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Laurent Abitbol : « Un TO se doit de prendre des risques financiers... »

Bientôt un Naya Club à l’Île Maurice ?


Voyamar, tour-opérateur maison du groupe Marietton Développement, a organisé les 10 et 11 avril 2019, un éductour à Dubrovnik, en Croatie. 180 agents de voyages ont découvert le dernier-né de la production Naya Club. L’occasion de faire le point sur la stratégie adoptée par le voyagiste.


Rédigé par le Vendredi 12 Avril 2019

180 agents de voyages ont découvert Dubrovnik et le Naya Club Osmine 4 étoiles du tour-opérateur lors d'un éductour, les 10 et 11 avril 2019. A gauche, Aurélien Aufort, directeur général du TO. - CL
180 agents de voyages ont découvert Dubrovnik et le Naya Club Osmine 4 étoiles du tour-opérateur lors d'un éductour, les 10 et 11 avril 2019. A gauche, Aurélien Aufort, directeur général du TO. - CL
Voyamar a fait découvrir son Naya Club croate, situé à 30 km de Dubrovnik, à 180 agents de voyages de tous réseaux confondus, les 10 et 11 avril 2019.

Lancé sur une partie de la saison 2018, le Naya Club Croatie Osmine 4**** a bénéficié d’un lifting et rouvre pleinement cet été.

Un produit en exclusivité sur le marché France, dont le voyagiste s’est engagé sur la moitié des 180 chambres de l’établissement, et jugé intéressant par Sophie Mhun, agent de voyages chez Ailleurs Voyages à Vaison-la-Romaine. « S’implanter en Croatie est une bonne idée, je trouve également que le club est bien localisé, proche de sites touristiques. Et assez loin pour pouvoir s’imprégner de la culture croate. »

Pascale Cerasuolo, agent de voyages chez Asset Voyages à Issy-les-Moulineaux, est d'un avis plus mitigé. « La Croatie n’est pas un produit club, mais une destination découverte, difficile à vendre d’ailleurs, car de manière générale, l’hôtellerie ne suit pas. Ici, l’hôtel est assez froid, la piscine et la plage sont trop petites. »

Des ouvertures de Naya Clubs

L’Europe est un marché intéressant pour le voyagiste. « Nous sommes passés, en l’espace de six mois, de 4 millions à 25 millions d’euros de chiffres d’affaires sur l’Europe », précise Laurent Abitbol, président du groupe Marietton Développement.

Voyamar veut opérer une stratégie de montée en gamme de ses clubs, autotours et circuits et étoffer sa production. « Nous voulons avoir une spécialisation sur chaque pays, c’est pourquoi nous avons lancé une nouvelle segmentation de notre production en sept brochures », explique Aurélien Aufort.

Autre ambition : proposer un BtoB performant. En poste à Besançon, dans une enseigne Carrefour Voyages, Pauline Marion apprécie de travailler avec le TO. « On le vend pas mal. Les brochures sont claires et on a un bon commercial, qui nous rend visite régulièrement et qui est disponible en cas de problème. »

La liste des Naya Clubs va bientôt être complétée. Le TO maison du groupe Marietton ouvrira mi-mai son premier Naya Club en France, en Corse, entre Bastia et Porto Vecchio.

Une ouverture se profile également à l'Île Maurice. « Nous discutons avec Sun Hôtel », se contente d’annoncer Laurent Abitbol.

Un troisième Naya Club ouvrira en Tunisie, en 2020, au Sud du pays. Pour autant, le patron du groupe lyonnais assure ne pas vouloir dépasser les dix clubs.

Quid des clubs Héliades que le groupe Marietton Développement a acquis en décembre dernier ? « Ils resteront Héliades », affirme Laurent Abitbol, qui tient à maintenir une segmentation claire des différentes marques.

Une stratégie différente des autres TO

Voyamar a fait une très bonne année 2018, avec un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros et un EBIT de 5 millions d’euros. Deux chiffres en croissance, selon le président du groupe.

De bons résultats qui s’expliquent par « une bonne gestion des coûts et des ventes au sein de 4 000 agences », explique son président, Laurent Abitbol, avant de décrier le mode de fonctionnement des tour-opérateurs concurrents.

« Il faut mettre fin à ce système dans le tourisme qui est de brader les collections dès le mois de janvier, comme le font la plupart de nos concurrents qui perdent de l’argent. Je ne sais pas perdre, affirme Laurent Abitbol. Cela ne peut pas être une solution pérenne. Un TO doit prendre des risques financiers », poursuit-il.

« Nous, on prend des engagements à l’heure où les TO sont au package dynamique », complète Aurélien Aufort.

Le TO affiche une b[hausse de 35% de ses prises de commandes entre décembre 2018 et mars 2019 par rapport à l’année précédente.]b Pour autant, ses dirigeants ne souhaitent pas dépasser la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

« Un TO de la taille de Voyamar, au-dessus de 100 millions d’euros, n’est plus rentable. Au-delà, les coûts structurels et de fonctionnement ne sont plus maîtrisables », explique Aurélien Aufort.

Pour Voyamar, le seuil est donc proche. Pour autant, Laurent Abitbol, ne s’oppose pas à de nouvelles acquisitions au sein de son groupe. « Je fonctionne à l’opportunité, ma stratégie est la non stratégie », conclut-il.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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