Magali Boisseau, la fondatrice de Bedycasa, plateforme française de location d’hébergement chez l’habitant, est ouverte aux négociations avec la distribution. ©Bedycasa
Le logement chez l’habitant, la location de voitures entre particuliers pourraient bien intégrer la distribution traditionnelle.
Certains sont déjà passés à l’acte.
Comme l’outsider François Piot, PDG du groupe Prêt-à-partir.
Une agence de son réseau vend des prestations Airbnb.
« Il s’agit de tests ponctuels, nous le proposons comme une alternative lors de week-ends dans une capitale européenne », relate-t-il.
Serait-il en train de pactiser avec le diable, celui qui a fait voyager 3 millions de Français depuis 2008, celui qui compte un million d’offres dans le monde et ne paie pas ses impôts en France ?
François Piot s’explique : « En province, la demande ne vient pas de nos clients mais cela nous permet d’être force de proposition.
Et c’est très intéressant au niveau du prix. Pour un week-end, le budget peut être réduit de moitié si l’on réserve chez l’habitant. »
Certains sont déjà passés à l’acte.
Comme l’outsider François Piot, PDG du groupe Prêt-à-partir.
Une agence de son réseau vend des prestations Airbnb.
« Il s’agit de tests ponctuels, nous le proposons comme une alternative lors de week-ends dans une capitale européenne », relate-t-il.
Serait-il en train de pactiser avec le diable, celui qui a fait voyager 3 millions de Français depuis 2008, celui qui compte un million d’offres dans le monde et ne paie pas ses impôts en France ?
François Piot s’explique : « En province, la demande ne vient pas de nos clients mais cela nous permet d’être force de proposition.
Et c’est très intéressant au niveau du prix. Pour un week-end, le budget peut être réduit de moitié si l’on réserve chez l’habitant. »
"70% des internautes pensent avoir recours au collaboratif en 2015"
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Selon Valérie Boned, secrétaire générale adjointe du Snav, il n’y aurait pas de verrou juridique à revendre de telles prestations.
« Il faudrait tout de même mettre en place une assurance responsabilité civilité professionnelle adaptée », ajoute-t-elle.
De son côté, la marque Comptoir des voyages n’a pas non plus attendu d’autorisation pour proposer le logement chez l’habitant.
« Nous réservons directement sur Airbnb, comme nous le faisons pour Ryanair. Et nous ajoutons un service en plus comme le petit-déjeuner. Cette offre correspond au positionnement de la marque, des voyages en immersion et à des prix abordables », explique Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde.
Lors du salon Next Tourisme, Marc Lolivier, directeur général de la Fevad, annonçait que « 70% des internautes pensent avoir recours au collaboratif en 2015. Ce n’est pas une mode, mais un véritable phénomène de société ».
Sont-ils donc devenus incontournables dans le tourisme ? Faut-il interroger et bouleverser ses modèles ? Les questions commencent à éclore dans le secteur du travel.
« Il faudrait tout de même mettre en place une assurance responsabilité civilité professionnelle adaptée », ajoute-t-elle.
De son côté, la marque Comptoir des voyages n’a pas non plus attendu d’autorisation pour proposer le logement chez l’habitant.
« Nous réservons directement sur Airbnb, comme nous le faisons pour Ryanair. Et nous ajoutons un service en plus comme le petit-déjeuner. Cette offre correspond au positionnement de la marque, des voyages en immersion et à des prix abordables », explique Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde.
Lors du salon Next Tourisme, Marc Lolivier, directeur général de la Fevad, annonçait que « 70% des internautes pensent avoir recours au collaboratif en 2015. Ce n’est pas une mode, mais un véritable phénomène de société ».
Sont-ils donc devenus incontournables dans le tourisme ? Faut-il interroger et bouleverser ses modèles ? Les questions commencent à éclore dans le secteur du travel.
Un axe de différenciation
Selectour Afat engage d’ailleurs une réflexion de fond.
