d'entreprise, mais aussi l'État, les collectivités - qui étaient historiquement très impliqués dans la rénovation des hébergements du tourisme social, se sont désengagés peu à peu.
Il reste donc à trouver ou à inventer la solution qui va remplacer ces moyens financiers, qui ne sont plus là.
C'est un vrai sujet pour le tourisme social, car les associations qui gèrent aujourd'hui des structures sont obligées de faire des rénovations importantes. Jusque dans les années 2000, l'aide à la pierre permettait de le faire tout en gardant des tarifs accessibles.
Au bout du compte, pour contribuer au financement de la rénovation des bâtis qui chiffre vite en millions d'euros quand il s'agit de rénover un village-vacances ou un centre de vacances, c'est l'usager ou le client qui doit payer.
Cette situation nous impacte pour continuer à exercer notre mission d'accès aux vacances pour tous.
TourMaG - Pour l'heure, l’État n'a pas évoqué des moyens financiers supplémentaires ?
Lilian Nobilet : L'idée de ce nouveau comité de filière, c'est déjà de faire un état des lieux des difficultés et d'essayer de voir quelles sont les modalités alternatives de financement qui pourraient être trouvées.
Pour l'instant, tout ceci est encore assez vague, mais l'idée est bien de produire des études, afin de pouvoir quantifier les besoins et les qualifier sur le type d'investissement et le type d'opérateur.
Le réseau des acteurs du tourisme social est très divers : villages vacances, centre de vacances pour enfants, auberges de jeunesse... Tous jouent un rôle majeur pour l'accueil des vacanciers et l'aménagement des territoires.
Lilian Nobilet : Je me garderais bien de me faire le porte-parole du gouvernement. Mais il est vrai que les aides à destination des publics ont tendance à diminuer.
Les moyens des CAF diminuent, elles sont d'autant moins capables d'aider aux départs en vacances.
Tandis que du côté des opérateurs, l'un des sujets majeurs reste la rénovation du bâti. Tous les acteurs « habituels » - mutuelles, comités d'entreprise, mais aussi l'État, les collectivités - qui étaient historiquement très impliqués dans la rénovation des hébergements du tourisme social, se sont désengagés peu à peu.
Il reste donc à trouver ou à inventer la solution qui va remplacer ces moyens financiers, qui ne sont plus là.
C'est un vrai sujet pour le tourisme social, car les associations qui gèrent aujourd'hui des structures sont obligées de faire des rénovations importantes. Jusque dans les années 2000, l'aide à la pierre permettait de le faire tout en gardant des tarifs accessibles.
Au bout du compte, pour contribuer au financement de la rénovation des bâtis qui chiffre vite en millions d'euros quand il s'agit de rénover un village-vacances ou un centre de vacances, c'est l'usager ou le client qui doit payer.
Cette situation nous impacte pour continuer à exercer notre mission d'accès aux vacances pour tous.
TourMaG - Pour l'heure, l’État n'a pas évoqué des moyens financiers supplémentaires ?
Lilian Nobilet : L'idée de ce nouveau comité de filière, c'est déjà de faire un état des lieux des difficultés et d'essayer de voir quelles sont les modalités alternatives de financement qui pourraient être trouvées.
Pour l'instant, tout ceci est encore assez vague, mais l'idée est bien de produire des études, afin de pouvoir quantifier les besoins et les qualifier sur le type d'investissement et le type d'opérateur.
Le réseau des acteurs du tourisme social est très divers : villages vacances, centre de vacances pour enfants, auberges de jeunesse... Tous jouent un rôle majeur pour l'accueil des vacanciers et l'aménagement des territoires.
TourMaG - L'UNAT va donc prendre en charge cette partie-là ?
Lilian Nobilet : Nous serons partie-prenante. Nous aurons recours à de l'expertise, il y aura des comités de pilotage, et la Caisse des dépôts et consignations à travers la Banque des Territoires sera également très impliquée. C'est une dynamique qui sera transversale.
TourMaG - A côté du comité de filière, d'autres « dossiers » vous attendent...
Lilian Nobilet : Oui, notamment la question des mobilités durant la période des Jeux Olympiques et paralympiques.
En effet, tous les ans, lors des week-ends de très grande affluence, il est demandé, pour des raisons de sécurité, qu'il n'y ait pas de transport d'enfants sur certaines périodes.
