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La case de l’Oncle Dom : la martingale de TUI, après la chute de Thomas Cook !

L'édito de Dominique Gobert


Quand l’hôpital se fout de la charité, ça donne quelques moments de grande hilarance. Tel cet entretien accordé par Fred Joussen, l’homme qui pourrait être le sosie d’un des regrettés guignols de l’Info, patron du groupe TUI, au très sérieux Financial Times.


le Mardi 19 Novembre 2019

Bon prince, Fred Joussen (vous permettez que je l’appelle Fred), dans cet excellent entretien à nos confrères anglais, ne critique pas une seconde la gestion pour le moins (mais ça c’est moi qui le dit) hasardeuse du groupe Thomas Cook. - Photo TUI Group
Bon prince, Fred Joussen (vous permettez que je l’appelle Fred), dans cet excellent entretien à nos confrères anglais, ne critique pas une seconde la gestion pour le moins (mais ça c’est moi qui le dit) hasardeuse du groupe Thomas Cook. - Photo TUI Group
Un grand moment que je vous invite à partager. Et même si vous ne causez pas le grand breton de manière fluente, c’est pas grave, ça se lit tout seul

En gros et en clair, la chute de Thomas Cook, éternel rival « mondial » de TUI, c’est plutôt bon pour les affaires, ça « fait un concurrent de moins », attribuant principalement la chute de son concurrent au fait qu’il « n’avait pas su proposer de différentiation » dans son offre de produits !

Bon. Quand on voit comment se porte sa filiale française, malgré la flopée de marques que le groupe a racheté depuis plus de dix ans, on se dit que cet homme manque un tout petit peu d’informations, sinon de discernement…

On se demande également, maintenant que Thomas Cook n’est plus là, particulièrement sur le marché français, pourquoi il cherche à se débarrasser de sa filiale, comptant sur son « meilleur » ami pour le débarrasser d’un fardeau qui ne se différencie pas du tout.

Les mauvaises langues, mais je ne peux le croire, racontent qu’il serait même prêt à « assurer » au repreneur de sa filiale une « aide » financière dans un délai estimé à quelques années…

Bon prince, Fred Joussen (vous permettez que je l’appelle Fred), dans cet excellent entretien à nos confrères anglais, ne critique pas une seconde la gestion pour le moins (mais ça c’est moi qui le dit) hasardeuse du groupe Thomas Cook.

Non, lui, ce qui l’intéresse, et ce qui a causé la perte de son concurrent, c’est le manque de différence proposé dans ses produits, ce qui le met en compétition quasi directe avec les « vendeurs sur internet ».

Et de justifier cette brillante constatation en affirmant que si les clients aimaient les « packages parce que c’est plus confortable et sans surprise, ils n’aiment pas être traités comme n’importe qui d’autre ». En clair, ils veulent du voyage personnalisé !

Belle découverte, remarquable clairvoyance de la part d’un patron du tourisme qui cherche avant tout à « unifier » son offre mondialement. Ce qui semblerait marcher en Europe… à l’exception de la France !

Ce que n’a pas fait Thomas Cook mais qu’a compris TUI : proposer une multitude d’options à ses clients « clubbeurs ».

Parce que, dit-il, après la chute de Thomas Cook, sur le long terme, que s’est-il passé, pourquoi est-ce arrivé et pourquoi surtout, nous ne voulons pas que cela nous arrive ?

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Bonne question camarade. Et la parade, immuable de ce géant de TUI : « on va mettre sur le marché quelques 2 millions de sièges d’avion », histoire de saturer un peu plus le marché, même si, on s’en souvient encore, cette surcapacité aérienne n’a fait qu’un flop retentissant ces deux dernières années !

Mais c’est beau, c’est grand, c’est généreux.

Et puis, puisqu’il faut se différencier, c’est promis, le client va pouvoir, moyennant quelques 10/15 livres sterling de plus (y’a pas de petits profits) choisir sa chambre dans les multiples clubs du voyagiste.

Qui veut du soleil levant ? Du soleil couchant ? Plus près du restau-cantine-buffet ? Voilà la recette !

Pas question de subir le sort de Thomas Cook pour ce bon Joussen. N’empêche que, même avec cette recette miracle, les résultats devraient se dégrader cette année 2020, selon les analystes de Morgan Stanley, cités par notre confrère grand-breton.

Un train pouvant en cacher un autre, si j’étais l’APST, je me dépêcherai de vérifier les contre-garanties…

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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