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La Case de l'Oncle Dom : barre à gauche ou à droite, faut décider vite !

L'édito de Dominique Gobert


Mais quel bazar, pour rester dans un ton courtois ! Cette Loi du Travail, qui avait un sens au début, s'effiloche tel le brin de laine sur la quenouille de la fée Carabosse. Et voilà que, mine de rien, en loucedé, un amendement suce pet se profile, dangereux pour le tourisme…


le Mercredi 11 Mai 2016

Faut dire quand même que cette Loi du Travail, ça commence sacrément à sentir le pâté, pour ne pas dire que ça tient de l'amateurisme de grande envergure plutôt que la simple conscience de la gestion du pays. - Photo DR Facebook M. El Khomri
Faut dire quand même que cette Loi du Travail, ça commence sacrément à sentir le pâté, pour ne pas dire que ça tient de l'amateurisme de grande envergure plutôt que la simple conscience de la gestion du pays. - Photo DR Facebook M. El Khomri
Eh bien, comme le dit Sylvain Lament dans son interview (lire), heureusement que le syndicat sus nommé Les Entreprises du Voyage veille au grain. Particulièrement son service de veille juridique qui a sonné le branle (bas) de combat !

Damned, caramba et par les roupettes du grand grizzli blanc, comme on dit chez les Alaskiens, voilà-t'y pas que dans cette "Loi du Travail", un gredin malin a réussi à glisser sournoisement un amendement extrêmement pénalisant pour le secteur du tourisme.

En effet, le signor Fauré, obscur député PS de l'Ariège, parmi la foultitude et le magma d'amendements déposé au projet de Loi Travail, n'a rien trouvé de mieux que de soumettre à taxation les aides aux vacances versées aux salariés et retraités par les comités d'entreprise pour toutes les sommes au-delà de 322€.

Pourquoi 322, d'ailleurs, on se le demande ? On peut même pas faire un loto avec des chiffres aussi débiles !

La Case de l'Oncle Dom : barre à gauche ou à droite, faut décider vite !
JP Mas (maintenant qu'on est copains, je me permets cette familiarité) peut se gausser à juste titre de cette initiative, et je cite "en plein 80è anniversaire de l’instauration des congés payés par le Front Populaire et à l’heure où le Président de la République a érigé le tourisme en priorité nationale" !

Foutaises : le Président normal s'est aperçu surtout qu'il avait urgemment besoin de vacances…

En attendant et pour une fois, l'ensemble des professionnels du tourisme en France s'est enfin enlevé le doigt… (je sais, c'est trivial, mais ça me fait rire et faut toujours rire, même quand c'est grave).

Seto, Unat, Umih, Unosel, Ceag et Znav, enfin le Les Entreprises du Voyage ont toqué d'une poigne ferme et résolue aux cabinets (marrant aussi ce terme de cabinet, vous savez à quoi ça me fait penser…) des ministres concernés, en l'occurrence Dame Pinville et Sir Fekl.

Je comprends d'ailleurs mieux pourquoi ce dernier est très occupé et ne trouve pas encore le créneau pour me recevoir.

En tout cas, pas question pour tous ces professionnels d'accepter en l'état une telle mesure, prise sans aucune concertation et quasi dans le plus grand secret.

"Le droit aux vacances est un acquis social, qui est loin d’être réalisé (…). Soumettre les aides aux vacances aux prélèvements sociaux et fiscaux serait aussi renoncer à l’effet multiplicateur procuré par la contribution des CE sur les dépenses touristiques" lance JP Mas, tandis que son nouvel ami président du Seto, RM Chikli renchérit : "Tout un pan de l’économie française : hébergeurs, transporteurs, organisateurs de vacances, associations… sont tributaires des aides aux vacances versées par les CE. L’adoption de l’amendement Fauré aurait pour effet de détruire des emplois".

Faut dire quand même que cette Loi du Travail, ça commence sacrément à sentir le pâté, pour ne pas dire que ça tient de l'amateurisme de grande envergure plutôt que la simple conscience de la gestion du pays.

Pourtant, je reste persuadé que cette "réforme" reste indispensable, mais pas n'importe comment et en faisant n'importe quoi.

Faudrait quand même savoir. Soit, un gouvernement, dit de gôche (comme on dit à Marseille) se comporte comme tel, soit il se déguise en gouvernement de droite et applique les recettes de cette dernière.

En attendant, ni les salariés, ni les entrepreneurs ne veulent de cette bouffonnerie !

Mais, comme sur un navire, à un moment, faut quand même que le Pacha donne un cap et le suive (sauf le capitaine Crétino, qui lui a choisi de se spécialiser dans les naufrages).

Quant à notre amendement pondu par Monsieur Fauré (non, ce n'est hélas pas le compositeur musicien), je reste quand même très inquiet : l'utilisation de l'Article 49-3 afin de "passer la loi aux forceps" risque de le faire adopter dans le lot.

Et là, le tourisme, toute grande cause nationale qu'il soit… est mal. Très mal !

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