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La case de l’Oncle Dom : Air France... y-a-t'il encore un pilote dans l'avion ?

L’édito de Dominique Gobert


Vox populi, vox dei ! L’ensemble des observateurs avait parié que les salariés d’Air France voteraient pour le bon sens et la survie de leur entreprise. Jean-Marc Janaillac a perdu son pari. Il se retire sur un bilan plutôt positif… mais au goût amer !


le Dimanche 6 Mai 2018

Jean-Marc Janaillac se retirera, comme il s’y était engagé le 15 mai prochain, le temps que le Conseil d’Administration mette en place « une direction de transition » (sic) en attendant l’arrivée de l’homme ou de la femme providentielle ! - Photo Air France
Jean-Marc Janaillac se retirera, comme il s’y était engagé le 15 mai prochain, le temps que le Conseil d’Administration mette en place « une direction de transition » (sic) en attendant l’arrivée de l’homme ou de la femme providentielle ! - Photo Air France
C’est fini !

Philippe Evain, le jusqu’au-boutiste président du SNPL a gagné.

Et Jean-Marc Janaillac se retirera, comme il s’y était engagé le 15 mai prochain, le temps que le Conseil d’Administration mette en place « une direction de transition » (sic) en attendant l’arrivée de l’homme ou de la femme providentielle !

Quel lamentable gâchis, quelle stupidité immense qui risque de conduire Air France sur la piste d’Alitalia, et bien d’autres avant elle...

Car, soyons un peu lucides : cette compagnie est, dans l’état actuel des choses, totalement et irrémédiablement ingérable.

Oh, certes, déjà dans les coulisses, les noms les plus improbables se murmurent, de Gâteau (le nouveau DRH de la compagnie, ancien conseiller de Valls) à Anne-Marie Idrac et bien d’autres, dont certains inconnus…

Sincèrement, je ne pense pas que le problème soit là. La vraie question est de savoir si Air France peut encore accepter le diktat du SNPL, lequel aura réussi à séduire le reste des syndicats de la compagnie.

Si Air France a les moyens de céder sur les augmentations (délirantes ?) réclamées par le SNPL qui se fait la part belle en réclamant près de 11% de hausse salariale, si Air France a les moyens de laisser les commandes au SNPL et son patron, alors y’a plus qu’à…

Puisque Monsieur Evain veut, quel qu’en soit le prix pour le reste des salariés du Groupe, diriger Air France, laissons-lui le pouvoir. On verra ce qu'il en fera.

Car Janaillac n’aura pas démérité, lui qui avait quand même réussi à tirer vers le haut les résultats financiers d’Air France.

La case de l’Oncle Dom : Air France... y-a-t'il encore un pilote dans l'avion ?
Certes, pas très longtemps, puisque les résultats du 1er trimestre publiés la semaine dernière montrent une chute de près de 300 millions.

Sans compter les « frais » de grève, lesquels sont estimés également à environ 300 millions soit plus d’un demi-milliard de pertes en moins de six mois !

Qu’en pense donc Monsieur Evain et certains de ces pilotes inconscients. Tiens, juste pour rigoler, j’aimerais bien savoir ce qu’en pensent leurs homologues de Corsair, de XL Airways ou d’Air Caraïbes/French Bee ?

Sans oublier les « associés » d’Air France que Janaillac avait réussi à motiver et introduire au sein du capital. Quid de Delta et de China Eastern, lesquels ont pris des participations non-négligeables dans le pauvre capital d’Air France ?

Autre question, beaucoup plus grave : KLM, laquelle avait été en théorie « rachetée » par Air France va-t-elle encore avoir la patience et surtout l’envie de trainer avec elle une compagnie boulet qui sombre de plus en plus dans la moribonderie ?

Et encore plus grave : que vont faire les clients d’Air France, ces passagers qui deviennent quasiment hargneux à chaque vol annulé ?

Sans oublier nos professionnels du tourisme français. Je sais, ceux-là, on s’en fout dans les milieux syndicalistes. Et pourtant, une grande majorité d’entre eux, dont des « gros » voyagistes, travaillent pratiquement exclusivement avec Air France.

Des gens à qui la grève de ces dernières semaines leur aura coûté aussi un sacré paquet de fric…

Plus que jamais, il semble nécessaire que l’Etat, actionnaire encore conséquent de la compagnie, prenne enfin ses responsabilités. Il le fait bien pour la SNCF !

Il y a bien une solution, que sans doute personne dans les hautes sphères politiques n’osera pas mettre en œuvre : on liquide Air France, ancienne formule et on repart d'une feuille blanche pour rebâtir, sur des bases saines et solides, une vraie compagnie aérienne puissante.

Mais pour ça, il faudrait en avoir de solides… ou pas !

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Commentaires

1.Posté par Roques le 07/05/2018 07:42 | Alerter
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Excellente analyse! rien à rajouter. Tout est dit sur cette situation tellement triste où l'acharnement des uns semble désespérément destiné à systématiquement réduire à néant les efforts des autres! je suis effectivement convaincu que le SNPL a maintenant réussi à manipuler les PNC et les personnels au sol au seul bénéfice de son corporatisme!

2.Posté par Pierre le 07/05/2018 10:23 | Alerter
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Oui la solution est que ce syndicat gére les affaires syndicales,et non de la gouvernance de la compagnie,car par les demandes exorbitantes de ce syndicat,et le refus de negocier systematique,le blocage est automatique.
Ce blocage est anti liberté du travail,peut-être qu'un jour quelqu'un s'accrochera au problème.

3.Posté par Steven le 07/05/2018 13:07 | Alerter
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"Quel lamentable gâchis, quelle stupidité immense qui risque de conduire Air France sur la piste d’Alitalia, et bien d’autres avant elle... " On peut reparler de la suite catastrophique où les employés de Swissair Paris ont été transféré dans une entité générale (AMCF) qui était ingérable et avait mis les employés Swissair France à la porte par un DRH venant d'autres sociétés et qui avait déjà fait un sacré ménage dans celles-ci ! Très mauvaise gestion ensuite, les francs suisses coulés à flots pour acheter de nouveaux avions pour les différentes compagnies s'étant réunies et qui au passage, pour tout le personnel, avait perdu tous leurs avantages et leurs ancienneté ! Quel gâchis ! AF, j'espère, ne se dirigera pas vers cet issue malheureux et catastrophique ! A l'époque on disait : "Swissair est forte cela sera la dernière à faire banqueroute...!" On a bien vu ce que cela a donné et au passage le nombre de personnes, familles et d'idéaux foutus en l'air ! Pas très grosse peine subie en Suisse par les ex-dirigeants de Swissair mais un vrai cataclysme en France ! (Le Medef n'en a pas été très bavard non plus...)

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