D'habitude, le calendrier est donné en décembre mais cette année, l'information est tombée il y a quelques jours. Comme les dates n'avaient pas été communiquées, nous nous demandions s'il n'allait pas y avoir un régime d'exception au regard des JO. Finalement, ça n'est pas le cas.
Le calendrier d'interdiction des transports en commun d'enfants (trains et autocars notamment, ndlr) a été publié le 3 avril dernier. Cette interdiction de circulation des collectifs tombe les 26 et 27 juillet 2024, en plein pendant l'ouverture des JO.
Nous nous retrouvons donc, au cœur de l'été, avec un cumul de contraintes qui est assez compliqué. Car, au moment où les trains à Paris seront très contraints - du fait de la fermeture des gares ou de l'impossibilité des transits entre les gares sur Paris - la solution de repli qu'auraient pu constituer les transports en autocar ne sera pas possible.
Le souci, c'est qu'il y a des enfants qui doivent partir en colonies et il n'est pas exclu que certaines soient annulées, du fait que notre réseau de transports publics est en étoile, que tout est centralisé sur Paris et que certaines villes en région seront inaccessibles depuis Paris à ces dates-là.
En début de semaine, nous avons évoqué ces difficultés avec M. Florent Bardon, qui est le coordonnateur national des mobilités pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 auprès du directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités.
Nous espérons qu'il y ait un peu de souplesse du côté de la SNCF, et que les engagements qui ont pu être pris de déporter sur des gares en banlieue, car impossible dans Paris intramuros, soient tenus, ce qui n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui.
Lilian Nobilet : Nous serons partie-prenante. Nous aurons recours à de l'expertise, il y aura des comités de pilotage, et la Caisse des dépôts et consignations à travers la Banque des Territoires sera également très impliquée. C'est une dynamique qui sera transversale.
TourMaG - A côté du comité de filière, d'autres « dossiers » vous attendent...
Lilian Nobilet : Oui, notamment la question des mobilités durant la période des Jeux Olympiques et paralympiques.
En effet, tous les ans, lors des week-ends de très grande affluence, il est demandé, pour des raisons de sécurité, qu'il n'y ait pas de transport d'enfants sur certaines périodes.
D'habitude, le calendrier est donné en décembre mais cette année, l'information est tombée il y a quelques jours. Comme les dates n'avaient pas été communiquées, nous nous demandions s'il n'allait pas y avoir un régime d'exception au regard des JO. Finalement, ça n'est pas le cas.
Le calendrier d'interdiction des transports en commun d'enfants (trains et autocars notamment, ndlr) a été publié le 3 avril dernier. Cette interdiction de circulation des collectifs tombe les 26 et 27 juillet 2024, en plein pendant l'ouverture des JO.
Nous nous retrouvons donc, au cœur de l'été, avec un cumul de contraintes qui est assez compliqué. Car, au moment où les trains à Paris seront très contraints - du fait de la fermeture des gares ou de l'impossibilité des transits entre les gares sur Paris - la solution de repli qu'auraient pu constituer les transports en autocar ne sera pas possible.
Le souci, c'est qu'il y a des enfants qui doivent partir en colonies et il n'est pas exclu que certaines soient annulées, du fait que notre réseau de transports publics est en étoile, que tout est centralisé sur Paris et que certaines villes en région seront inaccessibles depuis Paris à ces dates-là.
En début de semaine, nous avons évoqué ces difficultés avec M. Florent Bardon, qui est le coordonnateur national des mobilités pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 auprès du directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités.
Nous espérons qu'il y ait un peu de souplesse du côté de la SNCF, et que les engagements qui ont pu être pris de déporter sur des gares en banlieue, car impossible dans Paris intramuros, soient tenus, ce qui n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui.
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TourMaG - Quels seront les prochains grands rendez-vous de l'UNAT ?
Lilian Nobilet : Début octobre, nous allons organiser « Les rendez-vous de l'UNAT », l'équivalent d'un congrès pour notre réseau, que nous n'avons pas pu tenir depuis plusieurs années à cause du Covid.
C'est un moment très important de notre vie associative, qui fera l'objet d'un investissement également très important, de la part du réseau et des salariés de l'UNAT.
