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La Case de l’Oncle Dom : Au pays des vahinés, le blues du French…

L'édito de Dominique Gobert


C’est quasiment acquis, French Blue desservira la Polynésie Française au printemps prochain. Marc Rochet, patron de French Blue, est un fin connaisseur de cette liaison. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?


le Lundi 6 Novembre 2017

Marc Rochet connait bien la route… et la destination. C’est lui qui avait « conseillé » Air Tahiti Nui lors de sa création. C’est aussi lui, alors qu’il présidait aux destinées de la défunte AOM, qui avait ouvert face à Air France la liaison polynésienne - Photo : Facebook/French Blue
Marc Rochet connait bien la route… et la destination. C’est lui qui avait « conseillé » Air Tahiti Nui lors de sa création. C’est aussi lui, alors qu’il présidait aux destinées de la défunte AOM, qui avait ouvert face à Air France la liaison polynésienne - Photo : Facebook/French Blue
Il était urgent de ne plus attendre pour French Blue, qui voyait avec une certaine angoisse arriver ces fameux Airbus 350 sans trop savoir où les positionner.

Diable, il est vrai que la compagnie créée spécialement pour assurer des vols longs-courriers à bas coûts, après avoir tenté sans grand succès de s’emparer de Corsair et de XL Airways, ne savait pas trop où faire voler les nouveaux appareils de sa flotte !

« Parmi toutes les routes que nous avons étudiées, celle-ci était la plus intéressante (Paris-Papeete, ndDG) », confiait Marc Rochet à nos confrères de la Tribune.

Certainement, du moins sur le papier, bien que je ne sois pas tout à fait sûr des « coefficients de remplissage très élevés »…

Quant aux tarifs, ils restent « conséquents », mais sont-ils réellement aussi « bons » pour une compagnie qui revendique une certaine appellation « low cost » ?

Quant à la Polynésie, c’est, jusqu’à présent du moins, une destination considérée malgré tout comme étant plus « haut de gamme », que réservée à une certaine catégorie de voyageurs, de ceux qui fréquentent les low cost !

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
En revanche, là où Rochet est malin, c’est d’assurer cette route en passant par San Francisco, laissant à ses concurrents l’escale traditionnelle de Los Angeles.

Effectivement, en passant par la métropole de la Californie du Nord, il y a surement un peu de gras à se faire…

Histoire de ne pas attaquer frontalement Air France et surtout Air Tahiti Nui, dont on se demande toutefois si elles disposent encore du soutien sans faille du gouvernement polynésien.

Il est certain, même si le pari est risqué, que French Blue va quand même provoquer quelques blessures à la compagnie polynésienne.

Marc Rochet a beau être rassurant envers Air Tahiti Nui, arguant que son « installation » sur la route France-Réunion a fait augmenter le trafic sans faire perdre de passagers à sa grande concurrente Air Austral, je ne suis pas sûr qu’il en soit de même vers la Polynésie.

Dans l’entretien que Marc Rochet a accordé durant le dernier APG World Connect tenu en fin de semaine dernière à Monaco, ce dernier reste très clair : « avec des tarifs inférieurs de 10%, nous pouvons générer 10% de trafic supplémentaire ».

Certainement. Du moins en ce qui concerne les tarifs. En revanche, je ne suis pas sûr que le « trafic » reste bien partagé entre les compagnies.

10% de « réduction », ça risque d’attirer plus d’un voyageur, à l’heure où le choix d’une compagnie s’effectue pour une grande part dans le tarif !

En outre, cette route ne reste pas d’une fréquentation extraordinaire. Hormis le trafic « affinitaire », largement subventionné par les autorités polynésiennes, la destination n’est pas véritablement fréquentée par les adeptes du low cost.

Par ailleurs, les hébergements hôteliers concernent davantage une clientèle habituée à voyager par l’intermédiaire de voyagistes tels Austral Lagons ou Secrets de Voyages…

Bien évidemment, les « routards » se rabattront vers ces petites (et souvent très jolies) pensions de famille, au confort parfois aléatoire, mais au charme certain.

Marc Rochet connait cependant bien la route… et la destination. C’est d’ailleurs lui qui avait « conseillé » à l’époque Air Tahiti Nui lors de sa création.

C’est aussi lui, alors qu’il présidait aux destinées de la défunte AOM, qui avait ouvert face à Air France la liaison polynésienne.

Avec un certain succès, il faut le reconnaître… mais qui n’avait, hélas, duré qu’un temps.

French Blue aura-t-elle plus de chance ?

C’est tout le mal que je peux lui souhaiter, mais c’est loin d’être gagné !

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