Le Mexique n’a pas peur de Donald Trump

Le Mexique n’a pas peur de Donald Trump.

Malgré les attaques continuelles et des insultes proférées à l’encontre des Mexicains par le nouveau président des Etats-Unis pendant la campagne électorale, les Américains n’ont pas boudé la destination.

« Sur 100 Américains qui voyagent hors de leurs frontières, 20 vont au Mexique. Un chiffre qui est en progression », assure le ministre du tourisme Enrique de la Madrid, de passage à Paris pour rencontrer les professionnels français.

Il assure que l’arrivée du milliardaire à la tête de la première puissance du monde n’aura pas de conséquences sur le tourisme.

D’autant que la dépréciation du peso face au Dollar devrait inciter les Américains à dépenser leurs billets verts de l’autre coté de leur frontière.

« Nous entretenons de bonnes relations avec les Etats-Unis. Et je crois que les Américains vont continuer à venir indépendamment des opinions de Donald Trump », renchérit Lourdes Derho Corona, la directrice générale du conseil de promotion du tourisme.

Mais en dépit de cette apparente assurance, le pays tente de ne plus dépendre exclusivement de son puissant voisin pour son industrie touristique.

Il y a dix ans, les Américains représentaient 70% des visiteurs au Mexique. Cette part de marché est tombée à 59% cette année.

En 2016, le Mexique a investi près de 1 million de dollars pour sa promotion sur le marché français.

Un budget qui devrait croître de 30% l’an prochain.

« C’est un marché important dont nous n’avons pas encore assez exploité le potentiel», assure le ministre du tourisme.

Il rappelle que 400 000 Mexicains viennent visiter la France chaque année. « Nous aimerions en faire tout autant avec les Français »!

L’an passé, 200 000 Français ont découvert la destination, soit une croissance de 4.1%. Ils sont restés entre 13 et 16 jours et ont dépensé en moyenne 2300 $.

Les autorités touristiques espèrent atteindre 280 000 visiteurs d’ici 2021. Un objectif tout à fait réaliste au vu de l’engouement pour la destination.

Air France a positionné un Airbus A380 sur la ligne en janvier 2016, soit une capacité supplémentaire de 20%. Elle pérennise la ligne saisonnière vers Cancun, qui sera désormais opérée toute l’année.

Aéromexico vient de déployer sur Paris un Boeing 787-900, le premier des six exemplaires commandés par la compagnie.

Elle vient également d’annoncer l’approbation aux Etats-Unis de sa coentreprise avec son actionnaire Delta Air Lines.

Enfin, d’ici cinq ans, la capitale devrait se doter d’un nouvel aéroport qui devrait remplacer l’actuel, fortement congestionné.

Coté produits, l’office de tourisme travaille en partenariat avec les professionnels français afin de pousser les produits combinés entre plusieurs villes et régions.

« Nous avons une offre touristique multiple et très variée, nous sommes bien plus qu’une destination plage et soleil », assure Lourdes Derho Corona.

Elle a commandé une étude complète afin de mieux comprendre les attentes de chaque segment de clientèle, afin de construire une nouvelle campagne marketing.

De quoi poursuivre sa croissance touristique dans l'Hexagone.