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La case de l’Oncle Dom : Flux financiers... distributeurs, "vous êtes dans l’illégalité !"

L'édito de Dominique Gobert


Ils étaient venus, ils étaient presque tous là, pour ce dernier Congrès de la saison, réunis à Porto dans un hôtel plutôt improbable mais personne n’est parfait. Les grands patrons membres du Seto, le syndicat des tour-opérateurs français, n’ont pas été déçus…


le Jeudi 12 Décembre 2019

Sahra Hagani, avocat du cabinet Fidal a tenté de remettre un peu d’ordre. Simplement : « Juridiquement, dit-elle, vous êtes hors la loi » à l’attention des distributeurs - Depositphotos.com darknula
Sahra Hagani, avocat du cabinet Fidal a tenté de remettre un peu d’ordre. Simplement : « Juridiquement, dit-elle, vous êtes hors la loi » à l’attention des distributeurs - Depositphotos.com darknula
« Restons unis, aimons-nous (les uns les autres, ndDG) déclaraient René-Marc Chikli, président du Seto, en introduction au sujet « phare » de ce Forum réuni à Porto au Portugal, « Réflexion autour d’un nouveau modèle d’organisation des flux financiers ».

Par le grand Caramba, on n’a pas été déçu !

Faut dire que, finalement, cette « grande famille » des tour-opérateurs français avait bien fait d’inviter l’ex-président de Thomas Cook France, Nicolas Delord, par qui, finalement, l’on a pu découvrir l’ampleur du désastre Thomas Cook.

45 millions d’euros de sinistre pour l’APST, sans compter une flopée de tour-opérateurs « tiers », plantés parfois jusqu’à plus d’un million d’euros.

Tout ça parce que, éternel problème, entre distributeurs et producteurs, les « usages », les « coutumes », vieilles depuis des décennies… sont totalement inéquitables.

En clair, les distributeurs, après avoir vendu un voyage, produit par un voyagiste, encaissent l’argent du client final et reversent auprès du fabricant de voyage le prix de la prestation bien après le retour du client !

Ce qui assure auprès de l’agence une trésorerie souvent confortable, oblige le voyagiste à se serrer la ceinture…

LIRE AUSSI : Délais de paiement Agences - Producteurs : "Nous sommes assis sur un baril de TNT !"

L’affaire Thomas Cook sera peut-être le détonateur d’une nouvelle donne. Un « new deal » comme on disait après la guerre.

Sahra Hagani, brillante et fort jolie avocate du cabinet Fidal a tenté de remettre un peu d’ordre. Simplement : « juridiquement, dit-elle, vous êtes hors la loi » à l’attention des distributeurs.

Silence dans la salle, abasourdie par cette annonce, laquelle, finalement, n’est pas une grande surprise.

Mais, à la décharge des uns et des autres, qui connait véritablement la loi, surtout lorsque, depuis au moins trente ans, les coutumes ancestrales ont quasi fait « force de loi » !

Et pourtant. Maître Sarah est claire. Très claire même. La réglementation sur les délais de paiement est très claire : 60 jours maxi après émission de facture, parfois 45 jours et basta.

Et si ces délais ne sont pas respectés, la DGCCRF a renforcé non seulement ses contrôles, mais également les sanctions, qui peuvent atteindre maintenant jusqu’à 4 millions d’euros ! Ce qui fait quand même un paquet de monnaie…

Parce que, explique la jeune femme, la plupart du temps, les factures émises par le voyagiste envers son distributeur sont payées largement hors « délai légal », en grosse majorité 90 jours après !

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Stupeur dans la salle, émotion intense de Laurent Abitbol, président de Selectour, lequel avait d’ores et déjà opposé un « niet » catégorique à tout changement dans la gestion de ces fameux flux financiers.

Étonnement de Jean-Pierre Mas, président des EdV…

Seulement, et c’est un fait, « dura Lex, sed Lex ». Imparable juridiquement.

Et la chute de Thomas Cook risque d’attirer les experts de la DGCCRF sur ces pratiques issues de la coutume ancestrale au détriment de la loi !

Un vrai problème.

Pas question cependant d’entrer en conflit ouvert entre les deux grands acteurs du secteur. « Soyons intelligents ensemble », tempère René-Marc Chikli, pas mécontent cependant de son coup.

Et il est certain qu’il existe des solutions, à condition, effectivement, de se mettre autour d’une table (ou de ce que vous voulez d’ailleurs) et de réfléchir dans un esprit de coopération.

Ce que confirmera d’ailleurs le patron d’Exotismes, Gilbert Cisneros, lequel très prosaïquement, va résumer tout ça à la manière marseillaise : « si je comprends bien, nous avons intérêt à réfléchir vite, car nous sommes tous assis sur un baril de TNT » !

Il est vrai qu’une amende qui peut atteindre les 4 millions d’euros, ça laisse quand même un peu rêveur !

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Maître Capello le 13/12/2019 01:20 | Alerter
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Mouais...
J’imagine lors d’une plaidoirie l’avocat de la défense :
OBJECTION VOTRE HONNEUR ! (oui comme dans les films américains à la TV)
« La facture est émise à la date de départ voir au retour des clients lorsque la prestation est réalisée ainsi donc nos clients sont largement dans les délais »
AU REVOIR MERCI
(j’envoi ma facture au consortium des AGV, payable d’ici 45 jours)
Comme dirai Orelsan : Simple, Basique
Bonne nuit à tous

2.Posté par Un simple AGV le 13/12/2019 09:57 | Alerter
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"En clair, les distributeurs, après avoir vendu un voyage, produit par un voyagiste, encaissent l’argent du client final et reversent auprès du fabricant de voyage le prix de la prestation bien après le retour du client !

Ce qui assure auprès de l’agence une trésorerie souvent confortable, oblige le voyagiste à se serrer la ceinture…"

Dois je rappeler que c'est grâce a "cette trésorerie confortable" que les agence on pu reproteger leurs clients laissés en rade lors de cette affaire? Nous avons dans certains cas payé en direct les fournisseurs et heureusement que les acomptes des clients n’étaient a ce moment la pas dans les caisses de TC. Sans compter les surcoûts pour garantir certains voyages (ou le fournisseur final a tout bonnement annulé la reservation faute de reglement TC) car soyons honnêtes c'est pas l'apst qui nous les a avancés et ne rêvons pas nous ne les récupérons jamais.

3.Posté par subprime le 13/12/2019 16:24 | Alerter
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et dire que Mr Abitbol prévoit une décennie de prospérité ... on peut en douter lorsque l'on est hors la loi. Un comble.
Le vent risque de tourner très vite, et une occasion en or pour les TO de se lancer, enfin, au BTC.

4.Posté par agvfan le 16/12/2019 09:32 | Alerter
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ce serait idéaliste et simpliste que le réceptif paie l'hotelier ou le gestionnaire d'activités juste avant la prestation, que le TO (s'il existe encore ...) paie le réceptif idem, que l'agence paie le TO/le réceptif idem (et la compagnie aérienne...) , et enfin le client fasse de même (ce qu'il fait d'ailleurs...) , le tout sans que tous les intermédiaires usent et surtout abusent de la trésorerie générée à chaque stade ? - les exemples récents montrent à quoi çà mène dans le secteur que de ne pas appliquer ces règles simples de gestion de bon père de famille ...

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