Ce rendez-vous se déroulera en Bretagne, à Beg-Meil, près de Quimper, du 1er au 3 octobre. Il permettra de réunir tous les adhérents.
TourMaG - Comment se porte le fonds FMS UNAT ? Avez-vous observé des changements ces derniers temps ? On a vu notamment ce qui est arrivé à l'opérateur Touristra, garanti par l'APST...
Lilian Nobilet : Nous n'observons pas de grandes difficultés, pas plus que d'habitude : il n'y a pas de liquidations, nous n'avons pas eu à mobiliser la garantie sur des séjours, donc j'ai envie de dire qu'il n'y a pas trop d'inquiétude.
Après, d'une manière générale, le tourisme social est essentiellement issu du secteur associatif, et aujourd'hui, le secteur associatif est quand même plutôt délaissé par les pouvoirs publics, donc évidemment, tout n'est pas rose.
Une fois que l'on a dit ça, il faudrait sans doute rentrer un peu plus dans le détail, et distinguer les situations selon que l'on s'intéresse aux « petits » acteurs ou aux « gros » opérateurs : les besoins, les modèles économiques différent ainsi que la capacité à lever de l'emprunt.
Un des défis clés du secteur du tourisme social, c'est de trouver le modèle économique qui va permettre de financer les indispensables investissements, tout en restant des acteurs d'un tourisme qui s'adresse à tous.
En d'autres termes, comment être performant économiquement, tout en restant dans notre socle de valeurs qui est un tourisme émancipateur, moteur de mixité sociale, acteur de son territoire ? Il s'agit là d'équations de plus en plus difficiles à résoudre.
TourMaG - Un mot de conclusion ?
Lilian Nobilet : Je dirais que l'un des enjeux du tourisme social reste de montrer sa capacité à être toujours un vecteur d'innovation sociale au service d'un tourisme émancipateur. Au-delà des grands mots, l'idée est là et elle est moteur pour l'UNAT.
Lire aussi : Stéphane le Bihan : "La visibilité de l'offre est Le vrai sujet du tourisme social !" 🔑
Lilian Nobilet : Début octobre, nous allons organiser « Les rendez-vous de l'UNAT », l'équivalent d'un congrès pour notre réseau, que nous n'avons pas pu tenir depuis plusieurs années à cause du Covid.
C'est un moment très important de notre vie associative, qui fera l'objet d'un investissement également très important, de la part du réseau et des salariés de l'UNAT.
Ce rendez-vous se déroulera en Bretagne, à Beg-Meil, près de Quimper, du 1er au 3 octobre. Il permettra de réunir tous les adhérents.
TourMaG - Comment se porte le fonds FMS UNAT ? Avez-vous observé des changements ces derniers temps ? On a vu notamment ce qui est arrivé à l'opérateur Touristra, garanti par l'APST...
Lilian Nobilet : Nous n'observons pas de grandes difficultés, pas plus que d'habitude : il n'y a pas de liquidations, nous n'avons pas eu à mobiliser la garantie sur des séjours, donc j'ai envie de dire qu'il n'y a pas trop d'inquiétude.
Après, d'une manière générale, le tourisme social est essentiellement issu du secteur associatif, et aujourd'hui, le secteur associatif est quand même plutôt délaissé par les pouvoirs publics, donc évidemment, tout n'est pas rose.
Une fois que l'on a dit ça, il faudrait sans doute rentrer un peu plus dans le détail, et distinguer les situations selon que l'on s'intéresse aux « petits » acteurs ou aux « gros » opérateurs : les besoins, les modèles économiques différent ainsi que la capacité à lever de l'emprunt.
Un des défis clés du secteur du tourisme social, c'est de trouver le modèle économique qui va permettre de financer les indispensables investissements, tout en restant des acteurs d'un tourisme qui s'adresse à tous.
En d'autres termes, comment être performant économiquement, tout en restant dans notre socle de valeurs qui est un tourisme émancipateur, moteur de mixité sociale, acteur de son territoire ? Il s'agit là d'équations de plus en plus difficiles à résoudre.
TourMaG - Un mot de conclusion ?
Lilian Nobilet : Je dirais que l'un des enjeux du tourisme social reste de montrer sa capacité à être toujours un vecteur d'innovation sociale au service d'un tourisme émancipateur. Au-delà des grands mots, l'idée est là et elle est moteur pour l'UNAT.
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