Le Pas-de-Calais en camping-car : de Boulogne à Calais

Direction le nord de la France pour une virée le long des falaises de la Manche, dressées dans l’étroitesse du Pas de Calais.

L’itinéraire est doublement plaisant : d’un côté le spectacle des navires géants qui empruntent cette route du commerce globalisé, l’une des plus fréquentées au monde ; de l’autre la quiétude d’un territoire vallonné stoppé net par les falaises calcaires – à suivre à pied entre Gris-Nez et Blanc-Nez.

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Boulogne-sur-Mer est le point de départ. Etonnante ville. Populaire, façonnée par la pêche, son image n’est pas à la hauteur de son intérêt. Près du port et du marché aux poissons, les maisons mitoyennes du quartier de la Beurière – deux à trois rues en escalier – rappellent la vie sociale des marins d’autrefois.

Surtout, la ville haute cache un centre ancien méconnu, ceint de remparts et doté d’un château. Qui sait que le beffroi est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco ? Il faudra également visiter Nausicaá, l’aquarium de la mer.

La D940 conduit au nord à Wimereux. Arrêt dans cette station, qui vit au rythme d’un tourisme semi-bourgeois, villas chics et cabanes de plage conquérantes.

Autre ambiance aux dunes de la Slack, où le sable s’offre à la fureur des vagues. Au loin, Ambleteuse et son fort dansent à travers les embruns. L’édifice témoigne de la patte Vauban. Au 17ème s., il fit protéger l’entrée du port par ce beau fortin… inutile aujourd’hui face aux menaces évanouies.

L’étape suivante s’appelle Audresselles, joli village aux maisons basses à volets bleus. Sous la halle, un flobart rappelle la tradition locale de pêche.

Ces barques à larges proues, capables d’absorber les vagues géantes, permettaient aux marins de caboter le long de la côte. Il ne reste guère qu’une poignée d’anciens à entretenir la pratique.

La D940 s’enfonce ensuite dans les terres, livrant un beau patchwork agricole. Tracteurs, parcelles maraîchères vallonnées, vaches laitières et gros corps de fermes : voilà pour le décor, vers Audinghen et Tardinghen.

Les fans d’histoire s’arrêteront au musée du Mur de l’Atlantique, ceux de géographie à la Maison du site des Deux Caps (Grand Site de France, au cœur du Parc naturel régional des caps et des marais d’Opale).

Parfait pour préparer la visite. Car le Gris-Nez est à deux pas. Van garé au parking du cap, il suffit de suivre le court chemin vers le belvédère pour embraser le détroit, le phare, les falaises blanches du Kent (par beau temps)… et le cap Blanc-Nez, prochaine étape.

Celle-là sera pédestre. Passé Wissant, village que fréquenta de Gaulle (plaque sur une maison), voici le hameau de Strouanne, sur la D940. Un petit parking jouxte la route, à gauche. Arrêt moteur et début de la randonnée d’1h.

Le GR120 dévoile son intérêt : la mer et son inlassable travail de sape – ne pas s’approcher du bord ! ; l’estran humide à marée basse ; le trait sec de la falaise de craie du cap Blanc-Nez, au loin ; le damier vert-brun des labours et des prairies.

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Le sentier progresse ainsi jusqu’à un pied de paroi, au Cran d’Escalles. Puis remonte sèchement vers Blanc-Nez. A droite, coup d’œil au village d’Escalles, niché dans un creux de vallon.

Arrivé au cap, il reste à voir l’obélisque plantée en plein vent, souvenir de la 1ère guerre mondiale. Et le flot incessant des navires, au large du port de Calais. Le retour au parking s’effectue en bus public.