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L'hôtellerie pourrait enregistrer - 42%de chiffre d’affaires sur l’année 2020

analyse de MKG Consulting


MKG Consulting nous livre une analyse de la situation économique du secteur de l'hôtellerie qui affiche des disparités en fonction des catégories d'hébergement mais également selon les zones géographiques.


Rédigé par le Vendredi 12 Juin 2020

Depuis le 2 juin et la levée de la limitation des 100 km, l’hôtellerie française, qui avait été quasiment mise à l’arrêt par la crise sanitaire du COVID-19, rouvre de plus en plus largement ses portes aux clients.

Ainsi, plus de la moitié du parc hôtelier français est aujourd’hui de nouveau disponible à la vente, et cette tendance devrait encore s’accélérer dans les jours à venir pour préparer l’accueil des vacanciers français et de certains pays européens pour la saison estivale selon MKG Consulting.

Evidemment la situation n'est linéaire sur l'ensemble du territoire ni des catégories d'hôtels.

Les hôtels super-économiques étaient déjà souvent ceux qui étaient restés ouverts au plus fort du confinement, afin d’assurer l’hébergement de personnes en première ligne face à l’épidémie (personnels soignants, forces de l’ordre, routiers & transporteurs, mal-logés… voire dans quelques cas en étant réaffectés à l’hébergement de personnes touchées par le Covid-19).

Ainsi, au 9 juin plus des ¾ de l’hôtellerie super-économique a repris son activité. Cette dynamique est confortée par le retour de certains clients, comme ceux du BTP grâce à des reprises de chantiers, ou de la logistique et du transport de marchandises, indispensables à la chaîne d’approvisionnement.

De l'autre côté du spectre : seulement 20% de l’hôtellerie haut de gamme et luxe est actuellement en activité. Elle est en effet plus dépendante de la clientèle internationale, des voyageurs long-courrier ou des grands évènements, et fonctionne d’ordinaire avec de nombreux employés.

Ainsi, seulement ¼ de l’hôtellerie parisienne a rouvert, contre plus de 6 sur 10 en régions. Dans ces dernières, c’est la première vague de déconfinement amorcée le 11 mai qui a marqué un tournant, avec la remise à la vente de près de la moitié de l’offre habituellement disponible à cette période.

C’est évidemment lié au fait que beaucoup d’entre elles ont rapidement été classées en « zone verte », tandis que la situation sanitaire restait plus tendue à Paris et en Ile-de-France. Les restrictions liées aux transports (aérien, urbain et ferroviaire) y ont aussi plus d’impact et empêchent qu’une véritable reprise ne s’amorce. À Paris, mais aussi dans d’autres grandes villes qui ne sont pas des destinations de vacances, certains hôtels pourraient donc devoir rester fermés jusqu’à la rentrée.

Camping, gîtes et meublés pourraient tirer leur épingle du jeu

L'assouplissement des contraintes a déclenché par ailleurs des réservations pour les vacances. A date du 8 juin 2020, le nombre de nuitées réservées pour juillet sur le pourtour méditerranéen était en hausse de plus de 50% par rapport au niveau constaté au 1er juin (soit le dernier jour de l’application de la limite des déplacements à un rayon de 100 km).

Les prises de réservation accélèrent également dans les campings, qui ciblent les clientèles loisirs et sont traditionnellement plus tournés vers la clientèle française (64%) ou européenne proche (néerlandais, allemands…) ayant elle aussi enclenché ses prises de réservation pour l’été.

Ainsi, les campings, tout comme les gîtes et meublés de vacances, sont bien placés pour tirer relativement mieux leur épingle du jeu face à la récession qui a brutalement frappé le secteur du tourisme en 2020.

Mais le chemin à parcourir est encore long. Cet été, au manque à gagner découlant du déficit de clientèles internationales s’ajoutera celui des contraintes affectant encore les voyageurs français et européens : moins d’offre de transport, perception d’un risque sanitaire encore présent, annulation des festivals, des évènements familiaux, difficultés d’organisation pour des départs en dernière minute, incertitudes économiques…

A l’échelle nationale, la baisse de chiffre d’affaires de l’hôtellerie n’est donc attendue repasser au-dessus de la barre des -30% qu’en septembre, avant d’évoluer encore négativement mais de manière plus modérée en fi n d’année.

-42%de chiffre d’affaires sur l’année 2020

Compte tenu du retard constaté à date par MKG Consulting et des perspectives attendues en fin d’année , l’hôtellerie française est donc attendue enregistrer un recul de : -42%de chiffre d’affaires sur l’année 2020 (-55% constaté de janvier à fi n mai).

Toutefois, cette moyenne masque des disparités très importantes selon les territoires. Ainsi, les stations de montagne ont pu réaliser l’essentiel de leur saison hivernale avant l’épidémie, et cet été montagnes et campagnes devraient pouvoir s’appuyer sur les clientèles françaises qui y sont traditionnellement prédominantes.

C’est une situation bienvenue pour ces territoires qui ont parfois connu une décrue de leur offre et de leur demande au cours de la décennie passée, et où un plus grand nombre d’établissements auraient pu se retrouver en situation de fragilité financière.

Paris pourrait être le plus impacté mais aussi rebondir plus vite

À l’inverse, l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur l’activité hôtelière est attendu plus marqué dans les nombreuses villes de l’intérieur des terres.

Or, sur une base annuelle elles ont un poids important dans le chiffre d’affaires de l’hôtellerie française, car les hôtels y sont d’ordinaire ouverts toute l’année et accueillent une clientèle professionnelle qui n’a pas encore pu reprendre ses habitudes : chômage partiel, interdictions de déplacement en vigueur dans de nombreuses entreprises, bureaux sous-occupés ou absence d’évènements y sont donc aujourd’hui les principaux freins à la reprise de l’hôtellerie.

Le repli sera du même ordre dans les grandes villes du littoral, car la clientèle internationale et l’offre haut de gamme & luxe y sont habituellement particulièrement importantes, même si sur les mois d’été la venue des français est attendue compenser en partie les pertes enregistrées par ailleurs.

Mais le territoire le plus impacté devrait donc être l’agglomération parisienne : la baisse annuelle de chiffre d’affaires annuel est attendue y dépasser les -55% en raison de l’importance des clientèles internationales, de l’offre de transport, de la structure du parc hôtelier et de la situation sanitaire moins favorable ces dernières semaines, ce qui a pour le moment retardé sa reprise.

Mais Paris qui avait été l’un des premiers marchés à ressentir les impacts du COVID-19 pourrait aussi être aux avant-postes du rebond de l’hôtellerie française attendu dans les prochaines années

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