« Du côté des VTC, le réseau s’intéresse aux principaux acteurs du marché afin d’identifier ceux qui sont le plus à même de répondre à nos problématiques business travel, quant à la possibilité d’intégration à nos outils, la qualité de services, les garanties, les conditions tarifaires, l’implantation territoriale…», témoigne Edouard Roux de Lusignan, directeur e-commerce de Selectour Afat.
« Le problème sera celui du business model », poursuit la secrétaire générale adjointe du SNAV.
François Piot, lui, a décidé, de se rémunérer sur la vente du package dynamique, avec une commission de 15%.
Dans les mois prochains, il devrait rencontrer Bedycasa, concurrent français d’Airbnb.
Magali Boisseau, sa fondatrice, est ouverte aux négociations avec la distribution. Contrairement à Airbnb qui n’envisage aucun partenariat en BtoB.
« Vendre de l’hébergement collaboratif permet aux agences de se différencier par rapport aux agences en ligne.
De plus, les séjours sont trois fois moins chers par rapport à l’hôtellerie classique. »
Avant de formaliser des partenariats (un rapprochement avec un groupe européen serait en cours), la représentante de la French Tech, qui a créé sa société près d'un an avant Airbnb, veut atteindre la rentabilité. « On y est presque », se réjouit-elle.
« Du côté des VTC, le réseau s’intéresse aux principaux acteurs du marché afin d’identifier ceux qui sont le plus à même de répondre à nos problématiques business travel, quant à la possibilité d’intégration à nos outils, la qualité de services, les garanties, les conditions tarifaires, l’implantation territoriale…», témoigne Edouard Roux de Lusignan, directeur e-commerce de Selectour Afat.
« Le problème sera celui du business model », poursuit la secrétaire générale adjointe du SNAV.
François Piot, lui, a décidé, de se rémunérer sur la vente du package dynamique, avec une commission de 15%.
Dans les mois prochains, il devrait rencontrer Bedycasa, concurrent français d’Airbnb.
Magali Boisseau, sa fondatrice, est ouverte aux négociations avec la distribution. Contrairement à Airbnb qui n’envisage aucun partenariat en BtoB.
« Vendre de l’hébergement collaboratif permet aux agences de se différencier par rapport aux agences en ligne.
De plus, les séjours sont trois fois moins chers par rapport à l’hôtellerie classique. »
Avant de formaliser des partenariats (un rapprochement avec un groupe européen serait en cours), la représentante de la French Tech, qui a créé sa société près d'un an avant Airbnb, veut atteindre la rentabilité. « On y est presque », se réjouit-elle.
Que pensent les acteurs du collaboratif ?
Si l’hébergement pourrait trouver sa place dans les agences de voyages, le secteur du transport s’annonce plus compliqué.
Pour Blablacar, plate-forme communautaire payante de co-voiturage, c’est inenvisageable.
« Le co-voiturage est une relation entre deux personnes. L’intermédiation n’est pas possible. Nos marges sont trop faibles, 2,50 euros.
Jusqu’en 2010, nous avions testé un business modèle BtoB, mais c’était trop chronophage », décrit Laure Wagner, directrice de la communication.
Cependant, depuis le 4 avril 2015, Blablacar est présent sur le site de Liligo. « On souhaite se rapprocher des comparateurs de voyages », révèle-t-elle.
Paulin Dementhon, fondateur de Drivy, plate-forme de locations de voitures entre particuliers, exprime la même vision que Blablacar : « J’imagine avoir un intermédiaire digital via une API, une technologie qui sera disponible cette année.
Par exemple, Drivy pourra figurer sur le site de Voyages-SNCF pour qu’un voyageur loue une voiture à destination ».
Voient-ils l’agent de voyages comme un maillon plutôt encombrant dans la chaîne de valeur ?
Leur objectif est en tous les cas clair : mettre en contact deux personnes, où la relation de confiance prime. En pleine phase de croissance, exit l’agent de voyages.
Pour Blablacar, plate-forme communautaire payante de co-voiturage, c’est inenvisageable.
« Le co-voiturage est une relation entre deux personnes. L’intermédiation n’est pas possible. Nos marges sont trop faibles, 2,50 euros.
