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La case de l’Oncle Dom : Amadeus vs Air France, je te tiens, tu me tiens...

L’édito de Dominique Gobert


Sacrée partie qui se déroule actuellement entre Amadeus et Air France. Pour le moment, ça va, ça vient et personne ne veut céder. Au milieu, comme d’habitude et pris littéralement en otages, les agences de voyages… et les tour-opérateurs !


le Mercredi 28 Mars 2018

Frais GDS : il ne s’agit, ni plus ni moins, qu’un règlement de compte digne de OK Corral entre le GDS et le transporteur. Et, au jeu du crétin, on ne sait toujours pas qui va gagner. - Photo Air France
Frais GDS : il ne s’agit, ni plus ni moins, qu’un règlement de compte digne de OK Corral entre le GDS et le transporteur. Et, au jeu du crétin, on ne sait toujours pas qui va gagner. - Photo Air France
Grosse partie de poker menteur, qui alimente bien les conversations, alors que nous sommes à trois jours de l’échéance fatidique où, si rien n’est conclu, les clients d’Air France, distributeurs et producteurs, devront acquitter une surcharge GDS de quelque 11€ par segment.

Qui va céder ? A l’heure où j’écris, personne ! Malgré la pression grandissante que font peser les distributeurs et les TO sur Amadeus et Air France, on parle, on reparle… sans résultat.

Premier à dégainer, Selectour et Havas annonçaient avoir conclu un accord avec Air France… à condition que la compagnie règle enfin ses problèmes avec le GDS. Et c’est bien entendu là-dessus que rien ne va plus ! Manor, plus prudent assure qu'à l'heure actuelle, "rien n'est conclu"!

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
D’un côté, Air France, laquelle ne l’oublions pas a joué aux apprentis sorciers il y a de ça quelques (nombreuses) années, en créant Amadeus. Pour revendre d’ailleurs son « œuvre » au prix fort, ce qui à l’époque, a permis à la compagnie de respirer un peu financièrement.

Amadeus, forte à la fois d’une liberté intense, d’une suprématie indéniable sur le marché français, ne s’est pas non plus gênée pour… rentabiliser son affaire.

En fait, il ne s’agit, ni plus ni moins, qu’un règlement de compte digne de OK Corral entre le GDS et le transporteur. Et, au jeu du crétin, on ne sait toujours pas qui va gagner.

En revanche, on sait qui va être dans une sacrée béchamel (terme politiquement très correct et dont je m’esbaudi moi-même) : distributeurs et tour-opérateurs, pris entre un marteau dévastateur et une enclume arrogante.

« Amateurisme » emploie Jean-Pierre Mas, président de Les Entreprises du Voyage. « Cela fait des mois que ces deux là (AF/Amadeus, ndDG) se tournent autour, et rien n’est prêt ». Du coup, qui va faire le boulot des agents de voyages en cas de… rien ?

Bien sûr, comme ses camarades réseaux, EdV a conclu un accord avec Air France. Accord qui ne pourra être conclu uniquement si Amadeus signe avec Air France (et vice versa) !

Mais réservé aux adhérents du syndicat, ce qui, après tout relève de la bonne gestion. Et puis, faire le boulot pour tout le monde, y compris ceux qui nient l’utilité du syndicat, faut pas trop charrier !

Seulement voilà : rien ne se passe, malgré des palabres interminables, vraisemblablement au plus haut niveau. Et Georges Rudas, président d’Amadeus France semble particulièrement irrité, même s’il utilise avec une maitrise extraordinaire la langue de bois lorsque je l’interroge. Lui aussi d’ailleurs prend un peu la distribution en prétexte, assurant que le GDS « espère trouver un accord (avec Air France) dans l’intérêt de la distribution » !

En revanche, pas un mot sur cette échéance fatidique du 1er avril : que va-t-il se passer à cette date ?

Parce que, de toutes façons, rien ne sera prêt ! Air France et son API est loin d’être opérationnelle, ce qui doit certainement faire sourire Amadeus. Mas réclame une sorte de moratoire durant cette période, mais l’obtiendra-t-il ?

Pour le moment, Travelport joue la carte de la coopération. C’est de bonne guerre…

Et les tour-opérateurs, me direz-vous ? Eux aussi sont vent debout, j’ai même entendu des propos qui frisent une certaine violence face à la mauvaise « foi » du GDS ! J'avoue que mes chastes oreilles ont bourdonné en entendant le vocabulaire du président du Seto, René-Marc Chikli!

Des amateurs martèle Jean-Pierre Mas. La partie de bras de fer ses poursuit, mais, de vous à moi, pour un jeu de c… c’est vraiment un jeu de cons !

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