Jusqu’en 2010, nous avions testé un business modèle BtoB, mais c’était trop chronophage », décrit Laure Wagner, directrice de la communication.
Cependant, depuis le 4 avril 2015, Blablacar est présent sur le site de Liligo. « On souhaite se rapprocher des comparateurs de voyages », révèle-t-elle.
Paulin Dementhon, fondateur de Drivy, plate-forme de locations de voitures entre particuliers, exprime la même vision que Blablacar : « J’imagine avoir un intermédiaire digital via une API, une technologie qui sera disponible cette année.
Par exemple, Drivy pourra figurer sur le site de Voyages-SNCF pour qu’un voyageur loue une voiture à destination ».
Voient-ils l’agent de voyages comme un maillon plutôt encombrant dans la chaîne de valeur ?
Leur objectif est en tous les cas clair : mettre en contact deux personnes, où la relation de confiance prime. En pleine phase de croissance, exit l’agent de voyages.
Un scénario qui fait écho
Le Snav ne veut pas rater la révolution du tourisme collaboratif et ne manque pas de faire valoir la valeur ajoutée de l’agent de voyages face à ces nouveaux acteurs.
« Rappelez-vous de Ryanair qui disait que les agences étaient du "bois mort".
Les acteurs de l’économie collaborative n’ont pas l’arrogance des low-costs à leurs débuts, ils sont plus pragmatiques.
Ils changeront peut-être d’avis quand ils seront à la recherche de nouveaux relais de croissance », rappelle Jean-Pierre Mas, président du Snav.
De son côté, François Piot est déjà convaincu : « Ces services vont rentrer dans les agences. Le client peut acheter seul sur Internet, mais il a besoin de réassurance ».
Il réfléchit actuellement à développer une application pour organiser son séjour avec… du collaboratif.
« Nous sommes actionnaires de Lounge Up », une société qui créé des applications mobiles pour informer et interagir avec les clients avant, pendant et après le séjour.
« Avec eux, je vois donc un moyen d’optimiser le séjour sur place en proposant des excursions, des bons plans… Mais aussi louer une voiture à plusieurs, réserver un voyage en commun pour bénéficier d’un tarif groupe…»
Olivier Roche, directeur e-commerce de TUI France, ne s’interdit pas non plus d’inclure des services de ces nouvelles plateformes du web.
« On pourrait ajouter des services additionnels, comme la location de bateau entre particuliers avec SamBoat ».
« Il y a tout à inventer », proclame Valérie Boned.
« L’agent de voyages pourra être à la croisée de ces chemins. Il pourrait même louer le logement de son client quand celui-ci est en vacances. »
« Rappelez-vous de Ryanair qui disait que les agences étaient du "bois mort".
Les acteurs de l’économie collaborative n’ont pas l’arrogance des low-costs à leurs débuts, ils sont plus pragmatiques.
Ils changeront peut-être d’avis quand ils seront à la recherche de nouveaux relais de croissance », rappelle Jean-Pierre Mas, président du Snav.
De son côté, François Piot est déjà convaincu : « Ces services vont rentrer dans les agences. Le client peut acheter seul sur Internet, mais il a besoin de réassurance ».
Il réfléchit actuellement à développer une application pour organiser son séjour avec… du collaboratif.
« Nous sommes actionnaires de Lounge Up », une société qui créé des applications mobiles pour informer et interagir avec les clients avant, pendant et après le séjour.
« Avec eux, je vois donc un moyen d’optimiser le séjour sur place en proposant des excursions, des bons plans… Mais aussi louer une voiture à plusieurs, réserver un voyage en commun pour bénéficier d’un tarif groupe…»
Olivier Roche, directeur e-commerce de TUI France, ne s’interdit pas non plus d’inclure des services de ces nouvelles plateformes du web.
« On pourrait ajouter des services additionnels, comme la location de bateau entre particuliers avec SamBoat ».
« Il y a tout à inventer », proclame Valérie Boned.
« L’agent de voyages pourra être à la croisée de ces chemins. Il pourrait même louer le logement de son client quand celui-ci est en vacances. »